lundi 23 février 2009

La ville à laquelle ils ont volé sa mer


Dimanche, pour la première fois depuis notre arrivée, j'ai quitté Santiago. A cause des obstacles administratives qui sont aussi pénibles au Chili comme partout dans le monde, nous n'avons toujours pas de voiture, et il est donc difficile d'aller un peu dans la montagne. Et puis, à cause du déménagement, la reconstruction du plancher et les achats de meuble, il ne nous reste pas beaucoup de temps. Du coup, notre premier voyage menait au port à 120km de Santiago où, esperons, a débarqué notre container avec des girafes, les sacs de couchages, le matériel d'escalades, les vélos et des livres. On s'est rendus à Valparaiso par bus. C'est très simple, car il y a un bus chaque dix minutes et vu qu'il y a plusieurs compagnies, il y a même plusieurs buses chaque dix minutes. Il suffit de se rendre par métro à la station Pajaritos, vous vous achetez un billet et vous y allez.

On a descendu à Valparaiso et on a marché vers le centre ville. Vu que c'était un dimanche, la rue principale a été fermé à la circulation et il y avait des jeux pour des enfants (payés, bien sûr, comme c'est l'habitude au Chili) et des terrains improvisées du foot et de basketball. Sans doutes un petit effort de récompenser les enfants avant la rentrée. Puis le coton en sucre (on dit ça en français?) a semblé d'être toujours aussi dégueulas comme pendant mon enfance et j'ai découvert même des sucettes colorés dont je me souviens bien des fêtes foraines de mon enfance derrière le rideau de fer. Étrange.

Comme nous sommes arrivés vers midi, nous avons eu faim. Nous avons donc décidé de commencer notre visite de la ville par le Mercado central qui, à Santiago, est un endroit tellement bien adapté pour des gens qui veulent remplir leur ventre avec des fruits de mer fraiches. Et, vu que Valparaiso, c'est un port, on s'est dit que ici, le Mercado central doit être encore plus divine.

Mercado central de Valparaiso est de l'autre côté du centre ville par rapport à la gare. Il faut donc traverser tout le port sous les pentes raides des collines qui montent juste derrière le port. La promenade montre bien l'architecture post-dictatoriale: des maisons qui accueillait jadis des institutions et bureaux qui n'existent plus, des maisons vides et en train de se décomposer, des parkings et des supermarchés à la place des maisons écroulées, bref, que des espaces sans une moindre conception, des endroits, qu'on traverse au pas rapide, car on y va juste pour passer. On a donc passé et finalement, on était devant le bâtiment historique du Mercado central.

A l'intérieur, il y avait quelques marchands de légumes et beaucoup de restos. En gros, on peut dire que tout le Mercado semblait dormir dans le calme de dimanche après midi. Nous avons décidé de choisir un resto avec beaucoup de gens à l'intérieur, car on s'est dit que ainsi on verra le resto avec un bon rapport qualité-prix. A Mercado, il y avait que des Chiliens. On s'est donc assis dans un de resto et on a commandé des plats. Le Cosmonaute avait envie d'une bière et moi, j'ai voulu un petit blanc avec mon repas. "Tu veux une tasse ou la moitié?" la serveuse a demandé. "C'est quoi, une tasse?", j'ai repondu en me demandant quel autre sens peut bien avoir le mot "tasse". "Une tasse," a dit la serveuse: "comme pour boire du thé." "La moitié, alors". Pas que j'ai trop compris qu'est que c'est la moitié, mais ça correspondait quand même plus avec l'idée que j'ai de la consommation du vin.

L'explication est venue avec les boissons. La serveuse a amené la bière du Cosmonaute, elle lui a servi un peu dans son verre et ensuite, elle m'a demandé de le cacher sous la table. "On a pas une licence pour vendre l'alcool", a-t-elle chouchouté. Elle a ouvert la demie bouteille (la moitié!) et elle m'a servi un peu...dans une tasse. Masqué ainsi, le vin a eu le droit rester sur la table, par contre, la serveuse a dit qu'elle va cacher la bouteille au bar et que si je veux plus de vin, je n'ai que à l'appeler.

Je me suis dit que cette manière de boire du vin peu standard va être récompensé par les bonnes empanadas maison fourrées par des St.Jacques et surtout par les locos (les abalones), la spécialité chilienne. Les locos sont des fruits de mer qui vivent presque uniquement sur la côte chilienne. Notre guide de Chili ajoute qu'il y a aussi des locos qui vivent au Pérou, mais on sent bien que ces locos là sont moins bons et bref, de Pérou, quoi. La pêche des locos est interdite et trouver un resto où on peut en manger est donc un peu difficile. J'espère que les locos qu'on a mangé étaient d'élevage. Mais vu comme ce resto respectait la lois...

En mangeant, j'ai commencé à sentir des démangeaisons sur mes chevilles. Je le connais bien d'une épisode de ma vie quand j'ai chopé des puces d'une moquette chez la grand mère du Chemical Brother qui vivait en harmonie avec ces chats et la nature. Depuis, dans les espaces pas très propres, les chevilles me grattent. Un démangeaison psychosomatique, quoi. En mangeant, j'ai donc gratté mes puces psychosomatiques, mais ça continuait à me piquer. J'ai donc regardé de plus près...et que vois-je? Des enflures de la peau qui m'ont pas laissé une seule doute que là, ce n'est pas des puces psychosomatiques. JB m'a expliqué plus tard que c'est des puces de mer et que ces bestioles, elles ont même pas besoin d'une moquette pour vivre. Mais heureusement, elles vivent proche de la mer.

Avec des sentiments un peu ambiguës, nous sommes partis du Mercado et on est allés voir quelles autres beautés offre Valparaiso, une des villes qui est sur la liste d'UNESCO.

Et c'est beau, mais il faut savoir l'apprécier. Vous pouvez décider que Valparaiso, ce n'est qu'une ville sale, en ruines et à moitié vide, mais vous pouvez aussi voir une ancienne ville riche et colorée dont les ruines murmurent de la nouvelle vie. Dans la deuxième moitié du 20ème siècle, Valparaiso était le port le plus important sur le côte ouest de l'Amérique du Sud. Et qui dit un port important, dit beaucoup de frique, et qui dit le frique, dit les maisons de luxe. Et vu que juste derrière le port, il y a des ravins des collines, à la fin de 19ème siècle, des ascenseurs ont était construits. Ces ascenseurs fonctionnent (enfin, certaines...) jusqu'à nos jours et ils transportent toujours les gens. Enfin, uniquement les gens qui n'ont pas de phobie des ascenseurs. En tant que psy, je recommande le passage sans les petites boîtes fragiles sur les cordes historiques sur lesquels on peut bien voir qu'ils datent qu'au patients dans la phase finale de la désensibilisation systématique, une fois qu'il montent tranquillement au 50ème étage d'un gratte-ciel par un ascenceur entièrement en verre.

Dans le 20ème siècle, le canal de Panama a été battu et ils ont ainsi volé la mer à Vaplaraiso. Le port le plus important est devenu un des ports d'Amérique du Sud et c'est Santiago qui a pris sa gloire, Santiago, qui était plus proche des cols des Andes. Les maisons ont été quittés et elles ont commencé à se dégrader. Il y en a certainement beaucoup qui n'existent plus, mais pourtant, Valparaiso offre par ses ruines un image de l'architecture dont vous ne trouvez jamais à Santiago qui était une ville des maisons sans étages, et qui l'est d'ailleurs dans beaucoup de quartiers encore, avant que les grattes-ciels ont été construits à la fin de 20ème siècle.

Mais malgré ça, la ville vit. Dimanche après midi, quand les rues sont vides, les peintures sur les mures en témoignent. Notre guide nous a recommandé d'aller voir "La musée sous la belle étoile", les peintures sur la colline Bellavista, mais il y a des peintures partout au centre de Valparaiso et je ose de dire que des peintures beaucoup plus intéressantes.

La journée finissait doucement et nous avons décidé de retourner à Santiago. En contraste avec toute la ville, à la gare, il y avait des milliers des gens. Même aller à la caisse s'acheter un billet était presque impossible, et donc aucune surprise que le premier bus avec de la place partait que dans une heure et demie, à 19:40. Nous nous sommes donc assis avec le Cosmonaute dans le bar à côté de la gare pour boire une bière. Ce bar "à la gare" rassemblait à tout les bars mondiaux "à la gare" et on a pu regarder un match de Colo Colo en buvant un Escudo. Après, c'était l'heure de ce lever. On est rentrés à la gare où sur les 7 plateformes étaient toujours des milliers des gens, et on a commencé à chercher notre bus, mais on a trouvé que deux bus de Pullmann à Santiago, un à 19:35 et l'autre à 19:50. Il y avait un bus à 19:40 à Santiago, mais ce n'était pas le bus de Pullmann. Il était plus que 19:30 et on savait que si on ne trouve pas notre bus, on partira pas à Santiago ce soir, car les autres bus sont plein jusqu'au lendemain matin. On pourrait avoir envie de courir dans la panique dans tous les sens, mais il y avait autant du monde, qu'on a juste pu en panique tenter traverser la foule. J'ai demandé des conducteurs qui m'ont dit qu'il n'ont pas la moindre l'idée où stationne leur collègue avec son bus de 19:40 et que ça se peut qu'il est déjà parti. Une dame, aussi en panique, m'a dit qu'elle pense qu'il faut attendre quand celui de 19:35 part et que c'est à sa place que celui de 19:40 viendra. Mais en réalité, ça fut le bus de la compagnie Sol qui partait à 19:50 à Puerto Montt qui est arrivé à sa place. J'ai donc traversé la foule vers la caisse où j'ai rencontré une fille chilienne avec une valise énorme, qui, elle aussi, voulait prendre le bus à 19:40. On a fait le queue à la chilienne (vous faites le queue? Mais vous n'avez pas l'aire de le faire...), on a donc vite arrivé à la caisse et on a appris que notre bus arrivera et qu'il faut juste faire attention où est-qu'il arrivera. La fille est partie donc devant la gare où elle m'a montré notre bus qui, comme une bete sauvage, attendait sa proie (une plateforme libre) pour y sauter dans une fraction de seconde et permettre ainsi aux passager qu'il montent.

Et donc, finalement, on est arrivés à Santiago. On espère que notre container aussi arrivera un jour. On a bien regardé à Valparaiso, s'il n'y en a pas un avec les têtes des girafes qui dépassent et qui nous crient dessous, venez nous chercher, on en a marre. On a prévu de faire un peu de l'altitude en mars, on espère donc avoir nos sacs de couchage. Croisez donc les pouces. Et si vous voulez voir la reste des photos de Valparaiso, regardez .

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