mercredi 29 avril 2009

Les Pâques et mon premier tremblement de terre

Le temps passe vite ce dernier temps. Le weekend, finalement, j'ai eu trois sorties prévues. D'abord, il y avait une soirée des Pâques à l'ambassade tchèque, avec un peu de retard, certes. Puis samedi, j'étais invitée à une soirée porc-knedliky-choux chez Manka. Et pour terminer le weekend bien, il y avait un barbec dans la maison Chez trois Pedros. Puis lundi, le Cosmonaute avait du revenir du Télescope. Mais racontons en ordre.

Vendredi soir, je suis donc allée à la soirée à l'ambassade. Au Chili, il y a une organisation qui s'appelle Cercle chileno-tchèque. Il consiste en majorité des Chiliens qui ont des origines tchèques. Moi, j'ai un sentiment ambigu pour des formations pareils, car parfois, on y bave sentimentalement du pain avec du sel, de l'odeur des tilleuls, bon, bref, de la Tchèquie perdue ce qui me donne envie de dire des mots comme "tchater" ou "ticketing". En France, en tant que prof de tchèque, j'ai toujours cherché de parler aux étudiants de nos traditions, mais toujours dans le contexte avec le visage de ces traditions à nos jours. Les Pâques sont une fête assez particulière dans mon pays, car traditionnellement, les garçons battent les filles avec un bâton lundi matin et les filles, heureuses que ainsi, elles vont rester belles et jeunes toute l'année, les récompensent avec un œuf peint. L'œuf symbolise la fertilité, comme le bâton, qui est bien souple, symbolise la jeunesse. Je montrais aux étudiants un petit vidéo d'un film historique où ils pouvaient voir les Pâques "historiques" et ensuite, je les ai laissé lire un petit texte crée par une copine à moi qui dit: "Mon père a quand même essayé de venir le matin avec le bâton, mais je l'ai regardé de mon lit d'une telle manière, qu'il n'a pas osé à passer à l'action et il a dégagé". Bah oui, dans un siècle, les rires heureuses des filles ont parfois un peu changé dans un grondement adolescent. Plus tard, quand notre petit groupe grenoblois s'est-il crée, les garçons thcèques se sont organisés, ils ont fait leurs bâtons et lundi matin, ils ont venus battre toutes les tchèques, mais aussi certaines de mes étudiantes. Voilà, la tradition est quand même un peu vive.

Au Chili, c'est un peu plus compliqué, car la plupart des membres de Circulo chileno-checo sont des femmes. La fête de Pâques à l'ambassade consistait donc surtout dans un concours dans la peinture des œufs, alors que personne a fait la pomlazka, le bâton traditionnel. Madame la Consul a amené le matériel, mais il n'y avait personne qui savait le faire. Elle s'est donc contenté à expliquer à quoi servent les rubans, les branches des arbustes et la pomlazka en surmontant avec le courage toutes les problèmes que ceci a posé en espagnol. Un des membres du cercle a ensuite pris les branches et il a montré comment celles si sont utilisés et récitant une petite poème traditionnelle avec un joli accent chilien. Il a juste modifié la fin et à la place de dire "donne moi un œuf", il a dit "donne moi une slivovice" et Madame la Consul lui a servi une. Après, le concours dans la peinture d'œufs a commencé. C'était surtout les Chiliens qui s'y sont mis, alors que les tchèques se sont mis à boire des bières Cristal et manger les "traditionnels" hot dogs. J'ai pu rencontrer Anezka, une fille qui est ici depuis un an, Sarka, qui vit à Santiago depuis huit mois, et finalement une autre Tereza qui vit ici déjà depuis six ans. Toutes les trois sont mariées avec un Chilien. Elles ont parlé beaucoup de leur envie de rentrer dans notre pays. Je pense qu'il est très difficile de partir si loin, dans un pays dont la langue elles n'ont pas toujours parlé en arrivant. En plus, même si elles ont parlé espagnol, ici, on parle le chilien. Et en plus, en différence de nous, les Chiliens accentuent beaucoup plus la vie de famille et se rendent visite sans arrêt. Je me suis dit que ma situation est bien plus facile, en plus, si on ne voudra pas rester au Chili, on rentrera.

Une fois la bière bue, les thèmes de conversation épuisés et les hot-dogs mangés, les gens se sont mis à partir. Il y avait que quelques personnes qui continuaient peintre les œufs. Je ne sais pas qui a gagné, car je n'ai pas voulu rester dernière, et je suis donc partie avec une foule des mémés chiliens habillées très chic pour l'occasion. Heureusement, personne ne portait pas un habit traditionnel.

Samedi soir, Manka a invité Tereza et son mari chilien à manger. Moi aussi, j'étais invitée. On a mangé un repas traditionnel, le porc avec des knedliky et le choux. Maison. Avec les deux types de choux. J'ai presque bavé et pleuré de nostalgie. Ah, je pense que je mettrait même l'habit traditionnel s'il le faudrait!

J'étais moi même surprise de l'extase que j'ai vécu en avalant tout ça. Et comme d'habitude, chez Manka et Standa, on l'a bien arrosé avec de la bière, du vin et de pisco sour. Une fois de retour chez moi, le monde a flotté sous mes pieds.

Je me suis couchée et je dormais. Vers quatre heures de nuit, un mouvement de mon matelas m'a reveillé. Un flottement. A moitié endormi, j'ai pensé si c'est agréable et rigolo ou plutôt gênant. Après, je me suis rendue compte que le mur bouge aussi. Le tremblement de terre! Je fais quoi, là?! La seule idée que j'avais, c'était me cacher sous la table du salon, mais j'étais trop fatiguée et je me suis donc dit que j'attendrais un peu. Et je me suis rendormie.

Le matin, je me suis réveillé avec la bouche sèche et un souvenir vague du flottement nocturne. Alors, c'était mon premier tremblement de terre? Ou j'ai juste rêvé? Le flottement, avait-il quelque chose à faire avec le porc et la bière? Puis j'ai eu une idée brillante. Les girafes! Elles sont super instables, les deux!

Dans le salon, les girafes, débout, m'ont jeté un coup d'œil inculpant: "Alcoolique!" Je me suis dit que pourtant, je vais voir l'internet. Mais il parlait que de la grippe porcine. Alors peut être, c'était le porc qui était coupable, mais il n'y avait aucune trace d'un tremblement.

Je n'ai pas vraiment voulu demander des amis s'ils ont noté un tremblement de terre samedi à quatre heures de matin, mais lundi, j'ai regardé l'internet une autre fois. Et là, ça y était! Voilà. Alors oui, j'ai vécu mon premier tremblement de terre notable!

Puis dimanche, je suis allée au barbec dans la maison des Trois Pedros. Près de notre appartement, il y a une maison où les thésards habitent. Parmi eux, il y a aussi deux gars portugais qui, tous les deux, s'appellent Pedro. Et comme les noms portugais sont trop compliqués, on les distique selon leurs caractéristiques les plus remarquables. On parle donc de "Pedro avec les cheveux" et "Pedro le chauve". Pour être politiquement un peu plus correct, on dit aussi "le grand Pedro" et "le petit Pedro". J'étais invitée par le petit Pedro chauve. Le Pedro sympa. Mais ce sont les deux. Et pourquoi je dis Chez Trois Pedros? Car dans un petit moment un nouveau Portugais arrive et habitera dans la maison. Il s'appelle...Pedro.

Lundi, le Cosmonaute est descendu du Télescope avec son ami, Mathieu, qui est un agent de foot. Il est moitié français et moitié colombien et il va souvent en Amérique du Sud. Ces jours-ci, il est venu pour observer les joueurs pendant le Championnat d'Amérique du Sud pour les footballeurs de mois de 17 ans. Puis il a passé par le Télescope et il est donc venu avec le Cosmonaute. On a même pu lui proposer de le loger, car notre canapé était finalement prêt. Lundi, c'était aussi Damien, le tuteur de la thèse du Cosmonaute, qui passait par Santiago, pendant son voyage au Télescope. On a donc décidé d'inviter aussi nos voisins, JB et Mathilde, et sortir manger. Finalement, nous sommes restés chez nous, car le Cosmonaute rentre toujours très fatigué, et j'ai donc eu l'occasion de me consacrer à ma passion ce qui est la cuisine. Et comprendre, pourquoi tous les Chiliens ont des fours à gaz.

Car si vous allumez votre four électrique et si vous voulez genre aussi allumer la lumière, vos besoins électriques doivent s'arrêter là. Les disjoncteurs ont sauté deux fois et deux fois, je n'ai pas arrivé à les remettre, et j'ai donc dû encore appeler le gardien. Je suis contente qu'on a déjà une lave-vaisselle, mais je dois bien calculer quand est-ce que je peux la mettre en marche. Ce qui n'était pas dimanche ni lundi, pas à cause d'électricité, mais car la voisine de deuxième a eu les évacuations bouchées et on nous a interdit de utiliser toute la colonne.

Mais le dîner s'est bien passé. J'ai fait une paella avec tous les fruits de mer que j'ai pu trouver au Mercado Central et personne n'a été malade, sauf Damien, mais ça, on peut dire que c'est à cause de son vol de Paris.

Quand les invités sont partis, je suis allée me coucher. Le Cosmonaute avec Mathieu sont restés dans le salon pour regarder le foot et boire des bières. A quatre heures de nuit, j'étais encore réveillée, mais cette fois par un tâtonnement silencieux. Quelqu'un a essayé d'ouvrir la porte! Et...il A OUVERT la porte! J'ai pris vraiment peur et je me suis complètement réveillée.

Mais c'est la vie de la femme de marin. Que parfois, dans la nuit, vous êtes terrorisées par le fait que quelqu'un est dans votre appartement, avant que vous vous souvenez que vous avez un mari. Ah oui.

Et c'est tout. Mardi matin, la dernière étagère pour le salon est venue, bien sur sans avis et dans le moment que j'étais sous la douche, donc j'ai encore accueilli les livreurs dans mon costume wet look. Mais notre salon est fini. Incroyable! Et vendredi matin, on va essayer de remonter à 4000.

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