Quand la mère du Cosmonaute a quitté le Liban pour déménager à la Martinique, on était juste en train de déménager au Chili. On s'est dit que du coup, on ne sera pas trop loin d'elle.
Grand erreur. Voyager du Chili à la Martinique, c'est bien plus aventureux qu'aller à la Martinique de l'Europe. Il y avait une connexion par Panama, mais il n'existe plus et il faut alors passer par Miami et après par Puerto Rico. J'ai même du regarder la carte pour voir où est-ce qu'on va passer. Puis bien sur, j'avais aucune idée de la décalage horaire. J'ai donc pensé qu'à Miami, on aura une heure de plus, alors qu'on a deux heures de moins. Dur dur de savoir combien de temps le vol a duré du coup: dans la nuit, on dort, puis le temps d'arrivé est dans l'heure locale...
Finalement, j'ai compris qu'on vient de faire un vol de neuf heures et j'ai mis, pour la première fois dans ma vie, mes pieds sur le sol américaine. Dans la salle d'attente, la télé m'a rappelé qu'on est en hémisphère nord et qu'en fait, on est en hiver. Du coup, je me suis dit que la clime qui marche a fond n'est peut être qu'un chauffage qui marche très mal. Peut être. On s'est donc habillés dans tout ce qu'on avait et on a même récupéré une couverture d'Americain Airlines qui traîné par terre. Le radio d'aéroport n'arrêtait pas de répéter qu'il fallait que les passagers pour Philadelphia achètent des choses à manger pour leur vol, car il y avaient des fortes chutes de neige dans leur destination et personne ne savait si l'avion n'allait pas être détenu sur la piste de décollage pendant des heures. Autres avion allaient au Caraïbe et la salle d'attente était donc une jolie vitrine des outfits de toutes les saisons. Il y avait des gens qui allaient de la chaleur à la chaleur, ou du froid à la chaleur, ou de la chaleur au froid, ou encore du froid au froid (les pauvres). On s'est donc retrouvé dans un dimension sans des saisons et, vu qu'on avait aucune idée quelle heure est à Santiago ou à la Martinique, sans temps. Une sensation rare.
On a passé six heures à attendre, mais heureusement, il y avait de la connexion internet gratuit. J'ai regardé parmi autre aussi geoglobe et j'ai vu que vraiment, je suis connectée des États-Unis et pas de Chili. Bizarrement, ce n'est qu'en ce moment que je me suis rendue compte que je viens de me déplacer à l'autre bout de la terre.
Après six heures d'attente à Miami, on est remonté dans un avion en direction de Puerto Rico. J'ai appris que c'est une île et pas un état sur le continent: j'étais persuadé que Puerto Rico, c'est quelque part entre Honduras, Nicaragua et Salvador. Même le tchèque pense que c'est un état, car en tchèque, on emploi avec Puerto Rico la même préposition comme avec des états, et pas celle qu'on emploie avec des îles.
Confondue par ma propre langue, je suis descendue à Puerto Rico pour me faire confondre par l'espagnol locale. Déjà à Miami, on entend pas énormément d'anglais, c'est l'espagnol qui reine. A Puerto Rico, on a décidé de se balader un peu et on s'est donc rendus dans un boutique pour voir un guide ou une carte de San Juan, la capital de Puerto Rico. La vendeuse était bien sympa, souriante comme tous les Porto-ricains qu'on a rencontré. J'ai demandé comment on peut aller au centre ville et elle m'a répondu qu'on pouvait soit prendre un taxi, soit tomar la guagua. Mon oreille est déjà bien habitué à l'accent chilien et contrairement au Cosmonaute, j'ai du vraiment me concentrer pour comprendre la vendeuse, mais là, j'étais sûre que j'ai bien entendu le mot guagua. Prendre un bébé? Bizarre! J'ai toujours pensé qu'on dit guagua à cause de son caractéristique des bébés: ua ua ua! “Guagua?”, j'ai dit. Bah oui, guagua! “Bus”, la vendeuse a dit finalement. Ah oui, il y a une logique là dedans que le même mot veut dire bus dans un pays et le bébé dans l'autre! Heureusement, elle n'a pas dit coger el bus comme il dit en Espagne, car coger en espagnol chilien, ça veut dire bien autre chose que prendre... enfin, ça veut dire prendre, mais exactement et que dans ce sens qui fait rigoler une bande des pubères. Alors, si elle avait dit coger la guagua, je l'aurait peut être dénoncé pour la prostitution des mineurs.
Finalement on a laissé tomber la guagua et on a pris un taxi. Le centre de San Juan nous a bien plu. On s'est un peu étonnés devant des décoration des Noël, on s'est baladés, on a bien mangé et on a trouvé que la bière porto-ricaine, c'est très bien pour la soif, mais ça a le gout d'eau.
Puis on est encore montés dans l'avion, cette fois un tout petit, et on est partis en direction de la Martinique. Et après vingt cinq heures du voyage, si je compte que le temps entre la première décollage et la dernière atterrissage, on était finalement sur le territoire français. La mère du Cosmonaute et Grégoire nous ont attendu à l'aéroport pour nous amener dans leur petite maison au sud de l'île. On a reçu un planteur de bienvenue et on a bien profité du fromage français après six mois de privation. Et les vacances peuvent commencer.
La fin
Il y a 15 ans
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