vendredi 9 octobre 2009

Petits gentils volcans

Cette semaine et au début de la semaine prochaine, le Cosmonaute et moi, nous sommes en vacances. Le Cosmonaute avait quelques jours libres après son séjour au Télescope et en plus, le 12 octobre, c'est le Jour de la Rase, comme le jour du découverte d'Amérique s'appelle au Chili. Et donc, après des préparatifs compliqués, nous sommes partis au sud. Les préparatifs étaient compliqués, car comme d'habitude, on n'a rien préraré la veille de départ, on a tout fait le dimanche matin et du coup, j'ai du encore courir de la station service à la maison pour prendre la dentifrice et mes lunettes. Et mon ordi, car cette fois, le Comsonaute a décidé qu'on ne campera pas, mais qu'on se réposera dans un truc de luxe. La première partie de notre voyage, nous avons donc logé à M.I.Lodge près des Termas de Chillán et c'était vraiment très très confortable. On a très bien mangé, les propriétaires étaient vraiment sympa et en plus, on était au pied de tous les petits gentils volcans. Car dans notre topo des skis de rando au Chili et en Argentine de Frederic Lena, on dit: "Elie en avait marre des hauts sommets autour de Santiago et il a voulu voir des petits gentils volcans du sud." Je suis sure que la citations n'est pas en français correcte, et c'est car je ne peux pas consulter le topo, car le Cosmonaute le porte avec lui comme un bible et le topo est donc avec lui au Télescope en ce moment. Mais en lisant cette phrase, je me suis dit: "C'est là où je veux aller."

Les sommets autour de Chillán n'ont que un peu plus que 3000 mètres. Pas des maux de tête à cause d'altitude, pas des marches d'approche interminables, pas des nuits sur la neige. Ça m'a donné tellement du courage que j'ai même décidé de participer sur le déplacement vers là bas et de 500 km qu'il fallait faire, j'ai conduit 180, ce que faisait la moitié (de temps). Et en plus, j'ai du conduire sur l'autoroute, ce que je déteste! Malgré la pluie, j'ai doublé comme une Schumacherova.

En arrivant, il pleuvait des cordes, ce qui était bien en accord avec la réputation du sud de Chili. Après un bon sommeil, en regardant de la fenêtre, on n'a vu aucun volcan, mais il était évident que la pluie est changé en neige. La journée était déclarée une journée de repos et on n'a donc fait que glander un peu dans la neige, on a fait un bonhomme de neige et puis on a passé au moins cinq heures dans l'eau chaude des Termas de Valle Hermoso. Ce n'était pas mal, mais je dois dire que les autres thermes qu'on a visité au Chili étaient bien mieux. Donc si vous êtes dans le région, allez plutôt dans les Termas de Chillan, même si la vue n'est pas si jolie.

Le jour suivant, on a decidé de monter le premier petit volcan, le Chillán Nuevo (3186m). La neige tombée la veille était légère et sans des traces. On s'est mis dans nos skis et on y est allés. J'ai eu peur que je gagnerait encore le titre de Cacamolle, surtout vu que j'ai passé ma nuit a réfléchir sur des avalanches. Et le commentaire de la propriétaire du chalet "Mais vous avez des peles et des ARVAs, n'est pas?" m'a pas du tout tranquillisé. Mais une fois dans la montée, j'ai vu qu'il n'y avait pas de risque d'avalanches et en plus, je n'ai pas eu trop de difficultés de monter. Enfin, pas plus que d'habitude. Et puis, le Chillán Nuevo, c'est un vrai volcan avec de la fumée au sommet et comme je n'ai jamais vu un vrai volcan du près, j'étais motivée. On est donc arrivés à faire le sommet ou on s'est posés pour un petit pique nique. Le volcan nous a chauffé avec ses petits gaz, mais il sentait assez mauvais. Puis on a commencé la descente magnifique dans la neige légère. Sans l'effort, nous sommes volés jusqu'à en bas où la récompense, un bain dans les thermes, nous attendait. Le bain sentait aussi mauvais que le volcan, mais à la limite, personne ne faisait pas de commentaires quand on a plongé dans l'eau alors qu'on était tous sales après la journée de rando. Il semble que le H2S, c'est un gaz populaire à Chillan.

Le jour suivant, on a pensé faire une sortie facile, 700 mètres au col, descendre 300 mètres à une rivière de l'eau chaude, remonter et rentrer. Mais comme on savait qu'on monterait par une station de ski, on a essayé de faire un dameuse-stop pour s'approcher plus et avant de descendre à la rivière, faire un petit volcan. Et comme dans ma vie, j'ai déjà stoppé, à part de voitures normales, un train, un bus, un tracteur et un Cinquecento qui arrivait à nous prendre avec nos sacs gigantesques, je savais que stopper une dameuse, c'est possible. Les pisteurs nous ont montés jusqu'au derniers remontés mécaniques et c'était parti pour faire le Chillán Viejo. Au sommet, il n'y avait pas de neige, on a donc du déchausser nos skis et puis on s'est dépêché au sommet en passant autour des sorties de gaz. La fin de la montée n'était pas vraiment facile, car un petit volcan, ce n'est que un tas des pierres toujours prêts à tomber dans la vallée et il n'est pas très agréable d'y marcher dans les chaussures de ski. Une fois au sommet, on a vu qu'il y a beaucoup de vent et on a donc décidé de descendre le plus vite possible. Le Cosmonaute disait que de l'autre côté du volcan, il y aura de la neige, mais en arrivant, on a vu que ce n'est pas de la neige, c'est de la glace. N'ayant pas des crampons, on a décidé de descendre dans l'éboulis. Je commençait à comprendre que même des petits volcans gentils peuvent être très méchants. Mais après on a finalement arrivé à chausser les skis, on a traversé la glace et on a pu skier vers la rivièree. Sur quelques endroits, il y avait de la fumée qui sortait de la neige et en regardant, on a vu que c'est les gaz du Vieux (Chillán Viejo, c'est le vieux Chillán). Finalement, nous sommes arrivés à la rivière et on a décidé de manger. C'est pour la première fois dans la montagne que à la place de me couvrir pour manger, je me suis changée dans mon maillot! Mais il y avait un problème. La rivière était trop chaude. Impossible même de traverser. En maillot, sur le bord, on a décidé de descendre un peu, car on s'est dit que là bas, peut être l'eau serait plus refroidie. Que dalle! Ce Vieux, il laisse sortir l'eau bouillante sulfurisée partout et c'est à cause de ça que je me suis brûlée la pouce dans un petit étang où je croyait l'eau devrait être froide car il n'y avait pas de courant ni source apparente. En expérimentant ainsi, on a compris que l'eau est à peu près à la bonne température là où on voit des algues. On s'est donc plongé dans cette eau la plus froide et on a mangé. On a amené du jambon sec dont je proposait de cuire dans l'eau et l'accompagner avec une fondue. Puis le Cosmonaute avait trop chaud, il a transpiré plus que dans la montée, et moi aussi, donc on a décidé d'aller chercher nos vêtements et partir. Mais juste avant de mettre tous nos gore-tex, on a eu la bonne idée d'aller voir plus haut, là, où la rivière sortait de la neige. Et là, comme la neige fondant se mélangeait avec l'eau de la rivière, au final, on a trouvé un endroit avec la bonne température. Mais il ne nous restait beaucoup de temps, il fallait remonter vers le col. On a marchait vite et le Comsonaute m'a fait son compliment typique: "Si tu voulais, tu pourrait refaire le sommet, ce n'est que dans ta tête que ça ne va pas, regarde comment tu peux marcher vite". Je ne lui a pas dit que je marche si vite, car j'ai aucune envie de faire la descente dans la nuit. Et du coup, on est descendu dans la lumière de jour.

En arrivant vers le sommet du Vieux, on a regardé le sommet d' Enneigé (Nevado de Chillan, 3212m). Le Cosmonaute a absolument voulu le faire le lendemain. Moi, sachant que c'est une ascension longue et dure, en sortant de la dameuse j'ai proposé en sachant que ça ne passerait jamais qu'on pourrait monter le Nevado à la place de monter le Vieux. "Non, ce sommet, il se mérite.", le Cosmonaute a répondu. Et donc, le lendemain de notre ascension du Viejo, on est allés mériter le Nevado. Avec le Pathfinder, nous sommes montés à la coulée de la lave à l'altitude d'à peu près 1500mètres, à l'endroit où on a construit notre petit bonhomme de neige le jour d'arrivé. Le bonhomme a déjà presque fondu, mais la lave était toujours là. Pour faire le Nevado, il fallait la traverser. Le Cosmonaute était tout content et en mettant les skis sur le sac, il a dit: "Ca, c'est des vrais skis de rando, commencer avec les skis sur le sac". Après 45 minutes de la marche dans des montagnes de la lave et dans un ruisseau quand nos skis sur les sacs n'arrêtait pas à s'emmêler dans les arbustes omniprésents, il a quand même avoué que c'est de la merde. Mais finalement, on s'en est sortis, on a chaussé les skis et on a commencé l'approche. L'Enneigé a été si loin, mais petit a petit, on est arrivés et on a monté au glacier. Le vent m'a pris le chapeau du Cosmonaute. Le chapeau s'est arrêté bien plus bas et j'ai empêché le Cosmonaute d'aller le chercher. Le sommet d'abord. Vers deux heures d'après midi, le sommet n'était pas loin, il fallait que monter la fin, bien raide. Nos skis glissaient beaucoup, car nos peux de phoque étaient complètement mouillées. Même avec des couteaux, avec plein de neige sur les peaux, on glissait et les skis étaient très lourdes. On a décidé donc d'aller vers l'éboulis sur le côté et marcher. Mais l'éboulis était aussi dans une pente très raide et il ne restait que traverser sur l'autre côté pour voir su là bas, la pente n'est pas moins raide. La traversée était horrible. Même si le Cosmonaute a pris mes skis, j'ai n'arrêter pas imaginer un de nous tomber en bas. Finalement, on est arrivé à traverser, j'ai pleuré pendant dix minutes et puis on a décidé qu'il était trop tard d'aller au sommet, même si c'était très proche. En plus, on ne savait pas comment serait la descente. Heureusement, elle était pas difficile et le volcan s'est donc montré un peu gentil. On a ramassé le chapeau qui était déjà suivi par un condor qui pensait que ça doit être une délicieuse cadavre. Dans la vallée, la lave et des arbustes nous attendaient. Voilà comment j'en ai profité. Mais je m'en foutait, des petits chutes, car si ce n'est pas la vie qui est en danger, c'est tranquile. Puis finalement, on a vu la tête de Pathfinder et on est rentrés à M.I.Lodge où un bain chaud dans des jacuzzi extérieurs nous attendait. Ça, on l'a bien mérité.

Le lendemain, on partait. Les pieds du Cosmonaute sont devenues toutes rouges et bizarres. Si on était à la maison, je le voit bien sur le canapé en train de dire qu'il ne pouvait pas marcher. Mais là, autres volcans plus au sud nous attendaient.

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