lundi 31 août 2009

Pélicans, lions de mer et des cactus en fleur

Un peu au dessus de notre maison, environ dans la moitié du Cerro San Cristobal, il y a un ZOO. Il m'est jamais arrivé en esprit d'y aller, mais là, je me dis que peut être, ça vaudrait le coup. Ce weekend, on l'a passé sur la côte du Pacifique et on a vu tellement des animaux exotiques que je me demande, qu'est ce qu'il peuvent bien montrer ici au ZOO. Des lapins et des biches? Il y en n'a pas ici. A la place de lapins, il y a des vizcacha et a la place de biches, des lamas. Mais je suis sûre que c'est encore les pauvres lions, éléphants et compagnie qui assurent les dimanches exotique des enfants de Santiago.

Notre plan initial pour ce weekend, c'étaient encore des skis de rando. Mais je commence à croire que cette année, en faire, ça ne sera pas dans notre destin. Depuis une semaine, la météo pour le weekend répétait qu'il ferait mauvais. Nuages, brouillard, froid. Et comme faire de skis de rando au Chili, ça veut dire camper au moins une nuit dans la neige, je refuse d'y aller s'il ne fait pas beau. Petite, j'ai trop écouté le pièce de théâtre de Cimrman qui parle du voyage au pôle nord et où l'expédition, qui a compté la bouffe pour y arriver et puis l'a oublié multiplier par deux, décongelé un expéditeur précédente retrouvé par hasard, dans la seule intention de le manger. Et moi, je veux être sûre d'être décongelé par le soleil, pas par une bande d'explorateurs affamés.

Du coup, on a décidé de faire l'ascension du Cerro Morado le weekend prochain. Samedi matin, on s'est réveillés et j'ai pris peur. Qu'est ce que je verrai de la fenêtre une fois que j'ouvre les rideaux black out, les rideaux plastiques, pas très beaux, mais la seule alternative chilienne des volets? J'ai eu peur, car je savais qu'il ferait grand beau. Et oui, c'était le cas! Vite, il fallait chercher un autre plan. J'ai voulu aller me balader dans la montagne, mais le Cosmonaute a insisté d'aller à la mer. Apparemment, il avait besoin de voir la mer. ça doit arriver de temps en temps au gens qui ne sont pas nés dans un pays sans mer et en plus entouré par des barbelés. On a donc jeté un coup d'œil sur la carte et on a vu que au sud de Valparaiso, il n'y a pas de ville, pas de routes. Rien. Des lions, comme on disait jadis. On était donc sur qu'il y a soit une grosse décharge de poubelle de la deuxième ville du Chili, ou la nature pure. Sur google earth, nous n'avons pas vu la décharge et en plus, le Cosmonaute a remarqué une petite île appelée Isla de los Lobos. Je vous l'avais dit. Des lions. Des lions de la mer.

Comme le Cosmonaute a mal au jambes quand il conduit, c'était moi qui a encore pris le volant. J'ai pensé que samedi, il n'y aura pas trop de trafic, mais ce n'était pas vraiment le cas et il fallait encore s'incruster dans des voies pleins de voitures. Mais heureusement, vendredi, j'allais en voiture avec Karen, une copine chilienne, qui m'a dit que pour se faufiler entre les voitures, le meilleur, c'est regarder le conducteur d'autre voiture et faire un regard triste. Bah oui, bien sur que le Marseillais, il m'a pas raconté ça, il m'a dit qu'il faut accélérer et s'incruster comme on peut. Je n'étais juste pas sure si ce façon de faire n'est pas efficace que du mignon petit pot de yaourt bleu de Karen. Mais apparemment ça marche même des sales vitres du grand, vieux Pathfinder de couleur kaki et plein de boue. Donc je me suis faufilée là où il fallait et puis j'ai pris l'autoroute. Comme d'hab, je me suis trouvé un bus pour se mettre derrière, histoire de ne pas se faire klaxonner pour la basse vitesse. Le seul problème, c'était que je n'arrivait pas à trouver le bouton pour fermer la fenêtre et j'avais des cheveux partout. Je l'ai trouvé quelque part près de péage et j'ai ainsi pu faire une petite performance en essayant fermer la fenêtre en même temps que payer pendant laquelle j'ai coincé mon bras payant dans la fenêtre. Puis j'ai donné quelque coups de volant chaotiques dans le tunnel, car j'étais persuadée que j'avais oublié de mettre des fars et puis en essayant de les mettre ce n'était que pire. Bah oui, vu à travers de mes lunettes de soleil. Bah oui, si je ne me colorais pas les cheveux, je serais blonde. Mais non, on dis pas qu'on apprend de nos fautes? Vous savez comment c'est difficile de commencer à conduire après trente ans? Je vous assure, c'est presque aussi dure qu'apprendre une langue après la cinquantaine!

Je deteste les autoroutes. Ils me font peur. Je trouve qu'il est contre la nature de bouger à la vitesse de 150 km/h avec un foule de gens dont chacun est enfermé dans son morceau de métal. Mais courageusement, j'ai avancé quand même à 100km/h, même si je tremblais un peu. Quand on arrivait presque à Valparaiso, le Cosmonaute m'a demandé, combien d'essence j'avais. J'ai osé courageusement quitter de regard le derrière du bus devant et j'ai vu que tout simplement, je n'ai pas d'essence. Le bras de contrôle d'essence, assoiffé, était mollement allongé et la petite lumière allumée sans arrêt. Et ça, c'était trop pour moi. J'ai regardé partout, mais pas de station service en vue. Puis on est descendus d'autoroute pour en trouver une. Et elle y étais. Fermée! L'idée que je dois rentrer sur l'autoroute avec le réservoir vide m'étais insupportable et j'ai dis, lâchement, au Comsonaute qu'il prenne le volant, lui. Il m'a dit qu'il a aucune idée pourquoi je m'affole comme ça et que c'est n'importe quoi. Moi, j'ai dit que au contraire, je méritais un compliment pour mon courage de conduire 70km sur l'autoroute dans une attaque du panique. Et là, on commençait en discuter, puis on a trouvé une station service, on discutait encore et après, heureusement, on est arrivés sur la côte, si belle que ça nous a laissé muette.

Au début, on voulait aller au far, mais comme la route s'arrêtait avec le dernier village et sur la piste qu'on a pris, il n'y avait pas des panneaux, on est arrivés vers un espèce de camping. Environ cents mètre au dessous de nos pieds, l'océan bouillonnait. Sur les rochers en bas, il y avait des algues, et puis sur les pentes, là, où la vie pourrait agripper, il y poussait des cactus et d'autres plantes grasses. Les cactus était en fleur. On s'est assis et on a sorti notre pique nique. Quand on était en train de finir les empanadas de pino achetées sur le chemin, j'ai entendu un truc patouiller. Il y avait un pélican qui venait de se poser sur l'eau en bas. Oui, le vrai pélican avec le sac sur le bec. De temps en temps, je ne sais pas pourquoi, il s'est mis à tournoyer l'eau avec des ailes et ça faisait ce bruit bizarre. J'ai voulu rester un peu pour l'observer, mais le Cosmonaute m'a dit qu'on en verrait encore des tonnes, des pélicans, et qu'on irait chercher des lions de mer et La Isla de los Lobos. Et comme les lois de nature le veulent, ça est resté donc le seul pélican qu'on a vu.

Mais on a vu des tonnes de lions de mer. Près de far, en se promenant, on a aperçu que les pentes de l'île devant sont pleins des sacs de patates marrons. Mais qui s'embêterait à mettre des sacs de patates sur un île! Donc ça doit bien être des lions de mer! On s'est approché le plus possible sur un rocher et on a commencé à observer. Malheureusement, on a oublié la jumelle, mais on n'était pas non plus très loin. Les lions de mer semblait se reposer tranquillement dans les rayons du soleil, mais au bout de quelque temps, on a compris que le tranquillement, c'est à peu près aussi tranquille que le métro dans l'heure de point. Car il y a beaucoup de lions de mer. Puis ceux qui arrivent premiers ne s'embêtent pas à monter plus haut que juste là où les vagues n'arrivent plus. Ceux, qui arrivent après, n'ont donc pas de place pour se poser ni pour passer plus haut. Du coup, ils passent au dessous de ceux qui sont déjà posés. Et il ne faut pas être un lion de mer pour comprendre que un sac de patates mouillé, un sac de trois cents kilos, qui passe sur votre tête, ce n'est pas de ce qui est le plus agréable. Quand un nouveau arrivant fait son chemin sur les corps des autres, ça ne se passe donc pas sans gueuler et quelques morsures, sans doutes. De temps en temps, un grand lion se lève et essaie de mettre tout en ordre en gueulant très fort. Mais c'est un lion chilien et mettre en ordre, ce n'est pas donné même aux gens ici, donc ne vous étonnez pas que la sieste des lions de mer, ce n'est que du bruit et mouvement dans tout les sens.

Une fois qu'on a regardé assez longtemps le chaos lionien, le Cosmonaute m'a montré des cormorans et des condors de mer. Attention, ne confondez pas des condors des Andes avec les condors de mer! Alors que le condor de montagne est le deuxième oiseau le plus grand, le condor de mer est un espèce de grand poule noire. Regardez.
Pour voir le coucher du soleil, on est allés vers un plage. Pour le Pacifique, l'océan était très tranquille, mais moi, je n'ai jamais vu des vagues pareilles. Et en goutant si l'océan est vraiment salé, je me suis pris une vague jusqu'au genoux.

Après le coucher du soleil, nous sommes rentrés à Santiago. Le soir, on a margé avec des potes à Liguria décidés de se réveiller le matin pour aller faire des skis de piste. Mais bien sur, le matin, c'était un peu dur. Finalement, nous sommes arrivés à La Parva et on a vu que l'hiver cède sa place vite à l'été. Là où on a eu du mal de passer la semaine dernière, on a retrouvé un centre des skis avec des collines chauves. Pourtant, on a pu se faire plaisir dans la neige transformée, mais vu que la température à Santiago est au moins de 20 dégrées la journée, je pense que je peux dire que l'été européenne est déjà assis dans l'avion avec la destination sud...

P.S. L'ensemble des photos est .

mardi 25 août 2009

Le Cosmonaute à Santiago

Finalement, le Cosmonaute est de retour à Santiago et il restera tout un mois. C'est le plus longtemps depuis qu'on est arrivés ici. Il y a de quoi se réjouir, même si ça veut dire que je finirai le livre de Jodorowsky que je suis en train de lire peut être qu'en octobre et qu'on exigera de moi d'autres performances sportives.

Comme je vous ai déjà dit, il pleuvait beaucoup à Santiago ce dernier temps, et ça voulait dire qu'il neige dans la montagne. On a suivi de près le météo pour savoir quand est-ce que le temps s'améliorera. Jeudi! D'habitude, je fais mon bénévolat jeudi, mais cette semaine, le groupe était prévu pour mercredi. D'ailleurs, pour la première fois, je me suis retrouvée seule avec ce groupe toute seule, sans Andrés ou Isis. J'ai pas trop dormi la veille en pensant comment je vais faire si le monsieur du sud, qui parle bouche fermée, viendra. Mais finalement, ça s'est bien passé. Et le jour de ski a été bien mérité.

Mercredi soir, Karen, Antoine et Loula sont venus manger. Loula a décidé de se joindre à nous pour la journée de ski et le Cosmonaute l'a proposé de venir la chercher chez elle. Elle n'habite que quelques centaines mètres de chez nous et en tout cas, on a dit qu'on passerait prendre Vincent dans la maison Chez trois Pedro qui se trouve sur le chemin chez Loula. Personnellement, je me suis dit que le Cosmonaute, c'est la gentillesse réincarné vu qu'il a envie d'aller chercher les amis dans le trafic du matin à la place de les demander venir chez nous. Ce n'était que une fois qu'on était bloqués dans les bouchons monstrueux que je me suis rendue compte, que ce n'est pas la gentillesse du Cosmonaute, mais le fait que pendant tout ces séjours au Télescope, il a complètement oublié que les bouchons existent. Mais petit à petit, on est arrivés chez Vincent et puis on est allés chercher Loula. Il fallait sortir de sa rue et prendre Avenida Salvador au sud. Sur le croisement, on a vu les flèches digitales en face qui annonçaient que l'avenue va dans les deux sens. A côté de ces flèches, il y avait deux panneaux qui disaient que l'avenue va uniquement au nord le matin et uniquement au sud le soir. Croyant plutôt en digital que en analogue, nous avons tourné vers le sud et on s'est retrouvé face aux six voies de voitures qui fonçaient dans notre sens. Heureusement, le Cosmonaute est rapide et il a vite tourné vers le nord et on est donc toujours vivants. Après vingt minutes de la route de chez Vincent vers Loula, c'est à dire sur un trajet qui à pied prend quinze minutes de la marche de mamie, on a trouvé la rue de Loula, mais par contre, on ne pouvait pas la prendre, car elle roulait dans l'autre sens. Faire un tour de bloque voulait dire passer au moins dix minutes dans le trafic. On a arrêté Pathfinder sur un trottoir et j'ai appelé à Loula pour qu'elle vient. Elle a du marcher trois bloques. Presque aussi loin que chez Vincent.

A quatre, nous sommes donc partis à Valle Nevado. Mais attention! Déjà à la sortie de Santiago, la route était bloquée par les voitures, car les policiers ont contrôlé si tout le monde a des chaînes dans la coffre de sa voiture. Après avoir passé une heure dans le bouchon, ça commençait à rouler un peu, mais sur la route avec les 40 chicanes vers Farellones, ça bouchait à nouveau. C'était un peu dû au trafic, mais aussi au fait que dans les moments les plus imprévisible, les conducteurs chiliens ont reçu l'idée lumineuse: "Ah, vu que je suis arrêté en tout cas, je pourrais mettre des chaînes!" Peu importe que la route était sèche. Au bords, il y avait des gars en uniformes qui proposaient l'aide avec les chaînes ce qui a juste enchaîné la panique. Parfois, un des conducteurs a peté un plomb et il a décidé de faire un demi tour pour rentrer à Santiago, se fichant complètement du fait que le matin, il est interdit de descendre, car la route est très étroite. Les panneaux affichant les heures de descente étaient aussi respectés que les panneaux "Señor Motorista, mets toi de côté quand tu mets tes chaînes pour ne pas bloquer la circulation". Eviter les voitures descendantes dans les chicanes a encore ralenti le trafic, bien sur, mais les Chiliens sont pas trop zen, donc ils ne croient pas que juste en patientant, on peut améliorer la situation. Après deux heures et demi, on est finalement arrivés à Farellones. Loula a loué un snowboard et Vince des chaussures, une masque et aussi des gants. Vous pouvez tout louer, mais après un coup d'œil sur les combinaisons de ski lavés peut être quelques années auparavant, Vince a opté pour le pantalon déchiré du Cosmonaute. Et il a acheté des chaussettes. C'est l'unique chose dont vous ne pouvez pas louer.

Et c'était parti pour Valle Nevado, ce qui prends, normalement, 15 minutes de Farellones. Mais les conducteurs qui ont décidé de rentrer, les conducteurs qui mettait des chaînes et une ambulance (vide) en contre sens se sont occupés de ce que le sport se mériterait. On y a passé une heure. Et puis, après quatre heures et demi de la route à la place d'une heure habituelle, on y était. Sur la piste!

Comme on a skié que trois heures, le Cosmonaute a décidé de revenir le vendredi. La météo annonçait du mauvais temps et elle ne s'est pas plantée. Mais l'enthousiasme du Cosmonaute l'a fait dire, quand on s'est gelés dans le vent sur la télésiège, que lui, il a pensé que ça serait bien pire, car il n'y a pas de brouillard. ça s'appelle optimisme, ça.

Samedi, c'était le jour de mon anniversaire. Et comme il faisait toujours mauvais, on est restés à Santiago. L'après midi, nous sommes allés voir le Musée de l'art précolombien, ce qui devait être un des meilleurs musées du Chili. Vous y trouvez des objets historiques de l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud. Il est vraiment bien fait. Puis, comme après chaque culture, il faut manger, nous sommes allés au Mercado Central dans un petit resto, pour manger des fruits de mer, on s'est promenés et on a acheté des avocats (sans fibres "pura crema"), papayes, oranges (sans noyaux, sin pepas) et oignon (qui ne te fait pas pleurer "no llores"). J'ai fait un paella pour diner et on l'a arrosé avec une bouteille de champagne dont on a amené de la France. A deux, car si vous êtes la femme du marin, vous savez, que c'est la meilleure manière de fêter.

Puis dimanche, on a eu de nouveau envie de sortir de la ville. Le temps était bien, mais aller faire du ski de rando pour un jour de Santiago, c'est un peu compliqué. On a donc décidé d'aller voir la Reserva La Campana qui se trouve entre Valparaiso et Santiago. Son sommet le plus haut, el Roble, n'a que 2222mètre et ça fait de la Campana ce qui est l'arrière pays aux Alpes, mais au moins, on était surs de ne pas se noyer dans la neige. On a voulu monter le Cerro Campana qui est un peu plus bas que El Roble (1910m), mais il n'y a pas de route qui va sur son sommet et il n'y a pas d'observatoire. On a pris la Ruta 5 et on a descendu à Tiltilal. La route passait à travers des champs et des plantations des amandiers en fleur, des oliviers et des cactus qui produisent un fruit appelé tuna. Cette partie de la vallée est bien plus humide que Santiago et c'est donc d'ici d'où viennent des légumes et des fruits dont on achète à Santiago aux marchés. On s'est arrêtés sur la place principale de Tiltil, car on avait besoin de prendre de l'argent, et à notre grande surprise, on a vraiment trouvé un distributeur. Sinon, Tiltil, c'est des Rokycany, ma ville natale, chilien. Le touriste y pointe jamais son nez et même si les gens, qui considèrent leur village d'être trop grande pour se saluer automatiquement comme des villageois, savent bien who is who. Près, on a passé par une rivière (à quoi bon de construire un pont s'il n'y a pas de l'eau que quelques mois dans l'année...) et on est arrivés à Olmué où se trouve l'entrée dans la réservation. Comme d'habitude, il fallait payer l'entrée, et dire où on se dirige. Juste à côté du guichet, il y avait une inscription qui annonçait qu'il était interdit de monter le Cerro Campana dans les mois de juillet et août. J'ai dis au monsieur au guichet qu'on aimerait bien monter en véhicule jusqu'à la mine (La Mina) et continuer à pied jusqu'au sommet de la Campana. Le monsieur m'a dit que c'était interdit de monter le sommet. J'ai demandé pourquoi. Trop d'accidents dans les mois d'hiver. On n'avait même pas besoin de se donner un coup d'œil avec le Cosmonaute. On savait qu'on tenterait. Et je pense que le monsieur le savait aussi. Il nous a donné des clés pour pouvoir ouvrir le chemin pour la voiture et on lui a promis qu'on ne marcherait là haut, qu'on va juste glander autour de la voiture. Le Cosmonaute a remarqué qu'on était tous les deux bien habillés pour se cacher dans la nature, moi, avec ma polaire bleu claire et lui bleu direct. Pour une fois, je me disait qu'il se prenait plus la tête qui moi. Vous pouvez vous dire, un Latino, il ne respectera rien, mais par exemple, contrairement aux autres pays d'Amérique du Sud, n'essayez jamais acheter un policier, sinon, vous allez finir au prison. Les policiers sont très respectés ici et essayer de leur donner des sous, c'est un grand délit. En réfléchissant si les Chiliens ont plutôt la tendance de respecter ce type d'interdictions ou plutôt pas, on a commencé à monter. Et là, on a vu des traces dans la boue qui, sans doutes, ne dataient pas de l'automne dernier. Et un peu plus loin, on a eu une réponse très claire. En face de nous, trois Chiliens sont apparus. Avec des casques et une corde, pas seulement, qu'ils étaient sur un sentier interdit, mais en plus ils sont montés par une crète et passé par l'accueil bien avant l'arrivé du gardien. Ils nous ont dit qu'il y a d'autres personnes au sommet, ce qu'on a pu vérifier un peu plus tard. Le vue de sommet était magnifique. On a vu la vallée de Santiago dans la brume, la baie de Valparaiso, le sommet du Plomo et des stations de ski, et même l'Aconcagua couverte par des nuages. La montée n'était ni difficile, ni dangereuse, plutôt un petit entraînement genre Manquehue, mais la récompense était incroyable. Dommage que je ne peux pas vraiment la partager avec vous. C'était sans doutes un des renard mendiants qui a du ensorcelé notre appareil photo, car on ne lui a rien donné à manger. Toutes les photos de la journée ensoleillée sont grises.

Et c'est tout pour le moment. Le temps de se remettre au travail...

vendredi 7 août 2009

Longue weekend dans le Cajon de Maipo où Comment perdre son estime de soi en deux jours

Vendredi soir, le Cosmonaute est rentré du Téléscope. Il avait devant lui, selon le planning, cinq jours entières avant qu'il ne soit pas renvoyé au nord. On a donc décidé de passer un longue fin de semaine à Cajon de Maipo. Mathilde m'a conseillé de réserver le logement dans le Refugio Lo Valdés. Samedi, on a glandé à Santiago aussi pour dire au revoir à JB et Mathilde qui sont partis pour trois mois de voyage dans l'Amérique du Sud avec leur camping car et deux enfants de deux ans et l'autre de six mois. Samedi soir, on est sortis avec des collègues du Cosmonaute. Après avoir mangé à Azul Profundo et ensuite, nous sommes allés à La Casa en el Aire pour voir un concert. J'écris tout ça surtout pour vous dire que les trois endroits (refuge, resto et le bar) sont des endroits très agréables, si jamais vous cherchez des bonnes adresses à Santiago.

Dimanche, après avoir bien dormi, nous sommes partis dans le Cajon de Maipo. Dans la voiture, on y a mis nos skis de randos, nos ARVAs (encore pour rien, le risque d'avalanche était pareil comme à Marseille en plein hiver) et Les Colons de Catane, un jeu dont on est complètement accro. Dimanche après midi, la route vers le Cajon de Maipo était plein de voitures qui rentraient à Santiago. On s'est demandé qu'est qu'il se passe dans le Cajon. Est-il possible que cette petite fête locale dans San José a attiré autant de gens? Mais non, mon cher lecteur, pas la fête! La neige! Quand on a vu le premier bonhomme de neige assis sur le toit d'une voiture, on a trouvé ça drôle. Mais il y avaient d'autres bonshommes de neige sur les toits et même sur les pare-brises, attachés par une écharpe sur les essuie-glaces. On a commencé à plutôt avoir peur que toute la neige déménage à Santiago avec les gens. Mais heureusement, une fois arrivés, on a vu qu'il y a des restes encore. Et sur les restes, il y avaient des générations des chiliens sur des luges et les mères de famille cuisinait sur les tables de camping, devant la voiture tesitos, des petits thés, comme on dit ici, pour chauffer les enfants, les papas et les papis qui s'éclataient sur une petite pente à côté du parking. Cette joie et ces bonshommes de neige, ça fait bien la concurrence à l'idée dont, enfants, on avait, c'est à dire mettre des petits bonshommes de neige dans le petit congélateur de ma mère pour pouvoir en profiter aussi l'été. D'ailleurs, le Cosmonaute m'a dit qu'à Hawaï, où il observe parfois, les gens aiment remplir leur voiture de neige dans la montagne pour descendre vite à la plage et y construire...un bonhomme de neige, bien sûr!

On est arrivés à Refugio et on y était seuls. On s'y attendait un peu. Les Chiliens n'ont que très peu de vacances et en plus, le Refugio est assez cher pour un Chilien moyen.

Lundi, on s'est levés tôt pour être à l'heure de l'ouverture à la porte del Monumento Natural el Morado. El Monumento est une réserve autour de Quebrada Morales, un vallée qui culmine par Cerro Morado (4020m). Les réserves natureles au Chili, c'est simple, on choisi une vallée, on bloque accès, on fait une porte et on y met un gars qui fait payer les gens. L'argent acquis paie le gars et d'autre choses comme l'entretien du clôture et je ne sais pas quoi d'autre, mais il n'est sûrement pas utilisé pour protéger la nature, marquer des sentiers ou empêcher des gens à jeter la poubelle partout. En plus, les portes de la réserve s'ouvrent à une heure qui paraît logique aux Chiliens, c'est à dire, dans ce cas, à 8:30, ce qui ne paraît pas très logique à une personne qui a fait déjà les skis de rando dans sa vie. Car cette personne sait qu'il faut partir bien plus tôt pour monter tranquillement quand il ne fait pas trop chaud et pour avoir suffisamment du temps.

Mais cette fois, l'ouverture tardive de la réserve n'était pas vraiment un problème. Car j'ai déjà mal dormi la nuit et quand on a commencé à monter avec le but de faire 1600 mètres de dénivelé pour faire une colline de 3400m, j'ai commencé aussi à souffrir. Mais bon, moi, je souffre à chaque fois. Je suis une handicapé de tout les sports et je me rappelle encore bien comment, quand pendant les cours de sports, les gens ont pu choisir des collègues dans leur équipe pour jouer au volley ou pareil, je suis resté, avec Stolcova, toujours le dernière à être appelée. Stolcova, elle était encore plus petite que moi, elle mangeait de la colle et une fois, elle s'est attaché à notre vestiaire en faisant des nœuds bien serrés sur des cordelettes de sa veste et elle ne savait pas se détacher. Je suis habituée donc que les premiers vingt minutes, c'est toujours l'enfer. Mais là, même après, c'était dur, mais je me disais que ça irait. Quand on marchait depuis presque une heure, je commençait à réfléchir si cette douleur dans la torse, est-elle dû à la pollution de Santiago, à une grippe porcine ou à un arrêt cardiaque. J'avais un peu besoin de me moucher, mais c'est plutôt normale en hiver, donc je ne disais que c'est sans doutes l'arrêt cardiaque. Puis j'ai essayé de me persuader que je suis fatiguée par le fait que le chemin ne monte pas vraiment, mais que c'est plutôt plat. Au bout d'une heure et demie, je me suis dite qu'il fallait surtout occuper l'organe qui est en train de me donner les nouvelles sur ma souffrance, c'est à dire le cerveau. Je me suis souvenue d'un chanson de Nohavica, un chanteur tchèque, qui a fait un chanson sur "Le tournoi de la paix", un équivalent de la Tour de France dans la période communiste. Le chanson dit: "Si ça va, ça va, et si ça ne va pas, il faut avancer, et ça cédera". Sauf que dans mon cas, c'était plutôt une version flamenco "Eeeeeeee, siiiiiiiiiii, çaaaaaaaa...". Le Cosmonaute avançait bien devant (Nohavica chante dans son chanson: "Eh, regarde, devant, il y a un taré, il s'est dit, là, j'échappe, c'est son problème...), il cherchait le chemin sur les restes de la neige et il me demandait si ça va. Finalement, il a réussi à me tiré 800 mètres de dénivelé, tout ça pour me dire que je suis un "Caca molle", un truc vert, pâteux et mou, et il m'a donné quelques bons conseils comment s'entraîner mieux. Il ne fallait que descendre, je dirait heureusement, si ce n'était pas que la plupart de ma calvaire était sur le plat qui était aussi plat sur le chemin de retour. Puis, au contraire, la fin était bien raide. Et comme moi aussi, je n'arrivait pas vraiment trop skier. Le Cosmonaute a eu donc l'occasion de me répéter que je suis un Cacamolle, que je n'utilise rien de ses bons conseils qu'il m'a donné pendant notre jour de skis dans La Parva et qu'il y a deux ans, je suis descendue un couloir en Vercors bien pareil. Et j'ai fait qu'une scène hystérique avant, mais après, je suis descendue sans tomber. Mais oui, je me le rappelle bien, quand j'étais morte de peur, il m'a dit qu'il fallait pas que je tombe, car dans ce cas, je ne m'arrêterait pas et je riquerait de me faire bien mal. Alors il vous reste que ne pas tomber.

Heureusement, le soir je commençait à tousser et bon petit besoin de se moucher est devenue une rhume, donc j'étais au bout de souffle rien qu'en montant l'escalier. Et puis, le soir, j'ai encore perdu en Colons de Catane.

Mardi matin est survenu avec un ciel lourd des flocons de neige. Mais on savait que probablement, il ne neigera que le lendemain et que du coup, on peut faire un rando. Le Cosmonaute a prévu un ascension pour des Cacamolles, des maigres 1100 mètres de dénivelé. Le seul problème, c'était que le chemin qu'il fallait emprunter en voiture pour raccourcir l'approche, c'était le chemin vers Baños Colina. Et ce chemin a été fermé à la façon chilienne, c'est à dire, il y a avait un gros rempart de terre à l'entrée qu'aucune voiture, ni Pathfinder, pourraient franchir. Il faudrait donc mettre les skis sur le dos et marcher jusqu'à la neige. Le temps de la marche était estimé à "15 minutes, si on marche correctement". Mais le gardien du refuge nous a conseillé d'aller plutôt vers le chemin à Baños Morales où on peut arriver jusqu'à la neige. Oui, le rando sera plus longue, mais bon... Et on s'y est donc rendus. Les pentes étaient sans un flocon, mais sur le chemin, il y avait une couche de la veille neige qui a du fondre au moins cent fois pour régler le soir. Mais c'était de la neige. On est descendus de la voiture. En anticipant des chauds moments, j'ai enlevé mon pull, et je me gelais dans les coups du vent glacial. Et là, le miracle s'est produit. Le Cosmonaute m'a dit qu'il avait la flemme, que le neige est horrible et si on laisserait tomber alors.

Et on a laissé tomber. On s'est un peu baladé dans des autres vallées en voiture et on est rentrés à Santiago. Mais pas comme ça. Le Cosmonaute m'a proposé de conduire. Pour que je l'apprenne. Car moi, je suis une catastrophe! Cacamolle des routes! J'ai mon permis depuis quinze ans, mais plus souvent que "de conduire" qui m'a servi "d'identité" quand j'ai oublié mes documents.

Et je me suis donc mis à conduire. D'abord sur un chemin en terre battue, après sur la route et finalement à Santiago. Enfin, la plupart de temps, les quatre roues de la voiture étaient sur la route ou sur le chemin. Parfois, ils étaient dans le faussé, car je n'ai pas trop d'idée où se trouve la voiture par rapport à la route et des que j'ai l'impression que genre le camion en contre sens ne pourra jamais passer sans que je libère aussi ma voie, je me jette dans le faussé. Mais heureusement, on a un Pathfinder et il aime bien. En plus, j'ai du conduire et tousser, me moucher et éternuer en même temps et ça, c'est vraiment dur!

Mais je me suis dit, je ne suis pas un Cacamolle, j'arriverai jusqu'à la porte de notre bâtiment! Mais j'ai oublié que j'ai passé l'auto-école à Rokycany, une ville de 17000 habitants, et que la plupart de mon expérience post-permis c'est déroulé là bas. Et puis que Santiago, il a deux fois plus des nuls dans le nombre des habitants. Sur la route, je me suis toujours trouvé un conducteur aussi lent que moi, genre un gros camion chargé à mort, et je roulais derrière, ayant ainsi une bonne excuse pourquoi je roule aussi doucement. Aussi, ce n'est qu'en tant que conducteur que j'ai vu qu'au Chili, il y a partout des panneaux: "Doucement" ou "La vitesse maximale: 30 km/h". Parfois, la limite, c'est 50 et parfois même les 60 de fou, ce qui m'a forcé d'accélérer, car rouler dans une zone limité bien au dessous de ce limite, c'est plus que mon estime de soi peut supporter. Je me disais que c'était bien dommage qu'il n'y avait de policiers nulle part, car j'imaginais comment je serrait la plus malin de tous quand on m'arrêterait pas, en différence des autres conducteurs. Mais le Cosmonaute, il m'a dit que je devrait être contente, car on m'arrêterait pour le trouble à l'ordre publique.

En plus, on rentrait dans l'heure de pointe. Quand on était presque à Americo Vespucio, le Cosmonaute m'a dit de se mettre dans la voie à droite, ce que j'ai fait, mais il s'est trouvé que c'était la voie du bus qui terminait par un arrêt. Le Cosmonaute m'a dit donc de s'incruster dans la voie à droite, mais il y avait plein de voitures. Ce que j'ai vu dans le rétroviseur, ce qui est déjà pas mal. Par contre, je ne savais pas comment m'y incruster. A Rokycany, on ne s'incrustait pas, on roulait en boucle autour de la gare et on attendait quand le train de la fille du prof arriverait pour l'amener à la maison. Mais quand même, j'ai essayé deux fois à m'incruster, mais le Cosmonaute m'a dit que pour s'incruster, déjà, il faut pas regarder dans le rétroviseur, mais dans le fenêtre, il ne faut surtout pas ralentir, mais au contraire accélérer et se faux-filer dans la première petite trou entre les voitures. Mais on était déjà arrêtés sur l'arrêt de bus et j'ai donc du laisser la place au volant au Marseillais.

Je suis sûre que même Stolcova, elle sait s'incruster aujourd'hui. Donc je vais m'y mettre. Puis je pourrai conduire dans la salle de sport où je vais m'entraîner. Je ne serrai pas Cacamolle!