lundi 4 mai 2009

Good Chili, bad Chili

Les psychologues distinguent des différents possibilités comment gérer le stress: les mécanismes de défense. Un des mécanismes les plus archaïques est le clivage. Archaïque veut dire, en gros, qu'une personnage bien structurée l'utilise que si elle est exposé à un stress majeur. Une personne mal structurée prend des événements dont les personnes bien structurées peuvent passer avec des mécanismes de défense plus élégantes, comme des situations très stressantes, et c'est pour ça qu'elle utilisera le clivage très souvent. Un monde clivé est un monde noir et blanc, sans le gris.

Et comme vous pouvez voir, soit je suis une personne mal structurée, soit le Chili me stresse beaucoup.

Alors, le good Chile d'abord.

Ce weekend, nous sommes allés à Termas del Plomo. On s'y est rendus avec Manka, Standa et leur fille Marketa. Standa travaille aussi à l'Observatoire et en plus, il est un grand montagnard. Il s'entend donc bien avec le Cosmonaute. On a donc décidé de passer le weekend ensemble et en profiter pour monter une colline quelque part. En même temps, on pensait qu'il risquait de faire froid et que camper près des thermes n'était donc une mauvaise idée.

Vendredi matin, nous nous sommes retrouvés à San José et on a continué à Cajon de Maipo. Sur une route de la terre battue, on est arrivés jusqu'à la réserve Yeso. Dans l'entrée dans la réserve, la route plus au moins entretenue a changé dans un chemin avec plein de trous interrompu de temps en temps par une rivière. Il y avait même un endroit où il fallait descendre de la berge de la rivière une marche de plus que demi mètre directement dans l'eau. Pathfinder était content que le chemin est amusant, mais on s'est préoccupée un peu pour Standa. Mais bien sur, en arrivant aux thermes, on a croisé en Peugot 206, alors je ne vois par pourquoi le quatre quatre bas de Standa ne passerait pas.

Aux thermes, où on pensait camper, il y avaient plusieurs voitures. Et là, c'est un peu de bad Chile, avec ses alarmes qui crient à n'importe quelle heure, avec ses radios qui chantent regeton à fond et ses moteurs qui servaient dans la nuit comme une chauffage. Bref, c'était vraiment un endroit vierge. Les Chiliens et l'écologie, c'est pas vraiment ça. On s'est demandé pourquoi il faut payer l'entrée dans la réserve, alors que dans le camp, il n'y a même pas des toilettes et tous les gens se soulagent donc dans la rivière protégée. Et bien sur que les gens dans le camping pensent, comme beaucoup de Chiliens, que les bouteilles en plastique et les sachets jetés se décomposeront vite. Bref, la nature, elle y est pour être usée. J'aimerais bien savoir où va cet argent des entrées, mais je suis sûre que ce n'est pas dans la protection de la nature.

Heureusement, les Chiliens ne sont pas des grands marcheurs et après quelques pas dehors du camping, la nature restait propre. Samedi, on a voulu monter au camp de base pour l'ascension de Marmolejo. Marmolejo, c'est une colline de 6000 mètres et on aimerait bien essayer de la monter un jour. C'était une bonne idée de repérer le chemin en avance, car le camp de base est à l'altitude autour de 4138 mètres et la marche d'approche est donc assez fatigante même si on ne se trompe pas du chemin. Au Chili, il y a des cartes géographiques militaires, qui ne sont pas mal, mais bien sur qu'il n'y a pas des sentiers là dedans.

On a du traverser la rivière en enlevant nos chaussures et ensuite, on s'est mis à traverser les marais. Heureusement, ils étaient gelés après la nuit et on a arrivé à traverser sans trop se mouiller. Enfin, on y a quand même mis un peu les pieds. Après deux heures de la marche, on a finalement trouvé la bonne vallée et on s'est mis à monter. Dans la vallée, il y avait un ruisseau. Dans un moment, le vallée est devenue très étroite avec le ruisseau profondément incrusté entre les deux bords. On a réfléchi si on suit le ruisseau ou si on monte sur les mures du vallée. Finalement, on a décidé de monter.

On continuait avec le ruisseau qui coulait bien au-dessous à notre droite.

Et puis ça y était. devant nous, il y avait une trou énorme. Ce ruisseau méchant a eu un pote qui arrivait de la gauche, donc du côté où on marchait, bien incrusté dans le rocher comme son pote. Ils se rencontraient sous le ravin de 300mètres plus bas. On était sur un espèce de presque île, complètement coupés de la possibilité de continuer à monter.

Bah, c'est la preuve que Cimrman, le grand philosophe, médecin, scientifique, écrivain et professeur (fictif, fictif, fictif, fictif, fictif) tchèque avait raison. Il a bien aidé à la science en découvrant tous ses culs de sac. Là, on sait bien, que la prochaine fois, quand on va à Marmolejo, il faut pas prendre cette route là. Ce samedi, on a juste regardé le trou, puis on a fait un pique nique et on est descendus. Bon, les choses n'aboutissent pas à chaque fois.

Le lendemain, on s'est baigné et puis on a dit au revoir à Manka, Standa et Marketa qui sont rentrés à Santiago. Pour s'entraîner, on est montés sur une petite colline derrière le camp. Ce n'étaient que 600 mètres de dénivelé, mais comme le camp de base est à l'altitude de 3000 mètres, c'est une bonne manière d'augmenter sa capacité de poumon. La vue de cette colline était incroyable.

En rentrant, le Cosmonaute m'a laissé conduire et j'ai donc pu, pour la première fois, commander à Pathfinder. Il est bien. On a monté même le berge d'une demi mètre sans se mettre sur le toit. Le Cosmonaute m'a dit qu'on doit s'incliner plus que 45 dégrées si on veut se renverser. Il sait tout sur Pathfinder et il veut tester ses limites. C'est peut être d'ailleurs pour ça qu'il m'a laissé conduire.

Une fois sur la route normale, j'ai laissé conduire le Cosmonaute, car je ne veux rien à avoir avec les conducteurs chiliens. En plus, on n'a pas de permis de conduire valable. Et il est plus probable que c'est moi qui a un accident.

On n'a pas de permis de conduire valable...

Voilà, on passe à bad Chile. Si vous voulez voir tous les photos de good Chile, regardez ici.

On n'a pas de permis de conduire valable, car pour l'avoir, il faut passer un examen. Les gens qui sont arrivés avant nous, n'étaient pas obligés de faire cet examen, il était suffisant d'avoir un permis européen et passer l'examen médicale. Mais je crois que peut être un politicien intelligent a dû penser: ah, comment je pourrait attirer des électeurs qui se sentent menacés par le trafic sauvage de Santiago, sans limiter les électeurs qui conduisent comme des fous? Et il s'est dit: je vais forcer les étrangers à passer tous les tests! En espagnol. L'Observatoire nous a assuré qu'on peut faire le test en anglais, mais ni le Cosmonaute, ni moi, nous ne sommes pas motivés à ouvrir le code. Car, par contre, ça, il le faut. Car si vous voulez apprendre le code juste en observant les conducteurs, vous risquez d'être surprises pendant l'examen que rouler sur l'autoroute dans le contre sens sur la bande d'urgence, c'est en réalité interdit. Même avec prudence.

A part le problème avec les permis, on a un autre souci. Le chauffage. L'hiver arrive et la température dans notre appartement est de 17 dégrées. On n'a pas de chauffage, car les Chiliens pensent que ceci n'est pas indispensable, aussi bien comme le double vitrage ne serve à rien. En arrivant à Monte Carmelo, on a appris qu'on a une arrivée de gaz sur le mur de salon, on a donc pensé de connecter un chauffage là bas. Un chauffage à gaz, économique et efficace.

On a d'abord rayé le mot "efficace". Le premier monsieur qui est venu voir m'a dit que selon les règles, nous ne pouvons pas connecter un chauffage plus grand que 3000W. Après, il m'a demandé, si on veut un thermostat ou pas. Et, étant un bon commerçant, il a glorifié le thermostat en disant: "C'est super confortable, vous mettez la température 16 ou 17 dégrées et le chauffage la maintient automatiquement". Je lui ai dit que je n'emploie jamais le mot "confortable" dans la même phrase avec "16-17 dégrées". "En tout cas, en hiver, vous allez souffrir." le monsieur a dit avec un sourire diabolique.

Puis il m'a dit que pour mettre ce chauffage minuscule, il fat faire une ventilation dans nos fenêtres trop étanches. Si étanches que s'il y a du vent dehors, les rideaux bougent même si les fenêtres sont fermées. Les fenêtres qu'on sort entières pour les laver. Dans la chambre avec la porte d'entrée qui ont un trou d'un centimètre au dessous.

Je me suis dit que je les laisserais couper les fenêtres, de toutes façons, on va les isoler plus tard avec de la mousse et on va boucher cette ventilation. Du coup, le dossier a passé à une autre personne pour faire le plan d'installation.

Le monsieur est venu pour faire le projet le même jour quand ils ont livrés un chauffage de la taille de celui qu'on met dans les cabines aux toilettes en Tchèquie. Mais un regard de monsieur de projet était suffisant pour nous dire que l'installation est impossible. A part les fenêtres, il faut faire aussi un trou de 30cm dans le mur sous la fenêtre et comme nous, on a un espèce de petit jardin devant les fenêtres, on ne peut pas faire ce trou.

Il ne nous reste donc autre solution qu'acheter une chauffage de pétrole, paraffine, kérosène ou pareil et chauffer comme tout le monde. Il est hors question d'acheter un chauffage électrique, car les disjoncteurs supportent au maximum un four et la lumière. Le Cosmonaute est donc parti chercher le plus grand chauffage qu'il pourra trouver. Vite, car avec la saison, bientôt, il n'y aura plus de chauffage dans les magasins.

Moi, j'ai la tâche de retourner ce chauffage inconnectable. Ceci, je dois le faire facilement: appeler le vendeur. Mais le vendeur ne travaille plus à Metrogas depuis lundi. Mais bon, je n'ai donc que à traverser la moitié de Santiago pour signer un papier et puis ils vont venir chercher ce chauffage.

En même temps, ils nous ont coupé encore le téléphone. La facture est venue déjà périmée et bizarrement, je n'ai donc pas pu payer avant.

Par contre, le loyer, je l'ai payé, mais, mea culpa, par internet. Payer sur l'internet, c'est aussi une longue histoire intitulée "il n'est pas possible en ce moment faire votre transaction, essayez plus tard". Il suffit d'essayer dix fois en moyenne et ça passe. Enfin, le loyer a passé, mais pourtant, j'ai aprris aujourd'hui qu'on a pas payé. Je suis allée voir le comptable avec tous les papiers qui prouvaient que j'ai payé à l'heure. Le comptable m'a dit que je n'ai pas mis le numéro de l'appartement sur la transaction et du coup, je dois payer la majoration. Je lui ai dit que j'ai mis le numéro. Il a dit que non et que c'est pour ça qu'il n'est pas sur l'attestation de la transaction. Je lui ai dit que je lui ai envoyé un mail avec tout et j'ai mis le numéro. J'étais sur le point de le forcer de chercher mon mail quand j'ai vraiment regardé son bureau plein de petits papiers, chèques et attestations de payement. Et j'ai compris. Et j'ai payé la majoration.

P.S. Vous vous rappelez quand je disais que les Chiliens adorent des petits camionnettes. Bon, c'est pas une véhicule pratique tous le jours, mais bon...

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