mercredi 20 mai 2009

Allende et un livre que je viens de lire

Hier, j'ai passé la journée à la maison. J'étais obligée, car ils ont prévu de nous livrer le lit ce jour là. J'ai espéré qu'il vont arriver vers midi et je pourrai donc sortir faire ce que j'ai à faire d'autre, mais je me suis trompée complètement. Ce n'était que à cinq hueres d'après midi qu'ils m'ont appellé qu'ils ont endommagé notre lit en le chargeant dans le camion et qu'ils vont nous livrer, d'une manière provisoire, un autre modèle. Et c'est ce qui s'est passé. A sept heures et demi de du soir. J'ai donc passé la journée clouée au canapé.

En attendant, j'ai dévoré un bouquin, en tchèque, malheureusement, de Jarka Stuchlíková "Indiáni, politici, plukovníci" (Indiens, politiciens, colonels). Madame Stuchlikova vivait avec son mari, un anthropologue social, vers Temuco au sud de Santiago, dans les années 1969-1973. C'est des années très importants au Chili. Elle a vécu donc la période d'Allende et le putch militaire. Elle est arrivée au Chili après le août 1968, c'est à dire l'invasion des chars soviétiques à Prague et ils se sont sauvés de Chili après le putch, car ils étaient dans le danger de mort.

J'ai vraiment apprécié comment elle décrit sa vie entre les indiens Mapuche, mais le livre parle surtout de la politique. Stuchlikova dit qu'"Allende l'énervait vraiment" et elle parle de lui dans des mots très forts comme "bousilleur". Au moins la moitié du livre est consacré au choses qu'Allende a fait mal. Par coïncidence, la semaine dernière, j'ai vu un film sur Allende de Patricio Guzman. Ce film documentaire a paasé en France, il y a cinq ans. Si vous en souvenez, Guzman est très nostalgique de la période d'Allende, et il regrette beaucoup la blocade américaine, l'influence que Nixon a effectué sur le développement du Chili et ce qui a fini par le putch. Je suis en train de réflechir beaucoup de tout ça et je veux vous demander ce que vous, vous en pensez.

Les Tchèques de ma génération et les plus âgés voient rouge, en majorité, dès qu'on dit un communiste. Je me rappelle ma surprise quand j'ai trouvé que tous mes amis que j'ai rencontré pendant mon séjour Erasmus à Toulouse, c'est des gens de gauche ou même des communistes. Bizarrement, pour mon cerveau post-dictatorial, ces gens là, avec les mêmes valeurs comme moi, n'ont pas compris que la gauche, c'est LE mal? On était là pour en témoigner. Mais mes amis espagnols ont bien pu témoigner de Franco. A répetition, je me suis rendue compte que alors que mes amis de gauche sont des gens, en général, très ouvert, les jeunes de droite sont un peu la jeunesse d'or et pensent souvent que à la fête et à eux-mêmes. Pas que nous, on ne ferrait pas la fête, bien sur. Mais vous pouvez faire la fête dans les boîtes où ils vous laissent entrer que si vous êtes bien habillés et si votre gueule leur plaît, où vous pouvez sortir dans des clubs où celà ne compte pas. Enfin, ceci est évident pour un Français, mais moi, je ne savais pas qu'on pouvait ne pas vous laisser entrer à cause de votre tenue. Petit à petit, dans le conversations avec les gens, j'ai compris que même si je ne peut jamais être communiste, je peux être amie avec les communiste, car leur idéal utopique, c'est l'égalité. ça ne me pose pas un problème moral, alors que l'extrême droit si, car leur vision de monde se base sur hiérarchie génétique ou historique. Bref, j'ai compris que mes valeurs correspondent à ce qu'on appelle "la gauche". Quand j'ai eu mon poste à la fac en France, je n'étais donc plus surprise par le fait que mes colleagues sont de gauche, ce qui m'arriverait jamais en Tchèquie. Mes amis sont de gauche et le Cosmonaute aussi.

J'ai donc compris que ce pensé gauche-droit est complètement tordu en Tchèquie. On doit être le seul pays où les Verts se déclarent à droit. Je vote les Verts, moi, car ils ont bien des idées de gauche. Mais ils ne peuvent pas dire qu'ils sont de gauche s'ils veulent être élus. Et je vous assure, je voterais jamais la gauche tchèque, car je ne vois aucune différence entre eux et la droite.

Mais revenons à Allende, si détésté par Stuchlikova qui venait de quitter la Tchèquie communiste. Je ne suis quand même pas aussi sûre qu'il était le bousilleur, comme dit Stuchlikova. Au contraire, je pense qu'il était une chance pour le Chili. Il y avait un dévéloppement vers la gauche en tout cas. Allende était un homme avec des valeurs démocratique profondes et il a respecté la liberté de presse et les lois. Stuchlikova dit elle même qu'il manipulerait jamais les élection. Il avait une rôle très difficile avec la gauche émietée, avec l'extrême gauche qui voulait former des guerillas, avec la blocade. Vous pouvez imaginer qu'il y avait quelqu'un d'autre à sa place? Et qu'il ferrait tous les changements sans "calmer" la situation en interdisant diffisuion de la propagande de droit? Sans limiter la démocratie?

Stuchlíková dit que c'est Allende qui était responsable de putch, car il a quand même polarisé la société chilienne à la gauche et à la droite et qu'il a stimulé la haine entre les deux. J'y pense et je me dis que c'est une explication un peu léger pour comprendre les barbaries de la junta militaire. Ces barbaries là, elles font penser aux nazis. Je ne suis pas sûre que l'envie de dénnoncer l'autre, le colère des gens peut être causé juste par les politiques. Et même, c'était surtout la droite chilienne qui a utilisé des moyens comme des attentats ce qui a fait éclaté la colère. Mais trois ans de la nationalisation des entreprises et réorganisation de la société, est-ce suffisant pour expliquer les barbaries? Si on dit que non, ça venait donc d'où? Est-ce dans l'esprit humain? Est-ce dans le fait que peut être l'être humain a du d'abord voir les résultats de sa propre cruauté pour en prendre peur, comme ça s'est passé en Europe après la deuxième guerre mondiale quand la Charte des droits de l'homme a été créé? Car je ne pense pas que les politiciens pendant les campagnes électorales ne oposent les gens un contre l'autre, mais je ne crois pas qu'on pourrait vivre une violance pareil dans le monde occidental.

Je me demande comment je verrais les choses si j'ai vecu l'août 1968 comme elle. Mais en même temps, je vois peu de différence entre le Printemps de Prague avec sa vision du communisme tranformé "le communisme avec un visage humain" et le régime d'Allende. Si les chars ne sont-ils pas venus à Prague, ce communisme là, devenait-il à nouveau dictatorial, où se dissipait-il dans la démocratie où la droite gagnerait un jour, forcément? Que se passerait-il au Chili s'il n'y avait pas la blocade américaine? La droite, changerait-elle la gauche dans les éléctions ou il y aurait un putch? Comment la Tchèquie aurait-elle l'air maintenant? Et le Chili?

Il y a une chose où je suis à 100% d'accord avec Stuchlikova. Ce qui se passe après la dictature, c'est partout pareil. Le nouveau système est sur qu'il est forcément mieux que ce qu'il y avait pas avant et il est complètement vaniteux et les gens ne savent pas être critiques, arrêter de voir en termes de noir-blanc comme ils l'ont fait pendant la dictature. "L'égoïsme, l'avidité et l'utilitarisme se tranforment dans le succès et peu de gens montre la solidarité avec ceux qui ont moins réussi et qui ont donc moins de moyens"..."La discipline du travail assidu sous le dictat militaire a fait fléurir le pays que Allende ne reconnaîtrait pas. Mais le progrès économique, ce n'est pas tout, surtout s'il divise la société en riches et des mendiants et dans le sens des idées, en les matérialistes et les idéalistes."

Vous, vous en pensez quoi?

3 commentaires:

  1. Hola Chequita, d'abord merci pour ton blog frais et spontané qui me rappelle si bien Santiago : surtout ne t'arrète pas. Ensuite je te conseille de lire "the shock doctrine" de Naomi Klein. D'abord parce que c'est un bouquin passionnant, ensuite par qu'il expose un point de vue intéressant sur le coup d'état de Pinochet.

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  2. Merci pour le commentaire et pour le compliment. Et aussi un tres grand merci pour me conseiller un livre, je vais le lire des que je le trouve. Sinon, tu vivais a Santiago? Pendant combien de temps, ou?

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  3. J'étais à Santiago en mars-avril de l'année dernière, dans le quartier de Providencia. J'en ai gardé un excellent souvenir, et depuis tout ce qui touche le Chili m'intéresse. Peut-être connais-tu des sites d'associations locales, comme celle pour laquelle tu travailles ? Car le Chili est aussi un pays discret, sur lequel peu d'infos de qualité circulent, et la presse locale est peu développée...

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