dimanche 19 avril 2009

Ma fin de semaine tranquille et comment ça se passe au Chili avec les policiers et les fenêtres

Les travaux dans notre salle de bain se sont bien terminés. Enfin, on a une planche autour de lavabo qui n'est pas pourri. Le robinet goutte toujours, mais c'est le Cosmonaute qui a promis de le changer. Un jour. Dans un petit moment, comme diraient les Chiliens.

Vendredi, j'ai acheté un lecteur DVD dont le vendeur m'a dit que j'aurai aucun problème de voir tous les formats. J'ai donc prévu une soirée avec la satire politique tchèque des années 90 appelé Ceska soda, car j'ai pensé que le Cosmonaute serait pas trop intéressé à voir ça quand il rentre du Télescope. Mais non. Vous le saviez que la Terre est divisée dans des zones ce qui empêche de visualiser des DVDs européens ailleurs qu'en Europe? Sans doutes pour que les Chiliens ne puissent pas voir comment on se moque de notre président. Et surtout les Chinois, qui sont dans une zone à part, pour que eux, ils ne puissent pas voir, je pense. Et puis pour que nous, on puisse pas voir les DVDs venant de Chine, piratés, ce que ferait apauvrir des grands producteurs. Joli complot du capitalisme avec le communisme. Et donc, comme mon lecteur venait du zone quatre et mes DVDs de zone deux, c'était mort. Pas de satyre politique, pas de Medvedi z Kolina, les deux petits ours dont le grand maltraite sans arrêt le petit (bah oui!), pas de Maxipes Fik, le chien qui a bu trop de la bière ce qui a arrêté sa croissance (bah oui, absolument, il faut interdire aux Tchèques de polluer la planète avec leurs films animés!).

J'ai essaié de raisonner le lecteur jusqu'à deux heures de matin. Le lendemain, j'ai donc décidé de faire un gras mat, ce qui s'est révélé impossible. Car nous, on ne peut pas percer, mais le voisin qui habite dans la maison en face, il est libre des règles de notre bâtiment, et du coup, il refiat sa maison à neuf. Le marteau piqueur qui cassait les murs a bien sûr faire beaucoup de vibrations, et les voitures dans la rue ont ajouté ses alarmes au bruit général. Heureusement, j'ai gardé le kit pour dormir de l'avion. Équipage nécessaire pour le Chili. J'ai mis des boules de caisse (je suis desolée pour l'orthographe, s'il n'est pas correct, mais je n'arrivais pas à trouver le mot écrit nulepart, ni sur le produit lui-même...) et j'ai dormi jusqu'au midi.

Une fois débout, j'ai récu une réponse de Thomas, un suisse qui est l'expert des ordis. Il m'a dit qu'il suffit d'appuyer sur stop, après sur pause, taper une code secret de six chiffres, puis pause...et ca y était! Je n'arrivais pas à y croire. Comment les gens inventent des trucs pareils?

L'après midi, je suis allée faire des cours avec JB et Mathilde. Je n'ose pas à aller en ville avec Pathfinder, car je sais que si j'écrasais quelqu'un, je l'écraserais bien. Et je ne veux pas avoir des ennuis. Mais qui sait. La police marche d'une manière très intéressante ici. Vous êtes obligés d'y aller avec chaque connerie, si vous voulez que votre compagnie d'assurance paie la réparation. Donc par exemple aussi, quand un petit pierre fait une petite trou dans votre pare-brise. Il faut aller voir les policiers pour qu'ils investiguent l'accident.

Comme ils ont investigué l'accident de JB et Mathilde de ce vendredi. Nos amis ont eu la bêtise de respecter le panneau "stop" que le taxi derrière eux n'a pas respecté ou peut être même vu. Le chauffeur de taxi, un petit monsieur sans des dents, n'avait pas d'assurance sur sa voiture, et les amis ont vu qu'il doit non plus avoir une compte en banque qui lui permettrait payer la réparation. Et comme ils n'ont pas voulu qu'il paie, ils se sont dit qu'ils pourraient dire qu'ils ont retrouvé leur voiture accidentée sur un parking. En se rendant à la gendarmerie, Mathilde s'est dit que quand même, c'est un peu chaud de mentir au policiers. Et s'il voyaient que ça s'est pas passé comme elle dit? Elle a donc insisté d'aller à la police avec le petit chauffeur et dire la vérité. A la fin, elle a dit: "Mais sinon, ça aurait pu se produire sur un parking, car monsieur n'a pas de l'assurance...". Le policier l'a regardé, étonné: "Mais vous voulez que ça soit lui qui paie, ou l'assurance?" "Bah, l'assurance", Mathilde a dit: "C'est juste que je ne voulais pas mentir..." "Mais voilà, ce n'est pas une mensonge, on leur donne juste cette version.", le policier a dit et il a conclut son investigation comme un accident sur le parking.

Bah, on peut dire qu'ils se sont garé sur le stop pour un petit moment...

La vie de compagnies d'assurance au Chili, ce n'est pas facile.

Dans le supermarché où on est allés samedi après midi, j'ai acheté de fertilisant pour mes petits plantes. Les bâtiments chiliens ont devant leurs fenêtres a parfois une goulotte qui est destinée à contenir des fleurs et qu'on appelle une jardineira. D'ailleurs, dans notre bâtiment, il est interdit de mettre les vêtement en vue, genre sur le balcon. C'est moche et les voisins se plaignent qu'ils ne veulent pas vivre dans un bâtiment moche. Que dans un bâtiment avec beaucoup des plantes. Du coup, il n'y a pas mal des voisins qui ont devant leurs fenêtres le forêt amazonien. Les Chiliens, qui ne sont pas dérangés par le bruit, sont aussi pas du tout dérangés par le fait que leur appartement est très sombre.

Le forêt qui pouvait cacher la linge, cache surtout les fenêtres sales. Car laver les fenêtres, ce n'est pas un truc simple. Déjà en arrivant, je me suis dit que les fenêtres de notre appartement sont a, très sales et b, on ne peut pas les ouvrir comme les fenêtres européennes, on peut que les glisser sur un côté, se qui fait que le vitre extérieur laisse toujours à l'extérieur de l'appartement. Mais je ne me suis pas fiée de mon intuition et je suis restée dans ma négation des faits même quand j'ai vu notre voisin de premier étage lavant ses fenêtres sur une échelle appuyé sur le mur extérieur du bâtiment. Je me suis dit qu'il aime peut être risquer sa vie, mais je n'ai pas pensé que je vais être obligée soit d'accepter les fenêtres sales, soit mettre mon baudrier et se suspendre dehors. J'étais sure que même si moi, avec mon cerveau européen, je ne sais pas laver ses fenêtres, les chiliens doivent avoir une astuce. J'ai donc demandé Victoria, une dame qui nous aide avec le ménage, si elle pouvait laver les vitres. Elle m'a dit que ce n'était pas possible, car pour les laver, ils faut les sortir. "Sortir?", j'ai dit. Mais les fenêtres n'ont pas des bordures comme les portes... "Oui, sortir." Victoria a répondu: "On sort tout. Mais mon mari, il sait faire. Il le fait et moi, je passe derrière et je les lave. Comme ça, ça va vite". Ah oui. OK, on sort tout, il ne reste que le mur. Il faut dire qu'à Santiago, à l'origine, il n'y avait que des maisons sans étages. Et du coup, il était, jadis, possible de laver les fenêtres de l'extérieur. Et personne ne s'est dit que ça soir moins pratique avec des bâtiments de 30 étages. Et j'ai compris pourquoi entre la fenêtre et le mur, il y a un trou d'un millimètre et pourquoi il n'y a aucune isolation. Bon, on va faire laver les fenêtres donc une fois pour tout avant l'hiver et puis, on mettra de la mousse d'isolation. De toutes façons, il y a beaucoup de nos voisins qui ne lavent pas les vitres du tout. ça, ça ne gène pas la beauté de notre bâtiment. Et imaginez, comment les vitres à Santiago peuvent devenir sales avec toute la pollution qu'il y a.

J'ai donc décidé que je vais cacher les vitres sales derrière le forêt vierge et j'ai acheté un fertilisant naturel. Quand j'ai ouvert la fenêtre pour le mettre, je me suis dit que aujourd'hui, Santiago et Mapucho puent vraiment très fort. Mais ce n'était plus tard que je me suis rendue compte que ce n'est pas Santiago, qui pue, que c'est mes jolies plantes. Vous arrivez à imaginer l'odeur des toilettes au bout de deuxième jour dans un festival de musique. Bon, c'est ça. Donc peut être que les plantes vont pousser, mais moi, je n'ouvre plus ma fenêtre sale.

Dimanche, JB, Mathilde, leurs gamins et moi, on est allés dans le village Colina pour voir une fête religieuse Quasimodo. Cette fête s'est développée petit à petit de l'habitude des prêtres qui sont allées à Pâques voir les gens immobiles dans leurs maisons pour leur donner la hostie. Comme les prêtres portaient avec eux des objets religieux, et donc les objets de valeurs, les huasos les ont accompagné pour les protéger des voleurs. Huaso, c'est la version chilienne de cowboy. Vous pouvez facilement en voir hors Santiago et penser que vous êtes sur le plateau de tournage d'un western. Mais non. Le monsieur assis sur son cheval, avec sa chemise qui a bien vécu, avec son chapeau caractéristique, qui, soudainement, apparaît sur la route, c'est juste un villageois locaux. Huaso.

A nos jours, Quasimodo est un espèce de défilé des huasos fiers. Les huasos dans un costume approprié à la fête, avec leurs femmes et leurs enfants, passent sur leurs chevaux par leurs villages et se réunissent finalement à Colina dans un défilé infini.

Et on est donc allés voir. On a vu des chevaux, le defilé, mais surtout on a passé un après midi bien chilien dans le parc avec toutes les générations des chiliens qui y dorment, mangent, jouent, s'amusent, avec des supporteurs de Colo Colo qui font la manche pour pouvoir se payer l'entrée au stade, avec la musique, avec les enfants qui roulent sur des véhicules loués et avec des chiens qui, dans ce bruit agité, dorment comme d'habitude.

Je me suis donc bien reposée.

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