vendredi 27 mars 2009

Santiago...sans barrières

Nos girafes ne sont pas venues seules. Il y a aussi nos vélos qui sont venus. Les deux de Guillaume, qui, les pauvres, ne sont pas baptisés, mon Rokmešín et mon Hektor. Hektor est mon vélo de ville, un cadeau de mes amis grenoblois pour mes trente ans. Une fois rentrée de mes vacances, j'ai décidé que désormais, on va parcourir la ville que à deux. Hektor et moi, je veux dire. Au diable avec des bus, de toutes façons on ne peut pas y lire.

Une fois que vous décidez de rouler à vélo à Santiago, vous allez trouver une chose importante. Les gens qui ne peuvent pas se déplacer différemment qu'en usant des roues, on la vie dure. Et je ne pense pas aux roues de la voiture, car ceux, par contre, on une vie d'un lion dans le jungle. En essayant de sortir Hektor de la cave, je me suis rendue compte que l'architecte qui a fait le projet de la maison a du avoir une haine refoulé contre les mères avec des poussettes et des personnes en chaise roulante. Car sinon, pourquoi il y a six marches à l'entrée de la maison, dix marches pour descendre à la cave et finalement deux marches pour monter à notre cave. La différence ne fait que deux marches, mais fait ainsi, ça devient une piste d'athlétisme.

Mais finalement j'arrive à sortir mon petit Hektor de quinze kilos à la lumière de la journée. Ne quittant pas le trottoir, on va en ville. Sur le trottoir, car je suis sure que l'espagnol chilien n'a pas de mot pour "piste cyclable" et que le mot "cycliste" doit être un néologisme qui n'était surement jamais utilisé dans le code de la route, s'il existe un truc pareil au Chili. De toutes façons, je ne sais pas comment faire une piste cyclable sur la route qui change le sens de circulation selon les heures. En parlant de ça, je me demande combien des morts étaient causé sur ces routes là le jour qu'on a passé sur le temps d'automne un weekend des trois dates annoncés sur l'internet. Comme je vous ai déjà dit.

Rouler sur le trottoir au Chili est plutôt pas mal, car le loi principal de la route c'est la loi du plus fort. Il n'y a pas des piétons débiles qui entreraient dans la route juste car c'est vert et chaque piéton qui n'est pas suicidaire laisse passer des voitures qui tournent, même si pour lui aussi, c'est vert. Oui, en Europe, les voitures qui tournent doivent d'abord laisser passer des piétons, mais à Santiago...c'est la loi du plus fort, voilà. Le sage cedèra. Au moins moi, je ne vais pas entrer avec mon Hektor parmi tout les quatre quatres de la ville que les Chiliens aiment autant.

J'ai le trottoir et là, à vélo, vous êtes les rois, enfin, si un voiture qui se gare ne vous vole pas votre couronne. Les gens sautent de votre chemin comme des puces, les personnes qui attendent le bus attrapent leurs sacs posés par terre, des enfants et des chiens et ils se mettent contre la mur ou la clôture. Bon, moi, je me sens plutôt coupable en roulant sur le trottoir, donc je descend de vélo et je remercie. Mais j'ai bein compris la peur dans leurs yeux une fois que j'ai failli de me faire écraser par un gars sur un ancien bicycle qui a apparu soudainement d'une rue réctangulaire.

Mais gouverner les trottoir, ça ne vous rend pas la vie plus facile. Car les trottoirs ont des bords. J'ai compris pourquoi les deux personnes en chaise roulante que j'ai eu l'occasion de voir pendant les trois mois qu'on vit à Santiago, roulaient sur la route, ce qui est très dangereux. Le bord de trottoir fait au moins 20 centimètres haut, sans doutes pour empêcher des voitures de rentrer. Cool, encore une chose pensée d'abord pour les voitures. Et moi, je ne peux pas faire ça aux roues de Hektor. Parfois on trouve un bord baissé, pour que les poussettes puissent passer plus facilement, et le bord fait dans cet endroit donc que à peu près dix centimètres, juste pour bercer un peu le bébé. J'ai pris un bord pareil avec un peu de vitesse et j'étais bercée à tel point que j'ai perdu un de mes jolis pantoufles d'été. Humiliée, j'ai du freiner et retourner cinq mètres avec un pied nu pour aller le chercher.

Soudainement, en plein centre de Bellavista, j'ai trouvé deux passages piétonnes parfaitement aménagés pour les handicapés, avec les trucs qui ralentissent et tout le cirque. Dites donc, les handicapés de Bellavista peuvent quand même traverser la route...pour aller dans un bar en face, car il n'y a pas d'autre choses que des bars dans ce secteur. Bon, il faut aussi dire que le handicapé doit d'abord sortir de sa maison avec les marches devant l'entrée. Et méfiez vous de ces passages. J'ai trouvé une qui descendait bien dans la route... mais de l'autre côté, il y avait un bord de 20 centimètres. Une autre explication pourquoi les handicapés roulent sur la route?

Même si vous avez la patience de descendre de votre vélo et remonter devant les bords, votre territoire a un autre problème. Je vais de Bellavista à Recoleta pour mon bénévolat. En quittant la joli zone de Bellavista, le trottoir avec ses bloques en béton enfoncés dans des angles les plus improbables, devient une challenge pour un VTT. Puis à la frontière de Bellavista et Recoleta, il disparaît complètement. Sans doutes une petite dispute entre les deux communes qui devraient le faire. Mais finalement, il est plus facile de rouler sans le troittoir qu'avec. Mais ce bonheur ne dure que deux cents mètres. Après, il faut descendre, car il y a un bord de 20 centimètres.

Mais il y a une bonne chose qui m'encourage à prendre Hektor toujours avec moi. Bon, oui, c'est du sport et en plus, Santiago est plat et pollué et s'il y avait plus de personnes qui roulaient à vélo, la ville serait moisn polués et les Chiliens moins gros. Mais ça, je connais. A Prague, c'est la même chose, les Tchèques sont gros et les pistes manquent. Sans parler du fait que si vous avez la bêtise de rouler en Tchèquie sur le troittoir, je peux vous assurer que dans quelques voyages, il y aura un petit policier baveux qui vous cole un PV et y ajoute une autre pour votre far qui ne marche pas alors qu'un BMW vous doublera à 100km d'heure pour que vous puissiez aprécier la force de personnalité de son conducteur. Mais laissons tomber cette amertume de la mademoiselle qui roulait à velo à Prague pendant deux ans, elle devrait être contente qu'elle a survécu en difféerence de Jan Bouchal, un activiste qui luttait pour des pistes cyclables à Prague avant de se faire renverser et tuer par un conducteur en plein centre de notre capital.

J'ai voulu parler de la bonne chose. Alors, rouler à vélo à Santiago, c'est un peu comme avoir un chien à Prague: tout le monde vous parle. Il y a beaucoup de cyclistes à Santiago, même s'ils risquent leurs vies sur ses routes. Le raison est simple: le transport en commun est très cher. Un voyage coûte 400 pesos, c'est à dire 60 cents d'euro, mais il n'y a pas de billets mensuels ou annuels. Du coup, quand j'ai dit dans mon association que le vélo, c'est bien, car à la place de 45 de métro, je fais que 20 minutes de vélo, tout le monde a répondu: et c'est gratuit! Pour revenir à ce que j'ai voulu dire: tout le monde me parle, car même si à vélo, j'ai toujours l'aire d'une gringa, je suis une gringa à vélo et les gens me parlent plus. Et chaque fois, quand je me gare, il y a quelqu'un avec un bon conseil où j'aurais du me garer pour qu'on me déposède pas de mon épargne-argent. Un monsieur qui netoyait la rue m'a même proposé qu'il va le surveiller pour que je puisse faire mes courses tranquillement. Je vous ai parlé de la paranoa chilienne, n'est pas? Quand même, qui pourrait rompre le U en plein jour en dix minutes alors que ce même U a survécu aux nuits grenoblois? Mais je dois dire que j'aime bien comment les gens deviennent attentifs.

Et donc, avec mon petit Hektor, on continuera descendre les bords, traverser la route, remonter et continuer notre route en ziguezaguant entre les piétons. La seule chose que je dois faire, c'est coler la trompette rose et la trompette jaune que j'ai reçu avec mon Hektor...

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