mercredi 29 avril 2009

Les Pâques et mon premier tremblement de terre

Le temps passe vite ce dernier temps. Le weekend, finalement, j'ai eu trois sorties prévues. D'abord, il y avait une soirée des Pâques à l'ambassade tchèque, avec un peu de retard, certes. Puis samedi, j'étais invitée à une soirée porc-knedliky-choux chez Manka. Et pour terminer le weekend bien, il y avait un barbec dans la maison Chez trois Pedros. Puis lundi, le Cosmonaute avait du revenir du Télescope. Mais racontons en ordre.

Vendredi soir, je suis donc allée à la soirée à l'ambassade. Au Chili, il y a une organisation qui s'appelle Cercle chileno-tchèque. Il consiste en majorité des Chiliens qui ont des origines tchèques. Moi, j'ai un sentiment ambigu pour des formations pareils, car parfois, on y bave sentimentalement du pain avec du sel, de l'odeur des tilleuls, bon, bref, de la Tchèquie perdue ce qui me donne envie de dire des mots comme "tchater" ou "ticketing". En France, en tant que prof de tchèque, j'ai toujours cherché de parler aux étudiants de nos traditions, mais toujours dans le contexte avec le visage de ces traditions à nos jours. Les Pâques sont une fête assez particulière dans mon pays, car traditionnellement, les garçons battent les filles avec un bâton lundi matin et les filles, heureuses que ainsi, elles vont rester belles et jeunes toute l'année, les récompensent avec un œuf peint. L'œuf symbolise la fertilité, comme le bâton, qui est bien souple, symbolise la jeunesse. Je montrais aux étudiants un petit vidéo d'un film historique où ils pouvaient voir les Pâques "historiques" et ensuite, je les ai laissé lire un petit texte crée par une copine à moi qui dit: "Mon père a quand même essayé de venir le matin avec le bâton, mais je l'ai regardé de mon lit d'une telle manière, qu'il n'a pas osé à passer à l'action et il a dégagé". Bah oui, dans un siècle, les rires heureuses des filles ont parfois un peu changé dans un grondement adolescent. Plus tard, quand notre petit groupe grenoblois s'est-il crée, les garçons thcèques se sont organisés, ils ont fait leurs bâtons et lundi matin, ils ont venus battre toutes les tchèques, mais aussi certaines de mes étudiantes. Voilà, la tradition est quand même un peu vive.

Au Chili, c'est un peu plus compliqué, car la plupart des membres de Circulo chileno-checo sont des femmes. La fête de Pâques à l'ambassade consistait donc surtout dans un concours dans la peinture des œufs, alors que personne a fait la pomlazka, le bâton traditionnel. Madame la Consul a amené le matériel, mais il n'y avait personne qui savait le faire. Elle s'est donc contenté à expliquer à quoi servent les rubans, les branches des arbustes et la pomlazka en surmontant avec le courage toutes les problèmes que ceci a posé en espagnol. Un des membres du cercle a ensuite pris les branches et il a montré comment celles si sont utilisés et récitant une petite poème traditionnelle avec un joli accent chilien. Il a juste modifié la fin et à la place de dire "donne moi un œuf", il a dit "donne moi une slivovice" et Madame la Consul lui a servi une. Après, le concours dans la peinture d'œufs a commencé. C'était surtout les Chiliens qui s'y sont mis, alors que les tchèques se sont mis à boire des bières Cristal et manger les "traditionnels" hot dogs. J'ai pu rencontrer Anezka, une fille qui est ici depuis un an, Sarka, qui vit à Santiago depuis huit mois, et finalement une autre Tereza qui vit ici déjà depuis six ans. Toutes les trois sont mariées avec un Chilien. Elles ont parlé beaucoup de leur envie de rentrer dans notre pays. Je pense qu'il est très difficile de partir si loin, dans un pays dont la langue elles n'ont pas toujours parlé en arrivant. En plus, même si elles ont parlé espagnol, ici, on parle le chilien. Et en plus, en différence de nous, les Chiliens accentuent beaucoup plus la vie de famille et se rendent visite sans arrêt. Je me suis dit que ma situation est bien plus facile, en plus, si on ne voudra pas rester au Chili, on rentrera.

Une fois la bière bue, les thèmes de conversation épuisés et les hot-dogs mangés, les gens se sont mis à partir. Il y avait que quelques personnes qui continuaient peintre les œufs. Je ne sais pas qui a gagné, car je n'ai pas voulu rester dernière, et je suis donc partie avec une foule des mémés chiliens habillées très chic pour l'occasion. Heureusement, personne ne portait pas un habit traditionnel.

Samedi soir, Manka a invité Tereza et son mari chilien à manger. Moi aussi, j'étais invitée. On a mangé un repas traditionnel, le porc avec des knedliky et le choux. Maison. Avec les deux types de choux. J'ai presque bavé et pleuré de nostalgie. Ah, je pense que je mettrait même l'habit traditionnel s'il le faudrait!

J'étais moi même surprise de l'extase que j'ai vécu en avalant tout ça. Et comme d'habitude, chez Manka et Standa, on l'a bien arrosé avec de la bière, du vin et de pisco sour. Une fois de retour chez moi, le monde a flotté sous mes pieds.

Je me suis couchée et je dormais. Vers quatre heures de nuit, un mouvement de mon matelas m'a reveillé. Un flottement. A moitié endormi, j'ai pensé si c'est agréable et rigolo ou plutôt gênant. Après, je me suis rendue compte que le mur bouge aussi. Le tremblement de terre! Je fais quoi, là?! La seule idée que j'avais, c'était me cacher sous la table du salon, mais j'étais trop fatiguée et je me suis donc dit que j'attendrais un peu. Et je me suis rendormie.

Le matin, je me suis réveillé avec la bouche sèche et un souvenir vague du flottement nocturne. Alors, c'était mon premier tremblement de terre? Ou j'ai juste rêvé? Le flottement, avait-il quelque chose à faire avec le porc et la bière? Puis j'ai eu une idée brillante. Les girafes! Elles sont super instables, les deux!

Dans le salon, les girafes, débout, m'ont jeté un coup d'œil inculpant: "Alcoolique!" Je me suis dit que pourtant, je vais voir l'internet. Mais il parlait que de la grippe porcine. Alors peut être, c'était le porc qui était coupable, mais il n'y avait aucune trace d'un tremblement.

Je n'ai pas vraiment voulu demander des amis s'ils ont noté un tremblement de terre samedi à quatre heures de matin, mais lundi, j'ai regardé l'internet une autre fois. Et là, ça y était! Voilà. Alors oui, j'ai vécu mon premier tremblement de terre notable!

Puis dimanche, je suis allée au barbec dans la maison des Trois Pedros. Près de notre appartement, il y a une maison où les thésards habitent. Parmi eux, il y a aussi deux gars portugais qui, tous les deux, s'appellent Pedro. Et comme les noms portugais sont trop compliqués, on les distique selon leurs caractéristiques les plus remarquables. On parle donc de "Pedro avec les cheveux" et "Pedro le chauve". Pour être politiquement un peu plus correct, on dit aussi "le grand Pedro" et "le petit Pedro". J'étais invitée par le petit Pedro chauve. Le Pedro sympa. Mais ce sont les deux. Et pourquoi je dis Chez Trois Pedros? Car dans un petit moment un nouveau Portugais arrive et habitera dans la maison. Il s'appelle...Pedro.

Lundi, le Cosmonaute est descendu du Télescope avec son ami, Mathieu, qui est un agent de foot. Il est moitié français et moitié colombien et il va souvent en Amérique du Sud. Ces jours-ci, il est venu pour observer les joueurs pendant le Championnat d'Amérique du Sud pour les footballeurs de mois de 17 ans. Puis il a passé par le Télescope et il est donc venu avec le Cosmonaute. On a même pu lui proposer de le loger, car notre canapé était finalement prêt. Lundi, c'était aussi Damien, le tuteur de la thèse du Cosmonaute, qui passait par Santiago, pendant son voyage au Télescope. On a donc décidé d'inviter aussi nos voisins, JB et Mathilde, et sortir manger. Finalement, nous sommes restés chez nous, car le Cosmonaute rentre toujours très fatigué, et j'ai donc eu l'occasion de me consacrer à ma passion ce qui est la cuisine. Et comprendre, pourquoi tous les Chiliens ont des fours à gaz.

Car si vous allumez votre four électrique et si vous voulez genre aussi allumer la lumière, vos besoins électriques doivent s'arrêter là. Les disjoncteurs ont sauté deux fois et deux fois, je n'ai pas arrivé à les remettre, et j'ai donc dû encore appeler le gardien. Je suis contente qu'on a déjà une lave-vaisselle, mais je dois bien calculer quand est-ce que je peux la mettre en marche. Ce qui n'était pas dimanche ni lundi, pas à cause d'électricité, mais car la voisine de deuxième a eu les évacuations bouchées et on nous a interdit de utiliser toute la colonne.

Mais le dîner s'est bien passé. J'ai fait une paella avec tous les fruits de mer que j'ai pu trouver au Mercado Central et personne n'a été malade, sauf Damien, mais ça, on peut dire que c'est à cause de son vol de Paris.

Quand les invités sont partis, je suis allée me coucher. Le Cosmonaute avec Mathieu sont restés dans le salon pour regarder le foot et boire des bières. A quatre heures de nuit, j'étais encore réveillée, mais cette fois par un tâtonnement silencieux. Quelqu'un a essayé d'ouvrir la porte! Et...il A OUVERT la porte! J'ai pris vraiment peur et je me suis complètement réveillée.

Mais c'est la vie de la femme de marin. Que parfois, dans la nuit, vous êtes terrorisées par le fait que quelqu'un est dans votre appartement, avant que vous vous souvenez que vous avez un mari. Ah oui.

Et c'est tout. Mardi matin, la dernière étagère pour le salon est venue, bien sur sans avis et dans le moment que j'étais sous la douche, donc j'ai encore accueilli les livreurs dans mon costume wet look. Mais notre salon est fini. Incroyable! Et vendredi matin, on va essayer de remonter à 4000.

jeudi 23 avril 2009

La Suisse d'Amérique du Sud, notre petit appart et le ventre de Santiago

En Tchèquie, on admire les Suisses. On considère que leur pays est, entre autre, très sure. "On est allée skier cet hiver. On a loué un petit chalet et on a laissé nos skis dehors tout la nuit. Et personne les a volé." Une histoire pareille est un légende que les Tchèques se racontent rêvant que leur pays devient La Suisse de l'Est.

J'ai remarqué que, par contre, les Français et spécialement les Grenoblois et les Savoyards que je connais, considèrent les Suisses comme des gens sans humeur et leur pays d'une sorte de prison ou les gens n'arrêtent pas à s'espionner mutuellement.

Les Chiliens disent parfois que le Chili, c'est la Suisse d'Amérique du Sud. Et c'est peut être vrai. Le vol y est moins fréquent et le pays est largement le plus sur. Enfin, surtout si vous vivez dans un quartier riche par où passent sans arrêt les voiture de la police du quartier qu'on appelle les milices. Et même là, où il n'y a pas des milices, les gens ont habitudes de se mêler un peu en tout: des skis de voisin jusqu'à une poussette mal garée. Et je pense que je vais jamais arrêter de m'étonner devant les inscriptions dans les moyens de transport en commun que j'appelle "dénonce ton conducteur". Les inscriptions disent: "Le conducteur s'appelle XY. Si vous n'aimez pas comment il conduit, appelez 123456 ". Les bus de longue distance sont même équipés par une contrôle de vitesse. Un bruit aigu réveille le passager à chaque fois que le conducteur dépasse la limite de vitesse et sur le panneau il s'affiche que par exemple, Alvaro Gonzalez roule à 102 km/h à la place de 100 km/h. Je ne sais pas s'il y a des gens qui s'embêtent à appeler la ligne, mais je suis sure que les bus à Santiago roulent toujours aussi vite, car la plupart des conducteurs, c'est des fous. Et comment vous voulez rester normales, si vous devez rouler tous les jours dans le trafic fou de Santiago et penser que dans votre bus, on surveille si vous roulez bien et que peut être il y a une personne qui appelle la ligne pour dire que Gonzalo Alvarez vient d'arrêter le bus entre les stations pour que Madame Maria Dolores puisse sortir juste devant sa maison, alors que cela est bien interdit.

Je me dis que les Tchèques, regardant étonnement leurs skis devant le chalet, ne voient pas l'autre côté de l'histoire. Le flicage et les règles qui ne laissent plus aucun espace au dialogue ou au compromis. Et à l'humanité avec ses erreurs, ses côtés négatifs, mais aussi des côtés positifs. Et que finalement, toutes ses règles, c'est une arme dans les mains des gens frustrés.

Dans notre bâtiment, il y a beaucoup de choses qui sont interdits. Je vous ai déjà dit que les heures quand on peut faire du bruit par des travaux sont très limités. Bien sur qu'avec des limitations pareilles, j'ai complètement renoncé à l'idée de faire des fêtes à la maison. Il y a bien écrit dans les règles du bâtiment qu'on peut faire du bruit avec la musique que jusqu'au minuit. Et connaissant nos voisins, ils appellent le gardien à 12:00. J'ai déjà peur comment ça se passera quand on aura des invités. Si on veux se baigner avec eux, il faudra qu'on les amène à la piscine que par deux et ces deux élus devraient être équipées par des autorisations spéciales. Quand les ouvriers de voisin ils ont "emprunté" les chaussures du Cosmonaute, j'ai voulu mettre des affiches dans tout le condominium pour dire que je donne une somme d'argent à la personne qui m'amène ces chaussures. Car j'ai pensé que le Cosmonaute les a oublié dans le parking. Or, le gardien m'a dit qu'il est interdit de mettre des affiches avec du scotch. J'ai donc glissé ces affiches derrière des vitres des petits placards qui affichent les règles du bâtiment. J'ai pensé que c'est malin, car ainsi, je dois pas utiliser le scotch. Mais dans une petite demie heure, il n'y avait plus des affiches. Je suis sure que c'est un des voisins qui a trouvé que c'est moche et qui a dit aux gardiens de ramasser toute cette ordure.

Les voisins sont gênés par tout. Je vous ai dit qu'on allait partout avec Hektor, mon petit vélo. Quand j'en ai besoin plusieurs fois dans la journée, je le laisse devant le bâtiment. Notre cave est petit et en plus, comme on ne peut pas faire des travaux, il n'y a toujours pas d'étagères, et il y a donc plein de choses par terre. Devant le bâtiment, il y a plein de place et les gens y laissent leurs bicycles. En plus, entrée commence par un escalier, donc personne transporte des choses par là et il n'y a pas de personnes handicapées dans notre bâtiment.

Mais aujourd'hui dans l'après-midi, quand j'ai voulu aller à mon bénévolat, je suis sortie et Hektor était disparu. Je ne l'ai pas oublié? Non. Je l'ai bien laissé devant le bâtiment! J'ai couru voir les gardiens. Le gardien présent m'a dit qu'il ne savait rien de mon vélo. En ce moment, j'ai vu Raul, tout essoufflé, comment il reviens de je ne sais pas où. Il m'a dit qu'il a du déplacer mon vélo, car les gens se plaignent qu'il est devant le bâtiment. Il l'a mis sur le parking des vélos qui se trouve quatre entrées plus loin, sur un endroit qui est le moins pratique, car le plus loin, pour garer les voitures. Un endroit plein des carcasses de vélo, car personne ne irait pas jusqu'à là tous les jours pour rouler. Mais c'est là qu'il faut mettre des vélos. Et Raul a donc pris mon Hektor de 15 kilos avec son cadenas U de trois kilos supplémentaires, il l'a mis sur son dos et il l'a porté jusqu'à là bas.

Aujourd'hui, électricité a sauté. Bien sûr que c'était exactement dans le moment quand on a voulu se faire un petit espresso avec Mathilde. L'électricité saute sans arrêt et je sais donc bien où sont les disjoncteurs. Dans le placard au couloir. Je m'y suis donc rendue, mais j'ai trouvé le placard fermé à clé. Sans doutes, quelqu'un a du se plaindre que les placards sont ouverts tout le temps et on les a donc fermé. Un voyage chez les gardiens s'est donc re-proposé. C'était encore Raul qui m'a donné des clés. Mais les clés ne marchaient pas. Raul m'a pas cru. Je suis une femme et il n'est donc pas sur que je sais me servir des clés. Il a donc envoyé un autre gardien avec moi pour qu'il confirme la diagnose. Une fois la diagnose confirmé, le gardien s'est mis à essayer ouvrir le placard avec de la force. Au bout de 15 minutes, il a appelé un autre gardien et ils se sont mis à utiliser des leviers. Et puis, après autre 15 minutes de boulot, le placard a cédé. Voilà. Facile de remettre les disjoncteurs. Surtout maintenant, quand la serrure du placard est casé.

Bien sur que la personne qui dénonce bénéficié de la protection des témoins et personne vous dira qui se plaint. J'essaie donc être toujours aussi gentille, de tolérer le fait que les enfants de nos voisin au dessus dribblent avec le ballon dans leur chambre, même si ils pourraient près bien le faire dans le cour où ils ne sont pas menacés par des (mes) vélos. Je me dis qu'on a probablement qu'un voisin qui s'amuse à surveiller les défauts des autres. Pourquoi faire pareil, alors. Mais je sens que tout ça influence beaucoup ma tolérance.

En tchèque, allez savoir pourquoi, quand on veut dire que chez quelqu'un, c'est joli et agréable, on dit "une maison/un apparte comme une petite cage". Je pense qu'au Chili, on peut dire, que notre apparte, c'est une petite cage, oui. Qu'on essaie de meubler. Enfin, le Cosmonaute le fait bien a distance, car qu'il est, pour changer, au Télescope. Donc moi, je reste encore fermée à la maison à la longueur de la journée et j'attends des livraisons et des artisans. Les artisans, qui ont toujours le réflexe de sortir leur perceuse exactement à 13heures, l'heure que le couvre-feu s'impose dans le bâtiment. C'était aussi le cas avec Juan qui est venu brancher notre lave-vaisselle. Il a passé le matin à chercher du matériel, ce que n'était pas, il faut l'avouer, de sa faute. C'est moi qui aurait du vérifier que la prise chilien est compatible avec la prise de la lave-vaisselle! Même si on l'avait acheté au Chili, il n'est pas automatique vous allez pouvoir brancher votre appareil. On a déjà fait cette expérience avec notre four, pourtant, et j'oublie! Mais la lave-vaisselle avait une prise complètement bizarre, je suis sure que ça devait être la prise chinoise. Mais Juan est parti à Sodimac et il a amené une prise compatible. Miracle!

J'ai encore déplacé les cartons pour que les livreurs puissent mettre une étagère et un canapé. Comme d'habitude, ça ne s'est pas passé sans fautes, donc l'étagère était bien endommagé et le canapé avait besoin d'être monté par un professionnel qui était malade, ne voulait pas venir, était mort ou n'existait pas. La place que j'ai fait pour le canapé a servi donc comme un endroit pour déposer le canapé en morceaux, et la place pour les étagères était juste assez grande pour le lavabo sale que Juan a viré de la cuisine. L'étagère viendra. Enfin, avant, ils doivent attendre l'attestation que j'ai rendue l'étagère endommagé. Après, ils doivent découvrir une étagère non-endommagée. Et puis trouver un livreur. Ils vont appeler. Et cetera.

Car si vous voulez sortir des termes économiques comme la concurrence, vous êtes mal barrés. Le choix est tellement limité qu'on n'a trouvé que deux magasins, Portico et Muebles Sur, avec du meuble qui n'étaient pas excessivement chers et qui vendaient des meubles jolies. Et ceux deux boutiques savent donc bien qu'il n'y a pas de concurrence et que ce n'est pas la peine de se casser des pieds. Portico n'a donc pas trouvé rien de bizarre sur le fait qu'ils nous ont livré une table soit-disant neuve, mais en toute évidence la même table qu'on a vu exposé dans le boutique. Personne ne s'est pas pris la tête de le cacher et la table portait donc toujours le prix. Les livreurs m'ont confirmé que c'est la table d'exposition et ils m'ont aidé à trouver les rayures. Après quelques jours de mes appels enragés, la chef de boutique m'a donné 15% de réduction. Elle n'a pas pu le changer, car elle en avait pas d'autre et il y en avait non plus en Espagne, d'où les meubles de Portico viennent. Je me suis jurée que j'achèterai plus rien dans ce boutique, mais dans quelques semaines pendant lesquelles j'ai cherché un meuble pour mettre de la vaisselle, j'ai compris que Portico a en otage le seule meuble à peu près potable. On s'est dit qu'on donnerait encore une chance à Portico, mais qu'il ne vont pas nous vendre un meuble d'exposition sans la réduction. J'ai montré aux vendeurs les rayures sur le meuble et j'ai demandé une réduction. Mais non, ça, c'est hors de question! Bah oui, ils ont que deux exemplaires, celle de Portico Arauco et celle de Portico Vitacura, et il n'y a pas une autre meuble pareil en Espagne ni ailleurs dans le monde, mais non, par la réduction, quand même!

Je suis partie en me disant que c'est des fous. C'est quoi cette stratégie commerciale d'exposer du meuble dont je n'ai pas et ne pas vouloir s'en débarrasser pour pouvoir exposer un truc que j'ai? Blanchissement d'argent, on s'est dit.

Dans deux jours, j'ai reçu de Muebles Sur cette étagère endommagé et le canapé que personne n'a pu monter, dont je vous ai parlé. La place dégagé pour les meubles a été pris par le lavabo sale. Bref, l'appartement était de plus en plus accueillant.

Le lendemain, fatiguée du carnage dans notre maison, j'ai passé à côté de Portico Vitacura. J'ai pas résisté et je suis allée voir l'autre meuble pour la vaisselle. Il n'était pas trop endommagé, mais il a eu une tiroir un peu casé. Je l'ai montré au chef du boutique qui m'a proposé qu'il irait à Portico Arauco où il prendra une tiroir de leur meuble rayé et qu'il me le change. Mais réduction, ça alors, non.

Mes chers lecteurs. Parfois, quand on a le moral dans les chaussettes, on oublie sa fierté. J'ai acheté le meuble et j'ai payé le prix total. Oui, c'est des bons commerçants. Ils savent que les clients, ils reviennent. Pour conserver un peu de l'estime de soi, je me dis qu'au moins, ils ont blanchi moins des sous.

Ce qui n'arrêtera à m'étonner, c'est le joie de vivre qui montre beaucoup de Chilien. Car si nous, on a un peu des soucis à meubler notre appartement, le mettre dans un état habitable en luttant avec nos voisins, au moins, on a pas des soucis financières. Donc, en réalité, on n'a quasiment pas des soucis. La plupart de Chiliens a les mêmes soucis, mais en plus, leur vie est compté à un peso près. Je ne sais pas d'où sort leur energie et le fait qu'ils ont toujours l'air d'être heureux. Quand je suis entrée à Portico, il y avait deux mecs qui sont venus me voir en exprimant leur joie: "Toi, on te connaît! On te connaît! Tu vis à Monte Carmelo!" Étonnée, je les ai regardé sans savoir d'où je les connais. "Mais c'est nous, on t'a amené la table! ça s'est passé comment? Tu as reçu une réduction?" me suivaient joyeusement les deux dans le magasin. Ils ont regardé le meuble que je voulais acheter avec moi et ils ont cherché avec un enthousiasme exemplaire les rayures éventuelles. Une fois qu'on a trouvé que le tiroir est un peu casé, ils ont couru voir le chef pour qu'il vient me donner une réduction. Dont j'ai pas reçu, mais j'ai reçu les deux livreurs qui m'ont amené le placard avec un joie incroyable. Et c'est toujours comme ça. Les Chiliens, même si au premier abords, ils ne sont souvent pas très chaleureux, après deux minutes que vous passez ensemble, ils vous demandent sans arrêt comment vous allez, comment vous plaît le Chili, si vous aimez des haricots, si vous aimez la bouffe chilienne, si vous aimez le foot, si vous avez des enfants, si vous travaillez, bon, bref, il y a toujours de quoi parler.

Mais la vie de la plupart des Chiliens est très dure. Plusieurs fois encore cette semaine, je me suis sentie très désolée pour eux et je me suis dit que nous, on est bien privilégiés. Juan, le monsieur qui installait la lave vaisselle chez nous, a eu un accident, il y a deux ans. Sa voiture était inutilisable et il a passé longtemps à l'hôpital. Pendant ce temps, son entreprise de construction a fait faillite. Mais comme il est habile, il trouve toujours du travail de maçon ou pareil. Mais avec la crise, la plupart des chantiers a été arrêtée. Il se débrouille comme il peut et nous, on a pu lui donner du travail pour la journée grâce à sa femme, Victoria, notre femme de ménage.

Le garçon qui est venu avec Juan pour l'aider a une histoire similaire. Malheureusement, j'ai oublié son nom et pour le blog, je vais l'appeler donc par exemple Pedro. Il vit dans le quartier San Ramon, juste à côté de la Granja, au sud de Santiago. Pedro me dit que son quartier est bien, mais elle est juste à côté de Pintana, une quartier pleine de drogues. Mais je vous assure que même en San Ramon, vous ne pouvez pas laisser votre maison vide et partir en weekend, si vous voulez retrouver tous vos affaires. Pedro a travaillé comme comme ouvrier à Toyota qui se débrouille à sa manière dans le temps de la crise. L'entreprise a arrêté la production pour deux mois et il a licencié, pour ces deux mois, les ouvriers. Il va les reprendre après. Au Chili, c'est possible. Maintenant, donc, Pedro n'a pas de revenus. Heureusement, au Chili, il existe une réseau des relations et les gens s'aident mutuellement. Juan prend donc Pedro avec lui pour lui aider avec les travaux. Pendant le temps que Juan cherchait la prise pour la lave vaisselle à Sodimac, Pedro a nettoyé et après, il est venu me parler. Il m'a demandé comment j'allais, comment me plaisait le Chili et comme moi aussi, j'ai posé des question, il m'a raconté petit à petit son histoire. Il m'a dit qu'il avait deux enfants, un de dix ans, et l'autre de dix mois. Il me parle avec fierté de son fils aîné qui est fort à l'école et qui a eu une bourse pour le collège. Avec la même fierté, il me raconte qu'il s'est marié très jeune, car sa future femme, infirmière, a reçu une offre de partir aux États-Unis avec une famille riche où elle travaillé comme aide-soignante. Et comme Pedro ne voulait pas qu'elle parte, il l'a proposé le mariage. Mais après la naissance de premier enfant, sa femme a souffert de la dépression poste-natale et cette dépression a réapparu avec le deuxième. Du coup, sa femme travaille occasionnellement comme la femme de ménage, car l'emploi d'infirmière est trop stressant pour elle. Quand Pedro me parle de la dépression de sa femme, je vois qu'il a des larmes dans les yeux. Je vois que lui aussi, il est au bord d'une depression. J'imagine sa vie au chômage, avec la femme malade et deux enfants. Je lui demande si sa femme a un suivi. Il m'assure qu'ils vont voir un psy toutes les deux semaines. On parle un peu de ce que c'est la dépression postnatale et je le demande, si sa femme allaite. Il me dit que oui. Avec mon espagnol primitif, je l'explique qu'elle devrait arrêter, car la dépression est souvent liée à l'équilibre hormonal. Je suis étonnée que personne lui a parlé de cela. Mais je vois aussi de son regard que si sa femme arrête d'allaiter, ils vont devoir nourrir cet enfant d'une autre manière. Mieux dans un mois. Quand Toyota le réembauchera.

Le maladies mentaux sont horribles. Et elles le sont d'autant plus si vous êtes pauvre. Je fais mon bénévolat dans une association où viennent tous les types des gens. La maladie Alzheimer ne discrimine pas. Mais je vois que chez le pauvres, c'est une maladie plus dure. Car ils ne peuvent pas se payer une aide à domicile. Parfois, c'est les voisins qui aident, heureusement. Aussi, le système de soin publique n'est pas pareil. Les medecins publiques n'ont pas de temps d'écouter la famille du patient pour distinguer si le patient a des hallucinations, s'il est délirant, ou au contraire s'il dort toute la journée. Du coup, pour les pauvres, le soin est plus difficile, aussi car les "bons" moments avec le patient sont plus rares. Et il y a des soucis financières qui s'ajoutent.

Ce Chili pauvre me fait peur. Je sais que mes soucis sont des petits soucis. C'est ça, le Chili: les quartiers riches avec leur vie isolée et fliquée et les quartiers pauvres où les gens vivent comme ils peuvent...

dimanche 19 avril 2009

Ma fin de semaine tranquille et comment ça se passe au Chili avec les policiers et les fenêtres

Les travaux dans notre salle de bain se sont bien terminés. Enfin, on a une planche autour de lavabo qui n'est pas pourri. Le robinet goutte toujours, mais c'est le Cosmonaute qui a promis de le changer. Un jour. Dans un petit moment, comme diraient les Chiliens.

Vendredi, j'ai acheté un lecteur DVD dont le vendeur m'a dit que j'aurai aucun problème de voir tous les formats. J'ai donc prévu une soirée avec la satire politique tchèque des années 90 appelé Ceska soda, car j'ai pensé que le Cosmonaute serait pas trop intéressé à voir ça quand il rentre du Télescope. Mais non. Vous le saviez que la Terre est divisée dans des zones ce qui empêche de visualiser des DVDs européens ailleurs qu'en Europe? Sans doutes pour que les Chiliens ne puissent pas voir comment on se moque de notre président. Et surtout les Chinois, qui sont dans une zone à part, pour que eux, ils ne puissent pas voir, je pense. Et puis pour que nous, on puisse pas voir les DVDs venant de Chine, piratés, ce que ferait apauvrir des grands producteurs. Joli complot du capitalisme avec le communisme. Et donc, comme mon lecteur venait du zone quatre et mes DVDs de zone deux, c'était mort. Pas de satyre politique, pas de Medvedi z Kolina, les deux petits ours dont le grand maltraite sans arrêt le petit (bah oui!), pas de Maxipes Fik, le chien qui a bu trop de la bière ce qui a arrêté sa croissance (bah oui, absolument, il faut interdire aux Tchèques de polluer la planète avec leurs films animés!).

J'ai essaié de raisonner le lecteur jusqu'à deux heures de matin. Le lendemain, j'ai donc décidé de faire un gras mat, ce qui s'est révélé impossible. Car nous, on ne peut pas percer, mais le voisin qui habite dans la maison en face, il est libre des règles de notre bâtiment, et du coup, il refiat sa maison à neuf. Le marteau piqueur qui cassait les murs a bien sûr faire beaucoup de vibrations, et les voitures dans la rue ont ajouté ses alarmes au bruit général. Heureusement, j'ai gardé le kit pour dormir de l'avion. Équipage nécessaire pour le Chili. J'ai mis des boules de caisse (je suis desolée pour l'orthographe, s'il n'est pas correct, mais je n'arrivais pas à trouver le mot écrit nulepart, ni sur le produit lui-même...) et j'ai dormi jusqu'au midi.

Une fois débout, j'ai récu une réponse de Thomas, un suisse qui est l'expert des ordis. Il m'a dit qu'il suffit d'appuyer sur stop, après sur pause, taper une code secret de six chiffres, puis pause...et ca y était! Je n'arrivais pas à y croire. Comment les gens inventent des trucs pareils?

L'après midi, je suis allée faire des cours avec JB et Mathilde. Je n'ose pas à aller en ville avec Pathfinder, car je sais que si j'écrasais quelqu'un, je l'écraserais bien. Et je ne veux pas avoir des ennuis. Mais qui sait. La police marche d'une manière très intéressante ici. Vous êtes obligés d'y aller avec chaque connerie, si vous voulez que votre compagnie d'assurance paie la réparation. Donc par exemple aussi, quand un petit pierre fait une petite trou dans votre pare-brise. Il faut aller voir les policiers pour qu'ils investiguent l'accident.

Comme ils ont investigué l'accident de JB et Mathilde de ce vendredi. Nos amis ont eu la bêtise de respecter le panneau "stop" que le taxi derrière eux n'a pas respecté ou peut être même vu. Le chauffeur de taxi, un petit monsieur sans des dents, n'avait pas d'assurance sur sa voiture, et les amis ont vu qu'il doit non plus avoir une compte en banque qui lui permettrait payer la réparation. Et comme ils n'ont pas voulu qu'il paie, ils se sont dit qu'ils pourraient dire qu'ils ont retrouvé leur voiture accidentée sur un parking. En se rendant à la gendarmerie, Mathilde s'est dit que quand même, c'est un peu chaud de mentir au policiers. Et s'il voyaient que ça s'est pas passé comme elle dit? Elle a donc insisté d'aller à la police avec le petit chauffeur et dire la vérité. A la fin, elle a dit: "Mais sinon, ça aurait pu se produire sur un parking, car monsieur n'a pas de l'assurance...". Le policier l'a regardé, étonné: "Mais vous voulez que ça soit lui qui paie, ou l'assurance?" "Bah, l'assurance", Mathilde a dit: "C'est juste que je ne voulais pas mentir..." "Mais voilà, ce n'est pas une mensonge, on leur donne juste cette version.", le policier a dit et il a conclut son investigation comme un accident sur le parking.

Bah, on peut dire qu'ils se sont garé sur le stop pour un petit moment...

La vie de compagnies d'assurance au Chili, ce n'est pas facile.

Dans le supermarché où on est allés samedi après midi, j'ai acheté de fertilisant pour mes petits plantes. Les bâtiments chiliens ont devant leurs fenêtres a parfois une goulotte qui est destinée à contenir des fleurs et qu'on appelle une jardineira. D'ailleurs, dans notre bâtiment, il est interdit de mettre les vêtement en vue, genre sur le balcon. C'est moche et les voisins se plaignent qu'ils ne veulent pas vivre dans un bâtiment moche. Que dans un bâtiment avec beaucoup des plantes. Du coup, il n'y a pas mal des voisins qui ont devant leurs fenêtres le forêt amazonien. Les Chiliens, qui ne sont pas dérangés par le bruit, sont aussi pas du tout dérangés par le fait que leur appartement est très sombre.

Le forêt qui pouvait cacher la linge, cache surtout les fenêtres sales. Car laver les fenêtres, ce n'est pas un truc simple. Déjà en arrivant, je me suis dit que les fenêtres de notre appartement sont a, très sales et b, on ne peut pas les ouvrir comme les fenêtres européennes, on peut que les glisser sur un côté, se qui fait que le vitre extérieur laisse toujours à l'extérieur de l'appartement. Mais je ne me suis pas fiée de mon intuition et je suis restée dans ma négation des faits même quand j'ai vu notre voisin de premier étage lavant ses fenêtres sur une échelle appuyé sur le mur extérieur du bâtiment. Je me suis dit qu'il aime peut être risquer sa vie, mais je n'ai pas pensé que je vais être obligée soit d'accepter les fenêtres sales, soit mettre mon baudrier et se suspendre dehors. J'étais sure que même si moi, avec mon cerveau européen, je ne sais pas laver ses fenêtres, les chiliens doivent avoir une astuce. J'ai donc demandé Victoria, une dame qui nous aide avec le ménage, si elle pouvait laver les vitres. Elle m'a dit que ce n'était pas possible, car pour les laver, ils faut les sortir. "Sortir?", j'ai dit. Mais les fenêtres n'ont pas des bordures comme les portes... "Oui, sortir." Victoria a répondu: "On sort tout. Mais mon mari, il sait faire. Il le fait et moi, je passe derrière et je les lave. Comme ça, ça va vite". Ah oui. OK, on sort tout, il ne reste que le mur. Il faut dire qu'à Santiago, à l'origine, il n'y avait que des maisons sans étages. Et du coup, il était, jadis, possible de laver les fenêtres de l'extérieur. Et personne ne s'est dit que ça soir moins pratique avec des bâtiments de 30 étages. Et j'ai compris pourquoi entre la fenêtre et le mur, il y a un trou d'un millimètre et pourquoi il n'y a aucune isolation. Bon, on va faire laver les fenêtres donc une fois pour tout avant l'hiver et puis, on mettra de la mousse d'isolation. De toutes façons, il y a beaucoup de nos voisins qui ne lavent pas les vitres du tout. ça, ça ne gène pas la beauté de notre bâtiment. Et imaginez, comment les vitres à Santiago peuvent devenir sales avec toute la pollution qu'il y a.

J'ai donc décidé que je vais cacher les vitres sales derrière le forêt vierge et j'ai acheté un fertilisant naturel. Quand j'ai ouvert la fenêtre pour le mettre, je me suis dit que aujourd'hui, Santiago et Mapucho puent vraiment très fort. Mais ce n'était plus tard que je me suis rendue compte que ce n'est pas Santiago, qui pue, que c'est mes jolies plantes. Vous arrivez à imaginer l'odeur des toilettes au bout de deuxième jour dans un festival de musique. Bon, c'est ça. Donc peut être que les plantes vont pousser, mais moi, je n'ouvre plus ma fenêtre sale.

Dimanche, JB, Mathilde, leurs gamins et moi, on est allés dans le village Colina pour voir une fête religieuse Quasimodo. Cette fête s'est développée petit à petit de l'habitude des prêtres qui sont allées à Pâques voir les gens immobiles dans leurs maisons pour leur donner la hostie. Comme les prêtres portaient avec eux des objets religieux, et donc les objets de valeurs, les huasos les ont accompagné pour les protéger des voleurs. Huaso, c'est la version chilienne de cowboy. Vous pouvez facilement en voir hors Santiago et penser que vous êtes sur le plateau de tournage d'un western. Mais non. Le monsieur assis sur son cheval, avec sa chemise qui a bien vécu, avec son chapeau caractéristique, qui, soudainement, apparaît sur la route, c'est juste un villageois locaux. Huaso.

A nos jours, Quasimodo est un espèce de défilé des huasos fiers. Les huasos dans un costume approprié à la fête, avec leurs femmes et leurs enfants, passent sur leurs chevaux par leurs villages et se réunissent finalement à Colina dans un défilé infini.

Et on est donc allés voir. On a vu des chevaux, le defilé, mais surtout on a passé un après midi bien chilien dans le parc avec toutes les générations des chiliens qui y dorment, mangent, jouent, s'amusent, avec des supporteurs de Colo Colo qui font la manche pour pouvoir se payer l'entrée au stade, avec la musique, avec les enfants qui roulent sur des véhicules loués et avec des chiens qui, dans ce bruit agité, dorment comme d'habitude.

Je me suis donc bien reposée.

jeudi 16 avril 2009

Rester zen au Chili

J'ai décidé que je ne vais plus me fâcher à cause des artisans qui viennent travailler avec la précision qui rassemble à la précision de SNCF, que je ne vais plus me mettre en colère à cause de la réglementation du bruit dans notre bâtiment et que je vais accepter le fait qu'au Chili, quelqu'un doit toujours être à la maison, car sinon, vous allez vivre dans un appartement sans meubles et où rien ne marche.

Mais rester zen au Chili...serait difficile même pour Dalaï-lama.

Ils étaient censés d'amener la lave-vaisselle la semaine dernière. J'étais obligée de sortir et j'ai donc laissé les clés chez le gardien. En partant, j'ai reçu un coup de fil du magasin, qu'ils arrivaient dans une demie heure. Deux heures après, j'ai reçu un autre coup de fil. Le livreur, qui venait d'arriver, m'a annonçait que le gardien ne le laissait pas entrer, car je n'avais pas précisé qu'il pouvait se servir de ces clés. J'ai donc donné un coup de pédales dans mon vélo et dans quinze minutes, je suis revenue à la maison.

On a voulu avoir la lave-vaisselle vite. L'artisan qui était censé d'adapter l'évacuation d'eau pour pouvoir connecter la lave-vaisselle a voulu qu'on l'achète d'abord. Il a dit qu'il appellait le lendemain. Il y a plus qu'une semaine qu'on a la lave-vaisselle et qu'on est sans nouvelles de lui. Entre temps, on utilise la lave-vaisselle comme un meuble de salon.

Juste à côté de la lave-vaisselle, j'ai posé la planche trop longue, faute de l'incapacité des boutiques de couper une planche de moins qu'un mètre longue, qui servira un jour pour tenir la plaque de cuisson. Mais comme on a déjà un four, il fallait en urgence couvrir ce petit meuble qui sera la cuisinière plus tard. On a donc acheté des restes des étagères pour 1 euro, on l'a fixé avec du scotch et on a posé la plaque là dessus. Tout va bien.

Il y a aussi des travaux chez nos voisins. Leurs artisans n'ont pas l'aire d'être plus précises que les nôtres, mais ils ont repérés avec une rapidité extraordinaire une paire des chaussures de montagne que le Cosmonaute laissait devant la porte. Comme les chaussures traînait là bas depuis plus que cinq minutes, ils se sont dit que c'est qu'on ne les veut plus, et ils les ont pris. Quand j'ai commencé à les chercher, le propriétaire d'appartement m'a dit que c'étaient ses ouvriers qui les avaient et qu'ils les amèneraient le lendemain. Ils ont amené les chaussures aujourd'hui et ils ont demandé une prime car ils les ont trouvé. Je leurs ai dit qu'en Europe, ça ne s'appelle pas trouver, mais voler.

Pour rester zen, j'ai décidé d'aller manger avec Manka, une copine tchèque, aujourd'hui à midi. Mais le matin, maestro Rudi a appelé pour me dire qu'il va venir à 11:30 avec une planche pour changer la planche pourrie dans notre salle de bain. Je lui ai dit que je devais partir à midi et il a répondu que ce n'était pas grave, qu'il viendrait quand même. Quand il est venu, avec maestro Luciano, car ils viennent toujours à deux, il a remarqué qu'ils avaient oublié la colle. Ils sont partis le chercher (tous les deux, bien sûr) en disant qu'il revenaient dans un quart d'heure. En imaginant notre salle de bain sans la planche pourrie et tordue, j'ai appelé à Manka pour lui dire que je viendrais plus tard. Dans trois quant d'heure, maestro Luciano est revenu et il a commencé à bosser. Dans cinq minutes, ils s'est rendu compte qu'il y a un autre truc qui lui manque.

Une fois qu'il a tout eu et il a pu commencer à travailler, il a eu besoin d'une perceuse.

Mais dans notre bâtiment, on peut faire de bruit avec une perceuse que jusqu'à 13 heures.

Il était 12:52.

J'ai donc appelé Manka pour lui dire que je ne viendrais pas du tout.

Le Cosmonaute est au Télescope.

Là bas, il n'a toujours pas de chambre, car les secrétaires de l'Observatoire n'arrivent pas à lui trouver une chambre à lui à laquelle tous les employées ont le droit. Entre temps, il squatte dans des chambres des autres, alors qu'il doit bosser onze nuits (de 10 heures) d'effilé et il a besoin donc de se reposer la journée. En arrivant au Télescope, ils lui ont dit qu'ils lui avaient trouvé une chambre pour une journée et qu'il doit la libérer le lendemain avant midi. Bref, qu'après avoir bosser toute la nuit, il doit se réveiller après trois heures de sommeil pour déménager.

Aussi, les secrétaires ont découvert, après trois mois de notre séjour et après nous avoir dit que tout va bien, que l'Observatoire ne reconnaît pas le PACS. Ils ne vont donc plus nous payer des suppléments de salaire et ils ne vont pas s'occuper de mon visa. Je cesse d'exister pour eux.

Si vous avez une idée comment rester zen, dites le moi.

mardi 14 avril 2009

Mes premiers 4000

Je ne vais pas vous parler ni de l'argent, ni des kilomètres, mais que de l'altitude. Ce weekend, j'ai vaincu pour la première fois les 4000 mètres, ou plus précisément 4368m. Bien sûr, vous pouvez vous dire que ce n'est même pas le Mont Blanc. Dans ce cas, vous n'avez qu'à essayer!

Notre voyage a commencé samedi matin à Santiago, qu'on avait encore du mal à quitter, car on s'est perdu quelque part au sud, et on est donc arrivés au Cajón de Maipo vers une heure. Le Cajón de Maipo est un cañon à sud-est de Santiago. A son fond, il y a une village qui s'appelle Baños Morales, à 93km de Santiago, c'est à dire à deux heures de route.

Pathfinder nous a amené jusqu'au fond de la vallée surplombé par le Volcano San José, 5856 mètres. La route n'était pas goudronnée et était pleine de trous, donc on a bien utilisé le quatre quatre, mais ne pensez pas que les Chiliens n'arrivent pas à passer avec un Renault Megan qu'on a trouvé sur le parking. Un conseil: au Chili, n'achetez jamais une voiture de ville d'occasion, vous ne savez pas qu'est-ce que le propriétaire faisait avec.

On a pris nos sacs avec de la bouffe, des vêtements, des sacs de couchage, une corde, des crampons et des piolets, et c'était parti. Le plan, c'était arriver au camp de base, c'est à dire monter environ 1000 mètres, dormir, faire le sommet de Cerro Moai le lendemain, descendre dans le camp, prendre les affaires et descendre à la voiture. Ce plan, le Cosmonaute l'a fait avec l'aide de Andeshandbook. J'ai encore un conseil à vous donner. L'Andeshandbook est très probablement fait par des personnes qui font le Mont Blanc pendant leur balade de dimanche après-midi. Donc à la place de diviser le temps de balade qu'ils donnent par deux, comme on fait dans les Alpes, multipliez à peu près par 1,5.

Le premier jour, samedi, on montait donc pendant cinq heures avec nos sacs énormes dans le camp de base. Comme c'était les Pâques, il y avait déjà deux petits groupes des gens dans le camp. Et comme au Chili, c'est vendredi qui est férié, pas lundi comme en Europe, les deux groupes sont venus la veille et du coup, samedi, c'était leur jour d'ascension. Le premier groupe était déjà de retour du sommet. On leurs a demandé le chemin et ils nous ont dit, en rigolant, que si on attend un peu, on verra les lumières des frontales que le deuxième groupe utilisera en descendant, car la nuit commençait à tomber. Ils nous ont conseillé de partir vers cinq heures du matin, sinon, on n'arrivera pas à rentrer dans la journée. En regardant les tentes vides, on s'est dit, méprisants, que le deuxième groupe, ça doit être le CAF en vacances, vu qu'ils n'arrivent à faire 900 mètres de dénivelé dans la journée. Ou peut être, c'est de feignants comme nous et il n'arrivent pas à se lever tôt? Le Cosmonaute a quand même remarqué que les gars du groupe qui était déjà rentré n'ont pas l'aire des chochottes et pourtant, ils font tout l'ascension dans trois jours, pas deux, comme nou, on a prévu. Parfois, il faut écouter ce que l'intuition vous dit, mais on s'est endormi doucement en pensant au 900 mètres négligeables qu'on ferrait le lendemain.

Après neuf heures du soir, trois heures après le coucher du soleil, le deuxième groupe est rentré.

On est partis à cinq heures du mat sous la lumière de la lune. Les montagnes étaient désertiques. Personne ne faisait l'ascension ce jour là, donc on savait, qu'on serait seules toute la journée. Et comme la saison fini normalement en mars, et ce n'était que grâce à la sécheresse extrême qu'on a pu monter en avril, il était claire qu'on sera probablement les derniers sur ce sommet jusqu'au printemps.

Après environ 100 mètres de dénivelé, nous avons perdus le sentier et on a commencé à traverser la moraine. Et comme le glacier a bien fondu, la moraine faisait des kilomètres. On traversait des grosses pierres pendant deux heures. A la fin, quand on était à plus que 3500, j'ai commencé à sentier les jambes lourdes, mais il fallait continuer jusqu'au glacier. Je déteste les glaciers, car il y a des crevasses insidieuses, mais en ce moment, je me réjouissais de tout ce qui n'est pas une moraine.

Et après une autre heure de la traversée de la moraine, mon souhait devenait la réalité. On était sous le glacier. Mais, oups, aussi devant un phénomène andine bien spécifique, devant les pénitents. J'ai lu dans notre livre sur les Andes que ça existe et j'ai pensé que ça doit être joli et que, avec un peu de la chance, j'en verrai un jour. Bah oui, et pas un, mais un champ. Il disait bien dans notre livre que un, ça peut être joli, mais qu'un champ, ça peut vous empêcher de passer. Et, imaginez, que les pénitents sont si insidieux que sur le photo, ils semblent être tout à fait jolis et gentils et vous ne pouvez pas imaginer la galère que c'est de les traverser! Et en fait, la vérité, c'est que la galère, ça ne se traduit pas dans les photos, mais justement, dans l'absence des photos, et nous, on n'a pas un seul photo de l'ascension, car on n'avait pas la force d'en faire. Et surtout pas dans les endroits les plus difficiles. Les photos que je vous montre, c'est en descendant qu'on les ai fait.

Les masses de la glace qui forment les pénitents laissent des trous à côté, ce qui est claire si vous connaissez le loi de la constance de la matière. La seule possibilité, comment vous pouvez traverser, c'est passer d'un trou à l'autre ou, si les trous ne sont pas trop larges, marcher sur les bords des trous, mais ce n'est pas possible là, où les pénitents deviennent grands. Essayez de monter 300 mètre de dénivelé en sautant des barrières et vous allez bien comprendre pourquoi il y a plein d'andinistes qui n'arrivent pas à faire un sommet à cause de ce phénomène. Notre livre dit qu'il faut essayer de repérer les pénitents en aide des jumelles en avance et les éviter. Bah, regardez le photo et dites moi, par où vous voulez les éviter, sachant que le rocher, c'est des tas de pierres en pente qui coulent.

En luttant avec le pénitents, on a aperçu environ trois crevasses que j'ai salué comme des copines qui font un fair-play. Avec rage, j'ai coupé les têtes des pénitents avec mon piolet et j'en ai vraiment eu assez. Dans un moment, je me suis dite que je suis déjà au dessus de 4000 mètres, alors c'est fait, mais bon, le but, c'était un peu plus haut.

Et donc on y est montés. On a traversé tous les pénitents méchants et à une heure et demie, on était au sommet. Notre photo montre, que c'était la galère.


Il ne fallait que descendre. Traverser à nouveau le champ des pénitents et la moraine. On a pensé qu'on va trouver un sentier sur la moraine qu'on a loupé à l'ascension, mais non, il n'y avait que un bout de sentier toute à la fin, sinon, il fallait encore traverser des pierres. Bon, en descendant, c'est plus facile. Mais de l'autre côté, vous avez déjà l'ascension dans vos jambes. Et ainsi, quelque part sur la moraine, on a décidé qu'il faudra loger encore une nuit dans le camp de base et faire le reste de la descente le lendemain.

On était à notre tente encore quand il faisait jour, mais je dois dire que je suis arrivé épuisée. J'avais mal partout, surtout à la tête et au ventre. Je n'ai même pas pu rester assise, je me suis mis directement dans le sac de couchage et je me suis endormie pour une demie heure. En se réveillant, on a pris un aspirine, qui est bien contre le mal d'altitude, et sans dîner, on s'est couché. Ce n'était que vers onze heure de la nuit, que nos organismes ont récupérés suffisamment pour nous réveiller par la faim. On a fait un dîner rapide et on s'est rendormis.

Le lendemain, on s'est réveillés autour de sept heures, on a mangé, on a ramassé nos affaires et on est descendus les 1000 mètres qui restaient. Notre seul souhait, c'était de revoir Pathfinder et une fois qu'on y était, le Cosmonaute n'a pas résisté à le prendre en photo trois fois.

Et donc là, on est de retour à Santiago. Le Cosmonaute doit partir jeudi au Télescope et on va donc se reposer un peu de la montagne. Mais malgré la galère, en descendant, on a déjà commencé à discuter nos voyages prochains.

P.S. Les photos sont .

lundi 6 avril 2009

Les premiers pas de Pathfinder

Comme on n'a pas pu percer le weekend, on n'a pu faire rien d'autre qu'aller se balader, ce qui semble d'être un peu une luxe avec un appartement complètement en vrac. La ponctualité de nos voisins a quand même ces côtés positifs.

Samedi soir on a donc tranquillement dîné avec les collègues du Cosmonaute Marc et Loula, un couple espagnol qui est arrivé il y a un peu de temps. On a mangé à Liguria, une des bonnes adresses de Santiago près de notre maison.

Le lendemain, on a eu un peu du mal à se lever, mais après, on s'est souvenu qu'on a la pâte à crêpes au frigo et des fruits rouges et puis on a vu qu'il fait beau. On a donc pris le petit déjeuner, on s'est équipé de nos documents d'identité et on est allés réveiller Pathfinder. Je dois vous expliquer, pourquoi on a ris les documents. Pathfinder n'est pas autorisé de circuler et non plus circuler sur l'auto-route. Ce qui est claire, vu, qu'il ne doit pas circuler tout court. On n'a pas le beeper spécial pour les autoroutes, ni la permission de circulation. Mais on circule et on a pris deux fois l'autoroute. On verra bien qu'est-ce que va arriver...

Nous sommes sortis de Santiago dans la direction de la Reserva Yerba Loca qui se trouve près des stations de ski. Mais on a complètement zappé que ce dimanche là, il y a le marathon à Santiago. Bonne idée qui ferrait tomber le gouvernement absolu des voitures dans cette ville, on dirait. On s'est rappelés du marathon dans un embouteillage à Rotonda Perez Zujovic. Ce rond point de quatre voies de circulation, des feux et des montons des voitures qui vont dans tous les sens, clignotant ou pas, dans le sens ou ils vont, ou pas, est mon cauchemar. Je ne conduit pas et mon père et mon frère pensent que c'est car je suis une femme, et une femme, ça ne peut pas conduire. Le jour que je passerai en heure de point par la Rotonda en conduisant, je vais leur dire d'essayer de faire la même chose et je vais bien me marrer, car je suis sûre qu'ils n'oserons pas. Dimanche, par contre, la Rotonda circule bien. Mais là, il y avait un bouchon. Ah, le marathon! "On en a pour une heure, là." a dit le Cosmonaute, dégouté. Mais moi, j'ai eu confiance dans les Chiliens. Avec leur amour pour les émissions des pots d'échappement. Et j'ai bien fait. On n'a pas attendu ni 15 minutes. Dès qu'il y avait un peu de la place entre les marathoniens, les policiers ont autorisé la circulation des voitures. Après la Rotonda, on a pris Americo Vespucio ou les coureurs avait une voie entière pour courir, et le reste...appartenait aux voitures, bien sûr. On ne va quand même pas arrêter la circulation pour quelques milliers des sportifs fous, eh? J'espère que le premier prix inclue le soin gratuit dans le service de cancérologie d'une des cliniques prestigieux.

La route montait et montait et après environ 40km, dans le virage numéro 15, on a vu l'entrée dans la réserve. La route goudronnée se transformait là dans un chemin de terre, faisant peur aux conducteurs pour leur voiture. Aux conducteurs sauf le Cosmonaute qui a commencé de regretter que le chemin est quand même assez bonne et qu'on peut y passer avec n'importe quelle voiture et qu'il sert à rien de mettre les quatre roues en route. Mais heureusement, derrière le premier virage, il fallait traverser un ruisseau et le chemin se dégradait plus en plus. Les voitures qui se traînaient devant nous, ont eu la bonne idée de se garer au premier parking et on a donc pu avancer bien et plus loin. Finalement, nous sommes arrivés à un panneau qui disait: "Le glacier, 17km". "Tu veux continuer?", le Cosmonaute m'a demandé. Je savais que ça lui ferrait bein plaisir si je disait oui, mais je ne voyait pas un chemin pour des voitures devant nous "Moi, je me garerait et je continuerais à pieds", j'ai dit donc. "Mmm" le Cosmonaute a dit, les mains sur le volant, regardant tristement devant lui. "Car je pense, que ça, c'est un sentier pour des piétons", j'ai donc ajouté après un moment de silence pendant lequel le Cosmonaute est resté immobile. "C'est pas ça ce que je t'ai demandé", a-t-il répondu: "Tu veux continuer ou pas?" Ah, il est malin, ce Cosmonaute. Si vous ne donnez pas la réponse qu'il veut entendre, il repose la question! "Non," j'ai dit. "Moi, j'essayerait bien." a-t-il décidé et il a appuyé sur l'accélerateur.

Et on a continué. Pathfinder a ronroné dans la sable en nous secouant en toutes les sens. Après avoir parcouru 100mètres ainsi, on a vu un autre quatre quatre garé. En ce moment, on a commencé à s'enfoncer dans la sable fine. Le Cosmonaute s'est arrêtée et il a mis en route tous les quatre roues. Pathfinder fredonné et il en est sorti sans problèmes. Le visage du Cosmonaute s'est allumé d'une sourire très contente. On a donc pu finalement se garer et marcher. Eh oui, le Cosmonaute et Pathfinder, c'est l'amour.

Le chemin menait au bord d'un ruisseau qui plus tard devint Mapucho et qui est ici un ruisseau bleu et sauvage. On montait dans son vallée pendant trois heures et on a admiré des sommets, les petits, qui n'ont que 4000mètres, et les grands, Paloma et Plomo, qui sont couverts par des glaciers. Monter aux glaciers, c'était un peu trop pour une petite balade d'après-midi, mais on prévoit bien de faire un trek de deux jours une autre fois.

Le soir, on était invités chez Stan et Manka, un couple tchèque de l'Observatoire. On s'est lavée dans le Mapucho (avant qu'il rentre à Santiago, bien sûr!), car on était très sales, et on est allés chercher leur petit maison. On a passé une excellente soirée avec un bon petit plat, très bon vin et une conversation sur la montagne. Il y en a qui nous attendent...

vendredi 3 avril 2009

Nos voisins, enemies de Madame Parfaite

Lundi soir, le Cosmonaute est revenu du Télescope après un mois d'absence. Le Télescope est exigent, au début de notre séjour au Chili. Je suis contente qu'il est là, tout court, et aussi car je me suis dite qu'avec un peu de la chance, je vais bientôt pas être obligée de cuisiner assise par terre et que les maudits cartons vont disparaître dans des placards qu'on choisirait ensemble. Bref, que après avoir vécu pendant trois mois comme une nomade, notre vie redeviendra un peu civilisée.

Mais l'évolution est bien plus lente que j'ai pensé. Vendredi, le Cosmonaute a décidé de faire deux étagères dans la cuisine ce que promettait que je pourrai me debarasser du carton plein des boîtes avec du riz, de la farine ou des pâtes. Du coup, je me voyais déjà, comment, par une geste parfaite et précise, en cuisinant, je prends avec élégance une petite dose avec l'ingrédient souhaité et je l'ajoute avec l'amour dans le petit plat délicieux, grande changement après la période de la taupe qui creuse à quatre pattes dans le carton en râlant: "Elle est où, cette p..... farine?". En m'imaginant en tant que Madame Parfaite, avec l'amour ou sans, j'ai embêté le Cosmonaute pendant toute la semaine qu'il fasse ces étagères.

Donc venredi, le Cosmonaute a trouvé qu'il va être plus facile de faire les étagères que supporter la pression. Mais on ne pouvait pas savoir qu'un peu avant la fin d'œuvre, c'est les voisins qui vont saboter ma transformation en Madame Parfaite. Contrairement à la tolérance que les Chiliens ont par rapport au bruit, ce qui fait qu'ils ne sont pas du tout gênés par des alarmes des voitures ou par le fait que les fenêtres de leur appartement donnent sur une route avec six voies et un trafic permanent, la production de bruit par travaux est strictement limitée dans notre maison. On peut faire de bruit avec une perceuse que entre 9 et 13 heurs et de 16 à 18 heures dans la semaine, et de 9 à 12 heures le samedi. Le dimanche, c'est le temps d'aller à l'église et du coup, les travaux sont interdits tout court. Ne me demandez pas, comment on est arrivés à refaire le parquet. Car bizarrement, même si les Chiliens disent: "dans un petit moment" pour dire "j'ai aucune idée quand" et bien qu'un retard de deux heures n'est pas un retard scandaleux, ils sont très à cheval avec le respect qu'il faut porter aux heures quand on peut travailler. C'est ainsi qu'il nous a arrivé qu'après avoir attendu 9 heures pour se mettre à travailler, le gardien nous appelle pour dire qu'on doit arrêter de bosser, car il n'est pas encore neuf heures. Je dis que je pense que si. La gardien précise, qu'il est neuf heures moins cinq et que, s'il vous plaît, il faut attendre cinq minutes. Je m'excuse. Dans une minute, le gardien rappelle. Il a vérifié l'heure, j'ai eu bien raison. Allons y alors avec la perceuse...

Le Cosmonaute a donc fini les étagères que vendredi soir, car à 13 heures, il lui restait de percer encore deux trous et notre voisine nous a denoncé, qu'il est déjà une heure. Samedi, on a voulu enchaîner avec huit trous dans la cave pour mettre des crochets. Une trous et demie, et on était reperés.

Ce qui est d'autant plus énervant, que dans la cave, il n'y a pas de prise électrique. Enfin, il y en a, mais elle est déconnecté, car des malins l'ont utilisé pour économiser leur électricité. Mais si vous voulez utiliser votre perceuse dans la cave, c'est facile. Vous enlevez la fin du fil de la perceuse, vous dénudez ces mêmes fils et dans votre cave vous enlevez votre ampoule alimentée par votre courant, vous mettez les fils directement dans la douille et si vous êtes vraiment forts, vous arrivez même à remettre l'ampoule et vous pouvez donc percer et voir en même temps. C'est au moins ce qui a fait le serrurier qui a ajouté une serrure à notre cave. J'ai absolument pas voulu que le Cosmonaute refait la même chose. C'est dangereux, non? Les gardiens doivent bien avoir une autre solution!? Une rallonge, peut être? Les habitants de notre maisons sont pas suicidaires comme des serruriers, eh?

"C'est simple", m'a dit le gardien: "Vous connectez votre perceuse dans la douille".

Et voilà. Croisez les doigts pour qu'on ne se blesse pas ni qu'on devient fous.