Comme on n'a pas pu percer le weekend, on n'a pu faire rien d'autre qu'aller se balader, ce qui semble d'être un peu une luxe avec un appartement complètement en vrac. La ponctualité de nos voisins a quand même ces côtés positifs.
Samedi soir on a donc tranquillement dîné avec les collègues du Cosmonaute Marc et Loula, un couple espagnol qui est arrivé il y a un peu de temps. On a mangé à Liguria, une des bonnes adresses de Santiago près de notre maison.
Le lendemain, on a eu un peu du mal à se lever, mais après, on s'est souvenu qu'on a la pâte à crêpes au frigo et des fruits rouges et puis on a vu qu'il fait beau. On a donc pris le petit déjeuner, on s'est équipé de nos documents d'identité et on est allés réveiller Pathfinder. Je dois vous expliquer, pourquoi on a ris les documents. Pathfinder n'est pas autorisé de circuler et non plus circuler sur l'auto-route. Ce qui est claire, vu, qu'il ne doit pas circuler tout court. On n'a pas le beeper spécial pour les autoroutes, ni la permission de circulation. Mais on circule et on a pris deux fois l'autoroute. On verra bien qu'est-ce que va arriver...
Nous sommes sortis de Santiago dans la direction de la Reserva Yerba Loca qui se trouve près des stations de ski. Mais on a complètement zappé que ce dimanche là, il y a le marathon à Santiago. Bonne idée qui ferrait tomber le gouvernement absolu des voitures dans cette ville, on dirait. On s'est rappelés du marathon dans un embouteillage à Rotonda Perez Zujovic. Ce rond point de quatre voies de circulation, des feux et des montons des voitures qui vont dans tous les sens, clignotant ou pas, dans le sens ou ils vont, ou pas, est mon cauchemar. Je ne conduit pas et mon père et mon frère pensent que c'est car je suis une femme, et une femme, ça ne peut pas conduire. Le jour que je passerai en heure de point par la Rotonda en conduisant, je vais leur dire d'essayer de faire la même chose et je vais bien me marrer, car je suis sûre qu'ils n'oserons pas. Dimanche, par contre, la Rotonda circule bien. Mais là, il y avait un bouchon. Ah, le marathon! "On en a pour une heure, là." a dit le Cosmonaute, dégouté. Mais moi, j'ai eu confiance dans les Chiliens. Avec leur amour pour les émissions des pots d'échappement. Et j'ai bien fait. On n'a pas attendu ni 15 minutes. Dès qu'il y avait un peu de la place entre les marathoniens, les policiers ont autorisé la circulation des voitures. Après la Rotonda, on a pris Americo Vespucio ou les coureurs avait une voie entière pour courir, et le reste...appartenait aux voitures, bien sûr. On ne va quand même pas arrêter la circulation pour quelques milliers des sportifs fous, eh? J'espère que le premier prix inclue le soin gratuit dans le service de cancérologie d'une des cliniques prestigieux.
La route montait et montait et après environ 40km, dans le virage numéro 15, on a vu l'entrée dans la réserve. La route goudronnée se transformait là dans un chemin de terre, faisant peur aux conducteurs pour leur voiture. Aux conducteurs sauf le Cosmonaute qui a commencé de regretter que le chemin est quand même assez bonne et qu'on peut y passer avec n'importe quelle voiture et qu'il sert à rien de mettre les quatre roues en route. Mais heureusement, derrière le premier virage, il fallait traverser un ruisseau et le chemin se dégradait plus en plus. Les voitures qui se traînaient devant nous, ont eu la bonne idée de se garer au premier parking et on a donc pu avancer bien et plus loin. Finalement, nous sommes arrivés à un panneau qui disait: "Le glacier, 17km". "Tu veux continuer?", le Cosmonaute m'a demandé. Je savais que ça lui ferrait bein plaisir si je disait oui, mais je ne voyait pas un chemin pour des voitures devant nous "Moi, je me garerait et je continuerais à pieds", j'ai dit donc. "Mmm" le Cosmonaute a dit, les mains sur le volant, regardant tristement devant lui. "Car je pense, que ça, c'est un sentier pour des piétons", j'ai donc ajouté après un moment de silence pendant lequel le Cosmonaute est resté immobile. "C'est pas ça ce que je t'ai demandé", a-t-il répondu: "Tu veux continuer ou pas?" Ah, il est malin, ce Cosmonaute. Si vous ne donnez pas la réponse qu'il veut entendre, il repose la question! "Non," j'ai dit. "Moi, j'essayerait bien." a-t-il décidé et il a appuyé sur l'accélerateur.
Et on a continué. Pathfinder a ronroné dans la sable en nous secouant en toutes les sens. Après avoir parcouru 100mètres ainsi, on a vu un autre quatre quatre garé. En ce moment, on a commencé à s'enfoncer dans la sable fine. Le Cosmonaute s'est arrêtée et il a mis en route tous les quatre roues. Pathfinder fredonné et il en est sorti sans problèmes. Le visage du Cosmonaute s'est allumé d'une sourire très contente. On a donc pu finalement se garer et marcher. Eh oui, le Cosmonaute et Pathfinder, c'est l'amour.
Le chemin menait au bord d'un ruisseau qui plus tard devint Mapucho et qui est ici un ruisseau bleu et sauvage. On montait dans son vallée pendant trois heures et on a admiré des sommets, les petits, qui n'ont que 4000mètres, et les grands, Paloma et Plomo, qui sont couverts par des glaciers. Monter aux glaciers, c'était un peu trop pour une petite balade d'après-midi, mais on prévoit bien de faire un trek de deux jours une autre fois.
Le soir, on était invités chez Stan et Manka, un couple tchèque de l'Observatoire. On s'est lavée dans le Mapucho (avant qu'il rentre à Santiago, bien sûr!), car on était très sales, et on est allés chercher leur petit maison. On a passé une excellente soirée avec un bon petit plat, très bon vin et une conversation sur la montagne. Il y en a qui nous attendent...
La fin
Il y a 15 ans
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