dimanche 27 décembre 2009

Marins, plongeurs et enseignants

Quand j'étais petite, j'ai voulu devenir marin. Dans un T-shirt avec des rayures, j'ai dévoré tout les livres de Verne et beaucoup d'autres sur des marins et mon seul souci, c'était si un marin peut aussi être une fille. Et pas n'importe quel marin, bien sur, un marin sur un voilier, car je savais bien qu'un bateau vapeur, ce n'est qu'une machine en conserve, comme le Capitaine Flint disait. Mais un voilier, quand il y a une petite breeze qui chouchoute dans vergues, ou la la! Tendez les voiles et on y va! Et pas de peur des pirates, c'est en fait que des gars gentils. même si un peu rustres, avec leur jambe en bois et une bande sur l'œil. Mais ils ont un petite singe sur l'épaule ou un perroquet qui dit: "Que de l'or, que de l'or". Juste il ne faut pas oublier un fût de rhum et un peu de légumes, car je savais bien que le seul ennemi d'un marin, c'est le scorbut, mais je savais aussi me débrouiller avec.

Le Frèroulino a voulu devenir marin, lui aussi, mais surtout, il a voulu être plongeur. Il disait "dytique", car le mot plongeur (potápěč) et le mot dytique (potápník) se ressemblent beaucoup en tchèque. Mes parents lui disaient que ce n'était pas dytique, mais plongeur, ce qu'il voudrait devenir, mais Frèroulino, intéressé surtout par la plongée, insistait que lui, il voulait devenir un dytique.

Pour ça, il fallait nous naître à Martinique où ailleurs dans le Caraïbe, le paradis des marins, des plongeurs et des buveurs du rhum. Une fois sur place, je dois constater que c'est exactement comme je l'imaginais dans mes rêves. Il y a des grandes plages de sable avec des palmiers, il y a la mer azurée et il y a de corail. Un marin fatigué peut tranquillement se reposer dans l'ombre d'un arbre à pain (ah oui, ça existe, ce n'était pas un phantasme littéraire! La preuve en photo), d'un manguier, d'un papayer ou d'un bananier, avant qu'il passe par un champ de la canne à sucre pour s'asseoir sur une chaise plastique dans un bar sur la plage où il commande un ti punch ou un planteur.

Quand j'ai un peu grandi, j'ai compris que être née à Rokycany et en plus comme une fille, ce n'est pas le meilleur départ pour devenir un loup de mer et j'ai décidé de me contenter avec une carrière de prof. En même temps, j'ai trouvé que je n'aime vraiment pas traîner sur la plage et se bronzer. Mais ça, ça ne concerne pas le Martinique, car ici, la mer est à 28 dégrées même si nous sommes en hiver et les vagues sont exactement assez grande pour que ça soit rigolo de se faire secouer, mais ça ne secoue pas trop. Puis, une fois sur la plage, vous pouvez vous amuser en essayant ouvrir un noix de coco qui est tombé du palmier sous lequel vous vous reposez. En même temps, à Martinique, vous comprenez pourquoi Newton venait pas d'ici.

Le Cosmonaute a insisté que j'apprenne à plonger. Du coup, j'ai fait ma baptême Finalement, à 32 ans, je suis baptisée! Pendant le baptême, il y a un plongeur qui vous mène et il ne vous lâche pas une seconde. Après le baptême, j'étais d'accord pour passer le niveau un, ce qui consiste en cinq plongées éducatives. Et là, vous comprenez que plonger, c'est bien plus difficile qu'il paraît. Pour vous faire une parallèle, allez au supérette du coin, achetez une bouteille du rhum martiniquaise, buvez la et après, essayez de marcher normalement et avoir l'aire élégant. Sous l'eau, c'est pareil même sans le rhum. Plus vous faites l'effort pour rester dans un position acceptable et respectable, pire c'est. J'ai fini sur le dos sur le fond sablé en regardant la surface au dessous de moi incapable de me mettre sur le ventre. S'il y avait un dytique, il a du bien rigoler. Puis mon instructeur a insisté pour que j'enlève mon détendeur et que je mette de l'eau dans ma masque. C'était un terreur pure, mais heureusement, vos yeux terrifié qui sortent de la masque voient des jolis poissons et de corail, donc vous concluez que ça valait le coup. A confirmer quand même au Réveillon quand j'ai mon dernier cours.

Toutes ces plongées, c'était aussi un peu un cadeau de Noël. L'arbre de Noël était en plastique, mais la nourriture était la vraie nourriture de Noël. Puis le 25, nous sommes allés à une plage sauvage au bord 'océan Atlantique où on a ouvert une bouteille de champagne pour accompagner des cous d'oie farci des fois gras. Encore une fois je me suis dit que la vie est trop dure. Quelle bonne idée que la mère du Cosmonaute a eu de devenir prof! Et de partir en outre mer! Et moi qui a pensé que la carrière de marin et de prof sont des choses complètement opposées!

A part glander sur les plages, on a aussi un peu visité l'île. Nous sommes allés au nord pour voir la ville de Saint Pierre qui s'est faite souffler en 1902 par le volcan Montagne Pelée qui le surplombe. La force de l'explosion est jusqu'au présent illustré par des débris des maisons et notamment du théâtre et du prison dans lequel un des prisonnier, Cyparis, a survécu. Il a été incarcéré pour une bagarre sous l'influence du ti punch. Le jour avant l'explosion, il est rentré d'une cavale tellement ivre que ses gardiens ont décidé de le mettre dans un petit cachot que vous pouvez voir sur le photo. Alors que les 30 000 habitants du Saint Pierre sont morts, Cyparis, ivre mort, a survécu. Et c'est pour ça que les Martiniquais disent que le ti punch peut parfois sauver la vie.

Les plages au nord ont du sable noir volcanique, les plages du sud de la sable jaune et les plages d'Atlantique de la sable blanche avec des gros grains. Les habitants sont par contre tous noirs et la vie est partout aussi lente. Doucement le matin, pas trop vite le soir, dit Grégoire. Mais pourquoi se dépêcher si un peu plus loin, il y a à nouveau que la mer et si on peut contourner toute l'île plusieurs fois dans la journée? Toujours, il y a de temps. Contrairement au Chili, les gens ne se poussent pas, ne se devancent pas, même pas des automobilistes. Mais pourtant, le style de conduire est tout aussi dangereux, car les Martiniquais ont un regard contemplatif qui fixe des champs de la sucre à canne. J'aime aussi bien des bars où on voit toujours au moins un rasta-man. Puis en comparant avec le Chili, les gens sont plus minces, plus grands et votre oeil s'arrête plus souvent sur un petit beau jeune.

Le jour de Noël, en sortant du bateau au retour de la plongée, il y avait deux petits garçons noirs de à peu près six ans, dans un caleçon et avec des chapeaux du Père Noël qui ont couru vers nous en chantant: Père Noël, Père Noël! Ils ont raison. Moi, si j'étais Père Noël, j'habiterais ici.

Mais ce n'est pas encore fini pour nous. On a encore une semaine pendant laquelle on pense de monter la Montagne Pelée, plonger quatre fois, puis on sait qu'on va se balader un peu et boire un peu plus du rhum...

P.S. J'ai négligé un peu mon blog français se dernier temps. Je vais essayer de traduire au moins un peu d'articles du passé, puis sachez qu'on vit toujours au Chili et que le Martinique, c'est que des vacances...

dimanche 20 décembre 2009

Globetrotter

Quand la mère du Cosmonaute a quitté le Liban pour déménager à la Martinique, on était juste en train de déménager au Chili. On s'est dit que du coup, on ne sera pas trop loin d'elle.

Grand erreur. Voyager du Chili à la Martinique, c'est bien plus aventureux qu'aller à la Martinique de l'Europe. Il y avait une connexion par Panama, mais il n'existe plus et il faut alors passer par Miami et après par Puerto Rico. J'ai même du regarder la carte pour voir où est-ce qu'on va passer. Puis bien sur, j'avais aucune idée de la décalage horaire. J'ai donc pensé qu'à Miami, on aura une heure de plus, alors qu'on a deux heures de moins. Dur dur de savoir combien de temps le vol a duré du coup: dans la nuit, on dort, puis le temps d'arrivé est dans l'heure locale...

Finalement, j'ai compris qu'on vient de faire un vol de neuf heures et j'ai mis, pour la première fois dans ma vie, mes pieds sur le sol américaine. Dans la salle d'attente, la télé m'a rappelé qu'on est en hémisphère nord et qu'en fait, on est en hiver. Du coup, je me suis dit que la clime qui marche a fond n'est peut être qu'un chauffage qui marche très mal. Peut être. On s'est donc habillés dans tout ce qu'on avait et on a même récupéré une couverture d'Americain Airlines qui traîné par terre. Le radio d'aéroport n'arrêtait pas de répéter qu'il fallait que les passagers pour Philadelphia achètent des choses à manger pour leur vol, car il y avaient des fortes chutes de neige dans leur destination et personne ne savait si l'avion n'allait pas être détenu sur la piste de décollage pendant des heures. Autres avion allaient au Caraïbe et la salle d'attente était donc une jolie vitrine des outfits de toutes les saisons. Il y avait des gens qui allaient de la chaleur à la chaleur, ou du froid à la chaleur, ou de la chaleur au froid, ou encore du froid au froid (les pauvres). On s'est donc retrouvé dans un dimension sans des saisons et, vu qu'on avait aucune idée quelle heure est à Santiago ou à la Martinique, sans temps. Une sensation rare.

On a passé six heures à attendre, mais heureusement, il y avait de la connexion internet gratuit. J'ai regardé parmi autre aussi geoglobe et j'ai vu que vraiment, je suis connectée des États-Unis et pas de Chili. Bizarrement, ce n'est qu'en ce moment que je me suis rendue compte que je viens de me déplacer à l'autre bout de la terre.

Après six heures d'attente à Miami, on est remonté dans un avion en direction de Puerto Rico. J'ai appris que c'est une île et pas un état sur le continent: j'étais persuadé que Puerto Rico, c'est quelque part entre Honduras, Nicaragua et Salvador. Même le tchèque pense que c'est un état, car en tchèque, on emploi avec Puerto Rico la même préposition comme avec des états, et pas celle qu'on emploie avec des îles.

Confondue par ma propre langue, je suis descendue à Puerto Rico pour me faire confondre par l'espagnol locale. Déjà à Miami, on entend pas énormément d'anglais, c'est l'espagnol qui reine. A Puerto Rico, on a décidé de se balader un peu et on s'est donc rendus dans un boutique pour voir un guide ou une carte de San Juan, la capital de Puerto Rico. La vendeuse était bien sympa, souriante comme tous les Porto-ricains qu'on a rencontré. J'ai demandé comment on peut aller au centre ville et elle m'a répondu qu'on pouvait soit prendre un taxi, soit tomar la guagua. Mon oreille est déjà bien habitué à l'accent chilien et contrairement au Cosmonaute, j'ai du vraiment me concentrer pour comprendre la vendeuse, mais là, j'étais sûre que j'ai bien entendu le mot guagua. Prendre un bébé? Bizarre! J'ai toujours pensé qu'on dit guagua à cause de son caractéristique des bébés: ua ua ua! “Guagua?”, j'ai dit. Bah oui, guagua! “Bus”, la vendeuse a dit finalement. Ah oui, il y a une logique là dedans que le même mot veut dire bus dans un pays et le bébé dans l'autre! Heureusement, elle n'a pas dit coger el bus comme il dit en Espagne, car coger en espagnol chilien, ça veut dire bien autre chose que prendre... enfin, ça veut dire prendre, mais exactement et que dans ce sens qui fait rigoler une bande des pubères. Alors, si elle avait dit coger la guagua, je l'aurait peut être dénoncé pour la prostitution des mineurs.

Finalement on a laissé tomber la guagua et on a pris un taxi. Le centre de San Juan nous a bien plu. On s'est un peu étonnés devant des décoration des Noël, on s'est baladés, on a bien mangé et on a trouvé que la bière porto-ricaine, c'est très bien pour la soif, mais ça a le gout d'eau.

Puis on est encore montés dans l'avion, cette fois un tout petit, et on est partis en direction de la Martinique. Et après vingt cinq heures du voyage, si je compte que le temps entre la première décollage et la dernière atterrissage, on était finalement sur le territoire français. La mère du Cosmonaute et Grégoire nous ont attendu à l'aéroport pour nous amener dans leur petite maison au sud de l'île. On a reçu un planteur de bienvenue et on a bien profité du fromage français après six mois de privation. Et les vacances peuvent commencer.

samedi 19 décembre 2009

A la Martinique

La dernière semaine de travail avant le Noël est finie. J'ai refait des gâteaux de Noël, car le Cosmonaute les a terminé déjà cette semaine. J'ai donc vu que mes plaintes sur la chaleur que j'ai fait pendant la première cuisson étaient complètement injustifiées, car cette fois, la température extérieure était de 34 dégrées et dans notre appartement il faisait 27, mais dans la chambre et je ne pouvais pas faire la pâte là bas. Il fallait donc se contenter avec le salon où il faisait plus chaud.

J'ai passé la semaine en réunions de la fin d'année. Mais quand même, j'ai eu du temps pour aider à Martina chercher une araucaria de Noël. On l'a amené en Pathfinder et on s'est encore perdues dans la folie du centre de Santiago. Mais je me monte plus la tête de tous les klaxons autour, je conduis comme une vraie chilienne. Après, nous sommes allées à Jumbo chercher du Pilsner Urquell, mais malheureusement il y avait une promotion là dessus et les Chiliens l'ont tout achetés. Mince.

Dans la semaine, on a fait aussi deux sauts aux urgences, car on ne sait pas encore aller chez le médecin d'une façon normale. Lundi, j'ai forcé le Cosmonaute pour y aller, car depuis trois semaines, il me révélait avec sa petite tous. La tous ne semblait pas être dangereuse, mais mes réactions après trois semaines sans sommeil oui. J'ai donc demandé qu'il se rendait chez un médecin immédiatement. Le Cosmonaute n'a pas voulu encombrer des urgences, mais je lui ai assuré que si on va aux urgences dans une clinique, on n'encombrera pas. On est au Chili et aux urgences des cliniques, il faut être assez conscient pour pouvoir payer. En arrivant, on a vu la salle d'attente avec quelques patients, de vue assez en bon santé, qui attendaient tranquillement. Le Cosmonaute a donc accepté d'entrer. L'urgence a commencé par un petit démarche administratif pendant lequel le logiciel de l'ordi a planté deux fois et il fallait donc que le Cosmonaute repète trois fois sa date de naissance, son numéro de téléphone et autres données. Heureusement qu'il n'a pas souffert d'une hémorragie.

Les médecins ont écouté les poumons du Cosmonaute, ils ont dit que ce n'était rien du tout et ils lui ont donné des antibiotiques. Ils aiment bien des pilules au Chili. Qui ne prend rien, est en train de se négliger. Heureusement, les médecins ont ajouté un sirop, et on a donc décidé de garder ces antibiotiques si jamais on en avait besoin en voyage. Le Cosmonaute prend son petit sirup, il tousse moins et j'ai donc pensé que je pourrais dormir tranquillement.

Mais mardi matin, je me suis assise pendant une réunion à côté d'une arbuste et il m'a fait un peu pleurer. Le soir, nous sommes allés avec Amelia, Alvaro a Amaury (AAA, un peu comme des alcooliques anonymes) prendre copas y tapas. J'ai mangé un peu de chorizo, du fromage, de la viande et aussi des moules. La nuit, en cachette, j'ai ouvert la fenêtre de la chambre. En cachette, car le Cosmonaute déteste dormir avec une fenêtre ouverte. Mais j'étais punie, car les moustiques ont dévoré mon dos dans la nuit. La journée, j'ai commencé à avoir des démangeaisons aussi sur des bras et jambes et je n'arrêtais pas tuer des mouches invisibles qui je croyais être à l'origine. Et effectivement, j'ai eu des petits boutons partout. Je me suis baignée deux fois ce soir là pour noyer ce parasite qui était en train de me bouffer, mais sans résultat. J'étais juste rassurée que ce n'était pas la gale, car je connais la gale depuis que Sylvestre en a amené de l'Inde et il a refilé à son entourage.

La nuit je n'arrivais plus dormir à cause des démangeaisons et vers une heure j'ai commencé à me dire que c'est bizarre que ces mouches et parasites bouffent que moi, alors que le Comsonaute dort tranquillement, et je me suis dit que sans doutes, j'avais une allergie. Et depuis qu'il ne toussait plus, c'est dormir ce que le Cosmonaute voulait faire, et il m'a donc dit que on allait "tenir jusqu'au matin", ce que voulait dire que moi j'allais tenir et lui, il allait dormir. Mais vers cinq heures du matin, j'ai eu des boutons partout, y compris le visage, et j'ai donc décidé qu'on ne tenait plus et qu'on allait aux urgences. Une fois sur place, ils m'ont regardé vite fait pour constater que je fais une réaction allergique, va savoir pourquoi, et ils m'ont mis des antihistaminiques. Ils ont ainsi stoppé ma réaction, mais aussi toutes mes réactions en général et ils m'ont laissé en légumes, donc pas question d'aller bosser le matin. Puis ils m'ont ajouté plein d'autres pillules, que j'ai arrêté de manger dès que mes boutons sont disparus.

Hier soir, on a fait une fête à la maison. On a réussi à remplir notre salon des gens comme on le faisait souvent à Grenoble. J'étais si fatiguée que je n'arrivait pas à tenir suffisamment longtemps pour voir des dégâts de la višňovice de Denis. Le matin, je me suis levée pour commencer à ranger pendant que le Cosmonaute dort. Mais là, je vais le réveiller sans merci. Le soir, on part. On va à la Martinique pour fêter Noël chez la mère du Cosmonaute. A bientôt!

dimanche 18 octobre 2009

Petits gentils volcans II.

Vendredi matin, nous avons quitté les Termas de Chillán pour se rendre plus au sud. C'était moi qui conduisait, car les distances sont énormes au Chili et je dois donc participer aux déplacements. Après avir roulé environ cinquante kilomètres, dans un village appelé Pinto, juste sous un grand affiche qui invitait les passants à une expositions interregional des brebis, j'ai pris une route sens unique dans le sens interdit, car au Chili, les petits panneaux de signalisation: entrée interdit, sens unique, n'existent pas. C'est à vous de connaître la ville et savoir quelle rue va dans quel sens. Heureusement, sur la route, il y avait des flèches et j'ai donc vite vu que je suis dans un sens interdit et devant des regards méprisants de quelques Pintanais qui attendaient le bus, j'ai fait un demi tour pour aller à Chillán et ses aventures routières. Car à Chillán, les panneaux d'indication n'existent pas du tout et il faut passer la ville pour prendre l'autoroute. Moi au volant, en essayant d'éviter enfants, charriots, gens, chevaux, taxis, autobus et tous ce qu'on trouvait sur la route, en essayant de voir si je suis dans le bon sens, si j'ai la priorité, j'ai essayé de suivre les indications du Cosmonaute. Un baptême par le feu. Sur un carrefour, le Cosmonaute m'a dit d'aller à gauche et moi, j'ai dit que je ne peux pas y aller, car il y avait un des rares panneaux chillanaises interdisant de tourner à gauche. J'ai donc continué tout droit et le Cosmonaute s'est énervé que je ne l'écoute pas, et il a dit qu'il m'indiquerait plus le chemin et que je peux aller où il me plaît. J'ai donc continuer à éviter le trafic sur la route jusqu'à ce que la route change dans un chemin plein de boue, ce que n'était sûrement pas l'autoroute. Là, le Cosmonaute a trouvé qu'il s'est assez vengé et il a recommencer m'indiquer le chemin. On est revenu sur le carrefour où j'ai pensé qu'on ne pouvait pas tourner et j'ai vu que la flèche interdisant y était, car il y avait deux voies dans les deux sens et donc pour que les chauffeurs ne prennent pas le premier voie en contre-sens. Très logique.

On a trouvé la celèbre Panamericana et on est partis vers le sud. Je vous ai dit que je déteste les auto-routes, mais j'ai tenu, dans la pluie, encore 100km, presque jusqu'à Los Angeles. Et il faut dire que conduire sur l'auto-route, surtout si vous vous éloignez de Santiago, ce n'est pas drôle. L'autoroute y est plein de vie. A part des voitures et surtout des camions et des bus qui roulent à 110km/h, il y a aussi des arrêts de bus directement sur l'autoroute, des kiosques avec mote con huesillos, des piétons, des cyclistes et des charriots tirés par des chevaux. On a même vu trois gars sur des skateboards. Et une mère avec une poussette. Et vous les passez à 120 en essayant de ne pas les écraser.

Vers Los Angeles, le Cosmonaute a pris le volant pour aller en ville. On a voulu voir un peu comment c'est et acheter quelque chose à manger. Et s'arrêter au bord d'autoroute pour un mote, ça ne nous donnait pas envie. Los Angeles du Chili n'a décidement rien à avoir avec Los Angeles des Etats-Unis et la pluie jouait encore moins dans sa faveur. Encore une fois on a pu vérifier que sans Touristel, le guide chilien qui décrit plutôt des endroits inintéressants, il ne faut pas conduire, car il n'y a pas d'indications dans les villes. Mais vous avez toutes les plans dans le guide. A nouveau, on s'est demandé si on est dans contre-sens ou pas. Finalement, on s'est acheté quelques empanadas et on a continué au sud. Avant d'arriver à Victoria, nous sommes sortis de l'autoroute et on a continué par un chemin en terre battue vers la Reserva Tolhuaca. Les chemins en terre battue peuvent être des routes assez importantes et celle là était presque sans des trous. C'est après 40 kilomètres qu'on a vraiment apprécié avoir notre Pathfinder, car il fallait conturner par le fossé un camion transportant le bois avec la remorque renversé. Ici, avant d'arriver vers le volcans, vous passez par des forêts, des plantations des eucalyptus et des pins. De loin, les forêts d'eucalyptus rassemblent aux forêts des épicea. C'est sans doutes pour ça qu'il y a autant d'immigrés Allemands et Suisses qui ont atteri dans cette région. Même, vous voulez chanter La Bohême, La Bohême...Mais après, les nuages se lèvent et vous voyez les volcans. Et là, vous savez que vous n'êtes pas dans l'Europe centrale.

Et puis on était à Suizandina, un autre adresse recommandé par Andy de Refugio Lo Valdés. Encore un logement avec de la bonne bouffe, du bon vin et une ambiance agréable. Mais il est vrai que après la familiarité de M.I.Lodge, c'était un peu la formalité suisse. A la place d'un verre de bienvenu, on a réçu des papiers à remplir. Mais petit à petit, on a commencé à se sentir comme chez nous.

On savait que les jours suivants, il allait pleuvoir. J'étais plutôt contente, car les trois sorties de Chillan m'ont bien épuisés. Mon herpes a réapparu, j'ai commencé à flotter dans mes pantalons et surtout, j'ai me préoccupait pour mon nez et son attachement à mon visage comme Michael Jackson. La nuit, la faim me réveillait. Samedi matin, la neige tombait et on est donc allés explorer le région avec Pathfinder. Les cartes de région ne sont pas toujours très fiables et surtout pas assez précises, et passer de temps à chercher où vont les routes n'est donc pas du tout de temps perdu. Et si la vallée vers Chillan rassemblait au moins un peu à une station de ski, la vallée sous Longuimay est un paysage agricole et il n'est pas rare que vous rencontrez un charriot tiré par des bœufs. Pathfinder a donc du lutter avec quelques animaux et un toro l'a clairement menacé en secouant la tête et refusant de bouger de la route. Mais finalement, un petit coup de klaxon l'a persuadé que Pathfinder, c'est un adversaire trop fort. Par contre, il y avait une poule qui n'a pas eu assez intelligence de finir de traverser la route et presque en finissant sa traversé a décidé brusquement de rentrer en pensant que la traversée était trop dangereux. En tournant, elle a pris directement la roue devant de notre petit char. Sinon, le claxon servait assez de leçon à toutes les brebis, chats, chiens, vaches, veaux et chevaux.

La visibilitéétait tout juste bonne pour voir les grandes araucarias (sur lo photo, vous pouvez voir que le Cosmonaute est bien miniscule par rapport à eux) et coigues, mais en gros, on peu dire que notre première journée d'exploration, c'était plutôt un échec. Si ce blog est lu par quelqu'un qui veut aussi aller voir comment sont les Termas Rio Blanco, qu'il sache que les termes sont bien enfermés par une clotûre, car depuis que l'hôtel à côté a brûlé, le propriétaire du terrain essaie de les vendre et il ne veut pas que les gens viennent se baigner gratuitement. Et La Laguna Blanca doit être très jolie, sans doutes, mais elle aussi, elle est sur un terrain privé et il faut demander la permission d'entrer chez deux Allemands sympas. Ce qu'on a fait, mais finalement, on a bien vu qu'il y avait trop de la neige sur la route et pour la première fois, on a donc planté Pathfinder dans la neige. Mais on s'est débrouillés pour le sortir. Et on n'est pas décidément trop fou, car en rentrant, on a croisé trois Chiliens à vélo en cherchant la Laguna à tout prix. En descendant, on a vu leurs tentes au bord de la route.

On a appris beaucoup de choses sur la vallée avec le propriétaire hyperactif d'Andenrose, un chalet un peu plus bas dans la vallée que la Suizandina. On a passé par son auberge pour prendre un goulash avec des spaetzle après ne pas avoir prendre le bain dans les Termas de Rio Blanco. D'ailleurs, si vous avez peur d'aller au Chili, car vous ne parlez pas espagnol, allez au sud: ça parle allemand.

La journée suivante, il continuait à neiger, donc on est encore allés explorer, cette fois vers la Reserve Conguillío, au milieu duquelle on trouve le sommet du volcan Llaima, le volcan chilien le plus actif. Et s'il s'agit du volcan chilien le plus actif, je pense qu'il ne doit pas être mal classé au niveau non plus. Avec ses 40 explosions dans les dernières 400 ans, il terrorise avec succès le région et même, on trouve des panneaux de signalisation (!) indiquant les chemins d'évacuation et en entrant dans la réserve, il y a même un panneua indiquant la probabilité d'explosion. Le volcan a montré son activité, pour la dernière fois, l'année dernière. Pourtant, sur ses pentes, il y a une petite station Las araucarias. Et cette station fonctionnait le dimanche quand on est arrivé explorer la reservation. Les yeux du Cosmonaute se sont alumé. Le lendemain, la météo n'était pas trop mauvais et c'était un jour férié. Il était donc clair que la station marchera. Facile se s'approcher pour pouvoir faire le sommet. D'ailleurs, en parlant de la station, ça peut paraître bizarre de construire une station sur un volcan si actif, mais apparement, ils l'ont fait dans un endroit où on trouve de araucarias de 800ans. Du coup, ce n'est pas par là que la lave coule. Mais il paraît qu'elle coulait un peu par là quand même, l'année dernière.

En rentrant, on a passé par Termas de Malalcahuello que je ne vous recommence pas trop. Couverts, très chers et, dimanche après midi, pleins de monde. C'est exactement le genre de choses que les Chiliens adorent.

Le matin donc, on est partis pour faire la Llaima. La veille, j'avais bien envie, mais la nuit, je n'arrêtait pas de rêver des avalanches. La montée était difficile pour moi. Le Cosmonaute était très fâché. On montait à gauche, ce qui n'était pas l'itinéraire indiqué dans le topo de Lena, mais en tout car, le volcan a explosé depuis et il n'avait donc plus la même forme. Un guide français qu'on a rencontré le lendemain a dit que lui, il va par la droite, mais de là bas, un vent soufflé très fort. On marchait sur le glacier qui était casé par la coulée de la lave. La lave fumait encore. Je vous assure, pas de gaz, c'était vraiment la lave.

Je ne me sentait pas bien à cause de tout ça. En arrivant à l'endroit où le glacier était bien casé, il fallait traverser la lave. Je n'arrivait pas à retenir ma peur pendant toute la montée et là, le Cosmonaute en avait assez. On a décidé de descendre. Le Cosmonaute m'a dit qu'il m'amènerait plus jamais avec lui et qu'il vendrait mes skis. J'ai répondu que c'est une connerie d'aller faire le Longuimay le lendemain et après 1400 de dénivelé conduire 700km à Santiago. Le Cosmonaute a dit que en tout cas, il y irait pas avec moi. Etc.

Donc à la fin, on a decidé de faire le Longuimay. Comme les Chiliens adorent tout reglementer et tout fermer, on n'a pas pu arriver sous le volcan, et il fallait faire un marche d'approche. Sans manger et sans s'arrêter, on est monté en 5 heures. Ca prenait du temps aussi, car le volcan était couvertpar une neige très dure et la pente était de plus en plus raide. A la fin, on a enlevé nos skis et on a du terminer à pieds. Après quelques pas, on voyait plus de skis à cause de la pente. Pas un volcan gentil, je dirait. Mais on est arrivés au sommet, on a fait quelques photos avent que le vent fort ne nous force pas de descendre. La descente n'était pas agréable, surtout car on était gâtés par les descentes précédents. La neige au sud du Chili, c'est un truc extraordinaire: très légère et beaucoup plus stable. Mais à Longuimay, on n'a pas eu de la chance. On a passé autour le Crater Noël (Crater Navidad) où le Longuimay a explosé une soirée de Noël et puis on était à Pathfinder.

A Suizandina, on a pris nos sacs et on est partis pour faire les 700km à Santiago. Heureusement, la plupart était à faire sur la Panamericana qui, ici, est une autoroute. Mais même, quand vous croisez un cycliste sans le far qui roule dans le contre sens vers le bord de voie gauche, vous en avez un peu marre. C'était le moment quand j'ai compris pourquoi à Santiago, personne réclame les pistes cyclables. Les Chiliens n'ont pas le même aperçue de danger comme nous.

Moi aussi, je conduisait, et juste après avoir pris le volant, un couple des policiers m'a arrêté directement sur l'autoroute dans la bande d'urgence. La bande d'urgence finissait quelques mètres plus loin par une pelouse et il n'y avait donc pas de place pour reprendre un peu de vitesse avent rejoindre l'autoroute, mais apparemment, ça ne semblait pas être un problème. Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper pour ça en s'arrêtant. Je savais que mon permis n'est pas valable au Chili. J'ai décidé de faire comme si je voyait que c0est juste une contrôle de routine dont j'ai déjà passé plein. Et ça a marché. Après m'avoir contrôlé, le policier s'est mis diretement dans la voie signalisant avec sa main aux voitures de gagner le voie gauche pour que je puisse sortir. Et vous savez quoi? C'est pour la première fois dans ma vie que mon permis me sers comme un permis, pas comme une carte d'identité. Là, je peux m'appeler une conductrice, non?

Là, on est de retour à Santiago. Les feuilles sur les arbres ont poussé, mes geraniums ont formé un forêt vierge derrière mes fenêtres et il fait 20 dégrées...

P.S. Les photos sont ici

vendredi 9 octobre 2009

Petits gentils volcans

Cette semaine et au début de la semaine prochaine, le Cosmonaute et moi, nous sommes en vacances. Le Cosmonaute avait quelques jours libres après son séjour au Télescope et en plus, le 12 octobre, c'est le Jour de la Rase, comme le jour du découverte d'Amérique s'appelle au Chili. Et donc, après des préparatifs compliqués, nous sommes partis au sud. Les préparatifs étaient compliqués, car comme d'habitude, on n'a rien préraré la veille de départ, on a tout fait le dimanche matin et du coup, j'ai du encore courir de la station service à la maison pour prendre la dentifrice et mes lunettes. Et mon ordi, car cette fois, le Comsonaute a décidé qu'on ne campera pas, mais qu'on se réposera dans un truc de luxe. La première partie de notre voyage, nous avons donc logé à M.I.Lodge près des Termas de Chillán et c'était vraiment très très confortable. On a très bien mangé, les propriétaires étaient vraiment sympa et en plus, on était au pied de tous les petits gentils volcans. Car dans notre topo des skis de rando au Chili et en Argentine de Frederic Lena, on dit: "Elie en avait marre des hauts sommets autour de Santiago et il a voulu voir des petits gentils volcans du sud." Je suis sure que la citations n'est pas en français correcte, et c'est car je ne peux pas consulter le topo, car le Cosmonaute le porte avec lui comme un bible et le topo est donc avec lui au Télescope en ce moment. Mais en lisant cette phrase, je me suis dit: "C'est là où je veux aller."

Les sommets autour de Chillán n'ont que un peu plus que 3000 mètres. Pas des maux de tête à cause d'altitude, pas des marches d'approche interminables, pas des nuits sur la neige. Ça m'a donné tellement du courage que j'ai même décidé de participer sur le déplacement vers là bas et de 500 km qu'il fallait faire, j'ai conduit 180, ce que faisait la moitié (de temps). Et en plus, j'ai du conduire sur l'autoroute, ce que je déteste! Malgré la pluie, j'ai doublé comme une Schumacherova.

En arrivant, il pleuvait des cordes, ce qui était bien en accord avec la réputation du sud de Chili. Après un bon sommeil, en regardant de la fenêtre, on n'a vu aucun volcan, mais il était évident que la pluie est changé en neige. La journée était déclarée une journée de repos et on n'a donc fait que glander un peu dans la neige, on a fait un bonhomme de neige et puis on a passé au moins cinq heures dans l'eau chaude des Termas de Valle Hermoso. Ce n'était pas mal, mais je dois dire que les autres thermes qu'on a visité au Chili étaient bien mieux. Donc si vous êtes dans le région, allez plutôt dans les Termas de Chillan, même si la vue n'est pas si jolie.

Le jour suivant, on a decidé de monter le premier petit volcan, le Chillán Nuevo (3186m). La neige tombée la veille était légère et sans des traces. On s'est mis dans nos skis et on y est allés. J'ai eu peur que je gagnerait encore le titre de Cacamolle, surtout vu que j'ai passé ma nuit a réfléchir sur des avalanches. Et le commentaire de la propriétaire du chalet "Mais vous avez des peles et des ARVAs, n'est pas?" m'a pas du tout tranquillisé. Mais une fois dans la montée, j'ai vu qu'il n'y avait pas de risque d'avalanches et en plus, je n'ai pas eu trop de difficultés de monter. Enfin, pas plus que d'habitude. Et puis, le Chillán Nuevo, c'est un vrai volcan avec de la fumée au sommet et comme je n'ai jamais vu un vrai volcan du près, j'étais motivée. On est donc arrivés à faire le sommet ou on s'est posés pour un petit pique nique. Le volcan nous a chauffé avec ses petits gaz, mais il sentait assez mauvais. Puis on a commencé la descente magnifique dans la neige légère. Sans l'effort, nous sommes volés jusqu'à en bas où la récompense, un bain dans les thermes, nous attendait. Le bain sentait aussi mauvais que le volcan, mais à la limite, personne ne faisait pas de commentaires quand on a plongé dans l'eau alors qu'on était tous sales après la journée de rando. Il semble que le H2S, c'est un gaz populaire à Chillan.

Le jour suivant, on a pensé faire une sortie facile, 700 mètres au col, descendre 300 mètres à une rivière de l'eau chaude, remonter et rentrer. Mais comme on savait qu'on monterait par une station de ski, on a essayé de faire un dameuse-stop pour s'approcher plus et avant de descendre à la rivière, faire un petit volcan. Et comme dans ma vie, j'ai déjà stoppé, à part de voitures normales, un train, un bus, un tracteur et un Cinquecento qui arrivait à nous prendre avec nos sacs gigantesques, je savais que stopper une dameuse, c'est possible. Les pisteurs nous ont montés jusqu'au derniers remontés mécaniques et c'était parti pour faire le Chillán Viejo. Au sommet, il n'y avait pas de neige, on a donc du déchausser nos skis et puis on s'est dépêché au sommet en passant autour des sorties de gaz. La fin de la montée n'était pas vraiment facile, car un petit volcan, ce n'est que un tas des pierres toujours prêts à tomber dans la vallée et il n'est pas très agréable d'y marcher dans les chaussures de ski. Une fois au sommet, on a vu qu'il y a beaucoup de vent et on a donc décidé de descendre le plus vite possible. Le Cosmonaute disait que de l'autre côté du volcan, il y aura de la neige, mais en arrivant, on a vu que ce n'est pas de la neige, c'est de la glace. N'ayant pas des crampons, on a décidé de descendre dans l'éboulis. Je commençait à comprendre que même des petits volcans gentils peuvent être très méchants. Mais après on a finalement arrivé à chausser les skis, on a traversé la glace et on a pu skier vers la rivièree. Sur quelques endroits, il y avait de la fumée qui sortait de la neige et en regardant, on a vu que c'est les gaz du Vieux (Chillán Viejo, c'est le vieux Chillán). Finalement, nous sommes arrivés à la rivière et on a décidé de manger. C'est pour la première fois dans la montagne que à la place de me couvrir pour manger, je me suis changée dans mon maillot! Mais il y avait un problème. La rivière était trop chaude. Impossible même de traverser. En maillot, sur le bord, on a décidé de descendre un peu, car on s'est dit que là bas, peut être l'eau serait plus refroidie. Que dalle! Ce Vieux, il laisse sortir l'eau bouillante sulfurisée partout et c'est à cause de ça que je me suis brûlée la pouce dans un petit étang où je croyait l'eau devrait être froide car il n'y avait pas de courant ni source apparente. En expérimentant ainsi, on a compris que l'eau est à peu près à la bonne température là où on voit des algues. On s'est donc plongé dans cette eau la plus froide et on a mangé. On a amené du jambon sec dont je proposait de cuire dans l'eau et l'accompagner avec une fondue. Puis le Cosmonaute avait trop chaud, il a transpiré plus que dans la montée, et moi aussi, donc on a décidé d'aller chercher nos vêtements et partir. Mais juste avant de mettre tous nos gore-tex, on a eu la bonne idée d'aller voir plus haut, là, où la rivière sortait de la neige. Et là, comme la neige fondant se mélangeait avec l'eau de la rivière, au final, on a trouvé un endroit avec la bonne température. Mais il ne nous restait beaucoup de temps, il fallait remonter vers le col. On a marchait vite et le Comsonaute m'a fait son compliment typique: "Si tu voulais, tu pourrait refaire le sommet, ce n'est que dans ta tête que ça ne va pas, regarde comment tu peux marcher vite". Je ne lui a pas dit que je marche si vite, car j'ai aucune envie de faire la descente dans la nuit. Et du coup, on est descendu dans la lumière de jour.

En arrivant vers le sommet du Vieux, on a regardé le sommet d' Enneigé (Nevado de Chillan, 3212m). Le Cosmonaute a absolument voulu le faire le lendemain. Moi, sachant que c'est une ascension longue et dure, en sortant de la dameuse j'ai proposé en sachant que ça ne passerait jamais qu'on pourrait monter le Nevado à la place de monter le Vieux. "Non, ce sommet, il se mérite.", le Cosmonaute a répondu. Et donc, le lendemain de notre ascension du Viejo, on est allés mériter le Nevado. Avec le Pathfinder, nous sommes montés à la coulée de la lave à l'altitude d'à peu près 1500mètres, à l'endroit où on a construit notre petit bonhomme de neige le jour d'arrivé. Le bonhomme a déjà presque fondu, mais la lave était toujours là. Pour faire le Nevado, il fallait la traverser. Le Cosmonaute était tout content et en mettant les skis sur le sac, il a dit: "Ca, c'est des vrais skis de rando, commencer avec les skis sur le sac". Après 45 minutes de la marche dans des montagnes de la lave et dans un ruisseau quand nos skis sur les sacs n'arrêtait pas à s'emmêler dans les arbustes omniprésents, il a quand même avoué que c'est de la merde. Mais finalement, on s'en est sortis, on a chaussé les skis et on a commencé l'approche. L'Enneigé a été si loin, mais petit a petit, on est arrivés et on a monté au glacier. Le vent m'a pris le chapeau du Cosmonaute. Le chapeau s'est arrêté bien plus bas et j'ai empêché le Cosmonaute d'aller le chercher. Le sommet d'abord. Vers deux heures d'après midi, le sommet n'était pas loin, il fallait que monter la fin, bien raide. Nos skis glissaient beaucoup, car nos peux de phoque étaient complètement mouillées. Même avec des couteaux, avec plein de neige sur les peaux, on glissait et les skis étaient très lourdes. On a décidé donc d'aller vers l'éboulis sur le côté et marcher. Mais l'éboulis était aussi dans une pente très raide et il ne restait que traverser sur l'autre côté pour voir su là bas, la pente n'est pas moins raide. La traversée était horrible. Même si le Cosmonaute a pris mes skis, j'ai n'arrêter pas imaginer un de nous tomber en bas. Finalement, on est arrivé à traverser, j'ai pleuré pendant dix minutes et puis on a décidé qu'il était trop tard d'aller au sommet, même si c'était très proche. En plus, on ne savait pas comment serait la descente. Heureusement, elle était pas difficile et le volcan s'est donc montré un peu gentil. On a ramassé le chapeau qui était déjà suivi par un condor qui pensait que ça doit être une délicieuse cadavre. Dans la vallée, la lave et des arbustes nous attendaient. Voilà comment j'en ai profité. Mais je m'en foutait, des petits chutes, car si ce n'est pas la vie qui est en danger, c'est tranquile. Puis finalement, on a vu la tête de Pathfinder et on est rentrés à M.I.Lodge où un bain chaud dans des jacuzzi extérieurs nous attendait. Ça, on l'a bien mérité.

Le lendemain, on partait. Les pieds du Cosmonaute sont devenues toutes rouges et bizarres. Si on était à la maison, je le voit bien sur le canapé en train de dire qu'il ne pouvait pas marcher. Mais là, autres volcans plus au sud nous attendaient.

mardi 22 septembre 2009

Fiestas patria

Au début du mois de septembre sur les carrefours de Santiago, les jongleurs, les artistes, les vendeurs de Super Ocho, les vendeurs des fruits, les vendeurs des journaux, les vendeurs de n'importe quoi et les mendiants qui ne vendent rien, ils voient arriver des vendeurs des drapeaux. Comme le mois de septembre, ce n'est même pas le mois de la rentrée, je me suis demandée pourquoi tout ces drapeaux. Bon, c'est vrai que le 18 septembre, c'est le jour d'indépendance, mais en France, est-ce que vous voyez les vendeurs des drapeaux depuis le début de juillet? Et vous en voyez, tout court? En Tchèquie, c'est pareil, pour nous, l'indépendance, c'est en fin octobre et la seule chose que vous entendez, c'est que les magasins avides de vos sous commencent à crier: Joyeux Noël, Joyeux Noël!

Mais au Chili, c'est vraiment dû à l'indépendance qui s'approche. Dans les jours suivants, dans les magasins, des panneaux qui vous font penser à commander des empanadas apparaissent. Puis vous entendez de temps en temps que les gens parlent des cadeaux pour les enfants et vous comprenez qu'il faut aussi faire un cadeau à votre femme de ménage, des concierges, des jardiniers et d'autres personnes qui s'occupent de bâtiment où vous vivez. Et une fois que vos collègues commencent à se plaindre qu'ils vont encore grossir, vous êtes surs que ces fêtes là, ça doit être aussi important que Noël. Au Chili, dans le pays où les magasins ne ferment pas que tard dans la nuit, où les restos ne ferment jamais, des petits pancartes vous disent: le 17 septembre, on ferme à onze heures du matin. A seize heures. Et selon la loi, au plus tard à dix-sept heures, mais à cette heure-ci, Santiago s'est déjà vidé et à la place de la pollution, il se couvre par un odeur de barbecue, asado, comme on dit ici. Pour moi, ça a voulu dire que j'ai encore travaillé jeudi matin, mais mon groupe des familles avec un malade Alzheimer, avec lesquelles je travaille jeudi après midi était déplacé pour mercredi. Jeudi après midi, je rentrais à la maison pour se reposer un peu avant la fête par des rues froides et désertiques de Santiago et le seul bruit que j'ai pu entendre, c'était le clapotement des drapeaux chiliens dans le vent.

Le vrai jour d'indépendance, c'était vendredi le dix-huit. On est allés faire un asado chez le chef du Cosmonaute. Le chef est français et grâce à ça, l'asado n'était pas tout à fait chilien: déjà, à la place des empanadas, on a mangé une pâté à l'aubergine, la viande a été bien saignante et pas trop cuit à la chilienne, et surtout, pas de drapeau sur la façade de la maison. Ce qui est même contre la loi. Si vous êtes étranger, vous avez le droit de mettre aussi votre drapeau, mais plus bas que le drapeau chilien.

Nous sommes rentrés trop tard pour sortir, mais samedi, on était decidés d'aller voir les festivités chiliens. On était au courrant que dans des parques de Santiago, ils s'y passent des choses, et finalement, nous avons donc decidés d'aller voir le parque Suarez chez nous à Providencia. Karen et Antoine sont allés la veille voir le Parque Padre Hurtado à la Reina, mais apparemment il y avait trop du monde, pas de place pour se garer et une file d'attendte énorme pour entrer. Vu que le Parque Suarez est bien plus petit, on a esperé de trouver une place pour nous. Il faisait très chaud et comme nous sommes arrivés vers une heure, on a pu entrer. Et à l'intérieur, il y avait des kiosques avec des trucs traditionnels et des trucs de la fait foraine, puis plein de gens avec des poussettes, des cages avec des animaux de la ferme, donc des autruches, des lamas, des poules et des lapins, une présentation des outils dont on se sert à la ferme, et puis, heureusement, des kiosques avec de la bouffe. On les a pris à l'attaque et on a vu que la bière est servie dans un goblet en plastique et les empanadas ressamblent étrangement aux empanadas dont on peut acheter au supermarché. En les mangeant, sur le podium, une petite competition en cueca était en train de se passer et Karen a dit que les danceurs dansent vraiment très mal. Tout cette fête à Providencia avait donc quelque chose de très artificiel et fake. Un peu bourrés par la bière bu au soleil, on a bien rigolé en observant un rodéo des enfants et des compétitions ou les parents ont lutté avec même plus d'enthousiasme que les enfants, mais après, on a décide d'aller voir un vrai rodéo ailleurs.

A Lo Barnechea. Je vous ai parlé beaucoup de ce quartier du luxe, mais je ne vous ai pas dit qu'il y a un part de Lo Barnechea, el pueblo, une colline où, bien coupés de tout ce luxe, vivent les gens plutôt pauvres, des gens qui ont vécu là bas encore avant que les riches ont décidé de construire des résidences dans les collines autour de Santiago. Même si el pueblo de Lo Barnechea semble être plus riche que les quartiers sud de Santiago, je suis sure qu'aucun Chilien parano y mettrait des pieds. Et comme les villageois, c'était des agriculteurs à la base, une arène fait partie du village. Et pendant les quatre jours de festivités, les rodéos y ont eu lieu.

Sans avoir un problème pour se garer, vu que la plupart des gens sont venus en transport en commun ou à pied, on est montés à pieds vers l'arène passant par un chemin poussiereux bordé par des kiosques. Les kiosques vendaient des mêmes sucettes, barbe à papa, pommes en caramel, des cacahuètes en sucre et des rouleaux avec du manjar, mais on avait un sentiment que cette fête est plus populaire et traditionnel que celui de Providencia. Déjà, pas d'entrée payée. Mais avant de continuer, je vais quand même vous avertir d'une chose. Le manjar. Car un visiteur inexpérimenté pourrait facilement le confondre avec de la nutela. Mais le manjar, la même chose comme la dulce de leche argentine, c'est du lait qui est cuit jusqu'à ce qu'il devient caramélisé, c'est à dire jusqu'à ce qu'il devient marron et caoutchouteux et met en extase des Chiliens. Je me suis fait avoir qu'une fois à Valparaiso où j'ai acheté des churros en pensant qu'ils sont farcis avec de la nutela. Puis, dès que le vendeur des churros m'ont quitté de regard, j'ai offert cette délicatesse aux chiens de la rue.

Mais continuons la montée vers l'arène. Sur des planches en bois, des villageois y étaient assis en regardant le premier tour de rodéo. Deux gars sur des cheveux, des huasos, ont poursuivi un toro et on n'a compris qu'il fallait coincer le toro de temps en temps contre la barrière de l'arène. Puis le voix du juge a dit deux mauvais points. Ou trois bons points. Et parfois aucun point. On a regardé et comme le parcours qu'il faut faire avec le toro est toujours le même, on a compris petit à petit d'où sort le toro, où il est censé de courir et où les huasos doivent le retourner et on a donc pu anticiper, avec un voix grave, les décisions du juge. Deux mauvais points quand les huasos étaient vraiment nuls et pas seulement qu'ils n'arrivaient pas coincer le toro contre le bord pour le retourner, mais en plus, le toro a trouvé une occasion de s'échapper complètement, un mauvais point si le toro a changé de sens car les huasos n'étaient pas capables de le maintenir dans le sens des aiguilles de la montre etc. Le public était plutôt calme et passait le temps à se gaver par des sucettes, des rouleaux au manjar et des cacahuètes. Ce n'était que les enfants qui s'excitaient au bord de l'arène. Les huasos discutaient calmement sur les performances de ses collègues et tout était couvert par la musique traditionnelle. Vaaamos bailar la cueeeca... Le supporteur le plus hystérique, c'était sans doutes un chien de la rue qui, appuyé contre le bord de l'arène, regardait partout, se deplaçait de temps en temps pour voir mieux et tout attentif, il n'a pas aboyé une seule fois. On dit que les chiens n'ont pas une vision très bonne, mais je ne le crois pas. Ce chien là, il a regardé tout le rodéo pendant des heures et ce n'était que pendant la pause qu'il s'est éloigné pour manger un peu de la délicieuse poubelle.

Une fois que la nuit est tombée sur Lo Barnechea, le dernier tout du rodéo s'est approché. Les cinq derniers couples des huasos se sont disputés la victoire. J'étais un peu déçu que juste avant, le couple formé par un père et son fils a était éliminé, car le fils, il n'avait même pas l'âge pour pouvoir conduire, mais, en galope sur son cheval, il a maitrisé le toro d'une façon dont jamais je maitriserait des pots de yaourt avec mon Pathfinder.

Une fois le rodéo terminé, Señorita Francisca, une fille indienne habillée dans une robe verte traditionnelle, dont l'élégance est tout à fait comparable aux robes traditionnelles de la Bolivie, a donné des médailles aux vainqueurs. Puis c'était le temps pour un peu plus de la musique traditionnelle ce qui a donné faim au Cosmonaute. On est allées donc gouter des empanadas et de choripan, des brochettes. Les empanadas étaient bonnes et le choripan excellent. Mais quand même, je me demande comment les Chiliens arrivent à se gaver par empanadas, des sucettes, des motte con huesillos (à vous de deviner qu'est-ce que c'est :-) ), de manjar et d'autres choses pareils. Il faut vraiment être patriote pour faire ça.

Ils vendaient le choripan près d'une tente où un groupe de la musique s'excitait sur le podium et les gens, aussi tout excités, ont dansé comme des fous. Le Cosmonaute a commencé de saturer un peu de folklore chilien et une fois qu'au podium vers l'arène, un groupe de la musique traditionnelle de la Patagonie s'est préparé pour jouer, on a décidé de battre en retrait. Chez nous, à Bellavista, au Patio de Bellavista, dans ce milieu stérile et touristique qui, ce samedi soir, était vide comme je l'ai jamais vu.

Dimanche, on a decidé qu'on a assez vu de patriotisme chilien, et on est allés faire une petite balade dans la montagne. On est monté le Pochoco, une colline derrière Lo Barnecheou. Par stratégie, on n'a pas voulu quitter Santiago dans un autre direction que vers la cordillère, car on savait que dimanche soir, notre ville se re-remplira des gens et que les bouchons à la périphérie seront monstrueux. La balade était tranquille et agréable et du sommet, on a pu faire un petit coucou à Plomo et voir qu'au sommet de Provincia, il n'y a quasiment plus de neige et qu'on pourra bientôt tenter d'y monter.

Et aujourd'hui, le printemps commence! Par la pluie, bien sur. D'ailleurs, c'est aussi la Journée internationale de la maladie d'Alzheimer. Du coup, avec l'assoc où je travaille, on a monté une petite stand devant la Moneda. On distribuait des flayers, donnait des petits ballons aux enfants et les mémés dans la direction d'association ont même invité un gars avec une orgue de Barbarie qui, en jouant en boucle un chanson, a découragé tout le public qui voulait s'approcher pour nous parler. Et ainsi, en écoutant ce chanson démentiel, on a sensibilisé les gens aux risques de la maladie.

Et pour que ça soit mois joyeux, le Cosmonaute part au Télescope ce vendredi.

lundi 14 septembre 2009

Comme El Mirador est encore resté invaincu (grâce au Cacamolle)

Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire dans les derniers jours. Le Cosmonaute reste à Santiago, je bosse, j'apprends le portugais et surtout, notre vie sociale deviens plus importante. Mardi soir, Ruben, un nouveau postdoc de l'Observatoire, est venu voir notre appartement pour voir à quoi s'attendre au Chili à ce niveau là. On a voulu qu'il puisse comparer avec des apparts à Vitacura et Las Condes où on a passé le weekend à picoler. Car le dernier weekend, il faisait si mauvais qu'on n'a pas sorti le nez de Santiago. Heureusement, le Cosmonaute n'a pas insisté d'aller skier, car dimanche après midi, à cause de la pluie, la route à Farellones s'est écroulé sur quatre endroits laissant deux morts. Par rapport à ça, les 1300 personnes qui sont restées coincées dans les stations au dessous de Farellones, ce n'est rien de bien grave, mais ne me demandez quand même pas combien d'étrangers ont loupé leur avion. Car les gens n'étaient pas "libérés" que lundi soir.

Mais pour vous parler de Ruben qu'il est venu nous voir mardi soir. Il est venu avec d'autres potes de l'Observatoire et pour la première fois on a eu ainsi l'occasion de tester la résistance de nos voisins dans la nuit. Et, comme je l'ai pensé, une minute après minuit, le téléphone a sonné pour que le gardien nous dise qu'on avait réveillé notre voisine. Sans doutes celle qui se plaint que je secoue la nappe de la fenêtre et appelle le gardien dès qu'elle entend un bruit non autorisé. On a éteint la musique et on a essayé, dans la mesure de possible, de parler doucement, mais apparemment ce n'était pas suffisant. A la fin, le gardien est venu voir et il a dû constater que le bruit n'est pas scandaleux, car après, on n'a eu plus des coups de fil. Qui s'attendrait à ça au Chili! Mais on a pu continuer à faire la fête et ça serait bien si le Cosmonaute ne s'était pas souvenu qu'il avait un bouteille de la visnovice maison au congélateur. Le lendemain, je n'ai pas pu assister aux cours de conduit, même si ils étaient dans l'après midi. Bon, ça arrive.

Vendredi soir, comme il semblait que le weekend sera ni pluvieux, ni prévu comme pluvieux, ce qui était le cas de les deux derniers, on a décidé de partir dans le Cajon de Maipo. Je vous ai déjà raconté qu'on a essayé de faire des skis de rando dans la Reserva del Morado, mais que j'étais malade et un grand Cacamolle et qu'on n'a pu rien faire. Vendredi soir, on a encore prévu dormir dans le Refugio Lo Valdés. Mais vendredi, c'était vendredi le 11 septembre (pas le 10, comme j'ai écrit dans la réservation, mais ça, je n'ai réglé vendredi matin par téléphone) et c'est l'anniversaire de la mort d'Allende et de putsch militaire en 1973. A quatre heures d'après midi, sachant qu'une nuit dans la neige m'attend, je suis allée à Santa Lucia pour me procurer d'un pull dans la laine de Chiloé. Mais à mon étonnement, je ne suis pas arrivé de rentrer dans le métro. Ni dans le premier, ni deuxième, ni troisième. J'ai donc décidé d'aller à pied dans une bibliothèque et en marchant, j'ai appelé à Karen pour la saluer. Elle m'a recommandé de ne pas aller dans le centre, car apparemment au Chili, le 11 septembre, il y a des voitures qui brûlent, les .... qui giclent de l'eau et les manifestants se tapent dessous avec des policiers. C'est pour ça que tout le monde se sauve du travail dans l'après midi. Je veux dire, pour arriver à la maison avant les manifs, pas pour se battre avec des flics, bien sûr! Karen m'a dit que le transport en commun s'arrête normalement vers trois heures et que c'est bien bizarre que j'ai encore vu quelques métros. Oui, j'ai vu des métros, par contre, je n'ai vu aucune bagarre. Mais Pedro m'a dit qu'il y avait des cocktail Molotov lancés dans une rue juste à côté de leur maison, les histoires sur les manifestants ne sont donc pas complètement une fantaisie. En tout cas, prévoyante, je suis rentrée à la maison pour partir le plus vite possible à Vitacura, au boulot du Cosmonaute ou il m'attendait avec Pathfinder chargé. Je savais que le voyage à Vitacura prendra beaucoup de temps. Et c'était le cas. Les deux bus que j'ai vu ont refusé de me prendre et donc finalement, j'ai pris un taxi. Et puis on était dans el taco, les bouchons. Le chauffeur de taxi m'a dit qu'il y a un tel bordel à cette heure-ci à cause du 11. Apparemment, même les automobilistes veulent rentrer plus tôt. Je ne sais pas si le 11 septembre est vraiment si dangereux ou si c'est plutôt la paranoïa traditionnelle chilienne combinée avec la possibilité de commencer le weekend un peu plus tôt pour un bon raison. En tout cas, le chauffeur de taxi était si désolée pour le temps qu'on a passé dans le traffic qu'il m'a fait une petite réduction. Sympa!

Je suis arrivée à l'Observatoire à 18 heures. Nous sommes partis au Refugio. La route prends d'habitude une heure et demie et on s'est déjà imaginé comment on se gave du bœuf au vin rouge en parlant avec le gardien du refuge et Pedro qui était aussi là bas en train de passer ses jours de repos après son séjour au Télescope. Mais une heure et demie après le départ, on était toujours à Americo Vespucio, la périphérique de Santiago. On a avancé aux petits pas et le rêve d'un bon dîner a commencé à se réduire au rêve d'arriver encore cette même nuit au Refugio. Et on a vu que ce n'est pas gagné quand on est arrivés à San Gabriel où se trouve un poste de police qui garde l'entrée dans le Cajon de Maipo. D'habitude, les policiers vous laissent passer sans vous demander quoi que ça soit, mais comme il faisait nuit, et en plus nuit de onze septembre, on s'est fait arrêter. On va où? On va monter un sommet. "Maintenant?" le policier a demandé. Non, pas maintenant, maintenant, c'est l'heure que la cuisine au Refugio est en train de fermer. Mais la femme du gardien m'a promis de nous laisser un petit sandwich. Mais l'arrivée n'était pas gagné, il fallait nous inscrire au poste, le policier, à l'occasion du 11 décoré avec une casque en métal et une mitraillete, nous a dit.

Et on est donc allées s'inscrire. Dans la petite station policier minable, un policier aux oreilles décollés, le même comme la fois qu'on est allés dans la vallée vers le Volcano Maipo, était assis. Il a demandé nos papiers et on lui a donné nos cartes d'identité chiliens. Nos cartes sont diplomatiques, ce que a une énorme inconveniente: elles sont bleues et différentes de celles dont disposent les Chiliens , et personne ne comprend donc que c'est des cartes d'identité. Le policier a donc pris nos cartes, il les a regardé, retourné, mis une a côté de l'autre, retourné encore, mis celle du gauche à droit et celle de droit à gauche et quand on a déjà commencé à soupçonné que bientôt, il y aura de la fumée qui sortira de ses oreilles, il a prononcé doucement: "Ce n'est pas une carte d'identité". On a essayé de lui expliquer et on lui a dit que notre RUT (numéro d'identification) est différente, car on n'est pas des Chiliens. Le policier, en continuant sa petite gymnastique avec nos cartes, a demandé: et vous travaillez où? Et comment êtes vous entrés au Chili? Pucha, j'ai pensé, ça se peut que la nature est interdit aux astronomes et psychologues! Et bien sûr aux immigrés ilégaux! Quand il a vu que ses questions mènent nullepart, il nous a demandé si on n'avait pas une autre carte qui prouverait notre identité. Le Cosmonaute a sorti sa carte d'identité française et moi, comme d'hab, je me suis servi de mon permis de conduire. Ce n'était qu'une fois que le policier avait mon permis que je me suis rendue compte que je viens de donner mon permis de conduire non valable au Chili à un policier chilien. Et que s'il me demande la validation chilienne qui m'autoriserait à conduire, je ne le peux pas lui donner, car j'en ai pas et le Comsonaute non plus, car on est complètement hors règle. Mais heureusement, le policier était obnubilé par le mystère de nos cartes d'identité. À la fin, il a secoué la tête et il est parti. J'ai espéré qu'il chercherait son chef, mais non. Il est rentré avec sa carte de policier. "Regardez", il a dit:"Ce que vous me donnez, c'est comme celle-là." Il nous a montré sa carte de policier. "C'est ma carte de policier." Oui, oui, on voit. "Et ça", il a continué en nous montrant sa carte d'identité: "c'est ma carte d'identité." Il a fait une pause dramatique. "Carte de policier" il a repeté pour être sûr qu'on a compris. "Et la carte d'identité". Un regard longue. "Mais vous n'êtes pas ici pour la première fois, vous!" il dit: "Vous avez un Pathfinder, n'est-ce pas?"

Voyons donc. Il nous a laissé remplir un papier et il nous a laissé passer, peut être par sympathie à notre cher véhicule. Et tout ça, ça nous n'a pris qu'une demie heure.

A dix heure, finalement, on a donc ouvert la porte du Refugio. On a mangé notre sandwich et on a papoté avec Pedro et le gardien jusqu'à la minuit.

Le matin, les rayons de soleil nous ont réveillés. Sur mon lèvre, un gros herpes a poussé, peut être à cause du stress de la veille. Je ne sais pas, je dois avoir un espèce de l'allergie à la montagne. Mais c'était l'heure d'aller à la Reserva Morado. L'entrée à la réserve était fermée à cause d'un "l'événement sportif". Et l'événement était gardé, bien sûr, par des policiers chiliens. Je les ai demandés si on pouvait entrer. Ils m'ont confirmé qu'il n'y avait pas de problème, mais dès que je me suis retournée pour rentrer à notre voiture miraculeuse, le policier m'a arrêté en demandant: et vous allez faire quoi? Un sommet, je dis. Et camper? Oui. Alors ça, non. Interdit. Trop d'accident. Danger! Ah, qu'est-ce qu'ils sont saoulant les Chiliens avec leur paternalisme!

On est allés vérifier l'information avec le gardien de la reservation. Il nous a demandé si on avait du sac de couchage et de la tente. Oui? Alors, il va nous inscrire comme montañistas et tout sera parfait. A notre responsabilité.

Tous contents, nous sommes donc partis sur les skis dans la vallée vers El Morado. Notre but, c'était faire un camp de base au fond de la vallée et le lendemain monter El Mirador (3883m). Il faisait très chaud. Partout sur les pentes, il y avait des avalanches qui sont tombées dans la semaine passée et deux fois, on était obligés de les traverser. Les sacs étaient lourdes, mais pourtant, autour de trois heures, on était au fond du vallée. On a monté la tente et on a fait fondre e la neige pour faire une soupe. Quand le soleil s'est couché derrière la montagne, on s'est faufilé dans notre petite maison dont le plancher était bien froid et on s'est chauffé avec la soupe. Puis on lisait un peu le topo et autour de huit heures de soir, on s'est endormis. J'avais peur de froid, mais finalement j'ai dormi comme un bébé. La preuve que le Cosmonaute aussi, c'est que à cinq heures du matin, on n'est pas entendu le réveil et on ne s'est réveillés donc que à six heures. Quel publicité serait mieux pour "Alka" Jana Cervenkova, la femme qui a cousu nos sacs de couchage?

On a vite bu un peu du thé et on est sortis. Et en regardant le ciel, on a compris pourquoi il faisait si chaud. Car le ciel était couvert. La météo maudite, on a tellement attendu avec cette ascension qu'à la fin on y ira avec des nuages! On a mis les peaux de fogue et s'était parti. D'abord par un couloir, puis vers une morène. Je n'ai pas aimé l'idée de toutes les avalanches qui sont tombées, car je me disais, qui sait combien il y en a qui attendent encore à tomber? Je marchait vite pour dégager le plus rapide de cette maudite colline. En plus, je m'imaginais que la neige qui a bien fondu la veille, a regelée et qu'elle ne refonderait pas dans la journée couverte. La rêve d'un skieur, quoi. Mon sac était lourd avec tout ces piolet-crampons-machin et je voyait déjà comment je descend le couloir avec mon sac à dos. En plus, on ne voyait pas du tout le rélief du terrain. Bon, le Cosmonaute dit que les journées ainsi sont géniales pour apprendre à skier, mais moi, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le meilleure de la journée, ça serait retrouver Pathfinder. On continuait à monter avec les couteaux, car la pente glissait. Au glacier, j'étais déjà pas mal fatiguée. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis l'ascencion du Cerro Moai, je fatigue vite. Ou peut être je le ressens plus. Ou, tout simplement, je suis un Cacamolle. Et ça n'allait pas. J'ai dit au Cosmonaute que je voulais descendre, car en tout cas, on n'arriverait pas au sommet. Si on voulait aller au sommet, on risquait une autre nuit dans la tente. En plus, j'ai dit, on avait dit aux policiers et au gardien qu'on rentrait le dimanche et on avait l'obligation de se désinscrire pour qu'ils n nous cherchent pas! C'était un argument débile, car je savais bien que ce qu'il y a sur le papier, c'est vite oublié et qu'on se souviendrait de ces fiches d'enregistrement qu'une fois qu'au printemps, il faudrait identifier des corps. Le Cosmonaute m'a dit que c'était juste ma peur des avalanches et des pierres et il a terminé en disant: "Si c'est comme ça, je ne te prends pas avec moi pour faire La Paloma!" Ah oui, pour me punir, je ne pourrai pas grimper un sommet de cinq mil. C'était très pertinent dans la situation.

Et donc, on a commencé la descente. Je suis tombé au moins cent fois et cent fois j'ai du me lever avec le gros sac. Encore, semble-t-il, j'ai tiré aucun profit des cours de ski du Cosmonaute. Mais faire flexion-extension des jambes après une montée et avec 15 kilos sur le dos, c'est plus qu'un Cacamolle peut faire.

Dans le camp de base, on a plié la tente et on a continué la descente. Un peu plus bas dans la vallée, on a recroisé deux Chiliens qui campait là bas juste pour profiter du froid. C'était les seules personnes à être si loin dans la vallée avec nous. "Vous avez un ouvre-boîtes?", ils ont crié dès qu'ils nous ont vus. Bah voilà, au moins quelqu'un qui était sauvé par notre descente précoce.

Et là, on est finalement à la maison. Je ne vais pas cuisiner ce soir, je suis trop fatiguée, je vais juste commander un peu de sushi. Bon occasion de dire au Cosmonaute qu'il n'a tiré aucun profite de mes cours de maniement des baguettes.

lundi 31 août 2009

Pélicans, lions de mer et des cactus en fleur

Un peu au dessus de notre maison, environ dans la moitié du Cerro San Cristobal, il y a un ZOO. Il m'est jamais arrivé en esprit d'y aller, mais là, je me dis que peut être, ça vaudrait le coup. Ce weekend, on l'a passé sur la côte du Pacifique et on a vu tellement des animaux exotiques que je me demande, qu'est ce qu'il peuvent bien montrer ici au ZOO. Des lapins et des biches? Il y en n'a pas ici. A la place de lapins, il y a des vizcacha et a la place de biches, des lamas. Mais je suis sûre que c'est encore les pauvres lions, éléphants et compagnie qui assurent les dimanches exotique des enfants de Santiago.

Notre plan initial pour ce weekend, c'étaient encore des skis de rando. Mais je commence à croire que cette année, en faire, ça ne sera pas dans notre destin. Depuis une semaine, la météo pour le weekend répétait qu'il ferait mauvais. Nuages, brouillard, froid. Et comme faire de skis de rando au Chili, ça veut dire camper au moins une nuit dans la neige, je refuse d'y aller s'il ne fait pas beau. Petite, j'ai trop écouté le pièce de théâtre de Cimrman qui parle du voyage au pôle nord et où l'expédition, qui a compté la bouffe pour y arriver et puis l'a oublié multiplier par deux, décongelé un expéditeur précédente retrouvé par hasard, dans la seule intention de le manger. Et moi, je veux être sûre d'être décongelé par le soleil, pas par une bande d'explorateurs affamés.

Du coup, on a décidé de faire l'ascension du Cerro Morado le weekend prochain. Samedi matin, on s'est réveillés et j'ai pris peur. Qu'est ce que je verrai de la fenêtre une fois que j'ouvre les rideaux black out, les rideaux plastiques, pas très beaux, mais la seule alternative chilienne des volets? J'ai eu peur, car je savais qu'il ferait grand beau. Et oui, c'était le cas! Vite, il fallait chercher un autre plan. J'ai voulu aller me balader dans la montagne, mais le Cosmonaute a insisté d'aller à la mer. Apparemment, il avait besoin de voir la mer. ça doit arriver de temps en temps au gens qui ne sont pas nés dans un pays sans mer et en plus entouré par des barbelés. On a donc jeté un coup d'œil sur la carte et on a vu que au sud de Valparaiso, il n'y a pas de ville, pas de routes. Rien. Des lions, comme on disait jadis. On était donc sur qu'il y a soit une grosse décharge de poubelle de la deuxième ville du Chili, ou la nature pure. Sur google earth, nous n'avons pas vu la décharge et en plus, le Cosmonaute a remarqué une petite île appelée Isla de los Lobos. Je vous l'avais dit. Des lions. Des lions de la mer.

Comme le Cosmonaute a mal au jambes quand il conduit, c'était moi qui a encore pris le volant. J'ai pensé que samedi, il n'y aura pas trop de trafic, mais ce n'était pas vraiment le cas et il fallait encore s'incruster dans des voies pleins de voitures. Mais heureusement, vendredi, j'allais en voiture avec Karen, une copine chilienne, qui m'a dit que pour se faufiler entre les voitures, le meilleur, c'est regarder le conducteur d'autre voiture et faire un regard triste. Bah oui, bien sur que le Marseillais, il m'a pas raconté ça, il m'a dit qu'il faut accélérer et s'incruster comme on peut. Je n'étais juste pas sure si ce façon de faire n'est pas efficace que du mignon petit pot de yaourt bleu de Karen. Mais apparemment ça marche même des sales vitres du grand, vieux Pathfinder de couleur kaki et plein de boue. Donc je me suis faufilée là où il fallait et puis j'ai pris l'autoroute. Comme d'hab, je me suis trouvé un bus pour se mettre derrière, histoire de ne pas se faire klaxonner pour la basse vitesse. Le seul problème, c'était que je n'arrivait pas à trouver le bouton pour fermer la fenêtre et j'avais des cheveux partout. Je l'ai trouvé quelque part près de péage et j'ai ainsi pu faire une petite performance en essayant fermer la fenêtre en même temps que payer pendant laquelle j'ai coincé mon bras payant dans la fenêtre. Puis j'ai donné quelque coups de volant chaotiques dans le tunnel, car j'étais persuadée que j'avais oublié de mettre des fars et puis en essayant de les mettre ce n'était que pire. Bah oui, vu à travers de mes lunettes de soleil. Bah oui, si je ne me colorais pas les cheveux, je serais blonde. Mais non, on dis pas qu'on apprend de nos fautes? Vous savez comment c'est difficile de commencer à conduire après trente ans? Je vous assure, c'est presque aussi dure qu'apprendre une langue après la cinquantaine!

Je deteste les autoroutes. Ils me font peur. Je trouve qu'il est contre la nature de bouger à la vitesse de 150 km/h avec un foule de gens dont chacun est enfermé dans son morceau de métal. Mais courageusement, j'ai avancé quand même à 100km/h, même si je tremblais un peu. Quand on arrivait presque à Valparaiso, le Cosmonaute m'a demandé, combien d'essence j'avais. J'ai osé courageusement quitter de regard le derrière du bus devant et j'ai vu que tout simplement, je n'ai pas d'essence. Le bras de contrôle d'essence, assoiffé, était mollement allongé et la petite lumière allumée sans arrêt. Et ça, c'était trop pour moi. J'ai regardé partout, mais pas de station service en vue. Puis on est descendus d'autoroute pour en trouver une. Et elle y étais. Fermée! L'idée que je dois rentrer sur l'autoroute avec le réservoir vide m'étais insupportable et j'ai dis, lâchement, au Comsonaute qu'il prenne le volant, lui. Il m'a dit qu'il a aucune idée pourquoi je m'affole comme ça et que c'est n'importe quoi. Moi, j'ai dit que au contraire, je méritais un compliment pour mon courage de conduire 70km sur l'autoroute dans une attaque du panique. Et là, on commençait en discuter, puis on a trouvé une station service, on discutait encore et après, heureusement, on est arrivés sur la côte, si belle que ça nous a laissé muette.

Au début, on voulait aller au far, mais comme la route s'arrêtait avec le dernier village et sur la piste qu'on a pris, il n'y avait pas des panneaux, on est arrivés vers un espèce de camping. Environ cents mètre au dessous de nos pieds, l'océan bouillonnait. Sur les rochers en bas, il y avait des algues, et puis sur les pentes, là, où la vie pourrait agripper, il y poussait des cactus et d'autres plantes grasses. Les cactus était en fleur. On s'est assis et on a sorti notre pique nique. Quand on était en train de finir les empanadas de pino achetées sur le chemin, j'ai entendu un truc patouiller. Il y avait un pélican qui venait de se poser sur l'eau en bas. Oui, le vrai pélican avec le sac sur le bec. De temps en temps, je ne sais pas pourquoi, il s'est mis à tournoyer l'eau avec des ailes et ça faisait ce bruit bizarre. J'ai voulu rester un peu pour l'observer, mais le Cosmonaute m'a dit qu'on en verrait encore des tonnes, des pélicans, et qu'on irait chercher des lions de mer et La Isla de los Lobos. Et comme les lois de nature le veulent, ça est resté donc le seul pélican qu'on a vu.

Mais on a vu des tonnes de lions de mer. Près de far, en se promenant, on a aperçu que les pentes de l'île devant sont pleins des sacs de patates marrons. Mais qui s'embêterait à mettre des sacs de patates sur un île! Donc ça doit bien être des lions de mer! On s'est approché le plus possible sur un rocher et on a commencé à observer. Malheureusement, on a oublié la jumelle, mais on n'était pas non plus très loin. Les lions de mer semblait se reposer tranquillement dans les rayons du soleil, mais au bout de quelque temps, on a compris que le tranquillement, c'est à peu près aussi tranquille que le métro dans l'heure de point. Car il y a beaucoup de lions de mer. Puis ceux qui arrivent premiers ne s'embêtent pas à monter plus haut que juste là où les vagues n'arrivent plus. Ceux, qui arrivent après, n'ont donc pas de place pour se poser ni pour passer plus haut. Du coup, ils passent au dessous de ceux qui sont déjà posés. Et il ne faut pas être un lion de mer pour comprendre que un sac de patates mouillé, un sac de trois cents kilos, qui passe sur votre tête, ce n'est pas de ce qui est le plus agréable. Quand un nouveau arrivant fait son chemin sur les corps des autres, ça ne se passe donc pas sans gueuler et quelques morsures, sans doutes. De temps en temps, un grand lion se lève et essaie de mettre tout en ordre en gueulant très fort. Mais c'est un lion chilien et mettre en ordre, ce n'est pas donné même aux gens ici, donc ne vous étonnez pas que la sieste des lions de mer, ce n'est que du bruit et mouvement dans tout les sens.

Une fois qu'on a regardé assez longtemps le chaos lionien, le Cosmonaute m'a montré des cormorans et des condors de mer. Attention, ne confondez pas des condors des Andes avec les condors de mer! Alors que le condor de montagne est le deuxième oiseau le plus grand, le condor de mer est un espèce de grand poule noire. Regardez.
Pour voir le coucher du soleil, on est allés vers un plage. Pour le Pacifique, l'océan était très tranquille, mais moi, je n'ai jamais vu des vagues pareilles. Et en goutant si l'océan est vraiment salé, je me suis pris une vague jusqu'au genoux.

Après le coucher du soleil, nous sommes rentrés à Santiago. Le soir, on a margé avec des potes à Liguria décidés de se réveiller le matin pour aller faire des skis de piste. Mais bien sur, le matin, c'était un peu dur. Finalement, nous sommes arrivés à La Parva et on a vu que l'hiver cède sa place vite à l'été. Là où on a eu du mal de passer la semaine dernière, on a retrouvé un centre des skis avec des collines chauves. Pourtant, on a pu se faire plaisir dans la neige transformée, mais vu que la température à Santiago est au moins de 20 dégrées la journée, je pense que je peux dire que l'été européenne est déjà assis dans l'avion avec la destination sud...

P.S. L'ensemble des photos est .

mardi 25 août 2009

Le Cosmonaute à Santiago

Finalement, le Cosmonaute est de retour à Santiago et il restera tout un mois. C'est le plus longtemps depuis qu'on est arrivés ici. Il y a de quoi se réjouir, même si ça veut dire que je finirai le livre de Jodorowsky que je suis en train de lire peut être qu'en octobre et qu'on exigera de moi d'autres performances sportives.

Comme je vous ai déjà dit, il pleuvait beaucoup à Santiago ce dernier temps, et ça voulait dire qu'il neige dans la montagne. On a suivi de près le météo pour savoir quand est-ce que le temps s'améliorera. Jeudi! D'habitude, je fais mon bénévolat jeudi, mais cette semaine, le groupe était prévu pour mercredi. D'ailleurs, pour la première fois, je me suis retrouvée seule avec ce groupe toute seule, sans Andrés ou Isis. J'ai pas trop dormi la veille en pensant comment je vais faire si le monsieur du sud, qui parle bouche fermée, viendra. Mais finalement, ça s'est bien passé. Et le jour de ski a été bien mérité.

Mercredi soir, Karen, Antoine et Loula sont venus manger. Loula a décidé de se joindre à nous pour la journée de ski et le Cosmonaute l'a proposé de venir la chercher chez elle. Elle n'habite que quelques centaines mètres de chez nous et en tout cas, on a dit qu'on passerait prendre Vincent dans la maison Chez trois Pedro qui se trouve sur le chemin chez Loula. Personnellement, je me suis dit que le Cosmonaute, c'est la gentillesse réincarné vu qu'il a envie d'aller chercher les amis dans le trafic du matin à la place de les demander venir chez nous. Ce n'était que une fois qu'on était bloqués dans les bouchons monstrueux que je me suis rendue compte, que ce n'est pas la gentillesse du Cosmonaute, mais le fait que pendant tout ces séjours au Télescope, il a complètement oublié que les bouchons existent. Mais petit à petit, on est arrivés chez Vincent et puis on est allés chercher Loula. Il fallait sortir de sa rue et prendre Avenida Salvador au sud. Sur le croisement, on a vu les flèches digitales en face qui annonçaient que l'avenue va dans les deux sens. A côté de ces flèches, il y avait deux panneaux qui disaient que l'avenue va uniquement au nord le matin et uniquement au sud le soir. Croyant plutôt en digital que en analogue, nous avons tourné vers le sud et on s'est retrouvé face aux six voies de voitures qui fonçaient dans notre sens. Heureusement, le Cosmonaute est rapide et il a vite tourné vers le nord et on est donc toujours vivants. Après vingt minutes de la route de chez Vincent vers Loula, c'est à dire sur un trajet qui à pied prend quinze minutes de la marche de mamie, on a trouvé la rue de Loula, mais par contre, on ne pouvait pas la prendre, car elle roulait dans l'autre sens. Faire un tour de bloque voulait dire passer au moins dix minutes dans le trafic. On a arrêté Pathfinder sur un trottoir et j'ai appelé à Loula pour qu'elle vient. Elle a du marcher trois bloques. Presque aussi loin que chez Vincent.

A quatre, nous sommes donc partis à Valle Nevado. Mais attention! Déjà à la sortie de Santiago, la route était bloquée par les voitures, car les policiers ont contrôlé si tout le monde a des chaînes dans la coffre de sa voiture. Après avoir passé une heure dans le bouchon, ça commençait à rouler un peu, mais sur la route avec les 40 chicanes vers Farellones, ça bouchait à nouveau. C'était un peu dû au trafic, mais aussi au fait que dans les moments les plus imprévisible, les conducteurs chiliens ont reçu l'idée lumineuse: "Ah, vu que je suis arrêté en tout cas, je pourrais mettre des chaînes!" Peu importe que la route était sèche. Au bords, il y avait des gars en uniformes qui proposaient l'aide avec les chaînes ce qui a juste enchaîné la panique. Parfois, un des conducteurs a peté un plomb et il a décidé de faire un demi tour pour rentrer à Santiago, se fichant complètement du fait que le matin, il est interdit de descendre, car la route est très étroite. Les panneaux affichant les heures de descente étaient aussi respectés que les panneaux "Señor Motorista, mets toi de côté quand tu mets tes chaînes pour ne pas bloquer la circulation". Eviter les voitures descendantes dans les chicanes a encore ralenti le trafic, bien sur, mais les Chiliens sont pas trop zen, donc ils ne croient pas que juste en patientant, on peut améliorer la situation. Après deux heures et demi, on est finalement arrivés à Farellones. Loula a loué un snowboard et Vince des chaussures, une masque et aussi des gants. Vous pouvez tout louer, mais après un coup d'œil sur les combinaisons de ski lavés peut être quelques années auparavant, Vince a opté pour le pantalon déchiré du Cosmonaute. Et il a acheté des chaussettes. C'est l'unique chose dont vous ne pouvez pas louer.

Et c'était parti pour Valle Nevado, ce qui prends, normalement, 15 minutes de Farellones. Mais les conducteurs qui ont décidé de rentrer, les conducteurs qui mettait des chaînes et une ambulance (vide) en contre sens se sont occupés de ce que le sport se mériterait. On y a passé une heure. Et puis, après quatre heures et demi de la route à la place d'une heure habituelle, on y était. Sur la piste!

Comme on a skié que trois heures, le Cosmonaute a décidé de revenir le vendredi. La météo annonçait du mauvais temps et elle ne s'est pas plantée. Mais l'enthousiasme du Cosmonaute l'a fait dire, quand on s'est gelés dans le vent sur la télésiège, que lui, il a pensé que ça serait bien pire, car il n'y a pas de brouillard. ça s'appelle optimisme, ça.

Samedi, c'était le jour de mon anniversaire. Et comme il faisait toujours mauvais, on est restés à Santiago. L'après midi, nous sommes allés voir le Musée de l'art précolombien, ce qui devait être un des meilleurs musées du Chili. Vous y trouvez des objets historiques de l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud. Il est vraiment bien fait. Puis, comme après chaque culture, il faut manger, nous sommes allés au Mercado Central dans un petit resto, pour manger des fruits de mer, on s'est promenés et on a acheté des avocats (sans fibres "pura crema"), papayes, oranges (sans noyaux, sin pepas) et oignon (qui ne te fait pas pleurer "no llores"). J'ai fait un paella pour diner et on l'a arrosé avec une bouteille de champagne dont on a amené de la France. A deux, car si vous êtes la femme du marin, vous savez, que c'est la meilleure manière de fêter.

Puis dimanche, on a eu de nouveau envie de sortir de la ville. Le temps était bien, mais aller faire du ski de rando pour un jour de Santiago, c'est un peu compliqué. On a donc décidé d'aller voir la Reserva La Campana qui se trouve entre Valparaiso et Santiago. Son sommet le plus haut, el Roble, n'a que 2222mètre et ça fait de la Campana ce qui est l'arrière pays aux Alpes, mais au moins, on était surs de ne pas se noyer dans la neige. On a voulu monter le Cerro Campana qui est un peu plus bas que El Roble (1910m), mais il n'y a pas de route qui va sur son sommet et il n'y a pas d'observatoire. On a pris la Ruta 5 et on a descendu à Tiltilal. La route passait à travers des champs et des plantations des amandiers en fleur, des oliviers et des cactus qui produisent un fruit appelé tuna. Cette partie de la vallée est bien plus humide que Santiago et c'est donc d'ici d'où viennent des légumes et des fruits dont on achète à Santiago aux marchés. On s'est arrêtés sur la place principale de Tiltil, car on avait besoin de prendre de l'argent, et à notre grande surprise, on a vraiment trouvé un distributeur. Sinon, Tiltil, c'est des Rokycany, ma ville natale, chilien. Le touriste y pointe jamais son nez et même si les gens, qui considèrent leur village d'être trop grande pour se saluer automatiquement comme des villageois, savent bien who is who. Près, on a passé par une rivière (à quoi bon de construire un pont s'il n'y a pas de l'eau que quelques mois dans l'année...) et on est arrivés à Olmué où se trouve l'entrée dans la réservation. Comme d'habitude, il fallait payer l'entrée, et dire où on se dirige. Juste à côté du guichet, il y avait une inscription qui annonçait qu'il était interdit de monter le Cerro Campana dans les mois de juillet et août. J'ai dis au monsieur au guichet qu'on aimerait bien monter en véhicule jusqu'à la mine (La Mina) et continuer à pied jusqu'au sommet de la Campana. Le monsieur m'a dit que c'était interdit de monter le sommet. J'ai demandé pourquoi. Trop d'accidents dans les mois d'hiver. On n'avait même pas besoin de se donner un coup d'œil avec le Cosmonaute. On savait qu'on tenterait. Et je pense que le monsieur le savait aussi. Il nous a donné des clés pour pouvoir ouvrir le chemin pour la voiture et on lui a promis qu'on ne marcherait là haut, qu'on va juste glander autour de la voiture. Le Cosmonaute a remarqué qu'on était tous les deux bien habillés pour se cacher dans la nature, moi, avec ma polaire bleu claire et lui bleu direct. Pour une fois, je me disait qu'il se prenait plus la tête qui moi. Vous pouvez vous dire, un Latino, il ne respectera rien, mais par exemple, contrairement aux autres pays d'Amérique du Sud, n'essayez jamais acheter un policier, sinon, vous allez finir au prison. Les policiers sont très respectés ici et essayer de leur donner des sous, c'est un grand délit. En réfléchissant si les Chiliens ont plutôt la tendance de respecter ce type d'interdictions ou plutôt pas, on a commencé à monter. Et là, on a vu des traces dans la boue qui, sans doutes, ne dataient pas de l'automne dernier. Et un peu plus loin, on a eu une réponse très claire. En face de nous, trois Chiliens sont apparus. Avec des casques et une corde, pas seulement, qu'ils étaient sur un sentier interdit, mais en plus ils sont montés par une crète et passé par l'accueil bien avant l'arrivé du gardien. Ils nous ont dit qu'il y a d'autres personnes au sommet, ce qu'on a pu vérifier un peu plus tard. Le vue de sommet était magnifique. On a vu la vallée de Santiago dans la brume, la baie de Valparaiso, le sommet du Plomo et des stations de ski, et même l'Aconcagua couverte par des nuages. La montée n'était ni difficile, ni dangereuse, plutôt un petit entraînement genre Manquehue, mais la récompense était incroyable. Dommage que je ne peux pas vraiment la partager avec vous. C'était sans doutes un des renard mendiants qui a du ensorcelé notre appareil photo, car on ne lui a rien donné à manger. Toutes les photos de la journée ensoleillée sont grises.

Et c'est tout pour le moment. Le temps de se remettre au travail...