dimanche 27 décembre 2009

Marins, plongeurs et enseignants

Quand j'étais petite, j'ai voulu devenir marin. Dans un T-shirt avec des rayures, j'ai dévoré tout les livres de Verne et beaucoup d'autres sur des marins et mon seul souci, c'était si un marin peut aussi être une fille. Et pas n'importe quel marin, bien sur, un marin sur un voilier, car je savais bien qu'un bateau vapeur, ce n'est qu'une machine en conserve, comme le Capitaine Flint disait. Mais un voilier, quand il y a une petite breeze qui chouchoute dans vergues, ou la la! Tendez les voiles et on y va! Et pas de peur des pirates, c'est en fait que des gars gentils. même si un peu rustres, avec leur jambe en bois et une bande sur l'œil. Mais ils ont un petite singe sur l'épaule ou un perroquet qui dit: "Que de l'or, que de l'or". Juste il ne faut pas oublier un fût de rhum et un peu de légumes, car je savais bien que le seul ennemi d'un marin, c'est le scorbut, mais je savais aussi me débrouiller avec.

Le Frèroulino a voulu devenir marin, lui aussi, mais surtout, il a voulu être plongeur. Il disait "dytique", car le mot plongeur (potápěč) et le mot dytique (potápník) se ressemblent beaucoup en tchèque. Mes parents lui disaient que ce n'était pas dytique, mais plongeur, ce qu'il voudrait devenir, mais Frèroulino, intéressé surtout par la plongée, insistait que lui, il voulait devenir un dytique.

Pour ça, il fallait nous naître à Martinique où ailleurs dans le Caraïbe, le paradis des marins, des plongeurs et des buveurs du rhum. Une fois sur place, je dois constater que c'est exactement comme je l'imaginais dans mes rêves. Il y a des grandes plages de sable avec des palmiers, il y a la mer azurée et il y a de corail. Un marin fatigué peut tranquillement se reposer dans l'ombre d'un arbre à pain (ah oui, ça existe, ce n'était pas un phantasme littéraire! La preuve en photo), d'un manguier, d'un papayer ou d'un bananier, avant qu'il passe par un champ de la canne à sucre pour s'asseoir sur une chaise plastique dans un bar sur la plage où il commande un ti punch ou un planteur.

Quand j'ai un peu grandi, j'ai compris que être née à Rokycany et en plus comme une fille, ce n'est pas le meilleur départ pour devenir un loup de mer et j'ai décidé de me contenter avec une carrière de prof. En même temps, j'ai trouvé que je n'aime vraiment pas traîner sur la plage et se bronzer. Mais ça, ça ne concerne pas le Martinique, car ici, la mer est à 28 dégrées même si nous sommes en hiver et les vagues sont exactement assez grande pour que ça soit rigolo de se faire secouer, mais ça ne secoue pas trop. Puis, une fois sur la plage, vous pouvez vous amuser en essayant ouvrir un noix de coco qui est tombé du palmier sous lequel vous vous reposez. En même temps, à Martinique, vous comprenez pourquoi Newton venait pas d'ici.

Le Cosmonaute a insisté que j'apprenne à plonger. Du coup, j'ai fait ma baptême Finalement, à 32 ans, je suis baptisée! Pendant le baptême, il y a un plongeur qui vous mène et il ne vous lâche pas une seconde. Après le baptême, j'étais d'accord pour passer le niveau un, ce qui consiste en cinq plongées éducatives. Et là, vous comprenez que plonger, c'est bien plus difficile qu'il paraît. Pour vous faire une parallèle, allez au supérette du coin, achetez une bouteille du rhum martiniquaise, buvez la et après, essayez de marcher normalement et avoir l'aire élégant. Sous l'eau, c'est pareil même sans le rhum. Plus vous faites l'effort pour rester dans un position acceptable et respectable, pire c'est. J'ai fini sur le dos sur le fond sablé en regardant la surface au dessous de moi incapable de me mettre sur le ventre. S'il y avait un dytique, il a du bien rigoler. Puis mon instructeur a insisté pour que j'enlève mon détendeur et que je mette de l'eau dans ma masque. C'était un terreur pure, mais heureusement, vos yeux terrifié qui sortent de la masque voient des jolis poissons et de corail, donc vous concluez que ça valait le coup. A confirmer quand même au Réveillon quand j'ai mon dernier cours.

Toutes ces plongées, c'était aussi un peu un cadeau de Noël. L'arbre de Noël était en plastique, mais la nourriture était la vraie nourriture de Noël. Puis le 25, nous sommes allés à une plage sauvage au bord 'océan Atlantique où on a ouvert une bouteille de champagne pour accompagner des cous d'oie farci des fois gras. Encore une fois je me suis dit que la vie est trop dure. Quelle bonne idée que la mère du Cosmonaute a eu de devenir prof! Et de partir en outre mer! Et moi qui a pensé que la carrière de marin et de prof sont des choses complètement opposées!

A part glander sur les plages, on a aussi un peu visité l'île. Nous sommes allés au nord pour voir la ville de Saint Pierre qui s'est faite souffler en 1902 par le volcan Montagne Pelée qui le surplombe. La force de l'explosion est jusqu'au présent illustré par des débris des maisons et notamment du théâtre et du prison dans lequel un des prisonnier, Cyparis, a survécu. Il a été incarcéré pour une bagarre sous l'influence du ti punch. Le jour avant l'explosion, il est rentré d'une cavale tellement ivre que ses gardiens ont décidé de le mettre dans un petit cachot que vous pouvez voir sur le photo. Alors que les 30 000 habitants du Saint Pierre sont morts, Cyparis, ivre mort, a survécu. Et c'est pour ça que les Martiniquais disent que le ti punch peut parfois sauver la vie.

Les plages au nord ont du sable noir volcanique, les plages du sud de la sable jaune et les plages d'Atlantique de la sable blanche avec des gros grains. Les habitants sont par contre tous noirs et la vie est partout aussi lente. Doucement le matin, pas trop vite le soir, dit Grégoire. Mais pourquoi se dépêcher si un peu plus loin, il y a à nouveau que la mer et si on peut contourner toute l'île plusieurs fois dans la journée? Toujours, il y a de temps. Contrairement au Chili, les gens ne se poussent pas, ne se devancent pas, même pas des automobilistes. Mais pourtant, le style de conduire est tout aussi dangereux, car les Martiniquais ont un regard contemplatif qui fixe des champs de la sucre à canne. J'aime aussi bien des bars où on voit toujours au moins un rasta-man. Puis en comparant avec le Chili, les gens sont plus minces, plus grands et votre oeil s'arrête plus souvent sur un petit beau jeune.

Le jour de Noël, en sortant du bateau au retour de la plongée, il y avait deux petits garçons noirs de à peu près six ans, dans un caleçon et avec des chapeaux du Père Noël qui ont couru vers nous en chantant: Père Noël, Père Noël! Ils ont raison. Moi, si j'étais Père Noël, j'habiterais ici.

Mais ce n'est pas encore fini pour nous. On a encore une semaine pendant laquelle on pense de monter la Montagne Pelée, plonger quatre fois, puis on sait qu'on va se balader un peu et boire un peu plus du rhum...

P.S. J'ai négligé un peu mon blog français se dernier temps. Je vais essayer de traduire au moins un peu d'articles du passé, puis sachez qu'on vit toujours au Chili et que le Martinique, c'est que des vacances...

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