J'ai décidé que je ne vais plus me fâcher à cause des artisans qui viennent travailler avec la précision qui rassemble à la précision de SNCF, que je ne vais plus me mettre en colère à cause de la réglementation du bruit dans notre bâtiment et que je vais accepter le fait qu'au Chili, quelqu'un doit toujours être à la maison, car sinon, vous allez vivre dans un appartement sans meubles et où rien ne marche.
Mais rester zen au Chili...serait difficile même pour Dalaï-lama.
Ils étaient censés d'amener la lave-vaisselle la semaine dernière. J'étais obligée de sortir et j'ai donc laissé les clés chez le gardien. En partant, j'ai reçu un coup de fil du magasin, qu'ils arrivaient dans une demie heure. Deux heures après, j'ai reçu un autre coup de fil. Le livreur, qui venait d'arriver, m'a annonçait que le gardien ne le laissait pas entrer, car je n'avais pas précisé qu'il pouvait se servir de ces clés. J'ai donc donné un coup de pédales dans mon vélo et dans quinze minutes, je suis revenue à la maison.
On a voulu avoir la lave-vaisselle vite. L'artisan qui était censé d'adapter l'évacuation d'eau pour pouvoir connecter la lave-vaisselle a voulu qu'on l'achète d'abord. Il a dit qu'il appellait le lendemain. Il y a plus qu'une semaine qu'on a la lave-vaisselle et qu'on est sans nouvelles de lui. Entre temps, on utilise la lave-vaisselle comme un meuble de salon.
Juste à côté de la lave-vaisselle, j'ai posé la planche trop longue, faute de l'incapacité des boutiques de couper une planche de moins qu'un mètre longue, qui servira un jour pour tenir la plaque de cuisson. Mais comme on a déjà un four, il fallait en urgence couvrir ce petit meuble qui sera la cuisinière plus tard. On a donc acheté des restes des étagères pour 1 euro, on l'a fixé avec du scotch et on a posé la plaque là dessus. Tout va bien.
Il y a aussi des travaux chez nos voisins. Leurs artisans n'ont pas l'aire d'être plus précises que les nôtres, mais ils ont repérés avec une rapidité extraordinaire une paire des chaussures de montagne que le Cosmonaute laissait devant la porte. Comme les chaussures traînait là bas depuis plus que cinq minutes, ils se sont dit que c'est qu'on ne les veut plus, et ils les ont pris. Quand j'ai commencé à les chercher, le propriétaire d'appartement m'a dit que c'étaient ses ouvriers qui les avaient et qu'ils les amèneraient le lendemain. Ils ont amené les chaussures aujourd'hui et ils ont demandé une prime car ils les ont trouvé. Je leurs ai dit qu'en Europe, ça ne s'appelle pas trouver, mais voler.
Pour rester zen, j'ai décidé d'aller manger avec Manka, une copine tchèque, aujourd'hui à midi. Mais le matin, maestro Rudi a appelé pour me dire qu'il va venir à 11:30 avec une planche pour changer la planche pourrie dans notre salle de bain. Je lui ai dit que je devais partir à midi et il a répondu que ce n'était pas grave, qu'il viendrait quand même. Quand il est venu, avec maestro Luciano, car ils viennent toujours à deux, il a remarqué qu'ils avaient oublié la colle. Ils sont partis le chercher (tous les deux, bien sûr) en disant qu'il revenaient dans un quart d'heure. En imaginant notre salle de bain sans la planche pourrie et tordue, j'ai appelé à Manka pour lui dire que je viendrais plus tard. Dans trois quant d'heure, maestro Luciano est revenu et il a commencé à bosser. Dans cinq minutes, ils s'est rendu compte qu'il y a un autre truc qui lui manque.
Une fois qu'il a tout eu et il a pu commencer à travailler, il a eu besoin d'une perceuse.
Mais dans notre bâtiment, on peut faire de bruit avec une perceuse que jusqu'à 13 heures.
Il était 12:52.
J'ai donc appelé Manka pour lui dire que je ne viendrais pas du tout.
Le Cosmonaute est au Télescope.
Là bas, il n'a toujours pas de chambre, car les secrétaires de l'Observatoire n'arrivent pas à lui trouver une chambre à lui à laquelle tous les employées ont le droit. Entre temps, il squatte dans des chambres des autres, alors qu'il doit bosser onze nuits (de 10 heures) d'effilé et il a besoin donc de se reposer la journée. En arrivant au Télescope, ils lui ont dit qu'ils lui avaient trouvé une chambre pour une journée et qu'il doit la libérer le lendemain avant midi. Bref, qu'après avoir bosser toute la nuit, il doit se réveiller après trois heures de sommeil pour déménager.
Aussi, les secrétaires ont découvert, après trois mois de notre séjour et après nous avoir dit que tout va bien, que l'Observatoire ne reconnaît pas le PACS. Ils ne vont donc plus nous payer des suppléments de salaire et ils ne vont pas s'occuper de mon visa. Je cesse d'exister pour eux.
Si vous avez une idée comment rester zen, dites le moi.
La fin
Il y a 15 ans
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