samedi 24 janvier 2009

Mercado central, les achats aux Chili et le détresse de Dalibor

Quand j'ai appris qu'on va déménager au Chili, une de mes soucis était, s'il y a des marchés. Et pas comme en Tchèquie où le mot marché désigne des petits standes improvisés où des immigrés vietnamiens vendent des contrefaçons telles que "Abidas". En France, j'étais séduite par les fruits et légumes fraîches et variées et par l'ambiance de la Place aux Herbes à Grenoble. Et puis les marchés aux puces avec des petits découverts originaux! Mon amie Béatrice qui vivait pendant un an au Brazil, m'a dit qu'il n'y a pas des marchés et qu'elle était vraiment en manque. Tellement que finalement elle a vraiment cherché et elle a trouvé, mais "ça n'avait rien à avoir". J'ai donc pris peur et du coup, ma question que je posait à tout le monde dès notre arrivé, c'était: vous connaissez une marché à Santiago? Cette question est devenue une prière quand au supermarché, je n'ai pas trouvé ni des carottes, ni du basilic et en testant les avocats, ma pouce n'a pas laissé une trace dans la chaire molle mais toujours suffisamment souple pour que cette trace disparaîtrait assez vite.


Mais j'étais sauvée. A Santiago, il y a le Mercado Central, le Marché centrale. Même si vous ne faites que passer par Santiago en tant que touriste et il ne vous reste qu'une heure et vous ne pouvez donc voir qu'un truc, allez au Marché central. Ce marché est dans un bâtiment de l'époque coloniale (pour ceux qui sont obsédés par sightseeing) et à l'intérieur, il y a une marché avec des poissons et fruits de mer. Juste sur l'autre bord de Mapucho (traduction: La fleuve marronne et puante où finissent tout les eaux usées de Santiago), vous y trouvez la Vega, le marché avec fruits, légumes, fringues, vélos, électronique, fleurs, épices, montres et tout ce qu'on peut vendre à part des maisons ou des voitures.


Pour aller aux marchés, ne mettez pas vos petites sandales. Mais votre courage de marcher dans les déchets et des liquides de composition inconnue sera récompensé. Je ne sais pas si vous avez visité l'Inde, mais si c'est le cas, vous devez vous souvenir de la question du touriste européen au marché indien (manger ou ne pas manger?) et sa frustration regardant les spécialités locales appétissantes et il sait que soit il mange et vomit ou se débarrasse de la nourriture ailleurs (et pas car il est boulimique) ou il se contente encore avec les bananes bien emballés par la nature et donc bien secoures. Au Chili, le souvenir du marché indien reviendra par les odeurs et l'hygiène, mais ici, vous pouvez manger tout. C'est le bonheur.




Vous pouvez manger un plat dans les petits restos à la Vega, vous pouvez acheter à 70 cents une demie litre du jus frais avec des glaçons et au Marché central, après avoir vu ce que contient le Pacifique, vous pouvez goûter ces produits directement dans les bars. Nous avons mangé dans un resto Marisol et on a pris des soupes des crevettes, crabes et moules. Je ne sais pas si les moules sont si grandes dans le Pacifique, car il y a plus de place ou si c'est que c'est pas le même espèce. Ce qui est finalement plus probable, j'ai jamais entendu qu'il y aurait un surpeuplement dans la Mediteranée qui aurait l'effet que les moules ont diminué leur coque suivant le même méchanisme qui a fait qu'à Paris, les gens pensent que 9m2 peut être un appartement. En tout cas, les moules sont gigantesques.

Si les moules en océan Pacifique ont assez de place, dans les restos de Mercado central, ce n'est pas vraiment le cas. Et que la plupart des gens, c'est des chiliens, vous le voyez bien par leur manière de passer entre les tables. On a vu même une famille avec trois enfants et une poussette qui a fait le tour complète de tout les deux étages de notre resto en forçant tout les clients de se lever pour qu'il puissent passer dans tous les coins pour voir de ses propres yeux ce qu'il ont déjà bien vu en arrivant: non, il n'y a vraiment pas de table libre. Et puis, comme dans tous les restos chiliens, le plat arrive très vite, mais vous attendez une éternité pour avoir la note et après une autre éternité pour avoir de la monnaie.

Puis à la recherche de l'appartement, juste à côté de notre "si tout va bien" futur appartement, dans le quartier de Bellavista où vivait Neruda, il y a un marché le jeudi et le dimanche. Je suis sauvée.

En fait, pas vraiment. Car l'homme n'est quand même pas qu'un estomac avec des jambes. Surtout pas un biblioman de mon genre. Mais de ce côté là, je ne me suis pas préoccupée. Si vous vous souvenez de Madame Professionnelle, au Chili, à la douane, il vous taxent pour des livres, car "le Chili, c'est un pays très intellectuel. Il y a des cafés à Santiago et il y a que des intellectuels à l'intérieur." Bon, les temps changent. Le premier "livre" que j'ai cherché, c'était le plan de Santiago et j'ai du voir plus que trois librairies pour en trouver un. Le Chili, c'est un pays où trouver une bibliothèque chic pour votre salon est plus facile que trouver un livre. Le centre commerciale qu'on a bien exploré à notre arrivé sans bagages ne contient qu'une librairie où, en plus, ils vendent en majorité que des livres des photos hors de prix. Au centre ville, la situation est légèrement mieux, mais il faut pas s'attendre aux miracles sous la forme des livres en anglais ou en français. La plupart des magazines qui s'appellent "Librería" vend des cahiers et stylos (peut être pour la littérature faite maison?) et j'ai même trouvé une qui vend des fringues et des Barbies d'occasion. Le boutique s'appelle "La librerie de la troisième milennium". On a de quoi se réjouir, donc. Sur les kilomètres de l'Avenue de Providencia qui est plein de magazines, vous trouvez deux libreries correctes, une galerie avec des livres d'occasion, mais au moins 10 pharmacies, 3 supermarchés, une vingtaine des restos et des magazines avec des fringues incomptables . Puis dans les librairies, il n'y a que des livres en espagnol. Le pauvre immigré qui n'a pas envie de choisir sa lecture en fonction de la simplicité de la langue d'auteur reste impuissant. Et, mon petit voyageur, si tu as envie de te laisser par un guide, achètes-en en Europe. La seule version de Lonely Planet que j'ai trouvé était en espagnol et trois fois plus cher que la version anglaise sur Amazon.

Je contemple donc sur la dernière cinquantaine des pages du dernier livre que j'ai pas lu, "Mort d'un Chinois à la Havane" de Leonardo Pandura, si je peux lire un truc pareil en espagnol en profitant autant de ses romans. Le container avec nos affaires est prévu pour le mi-février, mais je sais que Antoine, un collègue du Cosmonaute, a attendu le sien pendant huit mois, car la companie de déménagement l'a envoyé en Asie où le container restait pendant quelque temps avant de refaire un voyage de deux mois sur la mer. Je me dis donc que peut être demain, je vais quand même passer par les librairies à Avenue de Providencia. Car je suis tchèque et je connais la légende de Dalibor. Ce pauvre prisonnier enfermé dans la tour au Château de Prague et, dans le temps humain de moyen âge, mourrait de faim quand son gardien lui a donné un violon. Dalibor s'est mis à apprendre le violon et il a appris tellement bien que les Pragois venait au pied de la tour pour l'écouter...et le nourrir. Donc voilà. Le fameux auto-didacte tchèque...

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