dimanche 18 octobre 2009

Petits gentils volcans II.

Vendredi matin, nous avons quitté les Termas de Chillán pour se rendre plus au sud. C'était moi qui conduisait, car les distances sont énormes au Chili et je dois donc participer aux déplacements. Après avir roulé environ cinquante kilomètres, dans un village appelé Pinto, juste sous un grand affiche qui invitait les passants à une expositions interregional des brebis, j'ai pris une route sens unique dans le sens interdit, car au Chili, les petits panneaux de signalisation: entrée interdit, sens unique, n'existent pas. C'est à vous de connaître la ville et savoir quelle rue va dans quel sens. Heureusement, sur la route, il y avait des flèches et j'ai donc vite vu que je suis dans un sens interdit et devant des regards méprisants de quelques Pintanais qui attendaient le bus, j'ai fait un demi tour pour aller à Chillán et ses aventures routières. Car à Chillán, les panneaux d'indication n'existent pas du tout et il faut passer la ville pour prendre l'autoroute. Moi au volant, en essayant d'éviter enfants, charriots, gens, chevaux, taxis, autobus et tous ce qu'on trouvait sur la route, en essayant de voir si je suis dans le bon sens, si j'ai la priorité, j'ai essayé de suivre les indications du Cosmonaute. Un baptême par le feu. Sur un carrefour, le Cosmonaute m'a dit d'aller à gauche et moi, j'ai dit que je ne peux pas y aller, car il y avait un des rares panneaux chillanaises interdisant de tourner à gauche. J'ai donc continué tout droit et le Cosmonaute s'est énervé que je ne l'écoute pas, et il a dit qu'il m'indiquerait plus le chemin et que je peux aller où il me plaît. J'ai donc continuer à éviter le trafic sur la route jusqu'à ce que la route change dans un chemin plein de boue, ce que n'était sûrement pas l'autoroute. Là, le Cosmonaute a trouvé qu'il s'est assez vengé et il a recommencer m'indiquer le chemin. On est revenu sur le carrefour où j'ai pensé qu'on ne pouvait pas tourner et j'ai vu que la flèche interdisant y était, car il y avait deux voies dans les deux sens et donc pour que les chauffeurs ne prennent pas le premier voie en contre-sens. Très logique.

On a trouvé la celèbre Panamericana et on est partis vers le sud. Je vous ai dit que je déteste les auto-routes, mais j'ai tenu, dans la pluie, encore 100km, presque jusqu'à Los Angeles. Et il faut dire que conduire sur l'auto-route, surtout si vous vous éloignez de Santiago, ce n'est pas drôle. L'autoroute y est plein de vie. A part des voitures et surtout des camions et des bus qui roulent à 110km/h, il y a aussi des arrêts de bus directement sur l'autoroute, des kiosques avec mote con huesillos, des piétons, des cyclistes et des charriots tirés par des chevaux. On a même vu trois gars sur des skateboards. Et une mère avec une poussette. Et vous les passez à 120 en essayant de ne pas les écraser.

Vers Los Angeles, le Cosmonaute a pris le volant pour aller en ville. On a voulu voir un peu comment c'est et acheter quelque chose à manger. Et s'arrêter au bord d'autoroute pour un mote, ça ne nous donnait pas envie. Los Angeles du Chili n'a décidement rien à avoir avec Los Angeles des Etats-Unis et la pluie jouait encore moins dans sa faveur. Encore une fois on a pu vérifier que sans Touristel, le guide chilien qui décrit plutôt des endroits inintéressants, il ne faut pas conduire, car il n'y a pas d'indications dans les villes. Mais vous avez toutes les plans dans le guide. A nouveau, on s'est demandé si on est dans contre-sens ou pas. Finalement, on s'est acheté quelques empanadas et on a continué au sud. Avant d'arriver à Victoria, nous sommes sortis de l'autoroute et on a continué par un chemin en terre battue vers la Reserva Tolhuaca. Les chemins en terre battue peuvent être des routes assez importantes et celle là était presque sans des trous. C'est après 40 kilomètres qu'on a vraiment apprécié avoir notre Pathfinder, car il fallait conturner par le fossé un camion transportant le bois avec la remorque renversé. Ici, avant d'arriver vers le volcans, vous passez par des forêts, des plantations des eucalyptus et des pins. De loin, les forêts d'eucalyptus rassemblent aux forêts des épicea. C'est sans doutes pour ça qu'il y a autant d'immigrés Allemands et Suisses qui ont atteri dans cette région. Même, vous voulez chanter La Bohême, La Bohême...Mais après, les nuages se lèvent et vous voyez les volcans. Et là, vous savez que vous n'êtes pas dans l'Europe centrale.

Et puis on était à Suizandina, un autre adresse recommandé par Andy de Refugio Lo Valdés. Encore un logement avec de la bonne bouffe, du bon vin et une ambiance agréable. Mais il est vrai que après la familiarité de M.I.Lodge, c'était un peu la formalité suisse. A la place d'un verre de bienvenu, on a réçu des papiers à remplir. Mais petit à petit, on a commencé à se sentir comme chez nous.

On savait que les jours suivants, il allait pleuvoir. J'étais plutôt contente, car les trois sorties de Chillan m'ont bien épuisés. Mon herpes a réapparu, j'ai commencé à flotter dans mes pantalons et surtout, j'ai me préoccupait pour mon nez et son attachement à mon visage comme Michael Jackson. La nuit, la faim me réveillait. Samedi matin, la neige tombait et on est donc allés explorer le région avec Pathfinder. Les cartes de région ne sont pas toujours très fiables et surtout pas assez précises, et passer de temps à chercher où vont les routes n'est donc pas du tout de temps perdu. Et si la vallée vers Chillan rassemblait au moins un peu à une station de ski, la vallée sous Longuimay est un paysage agricole et il n'est pas rare que vous rencontrez un charriot tiré par des bœufs. Pathfinder a donc du lutter avec quelques animaux et un toro l'a clairement menacé en secouant la tête et refusant de bouger de la route. Mais finalement, un petit coup de klaxon l'a persuadé que Pathfinder, c'est un adversaire trop fort. Par contre, il y avait une poule qui n'a pas eu assez intelligence de finir de traverser la route et presque en finissant sa traversé a décidé brusquement de rentrer en pensant que la traversée était trop dangereux. En tournant, elle a pris directement la roue devant de notre petit char. Sinon, le claxon servait assez de leçon à toutes les brebis, chats, chiens, vaches, veaux et chevaux.

La visibilitéétait tout juste bonne pour voir les grandes araucarias (sur lo photo, vous pouvez voir que le Cosmonaute est bien miniscule par rapport à eux) et coigues, mais en gros, on peu dire que notre première journée d'exploration, c'était plutôt un échec. Si ce blog est lu par quelqu'un qui veut aussi aller voir comment sont les Termas Rio Blanco, qu'il sache que les termes sont bien enfermés par une clotûre, car depuis que l'hôtel à côté a brûlé, le propriétaire du terrain essaie de les vendre et il ne veut pas que les gens viennent se baigner gratuitement. Et La Laguna Blanca doit être très jolie, sans doutes, mais elle aussi, elle est sur un terrain privé et il faut demander la permission d'entrer chez deux Allemands sympas. Ce qu'on a fait, mais finalement, on a bien vu qu'il y avait trop de la neige sur la route et pour la première fois, on a donc planté Pathfinder dans la neige. Mais on s'est débrouillés pour le sortir. Et on n'est pas décidément trop fou, car en rentrant, on a croisé trois Chiliens à vélo en cherchant la Laguna à tout prix. En descendant, on a vu leurs tentes au bord de la route.

On a appris beaucoup de choses sur la vallée avec le propriétaire hyperactif d'Andenrose, un chalet un peu plus bas dans la vallée que la Suizandina. On a passé par son auberge pour prendre un goulash avec des spaetzle après ne pas avoir prendre le bain dans les Termas de Rio Blanco. D'ailleurs, si vous avez peur d'aller au Chili, car vous ne parlez pas espagnol, allez au sud: ça parle allemand.

La journée suivante, il continuait à neiger, donc on est encore allés explorer, cette fois vers la Reserve Conguillío, au milieu duquelle on trouve le sommet du volcan Llaima, le volcan chilien le plus actif. Et s'il s'agit du volcan chilien le plus actif, je pense qu'il ne doit pas être mal classé au niveau non plus. Avec ses 40 explosions dans les dernières 400 ans, il terrorise avec succès le région et même, on trouve des panneaux de signalisation (!) indiquant les chemins d'évacuation et en entrant dans la réserve, il y a même un panneua indiquant la probabilité d'explosion. Le volcan a montré son activité, pour la dernière fois, l'année dernière. Pourtant, sur ses pentes, il y a une petite station Las araucarias. Et cette station fonctionnait le dimanche quand on est arrivé explorer la reservation. Les yeux du Cosmonaute se sont alumé. Le lendemain, la météo n'était pas trop mauvais et c'était un jour férié. Il était donc clair que la station marchera. Facile se s'approcher pour pouvoir faire le sommet. D'ailleurs, en parlant de la station, ça peut paraître bizarre de construire une station sur un volcan si actif, mais apparement, ils l'ont fait dans un endroit où on trouve de araucarias de 800ans. Du coup, ce n'est pas par là que la lave coule. Mais il paraît qu'elle coulait un peu par là quand même, l'année dernière.

En rentrant, on a passé par Termas de Malalcahuello que je ne vous recommence pas trop. Couverts, très chers et, dimanche après midi, pleins de monde. C'est exactement le genre de choses que les Chiliens adorent.

Le matin donc, on est partis pour faire la Llaima. La veille, j'avais bien envie, mais la nuit, je n'arrêtait pas de rêver des avalanches. La montée était difficile pour moi. Le Cosmonaute était très fâché. On montait à gauche, ce qui n'était pas l'itinéraire indiqué dans le topo de Lena, mais en tout car, le volcan a explosé depuis et il n'avait donc plus la même forme. Un guide français qu'on a rencontré le lendemain a dit que lui, il va par la droite, mais de là bas, un vent soufflé très fort. On marchait sur le glacier qui était casé par la coulée de la lave. La lave fumait encore. Je vous assure, pas de gaz, c'était vraiment la lave.

Je ne me sentait pas bien à cause de tout ça. En arrivant à l'endroit où le glacier était bien casé, il fallait traverser la lave. Je n'arrivait pas à retenir ma peur pendant toute la montée et là, le Cosmonaute en avait assez. On a décidé de descendre. Le Cosmonaute m'a dit qu'il m'amènerait plus jamais avec lui et qu'il vendrait mes skis. J'ai répondu que c'est une connerie d'aller faire le Longuimay le lendemain et après 1400 de dénivelé conduire 700km à Santiago. Le Cosmonaute a dit que en tout cas, il y irait pas avec moi. Etc.

Donc à la fin, on a decidé de faire le Longuimay. Comme les Chiliens adorent tout reglementer et tout fermer, on n'a pas pu arriver sous le volcan, et il fallait faire un marche d'approche. Sans manger et sans s'arrêter, on est monté en 5 heures. Ca prenait du temps aussi, car le volcan était couvertpar une neige très dure et la pente était de plus en plus raide. A la fin, on a enlevé nos skis et on a du terminer à pieds. Après quelques pas, on voyait plus de skis à cause de la pente. Pas un volcan gentil, je dirait. Mais on est arrivés au sommet, on a fait quelques photos avent que le vent fort ne nous force pas de descendre. La descente n'était pas agréable, surtout car on était gâtés par les descentes précédents. La neige au sud du Chili, c'est un truc extraordinaire: très légère et beaucoup plus stable. Mais à Longuimay, on n'a pas eu de la chance. On a passé autour le Crater Noël (Crater Navidad) où le Longuimay a explosé une soirée de Noël et puis on était à Pathfinder.

A Suizandina, on a pris nos sacs et on est partis pour faire les 700km à Santiago. Heureusement, la plupart était à faire sur la Panamericana qui, ici, est une autoroute. Mais même, quand vous croisez un cycliste sans le far qui roule dans le contre sens vers le bord de voie gauche, vous en avez un peu marre. C'était le moment quand j'ai compris pourquoi à Santiago, personne réclame les pistes cyclables. Les Chiliens n'ont pas le même aperçue de danger comme nous.

Moi aussi, je conduisait, et juste après avoir pris le volant, un couple des policiers m'a arrêté directement sur l'autoroute dans la bande d'urgence. La bande d'urgence finissait quelques mètres plus loin par une pelouse et il n'y avait donc pas de place pour reprendre un peu de vitesse avent rejoindre l'autoroute, mais apparemment, ça ne semblait pas être un problème. Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper pour ça en s'arrêtant. Je savais que mon permis n'est pas valable au Chili. J'ai décidé de faire comme si je voyait que c0est juste une contrôle de routine dont j'ai déjà passé plein. Et ça a marché. Après m'avoir contrôlé, le policier s'est mis diretement dans la voie signalisant avec sa main aux voitures de gagner le voie gauche pour que je puisse sortir. Et vous savez quoi? C'est pour la première fois dans ma vie que mon permis me sers comme un permis, pas comme une carte d'identité. Là, je peux m'appeler une conductrice, non?

Là, on est de retour à Santiago. Les feuilles sur les arbres ont poussé, mes geraniums ont formé un forêt vierge derrière mes fenêtres et il fait 20 dégrées...

P.S. Les photos sont ici

vendredi 9 octobre 2009

Petits gentils volcans

Cette semaine et au début de la semaine prochaine, le Cosmonaute et moi, nous sommes en vacances. Le Cosmonaute avait quelques jours libres après son séjour au Télescope et en plus, le 12 octobre, c'est le Jour de la Rase, comme le jour du découverte d'Amérique s'appelle au Chili. Et donc, après des préparatifs compliqués, nous sommes partis au sud. Les préparatifs étaient compliqués, car comme d'habitude, on n'a rien préraré la veille de départ, on a tout fait le dimanche matin et du coup, j'ai du encore courir de la station service à la maison pour prendre la dentifrice et mes lunettes. Et mon ordi, car cette fois, le Comsonaute a décidé qu'on ne campera pas, mais qu'on se réposera dans un truc de luxe. La première partie de notre voyage, nous avons donc logé à M.I.Lodge près des Termas de Chillán et c'était vraiment très très confortable. On a très bien mangé, les propriétaires étaient vraiment sympa et en plus, on était au pied de tous les petits gentils volcans. Car dans notre topo des skis de rando au Chili et en Argentine de Frederic Lena, on dit: "Elie en avait marre des hauts sommets autour de Santiago et il a voulu voir des petits gentils volcans du sud." Je suis sure que la citations n'est pas en français correcte, et c'est car je ne peux pas consulter le topo, car le Cosmonaute le porte avec lui comme un bible et le topo est donc avec lui au Télescope en ce moment. Mais en lisant cette phrase, je me suis dit: "C'est là où je veux aller."

Les sommets autour de Chillán n'ont que un peu plus que 3000 mètres. Pas des maux de tête à cause d'altitude, pas des marches d'approche interminables, pas des nuits sur la neige. Ça m'a donné tellement du courage que j'ai même décidé de participer sur le déplacement vers là bas et de 500 km qu'il fallait faire, j'ai conduit 180, ce que faisait la moitié (de temps). Et en plus, j'ai du conduire sur l'autoroute, ce que je déteste! Malgré la pluie, j'ai doublé comme une Schumacherova.

En arrivant, il pleuvait des cordes, ce qui était bien en accord avec la réputation du sud de Chili. Après un bon sommeil, en regardant de la fenêtre, on n'a vu aucun volcan, mais il était évident que la pluie est changé en neige. La journée était déclarée une journée de repos et on n'a donc fait que glander un peu dans la neige, on a fait un bonhomme de neige et puis on a passé au moins cinq heures dans l'eau chaude des Termas de Valle Hermoso. Ce n'était pas mal, mais je dois dire que les autres thermes qu'on a visité au Chili étaient bien mieux. Donc si vous êtes dans le région, allez plutôt dans les Termas de Chillan, même si la vue n'est pas si jolie.

Le jour suivant, on a decidé de monter le premier petit volcan, le Chillán Nuevo (3186m). La neige tombée la veille était légère et sans des traces. On s'est mis dans nos skis et on y est allés. J'ai eu peur que je gagnerait encore le titre de Cacamolle, surtout vu que j'ai passé ma nuit a réfléchir sur des avalanches. Et le commentaire de la propriétaire du chalet "Mais vous avez des peles et des ARVAs, n'est pas?" m'a pas du tout tranquillisé. Mais une fois dans la montée, j'ai vu qu'il n'y avait pas de risque d'avalanches et en plus, je n'ai pas eu trop de difficultés de monter. Enfin, pas plus que d'habitude. Et puis, le Chillán Nuevo, c'est un vrai volcan avec de la fumée au sommet et comme je n'ai jamais vu un vrai volcan du près, j'étais motivée. On est donc arrivés à faire le sommet ou on s'est posés pour un petit pique nique. Le volcan nous a chauffé avec ses petits gaz, mais il sentait assez mauvais. Puis on a commencé la descente magnifique dans la neige légère. Sans l'effort, nous sommes volés jusqu'à en bas où la récompense, un bain dans les thermes, nous attendait. Le bain sentait aussi mauvais que le volcan, mais à la limite, personne ne faisait pas de commentaires quand on a plongé dans l'eau alors qu'on était tous sales après la journée de rando. Il semble que le H2S, c'est un gaz populaire à Chillan.

Le jour suivant, on a pensé faire une sortie facile, 700 mètres au col, descendre 300 mètres à une rivière de l'eau chaude, remonter et rentrer. Mais comme on savait qu'on monterait par une station de ski, on a essayé de faire un dameuse-stop pour s'approcher plus et avant de descendre à la rivière, faire un petit volcan. Et comme dans ma vie, j'ai déjà stoppé, à part de voitures normales, un train, un bus, un tracteur et un Cinquecento qui arrivait à nous prendre avec nos sacs gigantesques, je savais que stopper une dameuse, c'est possible. Les pisteurs nous ont montés jusqu'au derniers remontés mécaniques et c'était parti pour faire le Chillán Viejo. Au sommet, il n'y avait pas de neige, on a donc du déchausser nos skis et puis on s'est dépêché au sommet en passant autour des sorties de gaz. La fin de la montée n'était pas vraiment facile, car un petit volcan, ce n'est que un tas des pierres toujours prêts à tomber dans la vallée et il n'est pas très agréable d'y marcher dans les chaussures de ski. Une fois au sommet, on a vu qu'il y a beaucoup de vent et on a donc décidé de descendre le plus vite possible. Le Cosmonaute disait que de l'autre côté du volcan, il y aura de la neige, mais en arrivant, on a vu que ce n'est pas de la neige, c'est de la glace. N'ayant pas des crampons, on a décidé de descendre dans l'éboulis. Je commençait à comprendre que même des petits volcans gentils peuvent être très méchants. Mais après on a finalement arrivé à chausser les skis, on a traversé la glace et on a pu skier vers la rivièree. Sur quelques endroits, il y avait de la fumée qui sortait de la neige et en regardant, on a vu que c'est les gaz du Vieux (Chillán Viejo, c'est le vieux Chillán). Finalement, nous sommes arrivés à la rivière et on a décidé de manger. C'est pour la première fois dans la montagne que à la place de me couvrir pour manger, je me suis changée dans mon maillot! Mais il y avait un problème. La rivière était trop chaude. Impossible même de traverser. En maillot, sur le bord, on a décidé de descendre un peu, car on s'est dit que là bas, peut être l'eau serait plus refroidie. Que dalle! Ce Vieux, il laisse sortir l'eau bouillante sulfurisée partout et c'est à cause de ça que je me suis brûlée la pouce dans un petit étang où je croyait l'eau devrait être froide car il n'y avait pas de courant ni source apparente. En expérimentant ainsi, on a compris que l'eau est à peu près à la bonne température là où on voit des algues. On s'est donc plongé dans cette eau la plus froide et on a mangé. On a amené du jambon sec dont je proposait de cuire dans l'eau et l'accompagner avec une fondue. Puis le Cosmonaute avait trop chaud, il a transpiré plus que dans la montée, et moi aussi, donc on a décidé d'aller chercher nos vêtements et partir. Mais juste avant de mettre tous nos gore-tex, on a eu la bonne idée d'aller voir plus haut, là, où la rivière sortait de la neige. Et là, comme la neige fondant se mélangeait avec l'eau de la rivière, au final, on a trouvé un endroit avec la bonne température. Mais il ne nous restait beaucoup de temps, il fallait remonter vers le col. On a marchait vite et le Comsonaute m'a fait son compliment typique: "Si tu voulais, tu pourrait refaire le sommet, ce n'est que dans ta tête que ça ne va pas, regarde comment tu peux marcher vite". Je ne lui a pas dit que je marche si vite, car j'ai aucune envie de faire la descente dans la nuit. Et du coup, on est descendu dans la lumière de jour.

En arrivant vers le sommet du Vieux, on a regardé le sommet d' Enneigé (Nevado de Chillan, 3212m). Le Cosmonaute a absolument voulu le faire le lendemain. Moi, sachant que c'est une ascension longue et dure, en sortant de la dameuse j'ai proposé en sachant que ça ne passerait jamais qu'on pourrait monter le Nevado à la place de monter le Vieux. "Non, ce sommet, il se mérite.", le Cosmonaute a répondu. Et donc, le lendemain de notre ascension du Viejo, on est allés mériter le Nevado. Avec le Pathfinder, nous sommes montés à la coulée de la lave à l'altitude d'à peu près 1500mètres, à l'endroit où on a construit notre petit bonhomme de neige le jour d'arrivé. Le bonhomme a déjà presque fondu, mais la lave était toujours là. Pour faire le Nevado, il fallait la traverser. Le Cosmonaute était tout content et en mettant les skis sur le sac, il a dit: "Ca, c'est des vrais skis de rando, commencer avec les skis sur le sac". Après 45 minutes de la marche dans des montagnes de la lave et dans un ruisseau quand nos skis sur les sacs n'arrêtait pas à s'emmêler dans les arbustes omniprésents, il a quand même avoué que c'est de la merde. Mais finalement, on s'en est sortis, on a chaussé les skis et on a commencé l'approche. L'Enneigé a été si loin, mais petit a petit, on est arrivés et on a monté au glacier. Le vent m'a pris le chapeau du Cosmonaute. Le chapeau s'est arrêté bien plus bas et j'ai empêché le Cosmonaute d'aller le chercher. Le sommet d'abord. Vers deux heures d'après midi, le sommet n'était pas loin, il fallait que monter la fin, bien raide. Nos skis glissaient beaucoup, car nos peux de phoque étaient complètement mouillées. Même avec des couteaux, avec plein de neige sur les peaux, on glissait et les skis étaient très lourdes. On a décidé donc d'aller vers l'éboulis sur le côté et marcher. Mais l'éboulis était aussi dans une pente très raide et il ne restait que traverser sur l'autre côté pour voir su là bas, la pente n'est pas moins raide. La traversée était horrible. Même si le Cosmonaute a pris mes skis, j'ai n'arrêter pas imaginer un de nous tomber en bas. Finalement, on est arrivé à traverser, j'ai pleuré pendant dix minutes et puis on a décidé qu'il était trop tard d'aller au sommet, même si c'était très proche. En plus, on ne savait pas comment serait la descente. Heureusement, elle était pas difficile et le volcan s'est donc montré un peu gentil. On a ramassé le chapeau qui était déjà suivi par un condor qui pensait que ça doit être une délicieuse cadavre. Dans la vallée, la lave et des arbustes nous attendaient. Voilà comment j'en ai profité. Mais je m'en foutait, des petits chutes, car si ce n'est pas la vie qui est en danger, c'est tranquile. Puis finalement, on a vu la tête de Pathfinder et on est rentrés à M.I.Lodge où un bain chaud dans des jacuzzi extérieurs nous attendait. Ça, on l'a bien mérité.

Le lendemain, on partait. Les pieds du Cosmonaute sont devenues toutes rouges et bizarres. Si on était à la maison, je le voit bien sur le canapé en train de dire qu'il ne pouvait pas marcher. Mais là, autres volcans plus au sud nous attendaient.

mardi 22 septembre 2009

Fiestas patria

Au début du mois de septembre sur les carrefours de Santiago, les jongleurs, les artistes, les vendeurs de Super Ocho, les vendeurs des fruits, les vendeurs des journaux, les vendeurs de n'importe quoi et les mendiants qui ne vendent rien, ils voient arriver des vendeurs des drapeaux. Comme le mois de septembre, ce n'est même pas le mois de la rentrée, je me suis demandée pourquoi tout ces drapeaux. Bon, c'est vrai que le 18 septembre, c'est le jour d'indépendance, mais en France, est-ce que vous voyez les vendeurs des drapeaux depuis le début de juillet? Et vous en voyez, tout court? En Tchèquie, c'est pareil, pour nous, l'indépendance, c'est en fin octobre et la seule chose que vous entendez, c'est que les magasins avides de vos sous commencent à crier: Joyeux Noël, Joyeux Noël!

Mais au Chili, c'est vraiment dû à l'indépendance qui s'approche. Dans les jours suivants, dans les magasins, des panneaux qui vous font penser à commander des empanadas apparaissent. Puis vous entendez de temps en temps que les gens parlent des cadeaux pour les enfants et vous comprenez qu'il faut aussi faire un cadeau à votre femme de ménage, des concierges, des jardiniers et d'autres personnes qui s'occupent de bâtiment où vous vivez. Et une fois que vos collègues commencent à se plaindre qu'ils vont encore grossir, vous êtes surs que ces fêtes là, ça doit être aussi important que Noël. Au Chili, dans le pays où les magasins ne ferment pas que tard dans la nuit, où les restos ne ferment jamais, des petits pancartes vous disent: le 17 septembre, on ferme à onze heures du matin. A seize heures. Et selon la loi, au plus tard à dix-sept heures, mais à cette heure-ci, Santiago s'est déjà vidé et à la place de la pollution, il se couvre par un odeur de barbecue, asado, comme on dit ici. Pour moi, ça a voulu dire que j'ai encore travaillé jeudi matin, mais mon groupe des familles avec un malade Alzheimer, avec lesquelles je travaille jeudi après midi était déplacé pour mercredi. Jeudi après midi, je rentrais à la maison pour se reposer un peu avant la fête par des rues froides et désertiques de Santiago et le seul bruit que j'ai pu entendre, c'était le clapotement des drapeaux chiliens dans le vent.

Le vrai jour d'indépendance, c'était vendredi le dix-huit. On est allés faire un asado chez le chef du Cosmonaute. Le chef est français et grâce à ça, l'asado n'était pas tout à fait chilien: déjà, à la place des empanadas, on a mangé une pâté à l'aubergine, la viande a été bien saignante et pas trop cuit à la chilienne, et surtout, pas de drapeau sur la façade de la maison. Ce qui est même contre la loi. Si vous êtes étranger, vous avez le droit de mettre aussi votre drapeau, mais plus bas que le drapeau chilien.

Nous sommes rentrés trop tard pour sortir, mais samedi, on était decidés d'aller voir les festivités chiliens. On était au courrant que dans des parques de Santiago, ils s'y passent des choses, et finalement, nous avons donc decidés d'aller voir le parque Suarez chez nous à Providencia. Karen et Antoine sont allés la veille voir le Parque Padre Hurtado à la Reina, mais apparemment il y avait trop du monde, pas de place pour se garer et une file d'attendte énorme pour entrer. Vu que le Parque Suarez est bien plus petit, on a esperé de trouver une place pour nous. Il faisait très chaud et comme nous sommes arrivés vers une heure, on a pu entrer. Et à l'intérieur, il y avait des kiosques avec des trucs traditionnels et des trucs de la fait foraine, puis plein de gens avec des poussettes, des cages avec des animaux de la ferme, donc des autruches, des lamas, des poules et des lapins, une présentation des outils dont on se sert à la ferme, et puis, heureusement, des kiosques avec de la bouffe. On les a pris à l'attaque et on a vu que la bière est servie dans un goblet en plastique et les empanadas ressamblent étrangement aux empanadas dont on peut acheter au supermarché. En les mangeant, sur le podium, une petite competition en cueca était en train de se passer et Karen a dit que les danceurs dansent vraiment très mal. Tout cette fête à Providencia avait donc quelque chose de très artificiel et fake. Un peu bourrés par la bière bu au soleil, on a bien rigolé en observant un rodéo des enfants et des compétitions ou les parents ont lutté avec même plus d'enthousiasme que les enfants, mais après, on a décide d'aller voir un vrai rodéo ailleurs.

A Lo Barnechea. Je vous ai parlé beaucoup de ce quartier du luxe, mais je ne vous ai pas dit qu'il y a un part de Lo Barnechea, el pueblo, une colline où, bien coupés de tout ce luxe, vivent les gens plutôt pauvres, des gens qui ont vécu là bas encore avant que les riches ont décidé de construire des résidences dans les collines autour de Santiago. Même si el pueblo de Lo Barnechea semble être plus riche que les quartiers sud de Santiago, je suis sure qu'aucun Chilien parano y mettrait des pieds. Et comme les villageois, c'était des agriculteurs à la base, une arène fait partie du village. Et pendant les quatre jours de festivités, les rodéos y ont eu lieu.

Sans avoir un problème pour se garer, vu que la plupart des gens sont venus en transport en commun ou à pied, on est montés à pieds vers l'arène passant par un chemin poussiereux bordé par des kiosques. Les kiosques vendaient des mêmes sucettes, barbe à papa, pommes en caramel, des cacahuètes en sucre et des rouleaux avec du manjar, mais on avait un sentiment que cette fête est plus populaire et traditionnel que celui de Providencia. Déjà, pas d'entrée payée. Mais avant de continuer, je vais quand même vous avertir d'une chose. Le manjar. Car un visiteur inexpérimenté pourrait facilement le confondre avec de la nutela. Mais le manjar, la même chose comme la dulce de leche argentine, c'est du lait qui est cuit jusqu'à ce qu'il devient caramélisé, c'est à dire jusqu'à ce qu'il devient marron et caoutchouteux et met en extase des Chiliens. Je me suis fait avoir qu'une fois à Valparaiso où j'ai acheté des churros en pensant qu'ils sont farcis avec de la nutela. Puis, dès que le vendeur des churros m'ont quitté de regard, j'ai offert cette délicatesse aux chiens de la rue.

Mais continuons la montée vers l'arène. Sur des planches en bois, des villageois y étaient assis en regardant le premier tour de rodéo. Deux gars sur des cheveux, des huasos, ont poursuivi un toro et on n'a compris qu'il fallait coincer le toro de temps en temps contre la barrière de l'arène. Puis le voix du juge a dit deux mauvais points. Ou trois bons points. Et parfois aucun point. On a regardé et comme le parcours qu'il faut faire avec le toro est toujours le même, on a compris petit à petit d'où sort le toro, où il est censé de courir et où les huasos doivent le retourner et on a donc pu anticiper, avec un voix grave, les décisions du juge. Deux mauvais points quand les huasos étaient vraiment nuls et pas seulement qu'ils n'arrivaient pas coincer le toro contre le bord pour le retourner, mais en plus, le toro a trouvé une occasion de s'échapper complètement, un mauvais point si le toro a changé de sens car les huasos n'étaient pas capables de le maintenir dans le sens des aiguilles de la montre etc. Le public était plutôt calme et passait le temps à se gaver par des sucettes, des rouleaux au manjar et des cacahuètes. Ce n'était que les enfants qui s'excitaient au bord de l'arène. Les huasos discutaient calmement sur les performances de ses collègues et tout était couvert par la musique traditionnelle. Vaaamos bailar la cueeeca... Le supporteur le plus hystérique, c'était sans doutes un chien de la rue qui, appuyé contre le bord de l'arène, regardait partout, se deplaçait de temps en temps pour voir mieux et tout attentif, il n'a pas aboyé une seule fois. On dit que les chiens n'ont pas une vision très bonne, mais je ne le crois pas. Ce chien là, il a regardé tout le rodéo pendant des heures et ce n'était que pendant la pause qu'il s'est éloigné pour manger un peu de la délicieuse poubelle.

Une fois que la nuit est tombée sur Lo Barnechea, le dernier tout du rodéo s'est approché. Les cinq derniers couples des huasos se sont disputés la victoire. J'étais un peu déçu que juste avant, le couple formé par un père et son fils a était éliminé, car le fils, il n'avait même pas l'âge pour pouvoir conduire, mais, en galope sur son cheval, il a maitrisé le toro d'une façon dont jamais je maitriserait des pots de yaourt avec mon Pathfinder.

Une fois le rodéo terminé, Señorita Francisca, une fille indienne habillée dans une robe verte traditionnelle, dont l'élégance est tout à fait comparable aux robes traditionnelles de la Bolivie, a donné des médailles aux vainqueurs. Puis c'était le temps pour un peu plus de la musique traditionnelle ce qui a donné faim au Cosmonaute. On est allées donc gouter des empanadas et de choripan, des brochettes. Les empanadas étaient bonnes et le choripan excellent. Mais quand même, je me demande comment les Chiliens arrivent à se gaver par empanadas, des sucettes, des motte con huesillos (à vous de deviner qu'est-ce que c'est :-) ), de manjar et d'autres choses pareils. Il faut vraiment être patriote pour faire ça.

Ils vendaient le choripan près d'une tente où un groupe de la musique s'excitait sur le podium et les gens, aussi tout excités, ont dansé comme des fous. Le Cosmonaute a commencé de saturer un peu de folklore chilien et une fois qu'au podium vers l'arène, un groupe de la musique traditionnelle de la Patagonie s'est préparé pour jouer, on a décidé de battre en retrait. Chez nous, à Bellavista, au Patio de Bellavista, dans ce milieu stérile et touristique qui, ce samedi soir, était vide comme je l'ai jamais vu.

Dimanche, on a decidé qu'on a assez vu de patriotisme chilien, et on est allés faire une petite balade dans la montagne. On est monté le Pochoco, une colline derrière Lo Barnecheou. Par stratégie, on n'a pas voulu quitter Santiago dans un autre direction que vers la cordillère, car on savait que dimanche soir, notre ville se re-remplira des gens et que les bouchons à la périphérie seront monstrueux. La balade était tranquille et agréable et du sommet, on a pu faire un petit coucou à Plomo et voir qu'au sommet de Provincia, il n'y a quasiment plus de neige et qu'on pourra bientôt tenter d'y monter.

Et aujourd'hui, le printemps commence! Par la pluie, bien sur. D'ailleurs, c'est aussi la Journée internationale de la maladie d'Alzheimer. Du coup, avec l'assoc où je travaille, on a monté une petite stand devant la Moneda. On distribuait des flayers, donnait des petits ballons aux enfants et les mémés dans la direction d'association ont même invité un gars avec une orgue de Barbarie qui, en jouant en boucle un chanson, a découragé tout le public qui voulait s'approcher pour nous parler. Et ainsi, en écoutant ce chanson démentiel, on a sensibilisé les gens aux risques de la maladie.

Et pour que ça soit mois joyeux, le Cosmonaute part au Télescope ce vendredi.

lundi 14 septembre 2009

Comme El Mirador est encore resté invaincu (grâce au Cacamolle)

Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire dans les derniers jours. Le Cosmonaute reste à Santiago, je bosse, j'apprends le portugais et surtout, notre vie sociale deviens plus importante. Mardi soir, Ruben, un nouveau postdoc de l'Observatoire, est venu voir notre appartement pour voir à quoi s'attendre au Chili à ce niveau là. On a voulu qu'il puisse comparer avec des apparts à Vitacura et Las Condes où on a passé le weekend à picoler. Car le dernier weekend, il faisait si mauvais qu'on n'a pas sorti le nez de Santiago. Heureusement, le Cosmonaute n'a pas insisté d'aller skier, car dimanche après midi, à cause de la pluie, la route à Farellones s'est écroulé sur quatre endroits laissant deux morts. Par rapport à ça, les 1300 personnes qui sont restées coincées dans les stations au dessous de Farellones, ce n'est rien de bien grave, mais ne me demandez quand même pas combien d'étrangers ont loupé leur avion. Car les gens n'étaient pas "libérés" que lundi soir.

Mais pour vous parler de Ruben qu'il est venu nous voir mardi soir. Il est venu avec d'autres potes de l'Observatoire et pour la première fois on a eu ainsi l'occasion de tester la résistance de nos voisins dans la nuit. Et, comme je l'ai pensé, une minute après minuit, le téléphone a sonné pour que le gardien nous dise qu'on avait réveillé notre voisine. Sans doutes celle qui se plaint que je secoue la nappe de la fenêtre et appelle le gardien dès qu'elle entend un bruit non autorisé. On a éteint la musique et on a essayé, dans la mesure de possible, de parler doucement, mais apparemment ce n'était pas suffisant. A la fin, le gardien est venu voir et il a dû constater que le bruit n'est pas scandaleux, car après, on n'a eu plus des coups de fil. Qui s'attendrait à ça au Chili! Mais on a pu continuer à faire la fête et ça serait bien si le Cosmonaute ne s'était pas souvenu qu'il avait un bouteille de la visnovice maison au congélateur. Le lendemain, je n'ai pas pu assister aux cours de conduit, même si ils étaient dans l'après midi. Bon, ça arrive.

Vendredi soir, comme il semblait que le weekend sera ni pluvieux, ni prévu comme pluvieux, ce qui était le cas de les deux derniers, on a décidé de partir dans le Cajon de Maipo. Je vous ai déjà raconté qu'on a essayé de faire des skis de rando dans la Reserva del Morado, mais que j'étais malade et un grand Cacamolle et qu'on n'a pu rien faire. Vendredi soir, on a encore prévu dormir dans le Refugio Lo Valdés. Mais vendredi, c'était vendredi le 11 septembre (pas le 10, comme j'ai écrit dans la réservation, mais ça, je n'ai réglé vendredi matin par téléphone) et c'est l'anniversaire de la mort d'Allende et de putsch militaire en 1973. A quatre heures d'après midi, sachant qu'une nuit dans la neige m'attend, je suis allée à Santa Lucia pour me procurer d'un pull dans la laine de Chiloé. Mais à mon étonnement, je ne suis pas arrivé de rentrer dans le métro. Ni dans le premier, ni deuxième, ni troisième. J'ai donc décidé d'aller à pied dans une bibliothèque et en marchant, j'ai appelé à Karen pour la saluer. Elle m'a recommandé de ne pas aller dans le centre, car apparemment au Chili, le 11 septembre, il y a des voitures qui brûlent, les .... qui giclent de l'eau et les manifestants se tapent dessous avec des policiers. C'est pour ça que tout le monde se sauve du travail dans l'après midi. Je veux dire, pour arriver à la maison avant les manifs, pas pour se battre avec des flics, bien sûr! Karen m'a dit que le transport en commun s'arrête normalement vers trois heures et que c'est bien bizarre que j'ai encore vu quelques métros. Oui, j'ai vu des métros, par contre, je n'ai vu aucune bagarre. Mais Pedro m'a dit qu'il y avait des cocktail Molotov lancés dans une rue juste à côté de leur maison, les histoires sur les manifestants ne sont donc pas complètement une fantaisie. En tout cas, prévoyante, je suis rentrée à la maison pour partir le plus vite possible à Vitacura, au boulot du Cosmonaute ou il m'attendait avec Pathfinder chargé. Je savais que le voyage à Vitacura prendra beaucoup de temps. Et c'était le cas. Les deux bus que j'ai vu ont refusé de me prendre et donc finalement, j'ai pris un taxi. Et puis on était dans el taco, les bouchons. Le chauffeur de taxi m'a dit qu'il y a un tel bordel à cette heure-ci à cause du 11. Apparemment, même les automobilistes veulent rentrer plus tôt. Je ne sais pas si le 11 septembre est vraiment si dangereux ou si c'est plutôt la paranoïa traditionnelle chilienne combinée avec la possibilité de commencer le weekend un peu plus tôt pour un bon raison. En tout cas, le chauffeur de taxi était si désolée pour le temps qu'on a passé dans le traffic qu'il m'a fait une petite réduction. Sympa!

Je suis arrivée à l'Observatoire à 18 heures. Nous sommes partis au Refugio. La route prends d'habitude une heure et demie et on s'est déjà imaginé comment on se gave du bœuf au vin rouge en parlant avec le gardien du refuge et Pedro qui était aussi là bas en train de passer ses jours de repos après son séjour au Télescope. Mais une heure et demie après le départ, on était toujours à Americo Vespucio, la périphérique de Santiago. On a avancé aux petits pas et le rêve d'un bon dîner a commencé à se réduire au rêve d'arriver encore cette même nuit au Refugio. Et on a vu que ce n'est pas gagné quand on est arrivés à San Gabriel où se trouve un poste de police qui garde l'entrée dans le Cajon de Maipo. D'habitude, les policiers vous laissent passer sans vous demander quoi que ça soit, mais comme il faisait nuit, et en plus nuit de onze septembre, on s'est fait arrêter. On va où? On va monter un sommet. "Maintenant?" le policier a demandé. Non, pas maintenant, maintenant, c'est l'heure que la cuisine au Refugio est en train de fermer. Mais la femme du gardien m'a promis de nous laisser un petit sandwich. Mais l'arrivée n'était pas gagné, il fallait nous inscrire au poste, le policier, à l'occasion du 11 décoré avec une casque en métal et une mitraillete, nous a dit.

Et on est donc allées s'inscrire. Dans la petite station policier minable, un policier aux oreilles décollés, le même comme la fois qu'on est allés dans la vallée vers le Volcano Maipo, était assis. Il a demandé nos papiers et on lui a donné nos cartes d'identité chiliens. Nos cartes sont diplomatiques, ce que a une énorme inconveniente: elles sont bleues et différentes de celles dont disposent les Chiliens , et personne ne comprend donc que c'est des cartes d'identité. Le policier a donc pris nos cartes, il les a regardé, retourné, mis une a côté de l'autre, retourné encore, mis celle du gauche à droit et celle de droit à gauche et quand on a déjà commencé à soupçonné que bientôt, il y aura de la fumée qui sortira de ses oreilles, il a prononcé doucement: "Ce n'est pas une carte d'identité". On a essayé de lui expliquer et on lui a dit que notre RUT (numéro d'identification) est différente, car on n'est pas des Chiliens. Le policier, en continuant sa petite gymnastique avec nos cartes, a demandé: et vous travaillez où? Et comment êtes vous entrés au Chili? Pucha, j'ai pensé, ça se peut que la nature est interdit aux astronomes et psychologues! Et bien sûr aux immigrés ilégaux! Quand il a vu que ses questions mènent nullepart, il nous a demandé si on n'avait pas une autre carte qui prouverait notre identité. Le Cosmonaute a sorti sa carte d'identité française et moi, comme d'hab, je me suis servi de mon permis de conduire. Ce n'était qu'une fois que le policier avait mon permis que je me suis rendue compte que je viens de donner mon permis de conduire non valable au Chili à un policier chilien. Et que s'il me demande la validation chilienne qui m'autoriserait à conduire, je ne le peux pas lui donner, car j'en ai pas et le Comsonaute non plus, car on est complètement hors règle. Mais heureusement, le policier était obnubilé par le mystère de nos cartes d'identité. À la fin, il a secoué la tête et il est parti. J'ai espéré qu'il chercherait son chef, mais non. Il est rentré avec sa carte de policier. "Regardez", il a dit:"Ce que vous me donnez, c'est comme celle-là." Il nous a montré sa carte de policier. "C'est ma carte de policier." Oui, oui, on voit. "Et ça", il a continué en nous montrant sa carte d'identité: "c'est ma carte d'identité." Il a fait une pause dramatique. "Carte de policier" il a repeté pour être sûr qu'on a compris. "Et la carte d'identité". Un regard longue. "Mais vous n'êtes pas ici pour la première fois, vous!" il dit: "Vous avez un Pathfinder, n'est-ce pas?"

Voyons donc. Il nous a laissé remplir un papier et il nous a laissé passer, peut être par sympathie à notre cher véhicule. Et tout ça, ça nous n'a pris qu'une demie heure.

A dix heure, finalement, on a donc ouvert la porte du Refugio. On a mangé notre sandwich et on a papoté avec Pedro et le gardien jusqu'à la minuit.

Le matin, les rayons de soleil nous ont réveillés. Sur mon lèvre, un gros herpes a poussé, peut être à cause du stress de la veille. Je ne sais pas, je dois avoir un espèce de l'allergie à la montagne. Mais c'était l'heure d'aller à la Reserva Morado. L'entrée à la réserve était fermée à cause d'un "l'événement sportif". Et l'événement était gardé, bien sûr, par des policiers chiliens. Je les ai demandés si on pouvait entrer. Ils m'ont confirmé qu'il n'y avait pas de problème, mais dès que je me suis retournée pour rentrer à notre voiture miraculeuse, le policier m'a arrêté en demandant: et vous allez faire quoi? Un sommet, je dis. Et camper? Oui. Alors ça, non. Interdit. Trop d'accident. Danger! Ah, qu'est-ce qu'ils sont saoulant les Chiliens avec leur paternalisme!

On est allés vérifier l'information avec le gardien de la reservation. Il nous a demandé si on avait du sac de couchage et de la tente. Oui? Alors, il va nous inscrire comme montañistas et tout sera parfait. A notre responsabilité.

Tous contents, nous sommes donc partis sur les skis dans la vallée vers El Morado. Notre but, c'était faire un camp de base au fond de la vallée et le lendemain monter El Mirador (3883m). Il faisait très chaud. Partout sur les pentes, il y avait des avalanches qui sont tombées dans la semaine passée et deux fois, on était obligés de les traverser. Les sacs étaient lourdes, mais pourtant, autour de trois heures, on était au fond du vallée. On a monté la tente et on a fait fondre e la neige pour faire une soupe. Quand le soleil s'est couché derrière la montagne, on s'est faufilé dans notre petite maison dont le plancher était bien froid et on s'est chauffé avec la soupe. Puis on lisait un peu le topo et autour de huit heures de soir, on s'est endormis. J'avais peur de froid, mais finalement j'ai dormi comme un bébé. La preuve que le Cosmonaute aussi, c'est que à cinq heures du matin, on n'est pas entendu le réveil et on ne s'est réveillés donc que à six heures. Quel publicité serait mieux pour "Alka" Jana Cervenkova, la femme qui a cousu nos sacs de couchage?

On a vite bu un peu du thé et on est sortis. Et en regardant le ciel, on a compris pourquoi il faisait si chaud. Car le ciel était couvert. La météo maudite, on a tellement attendu avec cette ascension qu'à la fin on y ira avec des nuages! On a mis les peaux de fogue et s'était parti. D'abord par un couloir, puis vers une morène. Je n'ai pas aimé l'idée de toutes les avalanches qui sont tombées, car je me disais, qui sait combien il y en a qui attendent encore à tomber? Je marchait vite pour dégager le plus rapide de cette maudite colline. En plus, je m'imaginais que la neige qui a bien fondu la veille, a regelée et qu'elle ne refonderait pas dans la journée couverte. La rêve d'un skieur, quoi. Mon sac était lourd avec tout ces piolet-crampons-machin et je voyait déjà comment je descend le couloir avec mon sac à dos. En plus, on ne voyait pas du tout le rélief du terrain. Bon, le Cosmonaute dit que les journées ainsi sont géniales pour apprendre à skier, mais moi, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le meilleure de la journée, ça serait retrouver Pathfinder. On continuait à monter avec les couteaux, car la pente glissait. Au glacier, j'étais déjà pas mal fatiguée. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis l'ascencion du Cerro Moai, je fatigue vite. Ou peut être je le ressens plus. Ou, tout simplement, je suis un Cacamolle. Et ça n'allait pas. J'ai dit au Cosmonaute que je voulais descendre, car en tout cas, on n'arriverait pas au sommet. Si on voulait aller au sommet, on risquait une autre nuit dans la tente. En plus, j'ai dit, on avait dit aux policiers et au gardien qu'on rentrait le dimanche et on avait l'obligation de se désinscrire pour qu'ils n nous cherchent pas! C'était un argument débile, car je savais bien que ce qu'il y a sur le papier, c'est vite oublié et qu'on se souviendrait de ces fiches d'enregistrement qu'une fois qu'au printemps, il faudrait identifier des corps. Le Cosmonaute m'a dit que c'était juste ma peur des avalanches et des pierres et il a terminé en disant: "Si c'est comme ça, je ne te prends pas avec moi pour faire La Paloma!" Ah oui, pour me punir, je ne pourrai pas grimper un sommet de cinq mil. C'était très pertinent dans la situation.

Et donc, on a commencé la descente. Je suis tombé au moins cent fois et cent fois j'ai du me lever avec le gros sac. Encore, semble-t-il, j'ai tiré aucun profit des cours de ski du Cosmonaute. Mais faire flexion-extension des jambes après une montée et avec 15 kilos sur le dos, c'est plus qu'un Cacamolle peut faire.

Dans le camp de base, on a plié la tente et on a continué la descente. Un peu plus bas dans la vallée, on a recroisé deux Chiliens qui campait là bas juste pour profiter du froid. C'était les seules personnes à être si loin dans la vallée avec nous. "Vous avez un ouvre-boîtes?", ils ont crié dès qu'ils nous ont vus. Bah voilà, au moins quelqu'un qui était sauvé par notre descente précoce.

Et là, on est finalement à la maison. Je ne vais pas cuisiner ce soir, je suis trop fatiguée, je vais juste commander un peu de sushi. Bon occasion de dire au Cosmonaute qu'il n'a tiré aucun profite de mes cours de maniement des baguettes.

lundi 31 août 2009

Pélicans, lions de mer et des cactus en fleur

Un peu au dessus de notre maison, environ dans la moitié du Cerro San Cristobal, il y a un ZOO. Il m'est jamais arrivé en esprit d'y aller, mais là, je me dis que peut être, ça vaudrait le coup. Ce weekend, on l'a passé sur la côte du Pacifique et on a vu tellement des animaux exotiques que je me demande, qu'est ce qu'il peuvent bien montrer ici au ZOO. Des lapins et des biches? Il y en n'a pas ici. A la place de lapins, il y a des vizcacha et a la place de biches, des lamas. Mais je suis sûre que c'est encore les pauvres lions, éléphants et compagnie qui assurent les dimanches exotique des enfants de Santiago.

Notre plan initial pour ce weekend, c'étaient encore des skis de rando. Mais je commence à croire que cette année, en faire, ça ne sera pas dans notre destin. Depuis une semaine, la météo pour le weekend répétait qu'il ferait mauvais. Nuages, brouillard, froid. Et comme faire de skis de rando au Chili, ça veut dire camper au moins une nuit dans la neige, je refuse d'y aller s'il ne fait pas beau. Petite, j'ai trop écouté le pièce de théâtre de Cimrman qui parle du voyage au pôle nord et où l'expédition, qui a compté la bouffe pour y arriver et puis l'a oublié multiplier par deux, décongelé un expéditeur précédente retrouvé par hasard, dans la seule intention de le manger. Et moi, je veux être sûre d'être décongelé par le soleil, pas par une bande d'explorateurs affamés.

Du coup, on a décidé de faire l'ascension du Cerro Morado le weekend prochain. Samedi matin, on s'est réveillés et j'ai pris peur. Qu'est ce que je verrai de la fenêtre une fois que j'ouvre les rideaux black out, les rideaux plastiques, pas très beaux, mais la seule alternative chilienne des volets? J'ai eu peur, car je savais qu'il ferait grand beau. Et oui, c'était le cas! Vite, il fallait chercher un autre plan. J'ai voulu aller me balader dans la montagne, mais le Cosmonaute a insisté d'aller à la mer. Apparemment, il avait besoin de voir la mer. ça doit arriver de temps en temps au gens qui ne sont pas nés dans un pays sans mer et en plus entouré par des barbelés. On a donc jeté un coup d'œil sur la carte et on a vu que au sud de Valparaiso, il n'y a pas de ville, pas de routes. Rien. Des lions, comme on disait jadis. On était donc sur qu'il y a soit une grosse décharge de poubelle de la deuxième ville du Chili, ou la nature pure. Sur google earth, nous n'avons pas vu la décharge et en plus, le Cosmonaute a remarqué une petite île appelée Isla de los Lobos. Je vous l'avais dit. Des lions. Des lions de la mer.

Comme le Cosmonaute a mal au jambes quand il conduit, c'était moi qui a encore pris le volant. J'ai pensé que samedi, il n'y aura pas trop de trafic, mais ce n'était pas vraiment le cas et il fallait encore s'incruster dans des voies pleins de voitures. Mais heureusement, vendredi, j'allais en voiture avec Karen, une copine chilienne, qui m'a dit que pour se faufiler entre les voitures, le meilleur, c'est regarder le conducteur d'autre voiture et faire un regard triste. Bah oui, bien sur que le Marseillais, il m'a pas raconté ça, il m'a dit qu'il faut accélérer et s'incruster comme on peut. Je n'étais juste pas sure si ce façon de faire n'est pas efficace que du mignon petit pot de yaourt bleu de Karen. Mais apparemment ça marche même des sales vitres du grand, vieux Pathfinder de couleur kaki et plein de boue. Donc je me suis faufilée là où il fallait et puis j'ai pris l'autoroute. Comme d'hab, je me suis trouvé un bus pour se mettre derrière, histoire de ne pas se faire klaxonner pour la basse vitesse. Le seul problème, c'était que je n'arrivait pas à trouver le bouton pour fermer la fenêtre et j'avais des cheveux partout. Je l'ai trouvé quelque part près de péage et j'ai ainsi pu faire une petite performance en essayant fermer la fenêtre en même temps que payer pendant laquelle j'ai coincé mon bras payant dans la fenêtre. Puis j'ai donné quelque coups de volant chaotiques dans le tunnel, car j'étais persuadée que j'avais oublié de mettre des fars et puis en essayant de les mettre ce n'était que pire. Bah oui, vu à travers de mes lunettes de soleil. Bah oui, si je ne me colorais pas les cheveux, je serais blonde. Mais non, on dis pas qu'on apprend de nos fautes? Vous savez comment c'est difficile de commencer à conduire après trente ans? Je vous assure, c'est presque aussi dure qu'apprendre une langue après la cinquantaine!

Je deteste les autoroutes. Ils me font peur. Je trouve qu'il est contre la nature de bouger à la vitesse de 150 km/h avec un foule de gens dont chacun est enfermé dans son morceau de métal. Mais courageusement, j'ai avancé quand même à 100km/h, même si je tremblais un peu. Quand on arrivait presque à Valparaiso, le Cosmonaute m'a demandé, combien d'essence j'avais. J'ai osé courageusement quitter de regard le derrière du bus devant et j'ai vu que tout simplement, je n'ai pas d'essence. Le bras de contrôle d'essence, assoiffé, était mollement allongé et la petite lumière allumée sans arrêt. Et ça, c'était trop pour moi. J'ai regardé partout, mais pas de station service en vue. Puis on est descendus d'autoroute pour en trouver une. Et elle y étais. Fermée! L'idée que je dois rentrer sur l'autoroute avec le réservoir vide m'étais insupportable et j'ai dis, lâchement, au Comsonaute qu'il prenne le volant, lui. Il m'a dit qu'il a aucune idée pourquoi je m'affole comme ça et que c'est n'importe quoi. Moi, j'ai dit que au contraire, je méritais un compliment pour mon courage de conduire 70km sur l'autoroute dans une attaque du panique. Et là, on commençait en discuter, puis on a trouvé une station service, on discutait encore et après, heureusement, on est arrivés sur la côte, si belle que ça nous a laissé muette.

Au début, on voulait aller au far, mais comme la route s'arrêtait avec le dernier village et sur la piste qu'on a pris, il n'y avait pas des panneaux, on est arrivés vers un espèce de camping. Environ cents mètre au dessous de nos pieds, l'océan bouillonnait. Sur les rochers en bas, il y avait des algues, et puis sur les pentes, là, où la vie pourrait agripper, il y poussait des cactus et d'autres plantes grasses. Les cactus était en fleur. On s'est assis et on a sorti notre pique nique. Quand on était en train de finir les empanadas de pino achetées sur le chemin, j'ai entendu un truc patouiller. Il y avait un pélican qui venait de se poser sur l'eau en bas. Oui, le vrai pélican avec le sac sur le bec. De temps en temps, je ne sais pas pourquoi, il s'est mis à tournoyer l'eau avec des ailes et ça faisait ce bruit bizarre. J'ai voulu rester un peu pour l'observer, mais le Cosmonaute m'a dit qu'on en verrait encore des tonnes, des pélicans, et qu'on irait chercher des lions de mer et La Isla de los Lobos. Et comme les lois de nature le veulent, ça est resté donc le seul pélican qu'on a vu.

Mais on a vu des tonnes de lions de mer. Près de far, en se promenant, on a aperçu que les pentes de l'île devant sont pleins des sacs de patates marrons. Mais qui s'embêterait à mettre des sacs de patates sur un île! Donc ça doit bien être des lions de mer! On s'est approché le plus possible sur un rocher et on a commencé à observer. Malheureusement, on a oublié la jumelle, mais on n'était pas non plus très loin. Les lions de mer semblait se reposer tranquillement dans les rayons du soleil, mais au bout de quelque temps, on a compris que le tranquillement, c'est à peu près aussi tranquille que le métro dans l'heure de point. Car il y a beaucoup de lions de mer. Puis ceux qui arrivent premiers ne s'embêtent pas à monter plus haut que juste là où les vagues n'arrivent plus. Ceux, qui arrivent après, n'ont donc pas de place pour se poser ni pour passer plus haut. Du coup, ils passent au dessous de ceux qui sont déjà posés. Et il ne faut pas être un lion de mer pour comprendre que un sac de patates mouillé, un sac de trois cents kilos, qui passe sur votre tête, ce n'est pas de ce qui est le plus agréable. Quand un nouveau arrivant fait son chemin sur les corps des autres, ça ne se passe donc pas sans gueuler et quelques morsures, sans doutes. De temps en temps, un grand lion se lève et essaie de mettre tout en ordre en gueulant très fort. Mais c'est un lion chilien et mettre en ordre, ce n'est pas donné même aux gens ici, donc ne vous étonnez pas que la sieste des lions de mer, ce n'est que du bruit et mouvement dans tout les sens.

Une fois qu'on a regardé assez longtemps le chaos lionien, le Cosmonaute m'a montré des cormorans et des condors de mer. Attention, ne confondez pas des condors des Andes avec les condors de mer! Alors que le condor de montagne est le deuxième oiseau le plus grand, le condor de mer est un espèce de grand poule noire. Regardez.
Pour voir le coucher du soleil, on est allés vers un plage. Pour le Pacifique, l'océan était très tranquille, mais moi, je n'ai jamais vu des vagues pareilles. Et en goutant si l'océan est vraiment salé, je me suis pris une vague jusqu'au genoux.

Après le coucher du soleil, nous sommes rentrés à Santiago. Le soir, on a margé avec des potes à Liguria décidés de se réveiller le matin pour aller faire des skis de piste. Mais bien sur, le matin, c'était un peu dur. Finalement, nous sommes arrivés à La Parva et on a vu que l'hiver cède sa place vite à l'été. Là où on a eu du mal de passer la semaine dernière, on a retrouvé un centre des skis avec des collines chauves. Pourtant, on a pu se faire plaisir dans la neige transformée, mais vu que la température à Santiago est au moins de 20 dégrées la journée, je pense que je peux dire que l'été européenne est déjà assis dans l'avion avec la destination sud...

P.S. L'ensemble des photos est .

mardi 25 août 2009

Le Cosmonaute à Santiago

Finalement, le Cosmonaute est de retour à Santiago et il restera tout un mois. C'est le plus longtemps depuis qu'on est arrivés ici. Il y a de quoi se réjouir, même si ça veut dire que je finirai le livre de Jodorowsky que je suis en train de lire peut être qu'en octobre et qu'on exigera de moi d'autres performances sportives.

Comme je vous ai déjà dit, il pleuvait beaucoup à Santiago ce dernier temps, et ça voulait dire qu'il neige dans la montagne. On a suivi de près le météo pour savoir quand est-ce que le temps s'améliorera. Jeudi! D'habitude, je fais mon bénévolat jeudi, mais cette semaine, le groupe était prévu pour mercredi. D'ailleurs, pour la première fois, je me suis retrouvée seule avec ce groupe toute seule, sans Andrés ou Isis. J'ai pas trop dormi la veille en pensant comment je vais faire si le monsieur du sud, qui parle bouche fermée, viendra. Mais finalement, ça s'est bien passé. Et le jour de ski a été bien mérité.

Mercredi soir, Karen, Antoine et Loula sont venus manger. Loula a décidé de se joindre à nous pour la journée de ski et le Cosmonaute l'a proposé de venir la chercher chez elle. Elle n'habite que quelques centaines mètres de chez nous et en tout cas, on a dit qu'on passerait prendre Vincent dans la maison Chez trois Pedro qui se trouve sur le chemin chez Loula. Personnellement, je me suis dit que le Cosmonaute, c'est la gentillesse réincarné vu qu'il a envie d'aller chercher les amis dans le trafic du matin à la place de les demander venir chez nous. Ce n'était que une fois qu'on était bloqués dans les bouchons monstrueux que je me suis rendue compte, que ce n'est pas la gentillesse du Cosmonaute, mais le fait que pendant tout ces séjours au Télescope, il a complètement oublié que les bouchons existent. Mais petit à petit, on est arrivés chez Vincent et puis on est allés chercher Loula. Il fallait sortir de sa rue et prendre Avenida Salvador au sud. Sur le croisement, on a vu les flèches digitales en face qui annonçaient que l'avenue va dans les deux sens. A côté de ces flèches, il y avait deux panneaux qui disaient que l'avenue va uniquement au nord le matin et uniquement au sud le soir. Croyant plutôt en digital que en analogue, nous avons tourné vers le sud et on s'est retrouvé face aux six voies de voitures qui fonçaient dans notre sens. Heureusement, le Cosmonaute est rapide et il a vite tourné vers le nord et on est donc toujours vivants. Après vingt minutes de la route de chez Vincent vers Loula, c'est à dire sur un trajet qui à pied prend quinze minutes de la marche de mamie, on a trouvé la rue de Loula, mais par contre, on ne pouvait pas la prendre, car elle roulait dans l'autre sens. Faire un tour de bloque voulait dire passer au moins dix minutes dans le trafic. On a arrêté Pathfinder sur un trottoir et j'ai appelé à Loula pour qu'elle vient. Elle a du marcher trois bloques. Presque aussi loin que chez Vincent.

A quatre, nous sommes donc partis à Valle Nevado. Mais attention! Déjà à la sortie de Santiago, la route était bloquée par les voitures, car les policiers ont contrôlé si tout le monde a des chaînes dans la coffre de sa voiture. Après avoir passé une heure dans le bouchon, ça commençait à rouler un peu, mais sur la route avec les 40 chicanes vers Farellones, ça bouchait à nouveau. C'était un peu dû au trafic, mais aussi au fait que dans les moments les plus imprévisible, les conducteurs chiliens ont reçu l'idée lumineuse: "Ah, vu que je suis arrêté en tout cas, je pourrais mettre des chaînes!" Peu importe que la route était sèche. Au bords, il y avait des gars en uniformes qui proposaient l'aide avec les chaînes ce qui a juste enchaîné la panique. Parfois, un des conducteurs a peté un plomb et il a décidé de faire un demi tour pour rentrer à Santiago, se fichant complètement du fait que le matin, il est interdit de descendre, car la route est très étroite. Les panneaux affichant les heures de descente étaient aussi respectés que les panneaux "Señor Motorista, mets toi de côté quand tu mets tes chaînes pour ne pas bloquer la circulation". Eviter les voitures descendantes dans les chicanes a encore ralenti le trafic, bien sur, mais les Chiliens sont pas trop zen, donc ils ne croient pas que juste en patientant, on peut améliorer la situation. Après deux heures et demi, on est finalement arrivés à Farellones. Loula a loué un snowboard et Vince des chaussures, une masque et aussi des gants. Vous pouvez tout louer, mais après un coup d'œil sur les combinaisons de ski lavés peut être quelques années auparavant, Vince a opté pour le pantalon déchiré du Cosmonaute. Et il a acheté des chaussettes. C'est l'unique chose dont vous ne pouvez pas louer.

Et c'était parti pour Valle Nevado, ce qui prends, normalement, 15 minutes de Farellones. Mais les conducteurs qui ont décidé de rentrer, les conducteurs qui mettait des chaînes et une ambulance (vide) en contre sens se sont occupés de ce que le sport se mériterait. On y a passé une heure. Et puis, après quatre heures et demi de la route à la place d'une heure habituelle, on y était. Sur la piste!

Comme on a skié que trois heures, le Cosmonaute a décidé de revenir le vendredi. La météo annonçait du mauvais temps et elle ne s'est pas plantée. Mais l'enthousiasme du Cosmonaute l'a fait dire, quand on s'est gelés dans le vent sur la télésiège, que lui, il a pensé que ça serait bien pire, car il n'y a pas de brouillard. ça s'appelle optimisme, ça.

Samedi, c'était le jour de mon anniversaire. Et comme il faisait toujours mauvais, on est restés à Santiago. L'après midi, nous sommes allés voir le Musée de l'art précolombien, ce qui devait être un des meilleurs musées du Chili. Vous y trouvez des objets historiques de l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud. Il est vraiment bien fait. Puis, comme après chaque culture, il faut manger, nous sommes allés au Mercado Central dans un petit resto, pour manger des fruits de mer, on s'est promenés et on a acheté des avocats (sans fibres "pura crema"), papayes, oranges (sans noyaux, sin pepas) et oignon (qui ne te fait pas pleurer "no llores"). J'ai fait un paella pour diner et on l'a arrosé avec une bouteille de champagne dont on a amené de la France. A deux, car si vous êtes la femme du marin, vous savez, que c'est la meilleure manière de fêter.

Puis dimanche, on a eu de nouveau envie de sortir de la ville. Le temps était bien, mais aller faire du ski de rando pour un jour de Santiago, c'est un peu compliqué. On a donc décidé d'aller voir la Reserva La Campana qui se trouve entre Valparaiso et Santiago. Son sommet le plus haut, el Roble, n'a que 2222mètre et ça fait de la Campana ce qui est l'arrière pays aux Alpes, mais au moins, on était surs de ne pas se noyer dans la neige. On a voulu monter le Cerro Campana qui est un peu plus bas que El Roble (1910m), mais il n'y a pas de route qui va sur son sommet et il n'y a pas d'observatoire. On a pris la Ruta 5 et on a descendu à Tiltilal. La route passait à travers des champs et des plantations des amandiers en fleur, des oliviers et des cactus qui produisent un fruit appelé tuna. Cette partie de la vallée est bien plus humide que Santiago et c'est donc d'ici d'où viennent des légumes et des fruits dont on achète à Santiago aux marchés. On s'est arrêtés sur la place principale de Tiltil, car on avait besoin de prendre de l'argent, et à notre grande surprise, on a vraiment trouvé un distributeur. Sinon, Tiltil, c'est des Rokycany, ma ville natale, chilien. Le touriste y pointe jamais son nez et même si les gens, qui considèrent leur village d'être trop grande pour se saluer automatiquement comme des villageois, savent bien who is who. Près, on a passé par une rivière (à quoi bon de construire un pont s'il n'y a pas de l'eau que quelques mois dans l'année...) et on est arrivés à Olmué où se trouve l'entrée dans la réservation. Comme d'habitude, il fallait payer l'entrée, et dire où on se dirige. Juste à côté du guichet, il y avait une inscription qui annonçait qu'il était interdit de monter le Cerro Campana dans les mois de juillet et août. J'ai dis au monsieur au guichet qu'on aimerait bien monter en véhicule jusqu'à la mine (La Mina) et continuer à pied jusqu'au sommet de la Campana. Le monsieur m'a dit que c'était interdit de monter le sommet. J'ai demandé pourquoi. Trop d'accidents dans les mois d'hiver. On n'avait même pas besoin de se donner un coup d'œil avec le Cosmonaute. On savait qu'on tenterait. Et je pense que le monsieur le savait aussi. Il nous a donné des clés pour pouvoir ouvrir le chemin pour la voiture et on lui a promis qu'on ne marcherait là haut, qu'on va juste glander autour de la voiture. Le Cosmonaute a remarqué qu'on était tous les deux bien habillés pour se cacher dans la nature, moi, avec ma polaire bleu claire et lui bleu direct. Pour une fois, je me disait qu'il se prenait plus la tête qui moi. Vous pouvez vous dire, un Latino, il ne respectera rien, mais par exemple, contrairement aux autres pays d'Amérique du Sud, n'essayez jamais acheter un policier, sinon, vous allez finir au prison. Les policiers sont très respectés ici et essayer de leur donner des sous, c'est un grand délit. En réfléchissant si les Chiliens ont plutôt la tendance de respecter ce type d'interdictions ou plutôt pas, on a commencé à monter. Et là, on a vu des traces dans la boue qui, sans doutes, ne dataient pas de l'automne dernier. Et un peu plus loin, on a eu une réponse très claire. En face de nous, trois Chiliens sont apparus. Avec des casques et une corde, pas seulement, qu'ils étaient sur un sentier interdit, mais en plus ils sont montés par une crète et passé par l'accueil bien avant l'arrivé du gardien. Ils nous ont dit qu'il y a d'autres personnes au sommet, ce qu'on a pu vérifier un peu plus tard. Le vue de sommet était magnifique. On a vu la vallée de Santiago dans la brume, la baie de Valparaiso, le sommet du Plomo et des stations de ski, et même l'Aconcagua couverte par des nuages. La montée n'était ni difficile, ni dangereuse, plutôt un petit entraînement genre Manquehue, mais la récompense était incroyable. Dommage que je ne peux pas vraiment la partager avec vous. C'était sans doutes un des renard mendiants qui a du ensorcelé notre appareil photo, car on ne lui a rien donné à manger. Toutes les photos de la journée ensoleillée sont grises.

Et c'est tout pour le moment. Le temps de se remettre au travail...

vendredi 7 août 2009

Longue weekend dans le Cajon de Maipo où Comment perdre son estime de soi en deux jours

Vendredi soir, le Cosmonaute est rentré du Téléscope. Il avait devant lui, selon le planning, cinq jours entières avant qu'il ne soit pas renvoyé au nord. On a donc décidé de passer un longue fin de semaine à Cajon de Maipo. Mathilde m'a conseillé de réserver le logement dans le Refugio Lo Valdés. Samedi, on a glandé à Santiago aussi pour dire au revoir à JB et Mathilde qui sont partis pour trois mois de voyage dans l'Amérique du Sud avec leur camping car et deux enfants de deux ans et l'autre de six mois. Samedi soir, on est sortis avec des collègues du Cosmonaute. Après avoir mangé à Azul Profundo et ensuite, nous sommes allés à La Casa en el Aire pour voir un concert. J'écris tout ça surtout pour vous dire que les trois endroits (refuge, resto et le bar) sont des endroits très agréables, si jamais vous cherchez des bonnes adresses à Santiago.

Dimanche, après avoir bien dormi, nous sommes partis dans le Cajon de Maipo. Dans la voiture, on y a mis nos skis de randos, nos ARVAs (encore pour rien, le risque d'avalanche était pareil comme à Marseille en plein hiver) et Les Colons de Catane, un jeu dont on est complètement accro. Dimanche après midi, la route vers le Cajon de Maipo était plein de voitures qui rentraient à Santiago. On s'est demandé qu'est qu'il se passe dans le Cajon. Est-il possible que cette petite fête locale dans San José a attiré autant de gens? Mais non, mon cher lecteur, pas la fête! La neige! Quand on a vu le premier bonhomme de neige assis sur le toit d'une voiture, on a trouvé ça drôle. Mais il y avaient d'autres bonshommes de neige sur les toits et même sur les pare-brises, attachés par une écharpe sur les essuie-glaces. On a commencé à plutôt avoir peur que toute la neige déménage à Santiago avec les gens. Mais heureusement, une fois arrivés, on a vu qu'il y a des restes encore. Et sur les restes, il y avaient des générations des chiliens sur des luges et les mères de famille cuisinait sur les tables de camping, devant la voiture tesitos, des petits thés, comme on dit ici, pour chauffer les enfants, les papas et les papis qui s'éclataient sur une petite pente à côté du parking. Cette joie et ces bonshommes de neige, ça fait bien la concurrence à l'idée dont, enfants, on avait, c'est à dire mettre des petits bonshommes de neige dans le petit congélateur de ma mère pour pouvoir en profiter aussi l'été. D'ailleurs, le Cosmonaute m'a dit qu'à Hawaï, où il observe parfois, les gens aiment remplir leur voiture de neige dans la montagne pour descendre vite à la plage et y construire...un bonhomme de neige, bien sûr!

On est arrivés à Refugio et on y était seuls. On s'y attendait un peu. Les Chiliens n'ont que très peu de vacances et en plus, le Refugio est assez cher pour un Chilien moyen.

Lundi, on s'est levés tôt pour être à l'heure de l'ouverture à la porte del Monumento Natural el Morado. El Monumento est une réserve autour de Quebrada Morales, un vallée qui culmine par Cerro Morado (4020m). Les réserves natureles au Chili, c'est simple, on choisi une vallée, on bloque accès, on fait une porte et on y met un gars qui fait payer les gens. L'argent acquis paie le gars et d'autre choses comme l'entretien du clôture et je ne sais pas quoi d'autre, mais il n'est sûrement pas utilisé pour protéger la nature, marquer des sentiers ou empêcher des gens à jeter la poubelle partout. En plus, les portes de la réserve s'ouvrent à une heure qui paraît logique aux Chiliens, c'est à dire, dans ce cas, à 8:30, ce qui ne paraît pas très logique à une personne qui a fait déjà les skis de rando dans sa vie. Car cette personne sait qu'il faut partir bien plus tôt pour monter tranquillement quand il ne fait pas trop chaud et pour avoir suffisamment du temps.

Mais cette fois, l'ouverture tardive de la réserve n'était pas vraiment un problème. Car j'ai déjà mal dormi la nuit et quand on a commencé à monter avec le but de faire 1600 mètres de dénivelé pour faire une colline de 3400m, j'ai commencé aussi à souffrir. Mais bon, moi, je souffre à chaque fois. Je suis une handicapé de tout les sports et je me rappelle encore bien comment, quand pendant les cours de sports, les gens ont pu choisir des collègues dans leur équipe pour jouer au volley ou pareil, je suis resté, avec Stolcova, toujours le dernière à être appelée. Stolcova, elle était encore plus petite que moi, elle mangeait de la colle et une fois, elle s'est attaché à notre vestiaire en faisant des nœuds bien serrés sur des cordelettes de sa veste et elle ne savait pas se détacher. Je suis habituée donc que les premiers vingt minutes, c'est toujours l'enfer. Mais là, même après, c'était dur, mais je me disais que ça irait. Quand on marchait depuis presque une heure, je commençait à réfléchir si cette douleur dans la torse, est-elle dû à la pollution de Santiago, à une grippe porcine ou à un arrêt cardiaque. J'avais un peu besoin de me moucher, mais c'est plutôt normale en hiver, donc je ne disais que c'est sans doutes l'arrêt cardiaque. Puis j'ai essayé de me persuader que je suis fatiguée par le fait que le chemin ne monte pas vraiment, mais que c'est plutôt plat. Au bout d'une heure et demie, je me suis dite qu'il fallait surtout occuper l'organe qui est en train de me donner les nouvelles sur ma souffrance, c'est à dire le cerveau. Je me suis souvenue d'un chanson de Nohavica, un chanteur tchèque, qui a fait un chanson sur "Le tournoi de la paix", un équivalent de la Tour de France dans la période communiste. Le chanson dit: "Si ça va, ça va, et si ça ne va pas, il faut avancer, et ça cédera". Sauf que dans mon cas, c'était plutôt une version flamenco "Eeeeeeee, siiiiiiiiiii, çaaaaaaaa...". Le Cosmonaute avançait bien devant (Nohavica chante dans son chanson: "Eh, regarde, devant, il y a un taré, il s'est dit, là, j'échappe, c'est son problème...), il cherchait le chemin sur les restes de la neige et il me demandait si ça va. Finalement, il a réussi à me tiré 800 mètres de dénivelé, tout ça pour me dire que je suis un "Caca molle", un truc vert, pâteux et mou, et il m'a donné quelques bons conseils comment s'entraîner mieux. Il ne fallait que descendre, je dirait heureusement, si ce n'était pas que la plupart de ma calvaire était sur le plat qui était aussi plat sur le chemin de retour. Puis, au contraire, la fin était bien raide. Et comme moi aussi, je n'arrivait pas vraiment trop skier. Le Cosmonaute a eu donc l'occasion de me répéter que je suis un Cacamolle, que je n'utilise rien de ses bons conseils qu'il m'a donné pendant notre jour de skis dans La Parva et qu'il y a deux ans, je suis descendue un couloir en Vercors bien pareil. Et j'ai fait qu'une scène hystérique avant, mais après, je suis descendue sans tomber. Mais oui, je me le rappelle bien, quand j'étais morte de peur, il m'a dit qu'il fallait pas que je tombe, car dans ce cas, je ne m'arrêterait pas et je riquerait de me faire bien mal. Alors il vous reste que ne pas tomber.

Heureusement, le soir je commençait à tousser et bon petit besoin de se moucher est devenue une rhume, donc j'étais au bout de souffle rien qu'en montant l'escalier. Et puis, le soir, j'ai encore perdu en Colons de Catane.

Mardi matin est survenu avec un ciel lourd des flocons de neige. Mais on savait que probablement, il ne neigera que le lendemain et que du coup, on peut faire un rando. Le Cosmonaute a prévu un ascension pour des Cacamolles, des maigres 1100 mètres de dénivelé. Le seul problème, c'était que le chemin qu'il fallait emprunter en voiture pour raccourcir l'approche, c'était le chemin vers Baños Colina. Et ce chemin a été fermé à la façon chilienne, c'est à dire, il y a avait un gros rempart de terre à l'entrée qu'aucune voiture, ni Pathfinder, pourraient franchir. Il faudrait donc mettre les skis sur le dos et marcher jusqu'à la neige. Le temps de la marche était estimé à "15 minutes, si on marche correctement". Mais le gardien du refuge nous a conseillé d'aller plutôt vers le chemin à Baños Morales où on peut arriver jusqu'à la neige. Oui, le rando sera plus longue, mais bon... Et on s'y est donc rendus. Les pentes étaient sans un flocon, mais sur le chemin, il y avait une couche de la veille neige qui a du fondre au moins cent fois pour régler le soir. Mais c'était de la neige. On est descendus de la voiture. En anticipant des chauds moments, j'ai enlevé mon pull, et je me gelais dans les coups du vent glacial. Et là, le miracle s'est produit. Le Cosmonaute m'a dit qu'il avait la flemme, que le neige est horrible et si on laisserait tomber alors.

Et on a laissé tomber. On s'est un peu baladé dans des autres vallées en voiture et on est rentrés à Santiago. Mais pas comme ça. Le Cosmonaute m'a proposé de conduire. Pour que je l'apprenne. Car moi, je suis une catastrophe! Cacamolle des routes! J'ai mon permis depuis quinze ans, mais plus souvent que "de conduire" qui m'a servi "d'identité" quand j'ai oublié mes documents.

Et je me suis donc mis à conduire. D'abord sur un chemin en terre battue, après sur la route et finalement à Santiago. Enfin, la plupart de temps, les quatre roues de la voiture étaient sur la route ou sur le chemin. Parfois, ils étaient dans le faussé, car je n'ai pas trop d'idée où se trouve la voiture par rapport à la route et des que j'ai l'impression que genre le camion en contre sens ne pourra jamais passer sans que je libère aussi ma voie, je me jette dans le faussé. Mais heureusement, on a un Pathfinder et il aime bien. En plus, j'ai du conduire et tousser, me moucher et éternuer en même temps et ça, c'est vraiment dur!

Mais je me suis dit, je ne suis pas un Cacamolle, j'arriverai jusqu'à la porte de notre bâtiment! Mais j'ai oublié que j'ai passé l'auto-école à Rokycany, une ville de 17000 habitants, et que la plupart de mon expérience post-permis c'est déroulé là bas. Et puis que Santiago, il a deux fois plus des nuls dans le nombre des habitants. Sur la route, je me suis toujours trouvé un conducteur aussi lent que moi, genre un gros camion chargé à mort, et je roulais derrière, ayant ainsi une bonne excuse pourquoi je roule aussi doucement. Aussi, ce n'est qu'en tant que conducteur que j'ai vu qu'au Chili, il y a partout des panneaux: "Doucement" ou "La vitesse maximale: 30 km/h". Parfois, la limite, c'est 50 et parfois même les 60 de fou, ce qui m'a forcé d'accélérer, car rouler dans une zone limité bien au dessous de ce limite, c'est plus que mon estime de soi peut supporter. Je me disais que c'était bien dommage qu'il n'y avait de policiers nulle part, car j'imaginais comment je serrait la plus malin de tous quand on m'arrêterait pas, en différence des autres conducteurs. Mais le Cosmonaute, il m'a dit que je devrait être contente, car on m'arrêterait pour le trouble à l'ordre publique.

En plus, on rentrait dans l'heure de pointe. Quand on était presque à Americo Vespucio, le Cosmonaute m'a dit de se mettre dans la voie à droite, ce que j'ai fait, mais il s'est trouvé que c'était la voie du bus qui terminait par un arrêt. Le Cosmonaute m'a dit donc de s'incruster dans la voie à droite, mais il y avait plein de voitures. Ce que j'ai vu dans le rétroviseur, ce qui est déjà pas mal. Par contre, je ne savais pas comment m'y incruster. A Rokycany, on ne s'incrustait pas, on roulait en boucle autour de la gare et on attendait quand le train de la fille du prof arriverait pour l'amener à la maison. Mais quand même, j'ai essayé deux fois à m'incruster, mais le Cosmonaute m'a dit que pour s'incruster, déjà, il faut pas regarder dans le rétroviseur, mais dans le fenêtre, il ne faut surtout pas ralentir, mais au contraire accélérer et se faux-filer dans la première petite trou entre les voitures. Mais on était déjà arrêtés sur l'arrêt de bus et j'ai donc du laisser la place au volant au Marseillais.

Je suis sûre que même Stolcova, elle sait s'incruster aujourd'hui. Donc je vais m'y mettre. Puis je pourrai conduire dans la salle de sport où je vais m'entraîner. Je ne serrai pas Cacamolle!