Jeudi, le Cosmonaute est revenu du Télescope, et il a eu donc le droit de se reposer pendant six jours. On a décidé d'en profiter pour faire un petit voyage. Le problème, c'est que l'hiver s'approche et il n'est donc plus possible de monter trop à l'altitude. On a une année sèche et il n'y a pas trop de la neige là haut, mais tous les jours, des fortes chutes de neige peuvent arriver. Faire une ascension est donc assez dangereux. D'ailleurs, le 18 mai, le Chili commémorait troisième anniversaire de la mort de 45 soldats de service militaire de base qui ont gelés pendant un entraînement à Volcano Antuco. Leurs chefs n'ont pas pensé que le temps pourrait vraiment se dégrader et ils les ont fait monter à plus que 2500m sans un équipement contre le froid. L'hiver est différente au Chili que dans les Alpes, le temps change vite et le météo n'est pas aussi précise. Puis surtout, vous n'avez pas une route dans quasiment toutes les vallées, le réseau de portable et le secours de montagne.
On a donc décidé d'aller explorer la vallée Cruz de Piedra qui mène en Argentine. Le chemin passe par un col de 4000mètres et à côté de Volcane Maipo. Ce sommet, on aimerait aussi bien le faire un jour et repérer d'abord l'accès n'est pas une mauvaise idée. Le seul problème, c'est qu'il y a un gazoduc qui passe par le vallée et vous ne pouvez pas vous y rendre sans une autorisation spéciale. Mais avec le Cosmonaute, on forme un équipe fort. Il, pendant les nuits interminables au Téléscope, lit tous les forums alpinistes pour trouver des informations et puis moi, je les utilise dans la réalité pour vaincre les obstacles administratives. Au bout de deux jours de la recherche de la personne responsable, j'ai finalement eu l'adresse de Karen, la personne de Gasco. Et elle m'a donné l'autorisation. Miracle. Par contre, elle m'a dit qu'en cette période de l'année, la route est déjà bloquée par des coulés de boue et qu'on ne passera pas jusqu'à l'Argentine. L'information nous a été confirmé par un policier à San Gabriel où on cherchait à se faire tamponner le passeport pour pouvoir quitter le Chili légalement. Il a dit que même si on arriverait à passer, ça serait illégale, car il est permis de passer par le col que entre novembre et mars. On s'est dit qu'on va juste aller voir le Volcane et la Lagune del Diamante.
La porte de Gasco s'est ouvert avec notre lettre magique. La dame à cette porte nous a dit que à part un Argentin, on était seuls dans la vallée. Seuls! Seuls dans une vallée de soixante kilomètres, une vallée qui culmine par le col à 4000mètres , la vallée entourée par des sommets blanches. On avançait et on voyait de plus en plus clairement que dès que le temps commencerait à se dégrader, il faudrait quitter ce vallée. Le chemin, c'était comme d'habitude juste la terre battue interrompue par des ruisseaux qui, sans doutes, deviennent des rivières et des fleuves dès qu'il pleut, et ils amènent la route avec eux. C'est sans doutes pour ça que les Chiliens ne s'embêtent pas à goudronner les routes dans la montagne. La route partie est tout simplement contournée par un endroit plus au moins convenable et la circulation est rétablie.
Après deux heures de la route, nous avons passé autour d'une petite centrale électrique qui sert pour le gazoduc et où on a vu travailler l'argentin dont la dame à l'entrée nous a parlé. Un petit bout de chemin plus loin, vers le pont, on a deviné les thermes. Mais on a voulu aller jusqu'au Volcane, et on ne s'est donc pas arrêtés. Mais un petit peu plus loin, on s'est fait arrêter.
Une coulée de boue sur le chemin. Les coulées sont assez fréquents dans les Andes. La terre sèche et sans la végétation coule avec les pluies dans la vallée et elle bloque les routes. Au bout d'un temps, la boue durcit. Et c'était exactement cette boue durcie qui était dans notre chemin. Deux hautes talus avec un ruisseau au milieux ont regardé Pathfinder avec la supériorité. On a donc décidé de faire une demie tour et aller voir les thermes. Sauf qu'on les a pas trouvé. Un échec totale, quoi.
On a fait notre camp près de la centrale électrique, la coulée et les thermes introuvables.
Le matin, on a eu un peu plus de courage et on a décidé de commencer la journée par une visite chez l'argentin. Le monsieur, une copie d'Alberto Granado des Carnets de voyage, nous a appelé "che" presque dans toutes les phrases. Il nous a dit que eux, ils vont revenir en Argentine par le Chili et du coup, on voyait que la route bloquée n'est pas vraiment leur problème. Par contre, il nous a indiqué l'endroit où se cachaient les thermes. Comme je disais, les cartes géographiques, c'est un problème au Chili, et avec notre carte, il était très difficile de trouver ces thermes. Mais par contre, selon les indications d'argentin, on les a vu toute de suite.
Les bains ont été magnifiques, car vu que la vallée est inaccessible au public, l'eau qui est rémué que très peu souvent est pleine d'algues. Puis on y était seuls. Formidable.
Après le bain, on s'est sentis de plus en plus forts et on s'est dit qu'on pouvait aller revoir la coulée de boue. On l'a regardé, on a réfléchi et finalement on y est allés. Et après quelques minutes, on était de l'autre côté. Comme ça.
Du coup, on a pu explorer le reste de la vallée. On savait que personne n'y a passé d'ici quelques mois, depuis que les policiers ont quitté la cabane à la frontière. Il y avait d'autres coulées de boue à traverser, mais aucune aussi impressionnante. Sur le chemin, on a vu un troupeau des lamas guanacos, un de deux espèces des lamas sauvages. Vous pouvez regarder les photos sur flicker. On est montés et finalement, on a vu le Volcane de Maipo dans les nuages. Mais la route commençait à être couvert par la neige et on a vu qu'il serait impossible de passer le col. On s'est donc contenté de marcher un peu sur les pentes où les couleurs vives montraient une activité volcanique. On a trouvé des sources colorés, mais pas assez chaudes pour se baigner. Le soir, on a donc décidé de revenir aux thermes. Il fallait donc recroiser la coulée de boue. Pathfinder a encore assuré, mais je dois dire que dans le moment où j'ai vu son pot d'échappement plonger dans la terre, je me suis dit qu'il vient de devenir incomplet. Mais non, le pot d'échappement a réapparu, il a craché avec du colère un peu de la terre et Pathfinder a pu continuer. Le Cosmonaute a insisté pour que je le prenne en photo pendant cette traversée, mais en tant que photographe, j'ai complètement échouée dans le moment où un des roues de Pathfinder apparu un mètre au dessous du coulée. Je vois que les limites de Pathfinder sont bien plus loin que les limites de ma peur.
Une fois bien installés dans l'eau chaude, on a revu Alberto Granado de s'approcher avec un bidon du vin qu'il a partagé avec nous dans un geste amical. Les Sud-américains détestent en général les Argentins, ils disent que c'est des gens fiers. Mais selon notre expérience, c'est surtout des Chiliens qui sont des petits lutins avec un petite bide qui ne sourient jamais et qui se nourrissent des produits qui sont sans doutes fabriqués pendant la recyclation des bouteilles plastiques, alors que les Argentins, c'est des beaux gosses amicaux qui ont du savoir vivre.
Après le bain, on est allé au même endroit comme le jour précédent pour camper. Et le matin, on commençait à se rendre compte que le temps qui devenait plus en plus mauvais et finalement devenu vraiment mauvais. Sur les sommets autour a neigé ce qui tombait sur nos têtes dans la version "pluie". Sans un petit déjeuner, on a tout mis dans la voiture et on est partis dans la civilisation. On a voulu aller prendre de l'essence et puis continuer à Baños de Colina, des thermes. Sur le chemin, nous avons vu un vol des condors, qui volait en cercles, sans doutes, au dessus d'une vache morte.
Prendre l'essence à San José se relevait compliqué, car, comme il pleuvait, la station était sans le courant. Normal, quand il pleut. L'employé de la station nous a dit qu'il remettait le courant dans une demie heure. Mais on n'est pas au Chili depuis aussi peu pour qu'on ne sache pas qu'une demie heure, ça peut être demain. On a alors discuté pour prendre une décision, mais comme par miracle, le courant était remis et on a pu donc prendre l'essence.
En se rendant à Baños de Colina, on a vu que le chemin par lequel on a passé, il y a un mois, pour aller à Cerro Moai, a bien changé. Quelques coulées de boue dégagés montraient que les Andes se défendent bien contre l'effort de l'homme de passer avec les voitures.
Puis on a vu des pierres fraîchement tombés sur la route. Voilà le video. Bon, ça, Pathfinder y arriverait pas!
Finalement, on est arrivés à Baños de Colina, les plus grandes thermes de Cajon de Maipo. La pluie s'est transformée dans la neige et on a compris qu'on sera les seuls visiteurs. Ainsi, on a dit bienvenue à l'hiver. De l'eau chaude. D'ailleurs, le truc blanc dans les cheveux du Cosmonaute, c'est de la neige.
On a eu encore une journée libre devant nous, mais on a décidé que l'hiver est vraiment là et qu'il serait plus agréable de la regarder des fenêtres de notre appartement. Mais on a hâte de sortir nos skis de rando et les tester à Cerro Parva. Une fois que Pathfinder est baptisé par la neige, il est impossible de laisser attendre nos skis!
P.S. Toutes les photos sont là.
La fin
Il y a 15 ans
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