vendredi 7 août 2009

Longue weekend dans le Cajon de Maipo où Comment perdre son estime de soi en deux jours

Vendredi soir, le Cosmonaute est rentré du Téléscope. Il avait devant lui, selon le planning, cinq jours entières avant qu'il ne soit pas renvoyé au nord. On a donc décidé de passer un longue fin de semaine à Cajon de Maipo. Mathilde m'a conseillé de réserver le logement dans le Refugio Lo Valdés. Samedi, on a glandé à Santiago aussi pour dire au revoir à JB et Mathilde qui sont partis pour trois mois de voyage dans l'Amérique du Sud avec leur camping car et deux enfants de deux ans et l'autre de six mois. Samedi soir, on est sortis avec des collègues du Cosmonaute. Après avoir mangé à Azul Profundo et ensuite, nous sommes allés à La Casa en el Aire pour voir un concert. J'écris tout ça surtout pour vous dire que les trois endroits (refuge, resto et le bar) sont des endroits très agréables, si jamais vous cherchez des bonnes adresses à Santiago.

Dimanche, après avoir bien dormi, nous sommes partis dans le Cajon de Maipo. Dans la voiture, on y a mis nos skis de randos, nos ARVAs (encore pour rien, le risque d'avalanche était pareil comme à Marseille en plein hiver) et Les Colons de Catane, un jeu dont on est complètement accro. Dimanche après midi, la route vers le Cajon de Maipo était plein de voitures qui rentraient à Santiago. On s'est demandé qu'est qu'il se passe dans le Cajon. Est-il possible que cette petite fête locale dans San José a attiré autant de gens? Mais non, mon cher lecteur, pas la fête! La neige! Quand on a vu le premier bonhomme de neige assis sur le toit d'une voiture, on a trouvé ça drôle. Mais il y avaient d'autres bonshommes de neige sur les toits et même sur les pare-brises, attachés par une écharpe sur les essuie-glaces. On a commencé à plutôt avoir peur que toute la neige déménage à Santiago avec les gens. Mais heureusement, une fois arrivés, on a vu qu'il y a des restes encore. Et sur les restes, il y avaient des générations des chiliens sur des luges et les mères de famille cuisinait sur les tables de camping, devant la voiture tesitos, des petits thés, comme on dit ici, pour chauffer les enfants, les papas et les papis qui s'éclataient sur une petite pente à côté du parking. Cette joie et ces bonshommes de neige, ça fait bien la concurrence à l'idée dont, enfants, on avait, c'est à dire mettre des petits bonshommes de neige dans le petit congélateur de ma mère pour pouvoir en profiter aussi l'été. D'ailleurs, le Cosmonaute m'a dit qu'à Hawaï, où il observe parfois, les gens aiment remplir leur voiture de neige dans la montagne pour descendre vite à la plage et y construire...un bonhomme de neige, bien sûr!

On est arrivés à Refugio et on y était seuls. On s'y attendait un peu. Les Chiliens n'ont que très peu de vacances et en plus, le Refugio est assez cher pour un Chilien moyen.

Lundi, on s'est levés tôt pour être à l'heure de l'ouverture à la porte del Monumento Natural el Morado. El Monumento est une réserve autour de Quebrada Morales, un vallée qui culmine par Cerro Morado (4020m). Les réserves natureles au Chili, c'est simple, on choisi une vallée, on bloque accès, on fait une porte et on y met un gars qui fait payer les gens. L'argent acquis paie le gars et d'autre choses comme l'entretien du clôture et je ne sais pas quoi d'autre, mais il n'est sûrement pas utilisé pour protéger la nature, marquer des sentiers ou empêcher des gens à jeter la poubelle partout. En plus, les portes de la réserve s'ouvrent à une heure qui paraît logique aux Chiliens, c'est à dire, dans ce cas, à 8:30, ce qui ne paraît pas très logique à une personne qui a fait déjà les skis de rando dans sa vie. Car cette personne sait qu'il faut partir bien plus tôt pour monter tranquillement quand il ne fait pas trop chaud et pour avoir suffisamment du temps.

Mais cette fois, l'ouverture tardive de la réserve n'était pas vraiment un problème. Car j'ai déjà mal dormi la nuit et quand on a commencé à monter avec le but de faire 1600 mètres de dénivelé pour faire une colline de 3400m, j'ai commencé aussi à souffrir. Mais bon, moi, je souffre à chaque fois. Je suis une handicapé de tout les sports et je me rappelle encore bien comment, quand pendant les cours de sports, les gens ont pu choisir des collègues dans leur équipe pour jouer au volley ou pareil, je suis resté, avec Stolcova, toujours le dernière à être appelée. Stolcova, elle était encore plus petite que moi, elle mangeait de la colle et une fois, elle s'est attaché à notre vestiaire en faisant des nœuds bien serrés sur des cordelettes de sa veste et elle ne savait pas se détacher. Je suis habituée donc que les premiers vingt minutes, c'est toujours l'enfer. Mais là, même après, c'était dur, mais je me disais que ça irait. Quand on marchait depuis presque une heure, je commençait à réfléchir si cette douleur dans la torse, est-elle dû à la pollution de Santiago, à une grippe porcine ou à un arrêt cardiaque. J'avais un peu besoin de me moucher, mais c'est plutôt normale en hiver, donc je ne disais que c'est sans doutes l'arrêt cardiaque. Puis j'ai essayé de me persuader que je suis fatiguée par le fait que le chemin ne monte pas vraiment, mais que c'est plutôt plat. Au bout d'une heure et demie, je me suis dite qu'il fallait surtout occuper l'organe qui est en train de me donner les nouvelles sur ma souffrance, c'est à dire le cerveau. Je me suis souvenue d'un chanson de Nohavica, un chanteur tchèque, qui a fait un chanson sur "Le tournoi de la paix", un équivalent de la Tour de France dans la période communiste. Le chanson dit: "Si ça va, ça va, et si ça ne va pas, il faut avancer, et ça cédera". Sauf que dans mon cas, c'était plutôt une version flamenco "Eeeeeeee, siiiiiiiiiii, çaaaaaaaa...". Le Cosmonaute avançait bien devant (Nohavica chante dans son chanson: "Eh, regarde, devant, il y a un taré, il s'est dit, là, j'échappe, c'est son problème...), il cherchait le chemin sur les restes de la neige et il me demandait si ça va. Finalement, il a réussi à me tiré 800 mètres de dénivelé, tout ça pour me dire que je suis un "Caca molle", un truc vert, pâteux et mou, et il m'a donné quelques bons conseils comment s'entraîner mieux. Il ne fallait que descendre, je dirait heureusement, si ce n'était pas que la plupart de ma calvaire était sur le plat qui était aussi plat sur le chemin de retour. Puis, au contraire, la fin était bien raide. Et comme moi aussi, je n'arrivait pas vraiment trop skier. Le Cosmonaute a eu donc l'occasion de me répéter que je suis un Cacamolle, que je n'utilise rien de ses bons conseils qu'il m'a donné pendant notre jour de skis dans La Parva et qu'il y a deux ans, je suis descendue un couloir en Vercors bien pareil. Et j'ai fait qu'une scène hystérique avant, mais après, je suis descendue sans tomber. Mais oui, je me le rappelle bien, quand j'étais morte de peur, il m'a dit qu'il fallait pas que je tombe, car dans ce cas, je ne m'arrêterait pas et je riquerait de me faire bien mal. Alors il vous reste que ne pas tomber.

Heureusement, le soir je commençait à tousser et bon petit besoin de se moucher est devenue une rhume, donc j'étais au bout de souffle rien qu'en montant l'escalier. Et puis, le soir, j'ai encore perdu en Colons de Catane.

Mardi matin est survenu avec un ciel lourd des flocons de neige. Mais on savait que probablement, il ne neigera que le lendemain et que du coup, on peut faire un rando. Le Cosmonaute a prévu un ascension pour des Cacamolles, des maigres 1100 mètres de dénivelé. Le seul problème, c'était que le chemin qu'il fallait emprunter en voiture pour raccourcir l'approche, c'était le chemin vers Baños Colina. Et ce chemin a été fermé à la façon chilienne, c'est à dire, il y a avait un gros rempart de terre à l'entrée qu'aucune voiture, ni Pathfinder, pourraient franchir. Il faudrait donc mettre les skis sur le dos et marcher jusqu'à la neige. Le temps de la marche était estimé à "15 minutes, si on marche correctement". Mais le gardien du refuge nous a conseillé d'aller plutôt vers le chemin à Baños Morales où on peut arriver jusqu'à la neige. Oui, le rando sera plus longue, mais bon... Et on s'y est donc rendus. Les pentes étaient sans un flocon, mais sur le chemin, il y avait une couche de la veille neige qui a du fondre au moins cent fois pour régler le soir. Mais c'était de la neige. On est descendus de la voiture. En anticipant des chauds moments, j'ai enlevé mon pull, et je me gelais dans les coups du vent glacial. Et là, le miracle s'est produit. Le Cosmonaute m'a dit qu'il avait la flemme, que le neige est horrible et si on laisserait tomber alors.

Et on a laissé tomber. On s'est un peu baladé dans des autres vallées en voiture et on est rentrés à Santiago. Mais pas comme ça. Le Cosmonaute m'a proposé de conduire. Pour que je l'apprenne. Car moi, je suis une catastrophe! Cacamolle des routes! J'ai mon permis depuis quinze ans, mais plus souvent que "de conduire" qui m'a servi "d'identité" quand j'ai oublié mes documents.

Et je me suis donc mis à conduire. D'abord sur un chemin en terre battue, après sur la route et finalement à Santiago. Enfin, la plupart de temps, les quatre roues de la voiture étaient sur la route ou sur le chemin. Parfois, ils étaient dans le faussé, car je n'ai pas trop d'idée où se trouve la voiture par rapport à la route et des que j'ai l'impression que genre le camion en contre sens ne pourra jamais passer sans que je libère aussi ma voie, je me jette dans le faussé. Mais heureusement, on a un Pathfinder et il aime bien. En plus, j'ai du conduire et tousser, me moucher et éternuer en même temps et ça, c'est vraiment dur!

Mais je me suis dit, je ne suis pas un Cacamolle, j'arriverai jusqu'à la porte de notre bâtiment! Mais j'ai oublié que j'ai passé l'auto-école à Rokycany, une ville de 17000 habitants, et que la plupart de mon expérience post-permis c'est déroulé là bas. Et puis que Santiago, il a deux fois plus des nuls dans le nombre des habitants. Sur la route, je me suis toujours trouvé un conducteur aussi lent que moi, genre un gros camion chargé à mort, et je roulais derrière, ayant ainsi une bonne excuse pourquoi je roule aussi doucement. Aussi, ce n'est qu'en tant que conducteur que j'ai vu qu'au Chili, il y a partout des panneaux: "Doucement" ou "La vitesse maximale: 30 km/h". Parfois, la limite, c'est 50 et parfois même les 60 de fou, ce qui m'a forcé d'accélérer, car rouler dans une zone limité bien au dessous de ce limite, c'est plus que mon estime de soi peut supporter. Je me disais que c'était bien dommage qu'il n'y avait de policiers nulle part, car j'imaginais comment je serrait la plus malin de tous quand on m'arrêterait pas, en différence des autres conducteurs. Mais le Cosmonaute, il m'a dit que je devrait être contente, car on m'arrêterait pour le trouble à l'ordre publique.

En plus, on rentrait dans l'heure de pointe. Quand on était presque à Americo Vespucio, le Cosmonaute m'a dit de se mettre dans la voie à droite, ce que j'ai fait, mais il s'est trouvé que c'était la voie du bus qui terminait par un arrêt. Le Cosmonaute m'a dit donc de s'incruster dans la voie à droite, mais il y avait plein de voitures. Ce que j'ai vu dans le rétroviseur, ce qui est déjà pas mal. Par contre, je ne savais pas comment m'y incruster. A Rokycany, on ne s'incrustait pas, on roulait en boucle autour de la gare et on attendait quand le train de la fille du prof arriverait pour l'amener à la maison. Mais quand même, j'ai essayé deux fois à m'incruster, mais le Cosmonaute m'a dit que pour s'incruster, déjà, il faut pas regarder dans le rétroviseur, mais dans le fenêtre, il ne faut surtout pas ralentir, mais au contraire accélérer et se faux-filer dans la première petite trou entre les voitures. Mais on était déjà arrêtés sur l'arrêt de bus et j'ai donc du laisser la place au volant au Marseillais.

Je suis sûre que même Stolcova, elle sait s'incruster aujourd'hui. Donc je vais m'y mettre. Puis je pourrai conduire dans la salle de sport où je vais m'entraîner. Je ne serrai pas Cacamolle!

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