dimanche 22 mars 2009

A casa

Notre voyage est terminé et ainsi est mon séjour au Télescope. Le premier jour de printemps qui est ici, logiquement, le premier jour d'automne, il fallait donc aller à Antofagasta et aller voir si quelqu'un n'a pas pillé notre appart pendant les deux semaines que j'étais absente. Vous pouvez bien voir que la paranoïa des Chiliens et des certains expatriés nous a quand même un peu influencé. Je n'étais juste pas sure si les cambrioleurs, ça va être les serruriers qui ont changé la serrure de notre porte par une serrure qui n'était pas du tout neuve, ou si c'est plutôt les déménageurs qui ont pu voir nos girafes et tout la richesse dont on dispose. En même temps, se faire cambrioler que ce qui est arrivé aux potes de JB et Mathilde qui sont partis en vacances en oubliant une fenêtre ouverte. Pendant leur absence, une colonie des pigeons s'est installé chez eux. Piller un appart, c'est ça! Je me suis donc assurée d'avoir bien fermé les fenêtres.

Je suis partie du Télescope par bus où j'étais toute seule, car personne d'autre ne partait ce jour là. Tranquillement assise comme un star dans son limo, je suis arrivée à Antofagasta auprès dequelle je me suis excusée pour l'appeler un trou perdu. Oui, c'est un trou, mais c'est un trou au bord de Pacifique qui était assez impressionnant dans la lumière du soleil qui se couchait.

L'aéroport d'Antofagasta a trois portes et personne ne contrôle pas vos documents de voyage. Facile, de se sauver d'Antofagasta donc. J'ai pris ma carte d'embarquement et j'ai cherché l'écran qui indiquerait quelle porte est la mienne. A l'aéroport vide, j'ai vu une groupe des gens qui fixaient un écran. Je suis donc allée voir. Mais je suis en Amérique du Sud! Sur l'écran, il y avait...un match de foot.

J'ai réussi à trouver ma porte même sans l'écran et on a pu décoller. Et dans une heure et demie, on était à Santiago.

En tant qu'une vedette amenée à l'aéroport d'Antifagasta par un bus-limousine, j'ai attendu que le taxi de l'Observatoire m'attendrait à Santiago. Les taxis de l'Observatoire sont si fiables qu'en arrivant à Santiago de l'Europe, envahi par la neige, avec cinq heures de retard, il y avait pourtant un chauffeur taxi qui nous attendait. Mais bon, il est aussi vrai que notre ami Sylvestre attendait une fois le chauffeur de taxi à l'aéroport pendant cinq heures, car notre petit Parisien n'avait ni le numéro de téléphone de l'Observatoire, ni l'adresse de son hôtel, et il ne pouvait donc pas se rendre au centre ville autrement. Aussi, les départs matinaux du Cosmonaute sont une grande loterie. Le chauffeur qui vient chercher les astronomes n'a bien sûr ni leurs numéro de téléphone, ni leurs adresses. Les astronomes qui ont récemment déménagés prennent souvent donc le vol après celui qui était prévu. Et ceux qui ont la chance que le chauffeur a trouvé leur appartement doivent subir un interrogatoire de la parte de conducteur qui veut savoir, combien de personne doit-il encore chercher, et ils doivent se tenir bien quand le chauffeur fait le nécessaire pour arriver à l'heure.

Je n'était donc pas étonnée que le taxi n'était pas là. Mais vu que je suis depuis deux mois et demi une Santiagoise, j'ai tracé devant l'aéroport et j'ai demandé le premier chauffeur de taxi venu, combien il veut pour m'amener à Bellavista. Le chauffeur a commencé a sortir un papier avec des prix qui avait l'aire tellement officiel que la Pragoise à l'intérieur de mon âme qui, en plus, vient de passer quelques jours en Bolivie, savait bien qu'il essaie de m'arnaquer. Et c'était le cas. Il m'a dit qu'il veut 17000 pesos et j'ai donc répondu "merci, au revoir", car je sais que le tarif avec un taxi spécial est 12000 pesos. Le chauffeur m'a donc demandé combien je paie d'habitude. Quand je lui ai dit, il a demandé un petit papi avec qu'une jambe qui attendait à côté si à lui, ça lui va. Le papi a dit que oui et il m'a demandé de le suivre.

Il n'est pas dans ma nature de refuser se faire conduire par une personne juste parce qu'elle est âgée et elle n'a qu'une jambe. Disons, avec un peu de cynisme, chez un conducteur, c'est mieux que qu'un œil. Par contre, j'ai refusé que le conducteur porte ma valise. On est arrivé à une voiture que sans aucune doute n'était pas un taxi. Mais quand vous connaissez le système social chilien, ça ne vous étonne pas.

Le chauffeur m'a d'abord demandé d'où je viens, où j'habite et comment me plaît le Chili. Et comme toujours, quand vous parlez avec une personne âgée fière de son pays, vous allez apprendre des choses. Je me suis bien souvenue de mes anciens étudiants de la formation continue qui m'ont tellement aidé à connaître la France. Et si cette personne avec laquelle vous parlez est en plus un faux chauffeur de taxi, la tour de la ville est assurée. Estación Centrale...suis-je au courant que c'était Eiffel qui l'a construit? Et sais-je pourquoi la Moneda s'appelle La Moneda? Et comment s'appelle le bâtiment du gouvernement en Argentine? Puis le chauffeur a appris que je n'ai pas encore vu le changement des gardes devant la Moneda. Oui, mais quand est-ce qu'il changent? Rien de plus facile que faire un petit détour et demander directement les gardes, ils doivent être bien au courant! On a passé à côté du Musée de l'Art précolombien, à côté du Sénat, autour du tour dequelle ils tirent les feux d'artifices à Nouvel An et on a contourné aussi la colline Santa Lucia que les habitants de Santiago appellent "Hotel verde" (Hôtel Vert), car elle a la même fonction que le bois de Boulogne à Paris. Et quand on n'a pas passé à côté d'un bâtiment important, j'ai eu le droit à un petit cours d'espagnol chilien. Il est vrai que je vais peut être employer des mots "qui utilisent les jeunes" qu'avec des précautions, car je me souviens encore comment j'ai regardé ma grande-mère quand elle m'a demandé quand j'étais ado, si je vais aux sauteries.

J'ai juste eu le temps d'apprendre que j'habite près d'école où le chauffeur vient chaque mardi soir chercher son petit fils et que ce même chauffeur célébrera 47 ans de mariage cette année.

Vous le voyez. Si j'étais parano, j'aurais pu louper ce rencontre.

Puis j'étais à la maison. J'ai salué mes girafes et mes plantes survivantes. J'ai fait un croix sur le persil, le coriande et l'aneth, mais mon basilic et des géraniums en fleur m'ont fait bien plaisir. Me voilà...

P.S. En allant se coucher, sur le rideau, j'ai aperçu une énorme araignée noire. D'accord, pas énorme, mais grande, quand même. Malgré ma résolution que je ne serai pas parano, j'ai décidé de s'en débarrasser à l'aide de notre aspirateur. On sait jamais, si cette araignée serait dangereuse et si elle me mordait la nuit! Et comme je sais bien, quand vous aspirez une araignée, il faut toute de suite vider le sac, car sinon, l'araignée sort, vous trouvera et vous mordra. Dans le moment que je vidais le sac, j'ai eu besoin un peu plus de la lumière et en allumant, l'électricité a sauté. Pas seulement que je n'ai aucune idée où se trouvent les disjoncteurs, mais je ne sais absolument non plus dans quel maudit carton sont nos lampes frontales. La seule chose que je savais, c'était où se trouve cette araignée vénéneuse. Le Cosmonaute était bien sûr au Télescope à la place d'être là pour me protéger contre des catastrophes pareilles. Pauvre moi. Je n'ai donc pas hésité et j'ai couru chercher le gardien. Je lui ai expliqué que à deux heures de nuits je suis tout seule et que l'électricité a sauté et que je ne sais pas quoi faire. J'ai eu l'impression qu'en même moment, il y avait une armure en argent qui venait de se former autour de sa torse et un cheval blanc qui lui a aidé monter les trois étages quand il est venu remettre les disjoncteurs. Et je peux donc dormir tranquillement...

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