jeudi 23 avril 2009

La Suisse d'Amérique du Sud, notre petit appart et le ventre de Santiago

En Tchèquie, on admire les Suisses. On considère que leur pays est, entre autre, très sure. "On est allée skier cet hiver. On a loué un petit chalet et on a laissé nos skis dehors tout la nuit. Et personne les a volé." Une histoire pareille est un légende que les Tchèques se racontent rêvant que leur pays devient La Suisse de l'Est.

J'ai remarqué que, par contre, les Français et spécialement les Grenoblois et les Savoyards que je connais, considèrent les Suisses comme des gens sans humeur et leur pays d'une sorte de prison ou les gens n'arrêtent pas à s'espionner mutuellement.

Les Chiliens disent parfois que le Chili, c'est la Suisse d'Amérique du Sud. Et c'est peut être vrai. Le vol y est moins fréquent et le pays est largement le plus sur. Enfin, surtout si vous vivez dans un quartier riche par où passent sans arrêt les voiture de la police du quartier qu'on appelle les milices. Et même là, où il n'y a pas des milices, les gens ont habitudes de se mêler un peu en tout: des skis de voisin jusqu'à une poussette mal garée. Et je pense que je vais jamais arrêter de m'étonner devant les inscriptions dans les moyens de transport en commun que j'appelle "dénonce ton conducteur". Les inscriptions disent: "Le conducteur s'appelle XY. Si vous n'aimez pas comment il conduit, appelez 123456 ". Les bus de longue distance sont même équipés par une contrôle de vitesse. Un bruit aigu réveille le passager à chaque fois que le conducteur dépasse la limite de vitesse et sur le panneau il s'affiche que par exemple, Alvaro Gonzalez roule à 102 km/h à la place de 100 km/h. Je ne sais pas s'il y a des gens qui s'embêtent à appeler la ligne, mais je suis sure que les bus à Santiago roulent toujours aussi vite, car la plupart des conducteurs, c'est des fous. Et comment vous voulez rester normales, si vous devez rouler tous les jours dans le trafic fou de Santiago et penser que dans votre bus, on surveille si vous roulez bien et que peut être il y a une personne qui appelle la ligne pour dire que Gonzalo Alvarez vient d'arrêter le bus entre les stations pour que Madame Maria Dolores puisse sortir juste devant sa maison, alors que cela est bien interdit.

Je me dis que les Tchèques, regardant étonnement leurs skis devant le chalet, ne voient pas l'autre côté de l'histoire. Le flicage et les règles qui ne laissent plus aucun espace au dialogue ou au compromis. Et à l'humanité avec ses erreurs, ses côtés négatifs, mais aussi des côtés positifs. Et que finalement, toutes ses règles, c'est une arme dans les mains des gens frustrés.

Dans notre bâtiment, il y a beaucoup de choses qui sont interdits. Je vous ai déjà dit que les heures quand on peut faire du bruit par des travaux sont très limités. Bien sur qu'avec des limitations pareilles, j'ai complètement renoncé à l'idée de faire des fêtes à la maison. Il y a bien écrit dans les règles du bâtiment qu'on peut faire du bruit avec la musique que jusqu'au minuit. Et connaissant nos voisins, ils appellent le gardien à 12:00. J'ai déjà peur comment ça se passera quand on aura des invités. Si on veux se baigner avec eux, il faudra qu'on les amène à la piscine que par deux et ces deux élus devraient être équipées par des autorisations spéciales. Quand les ouvriers de voisin ils ont "emprunté" les chaussures du Cosmonaute, j'ai voulu mettre des affiches dans tout le condominium pour dire que je donne une somme d'argent à la personne qui m'amène ces chaussures. Car j'ai pensé que le Cosmonaute les a oublié dans le parking. Or, le gardien m'a dit qu'il est interdit de mettre des affiches avec du scotch. J'ai donc glissé ces affiches derrière des vitres des petits placards qui affichent les règles du bâtiment. J'ai pensé que c'est malin, car ainsi, je dois pas utiliser le scotch. Mais dans une petite demie heure, il n'y avait plus des affiches. Je suis sure que c'est un des voisins qui a trouvé que c'est moche et qui a dit aux gardiens de ramasser toute cette ordure.

Les voisins sont gênés par tout. Je vous ai dit qu'on allait partout avec Hektor, mon petit vélo. Quand j'en ai besoin plusieurs fois dans la journée, je le laisse devant le bâtiment. Notre cave est petit et en plus, comme on ne peut pas faire des travaux, il n'y a toujours pas d'étagères, et il y a donc plein de choses par terre. Devant le bâtiment, il y a plein de place et les gens y laissent leurs bicycles. En plus, entrée commence par un escalier, donc personne transporte des choses par là et il n'y a pas de personnes handicapées dans notre bâtiment.

Mais aujourd'hui dans l'après-midi, quand j'ai voulu aller à mon bénévolat, je suis sortie et Hektor était disparu. Je ne l'ai pas oublié? Non. Je l'ai bien laissé devant le bâtiment! J'ai couru voir les gardiens. Le gardien présent m'a dit qu'il ne savait rien de mon vélo. En ce moment, j'ai vu Raul, tout essoufflé, comment il reviens de je ne sais pas où. Il m'a dit qu'il a du déplacer mon vélo, car les gens se plaignent qu'il est devant le bâtiment. Il l'a mis sur le parking des vélos qui se trouve quatre entrées plus loin, sur un endroit qui est le moins pratique, car le plus loin, pour garer les voitures. Un endroit plein des carcasses de vélo, car personne ne irait pas jusqu'à là tous les jours pour rouler. Mais c'est là qu'il faut mettre des vélos. Et Raul a donc pris mon Hektor de 15 kilos avec son cadenas U de trois kilos supplémentaires, il l'a mis sur son dos et il l'a porté jusqu'à là bas.

Aujourd'hui, électricité a sauté. Bien sûr que c'était exactement dans le moment quand on a voulu se faire un petit espresso avec Mathilde. L'électricité saute sans arrêt et je sais donc bien où sont les disjoncteurs. Dans le placard au couloir. Je m'y suis donc rendue, mais j'ai trouvé le placard fermé à clé. Sans doutes, quelqu'un a du se plaindre que les placards sont ouverts tout le temps et on les a donc fermé. Un voyage chez les gardiens s'est donc re-proposé. C'était encore Raul qui m'a donné des clés. Mais les clés ne marchaient pas. Raul m'a pas cru. Je suis une femme et il n'est donc pas sur que je sais me servir des clés. Il a donc envoyé un autre gardien avec moi pour qu'il confirme la diagnose. Une fois la diagnose confirmé, le gardien s'est mis à essayer ouvrir le placard avec de la force. Au bout de 15 minutes, il a appelé un autre gardien et ils se sont mis à utiliser des leviers. Et puis, après autre 15 minutes de boulot, le placard a cédé. Voilà. Facile de remettre les disjoncteurs. Surtout maintenant, quand la serrure du placard est casé.

Bien sur que la personne qui dénonce bénéficié de la protection des témoins et personne vous dira qui se plaint. J'essaie donc être toujours aussi gentille, de tolérer le fait que les enfants de nos voisin au dessus dribblent avec le ballon dans leur chambre, même si ils pourraient près bien le faire dans le cour où ils ne sont pas menacés par des (mes) vélos. Je me dis qu'on a probablement qu'un voisin qui s'amuse à surveiller les défauts des autres. Pourquoi faire pareil, alors. Mais je sens que tout ça influence beaucoup ma tolérance.

En tchèque, allez savoir pourquoi, quand on veut dire que chez quelqu'un, c'est joli et agréable, on dit "une maison/un apparte comme une petite cage". Je pense qu'au Chili, on peut dire, que notre apparte, c'est une petite cage, oui. Qu'on essaie de meubler. Enfin, le Cosmonaute le fait bien a distance, car qu'il est, pour changer, au Télescope. Donc moi, je reste encore fermée à la maison à la longueur de la journée et j'attends des livraisons et des artisans. Les artisans, qui ont toujours le réflexe de sortir leur perceuse exactement à 13heures, l'heure que le couvre-feu s'impose dans le bâtiment. C'était aussi le cas avec Juan qui est venu brancher notre lave-vaisselle. Il a passé le matin à chercher du matériel, ce que n'était pas, il faut l'avouer, de sa faute. C'est moi qui aurait du vérifier que la prise chilien est compatible avec la prise de la lave-vaisselle! Même si on l'avait acheté au Chili, il n'est pas automatique vous allez pouvoir brancher votre appareil. On a déjà fait cette expérience avec notre four, pourtant, et j'oublie! Mais la lave-vaisselle avait une prise complètement bizarre, je suis sure que ça devait être la prise chinoise. Mais Juan est parti à Sodimac et il a amené une prise compatible. Miracle!

J'ai encore déplacé les cartons pour que les livreurs puissent mettre une étagère et un canapé. Comme d'habitude, ça ne s'est pas passé sans fautes, donc l'étagère était bien endommagé et le canapé avait besoin d'être monté par un professionnel qui était malade, ne voulait pas venir, était mort ou n'existait pas. La place que j'ai fait pour le canapé a servi donc comme un endroit pour déposer le canapé en morceaux, et la place pour les étagères était juste assez grande pour le lavabo sale que Juan a viré de la cuisine. L'étagère viendra. Enfin, avant, ils doivent attendre l'attestation que j'ai rendue l'étagère endommagé. Après, ils doivent découvrir une étagère non-endommagée. Et puis trouver un livreur. Ils vont appeler. Et cetera.

Car si vous voulez sortir des termes économiques comme la concurrence, vous êtes mal barrés. Le choix est tellement limité qu'on n'a trouvé que deux magasins, Portico et Muebles Sur, avec du meuble qui n'étaient pas excessivement chers et qui vendaient des meubles jolies. Et ceux deux boutiques savent donc bien qu'il n'y a pas de concurrence et que ce n'est pas la peine de se casser des pieds. Portico n'a donc pas trouvé rien de bizarre sur le fait qu'ils nous ont livré une table soit-disant neuve, mais en toute évidence la même table qu'on a vu exposé dans le boutique. Personne ne s'est pas pris la tête de le cacher et la table portait donc toujours le prix. Les livreurs m'ont confirmé que c'est la table d'exposition et ils m'ont aidé à trouver les rayures. Après quelques jours de mes appels enragés, la chef de boutique m'a donné 15% de réduction. Elle n'a pas pu le changer, car elle en avait pas d'autre et il y en avait non plus en Espagne, d'où les meubles de Portico viennent. Je me suis jurée que j'achèterai plus rien dans ce boutique, mais dans quelques semaines pendant lesquelles j'ai cherché un meuble pour mettre de la vaisselle, j'ai compris que Portico a en otage le seule meuble à peu près potable. On s'est dit qu'on donnerait encore une chance à Portico, mais qu'il ne vont pas nous vendre un meuble d'exposition sans la réduction. J'ai montré aux vendeurs les rayures sur le meuble et j'ai demandé une réduction. Mais non, ça, c'est hors de question! Bah oui, ils ont que deux exemplaires, celle de Portico Arauco et celle de Portico Vitacura, et il n'y a pas une autre meuble pareil en Espagne ni ailleurs dans le monde, mais non, par la réduction, quand même!

Je suis partie en me disant que c'est des fous. C'est quoi cette stratégie commerciale d'exposer du meuble dont je n'ai pas et ne pas vouloir s'en débarrasser pour pouvoir exposer un truc que j'ai? Blanchissement d'argent, on s'est dit.

Dans deux jours, j'ai reçu de Muebles Sur cette étagère endommagé et le canapé que personne n'a pu monter, dont je vous ai parlé. La place dégagé pour les meubles a été pris par le lavabo sale. Bref, l'appartement était de plus en plus accueillant.

Le lendemain, fatiguée du carnage dans notre maison, j'ai passé à côté de Portico Vitacura. J'ai pas résisté et je suis allée voir l'autre meuble pour la vaisselle. Il n'était pas trop endommagé, mais il a eu une tiroir un peu casé. Je l'ai montré au chef du boutique qui m'a proposé qu'il irait à Portico Arauco où il prendra une tiroir de leur meuble rayé et qu'il me le change. Mais réduction, ça alors, non.

Mes chers lecteurs. Parfois, quand on a le moral dans les chaussettes, on oublie sa fierté. J'ai acheté le meuble et j'ai payé le prix total. Oui, c'est des bons commerçants. Ils savent que les clients, ils reviennent. Pour conserver un peu de l'estime de soi, je me dis qu'au moins, ils ont blanchi moins des sous.

Ce qui n'arrêtera à m'étonner, c'est le joie de vivre qui montre beaucoup de Chilien. Car si nous, on a un peu des soucis à meubler notre appartement, le mettre dans un état habitable en luttant avec nos voisins, au moins, on a pas des soucis financières. Donc, en réalité, on n'a quasiment pas des soucis. La plupart de Chiliens a les mêmes soucis, mais en plus, leur vie est compté à un peso près. Je ne sais pas d'où sort leur energie et le fait qu'ils ont toujours l'air d'être heureux. Quand je suis entrée à Portico, il y avait deux mecs qui sont venus me voir en exprimant leur joie: "Toi, on te connaît! On te connaît! Tu vis à Monte Carmelo!" Étonnée, je les ai regardé sans savoir d'où je les connais. "Mais c'est nous, on t'a amené la table! ça s'est passé comment? Tu as reçu une réduction?" me suivaient joyeusement les deux dans le magasin. Ils ont regardé le meuble que je voulais acheter avec moi et ils ont cherché avec un enthousiasme exemplaire les rayures éventuelles. Une fois qu'on a trouvé que le tiroir est un peu casé, ils ont couru voir le chef pour qu'il vient me donner une réduction. Dont j'ai pas reçu, mais j'ai reçu les deux livreurs qui m'ont amené le placard avec un joie incroyable. Et c'est toujours comme ça. Les Chiliens, même si au premier abords, ils ne sont souvent pas très chaleureux, après deux minutes que vous passez ensemble, ils vous demandent sans arrêt comment vous allez, comment vous plaît le Chili, si vous aimez des haricots, si vous aimez la bouffe chilienne, si vous aimez le foot, si vous avez des enfants, si vous travaillez, bon, bref, il y a toujours de quoi parler.

Mais la vie de la plupart des Chiliens est très dure. Plusieurs fois encore cette semaine, je me suis sentie très désolée pour eux et je me suis dit que nous, on est bien privilégiés. Juan, le monsieur qui installait la lave vaisselle chez nous, a eu un accident, il y a deux ans. Sa voiture était inutilisable et il a passé longtemps à l'hôpital. Pendant ce temps, son entreprise de construction a fait faillite. Mais comme il est habile, il trouve toujours du travail de maçon ou pareil. Mais avec la crise, la plupart des chantiers a été arrêtée. Il se débrouille comme il peut et nous, on a pu lui donner du travail pour la journée grâce à sa femme, Victoria, notre femme de ménage.

Le garçon qui est venu avec Juan pour l'aider a une histoire similaire. Malheureusement, j'ai oublié son nom et pour le blog, je vais l'appeler donc par exemple Pedro. Il vit dans le quartier San Ramon, juste à côté de la Granja, au sud de Santiago. Pedro me dit que son quartier est bien, mais elle est juste à côté de Pintana, une quartier pleine de drogues. Mais je vous assure que même en San Ramon, vous ne pouvez pas laisser votre maison vide et partir en weekend, si vous voulez retrouver tous vos affaires. Pedro a travaillé comme comme ouvrier à Toyota qui se débrouille à sa manière dans le temps de la crise. L'entreprise a arrêté la production pour deux mois et il a licencié, pour ces deux mois, les ouvriers. Il va les reprendre après. Au Chili, c'est possible. Maintenant, donc, Pedro n'a pas de revenus. Heureusement, au Chili, il existe une réseau des relations et les gens s'aident mutuellement. Juan prend donc Pedro avec lui pour lui aider avec les travaux. Pendant le temps que Juan cherchait la prise pour la lave vaisselle à Sodimac, Pedro a nettoyé et après, il est venu me parler. Il m'a demandé comment j'allais, comment me plaisait le Chili et comme moi aussi, j'ai posé des question, il m'a raconté petit à petit son histoire. Il m'a dit qu'il avait deux enfants, un de dix ans, et l'autre de dix mois. Il me parle avec fierté de son fils aîné qui est fort à l'école et qui a eu une bourse pour le collège. Avec la même fierté, il me raconte qu'il s'est marié très jeune, car sa future femme, infirmière, a reçu une offre de partir aux États-Unis avec une famille riche où elle travaillé comme aide-soignante. Et comme Pedro ne voulait pas qu'elle parte, il l'a proposé le mariage. Mais après la naissance de premier enfant, sa femme a souffert de la dépression poste-natale et cette dépression a réapparu avec le deuxième. Du coup, sa femme travaille occasionnellement comme la femme de ménage, car l'emploi d'infirmière est trop stressant pour elle. Quand Pedro me parle de la dépression de sa femme, je vois qu'il a des larmes dans les yeux. Je vois que lui aussi, il est au bord d'une depression. J'imagine sa vie au chômage, avec la femme malade et deux enfants. Je lui demande si sa femme a un suivi. Il m'assure qu'ils vont voir un psy toutes les deux semaines. On parle un peu de ce que c'est la dépression postnatale et je le demande, si sa femme allaite. Il me dit que oui. Avec mon espagnol primitif, je l'explique qu'elle devrait arrêter, car la dépression est souvent liée à l'équilibre hormonal. Je suis étonnée que personne lui a parlé de cela. Mais je vois aussi de son regard que si sa femme arrête d'allaiter, ils vont devoir nourrir cet enfant d'une autre manière. Mieux dans un mois. Quand Toyota le réembauchera.

Le maladies mentaux sont horribles. Et elles le sont d'autant plus si vous êtes pauvre. Je fais mon bénévolat dans une association où viennent tous les types des gens. La maladie Alzheimer ne discrimine pas. Mais je vois que chez le pauvres, c'est une maladie plus dure. Car ils ne peuvent pas se payer une aide à domicile. Parfois, c'est les voisins qui aident, heureusement. Aussi, le système de soin publique n'est pas pareil. Les medecins publiques n'ont pas de temps d'écouter la famille du patient pour distinguer si le patient a des hallucinations, s'il est délirant, ou au contraire s'il dort toute la journée. Du coup, pour les pauvres, le soin est plus difficile, aussi car les "bons" moments avec le patient sont plus rares. Et il y a des soucis financières qui s'ajoutent.

Ce Chili pauvre me fait peur. Je sais que mes soucis sont des petits soucis. C'est ça, le Chili: les quartiers riches avec leur vie isolée et fliquée et les quartiers pauvres où les gens vivent comme ils peuvent...

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