mardi 25 août 2009

Le Cosmonaute à Santiago

Finalement, le Cosmonaute est de retour à Santiago et il restera tout un mois. C'est le plus longtemps depuis qu'on est arrivés ici. Il y a de quoi se réjouir, même si ça veut dire que je finirai le livre de Jodorowsky que je suis en train de lire peut être qu'en octobre et qu'on exigera de moi d'autres performances sportives.

Comme je vous ai déjà dit, il pleuvait beaucoup à Santiago ce dernier temps, et ça voulait dire qu'il neige dans la montagne. On a suivi de près le météo pour savoir quand est-ce que le temps s'améliorera. Jeudi! D'habitude, je fais mon bénévolat jeudi, mais cette semaine, le groupe était prévu pour mercredi. D'ailleurs, pour la première fois, je me suis retrouvée seule avec ce groupe toute seule, sans Andrés ou Isis. J'ai pas trop dormi la veille en pensant comment je vais faire si le monsieur du sud, qui parle bouche fermée, viendra. Mais finalement, ça s'est bien passé. Et le jour de ski a été bien mérité.

Mercredi soir, Karen, Antoine et Loula sont venus manger. Loula a décidé de se joindre à nous pour la journée de ski et le Cosmonaute l'a proposé de venir la chercher chez elle. Elle n'habite que quelques centaines mètres de chez nous et en tout cas, on a dit qu'on passerait prendre Vincent dans la maison Chez trois Pedro qui se trouve sur le chemin chez Loula. Personnellement, je me suis dit que le Cosmonaute, c'est la gentillesse réincarné vu qu'il a envie d'aller chercher les amis dans le trafic du matin à la place de les demander venir chez nous. Ce n'était que une fois qu'on était bloqués dans les bouchons monstrueux que je me suis rendue compte, que ce n'est pas la gentillesse du Cosmonaute, mais le fait que pendant tout ces séjours au Télescope, il a complètement oublié que les bouchons existent. Mais petit à petit, on est arrivés chez Vincent et puis on est allés chercher Loula. Il fallait sortir de sa rue et prendre Avenida Salvador au sud. Sur le croisement, on a vu les flèches digitales en face qui annonçaient que l'avenue va dans les deux sens. A côté de ces flèches, il y avait deux panneaux qui disaient que l'avenue va uniquement au nord le matin et uniquement au sud le soir. Croyant plutôt en digital que en analogue, nous avons tourné vers le sud et on s'est retrouvé face aux six voies de voitures qui fonçaient dans notre sens. Heureusement, le Cosmonaute est rapide et il a vite tourné vers le nord et on est donc toujours vivants. Après vingt minutes de la route de chez Vincent vers Loula, c'est à dire sur un trajet qui à pied prend quinze minutes de la marche de mamie, on a trouvé la rue de Loula, mais par contre, on ne pouvait pas la prendre, car elle roulait dans l'autre sens. Faire un tour de bloque voulait dire passer au moins dix minutes dans le trafic. On a arrêté Pathfinder sur un trottoir et j'ai appelé à Loula pour qu'elle vient. Elle a du marcher trois bloques. Presque aussi loin que chez Vincent.

A quatre, nous sommes donc partis à Valle Nevado. Mais attention! Déjà à la sortie de Santiago, la route était bloquée par les voitures, car les policiers ont contrôlé si tout le monde a des chaînes dans la coffre de sa voiture. Après avoir passé une heure dans le bouchon, ça commençait à rouler un peu, mais sur la route avec les 40 chicanes vers Farellones, ça bouchait à nouveau. C'était un peu dû au trafic, mais aussi au fait que dans les moments les plus imprévisible, les conducteurs chiliens ont reçu l'idée lumineuse: "Ah, vu que je suis arrêté en tout cas, je pourrais mettre des chaînes!" Peu importe que la route était sèche. Au bords, il y avait des gars en uniformes qui proposaient l'aide avec les chaînes ce qui a juste enchaîné la panique. Parfois, un des conducteurs a peté un plomb et il a décidé de faire un demi tour pour rentrer à Santiago, se fichant complètement du fait que le matin, il est interdit de descendre, car la route est très étroite. Les panneaux affichant les heures de descente étaient aussi respectés que les panneaux "Señor Motorista, mets toi de côté quand tu mets tes chaînes pour ne pas bloquer la circulation". Eviter les voitures descendantes dans les chicanes a encore ralenti le trafic, bien sur, mais les Chiliens sont pas trop zen, donc ils ne croient pas que juste en patientant, on peut améliorer la situation. Après deux heures et demi, on est finalement arrivés à Farellones. Loula a loué un snowboard et Vince des chaussures, une masque et aussi des gants. Vous pouvez tout louer, mais après un coup d'œil sur les combinaisons de ski lavés peut être quelques années auparavant, Vince a opté pour le pantalon déchiré du Cosmonaute. Et il a acheté des chaussettes. C'est l'unique chose dont vous ne pouvez pas louer.

Et c'était parti pour Valle Nevado, ce qui prends, normalement, 15 minutes de Farellones. Mais les conducteurs qui ont décidé de rentrer, les conducteurs qui mettait des chaînes et une ambulance (vide) en contre sens se sont occupés de ce que le sport se mériterait. On y a passé une heure. Et puis, après quatre heures et demi de la route à la place d'une heure habituelle, on y était. Sur la piste!

Comme on a skié que trois heures, le Cosmonaute a décidé de revenir le vendredi. La météo annonçait du mauvais temps et elle ne s'est pas plantée. Mais l'enthousiasme du Cosmonaute l'a fait dire, quand on s'est gelés dans le vent sur la télésiège, que lui, il a pensé que ça serait bien pire, car il n'y a pas de brouillard. ça s'appelle optimisme, ça.

Samedi, c'était le jour de mon anniversaire. Et comme il faisait toujours mauvais, on est restés à Santiago. L'après midi, nous sommes allés voir le Musée de l'art précolombien, ce qui devait être un des meilleurs musées du Chili. Vous y trouvez des objets historiques de l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud. Il est vraiment bien fait. Puis, comme après chaque culture, il faut manger, nous sommes allés au Mercado Central dans un petit resto, pour manger des fruits de mer, on s'est promenés et on a acheté des avocats (sans fibres "pura crema"), papayes, oranges (sans noyaux, sin pepas) et oignon (qui ne te fait pas pleurer "no llores"). J'ai fait un paella pour diner et on l'a arrosé avec une bouteille de champagne dont on a amené de la France. A deux, car si vous êtes la femme du marin, vous savez, que c'est la meilleure manière de fêter.

Puis dimanche, on a eu de nouveau envie de sortir de la ville. Le temps était bien, mais aller faire du ski de rando pour un jour de Santiago, c'est un peu compliqué. On a donc décidé d'aller voir la Reserva La Campana qui se trouve entre Valparaiso et Santiago. Son sommet le plus haut, el Roble, n'a que 2222mètre et ça fait de la Campana ce qui est l'arrière pays aux Alpes, mais au moins, on était surs de ne pas se noyer dans la neige. On a voulu monter le Cerro Campana qui est un peu plus bas que El Roble (1910m), mais il n'y a pas de route qui va sur son sommet et il n'y a pas d'observatoire. On a pris la Ruta 5 et on a descendu à Tiltilal. La route passait à travers des champs et des plantations des amandiers en fleur, des oliviers et des cactus qui produisent un fruit appelé tuna. Cette partie de la vallée est bien plus humide que Santiago et c'est donc d'ici d'où viennent des légumes et des fruits dont on achète à Santiago aux marchés. On s'est arrêtés sur la place principale de Tiltil, car on avait besoin de prendre de l'argent, et à notre grande surprise, on a vraiment trouvé un distributeur. Sinon, Tiltil, c'est des Rokycany, ma ville natale, chilien. Le touriste y pointe jamais son nez et même si les gens, qui considèrent leur village d'être trop grande pour se saluer automatiquement comme des villageois, savent bien who is who. Près, on a passé par une rivière (à quoi bon de construire un pont s'il n'y a pas de l'eau que quelques mois dans l'année...) et on est arrivés à Olmué où se trouve l'entrée dans la réservation. Comme d'habitude, il fallait payer l'entrée, et dire où on se dirige. Juste à côté du guichet, il y avait une inscription qui annonçait qu'il était interdit de monter le Cerro Campana dans les mois de juillet et août. J'ai dis au monsieur au guichet qu'on aimerait bien monter en véhicule jusqu'à la mine (La Mina) et continuer à pied jusqu'au sommet de la Campana. Le monsieur m'a dit que c'était interdit de monter le sommet. J'ai demandé pourquoi. Trop d'accidents dans les mois d'hiver. On n'avait même pas besoin de se donner un coup d'œil avec le Cosmonaute. On savait qu'on tenterait. Et je pense que le monsieur le savait aussi. Il nous a donné des clés pour pouvoir ouvrir le chemin pour la voiture et on lui a promis qu'on ne marcherait là haut, qu'on va juste glander autour de la voiture. Le Cosmonaute a remarqué qu'on était tous les deux bien habillés pour se cacher dans la nature, moi, avec ma polaire bleu claire et lui bleu direct. Pour une fois, je me disait qu'il se prenait plus la tête qui moi. Vous pouvez vous dire, un Latino, il ne respectera rien, mais par exemple, contrairement aux autres pays d'Amérique du Sud, n'essayez jamais acheter un policier, sinon, vous allez finir au prison. Les policiers sont très respectés ici et essayer de leur donner des sous, c'est un grand délit. En réfléchissant si les Chiliens ont plutôt la tendance de respecter ce type d'interdictions ou plutôt pas, on a commencé à monter. Et là, on a vu des traces dans la boue qui, sans doutes, ne dataient pas de l'automne dernier. Et un peu plus loin, on a eu une réponse très claire. En face de nous, trois Chiliens sont apparus. Avec des casques et une corde, pas seulement, qu'ils étaient sur un sentier interdit, mais en plus ils sont montés par une crète et passé par l'accueil bien avant l'arrivé du gardien. Ils nous ont dit qu'il y a d'autres personnes au sommet, ce qu'on a pu vérifier un peu plus tard. Le vue de sommet était magnifique. On a vu la vallée de Santiago dans la brume, la baie de Valparaiso, le sommet du Plomo et des stations de ski, et même l'Aconcagua couverte par des nuages. La montée n'était ni difficile, ni dangereuse, plutôt un petit entraînement genre Manquehue, mais la récompense était incroyable. Dommage que je ne peux pas vraiment la partager avec vous. C'était sans doutes un des renard mendiants qui a du ensorcelé notre appareil photo, car on ne lui a rien donné à manger. Toutes les photos de la journée ensoleillée sont grises.

Et c'est tout pour le moment. Le temps de se remettre au travail...

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