Mon lecteur se demande, sans doutes, comment j'arrive à écrire un texte sur un truc aussi banal qu'aller en bus. Vous avez dit banal?
Comme c'est la rentrée, les bus se devraient remplir, au moins selon la théorie de ma prof d'espagnol. Mais comme ma prof d'espagnol ne prends jamais le bus, je ne la crois pas trop. Je trouve les bus toujours aussi pleins. Malgré cela, j'arrive à me battre pour trouver une place assise de temps en temps. Ce que je fais surtout pour pouvoir lire, car lire dans le bus, c'est mon hobby, ma demie heure tranquille que je peux passer avec mon bouquin. Mais à Santiago, c'est plus compliqué que ça. Je ne sais pas de quel modèle sont les bus, mais je dois dire qu'il savent accélérer sur 50 mètres comme s'il y avait Schumacher au volant ce qui entraîne des sautes de bus sur tous les trous et sur la canalisation donc les rues de Santiago sont pleins. Et dû au trafic de ma ville, les buses doivent brusquement freiner chaque 200 mètres en minimum, ce que rend la lecture dans un bus dangereux pour votre petit deuj' qui s'accroche désespérément sur les murs de votre estomac.
De toutes façons, vous ne pouvez pas lire, car il vous faut de suivre attentivement par où le bus s'envole, car il est nécessaire l'arrêter à l'endroit, où vous souhaitez descendre. Et ce n'est pas si simple. Il y a beaucoup d'arrêts, mais le bus les respecte que si vous donnez un signal au chauffeur suffisamment en avance. Si vous n'êtes pas assez en avance, le bus ne s'arrêtera pas. Par contre, si vous êtes trop en avance, le bus s'arrête généralement sur la station qui précède la vôtre et dont vous n'avez pas connu l'existence. Parfois, il arrive que le bus s'arrête tout de suite, dès que vous avez donné le signal, même si vous n'êtes sur aucun arrêt et même si laisser descendre les personnes entre les stations est strictement interdit, comme dit le panneau juste à côté du conducteur. Je n'ai pas une personnalité assez forte pour dire au chauffeur qui pense qu'il me simplifie la vie, de la fermer (la porte) et de continuer jusqu'à la station. Et comme le bus prend, selon le trafic l'énervement du conducteur entre 20 et 40 minutes pour aller de Salvador à Vitacura, vous ne pouvez pas vous orienter non plus par votre montre. Il faut regarder et espérer.
Aussi bien qu'il est impossible de lire dans le bus, cela est impossible à faire sur les arrêts. La aussi, il faut être vigilant et faire un signe au bus pour qu'il s'arrête. Donner visiblement un signe et assez en avance. Visiblement, ceci ne veut pas dire que vous devez directement sauter, mais levez bien les bras. Comme c'était le cas avec les queues chiliens, montrez bien que vous attendez le bus, sinon, c'est une bonne excuse pour le conducteur de ne pas s'embêter à s'arrêter. Aujourd'hui, par exemple, j'attendais sur une station où s'arrête qu'un seul numéro de bus, avec 10 autres personnes. Du coup, quand on a vu le 405 s'approcher, personne n'a pas donné le signe assez en avance, car personne n'a pas pensé que le conducteur pourrait songer qu'on y attends juste pour le plaisir que c'est à l'ombre. Mais voyez, ça lui a venu à l'esprit.
Même si vous faites un signal assez en avance et d'une manière assez visible, il n'est pas sûr que le bus s'arrête. Parfois, le conducteur vous fait une geste pour dire que son bus est trop plein. Trop plein, ça peut aller d'un bus dont la porte ne se ferme plus jusqu'à un bus où quelques personnes n'arrivent pas à trouver une place assise. Bref, un autre prétexte pour ne pas s'arrêter. Il m'est arrivé une fois que c'était que le troisième bus qui s'est arrêté, vu que j'attendais toute seule. Et ce bus, c'était bien sûr celui avec la porte qui ne se fermait plus et avec un conducteur avec le coeur trop mou pour laisser des passagers comme moi sur leur arrêt.
Même si vous ne pouvez pas lire dans le bus, vous n'allez pas vous ennuyer. En permanence, il y a des musiciens et des vendeurs de tout qui montent. En se rendant à mon cours d'espagnol aujourd'hui, j'ai pu acheter en ordre des chocolats, des pansements, des livres et pour terminer, quelques bonbons au eucalyptus. En rentrant, j'ai écouté un peu de folklore péruvien. Ajoutez-y le fait que si vous avez une vue de bus, sur les carrefours, il vous arrive de voir des acrobates ou des jongleurs et vous comprenez que les voyages en bus, c'est votre dose quotidienne de la culture. J'aime bien même si parfois vous avez vraiment envie de payer au monsieur musicien pour qu'il arrête surtout à chanter. Bah oui, chaque pauvre de Santiago n'est pas Pavarotti.
Alors, si vous allez passer par Santiago un jour, prenez le bus. Connaître un pays, ça passe par des choses que ses habitants font au quotidien. Je ne sais pas si je vis une période d'adolescente amoureuse ou si c'est une petite passage maniaque ou si c'est vraiment que les bus de Santiago sont aussi géniaux que toute la ville que je vous le recommande...
La fin
Il y a 15 ans
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