Vendredi matin, nous avons quitté les Termas de Chillán pour se rendre plus au sud. C'était moi qui conduisait, car les distances sont énormes au Chili et je dois donc participer aux déplacements. Après avir roulé environ cinquante kilomètres, dans un village appelé Pinto, juste sous un grand affiche qui invitait les passants à une expositions interregional des brebis, j'ai pris une route sens unique dans le sens interdit, car au Chili, les petits panneaux de signalisation: entrée interdit, sens unique, n'existent pas. C'est à vous de connaître la ville et savoir quelle rue va dans quel sens. Heureusement, sur la route, il y avait des flèches et j'ai donc vite vu que je suis dans un sens interdit et devant des regards méprisants de quelques Pintanais qui attendaient le bus, j'ai fait un demi tour pour aller à Chillán et ses aventures routières. Car à Chillán, les panneaux d'indication n'existent pas du tout et il faut passer la ville pour prendre l'autoroute. Moi au volant, en essayant d'éviter enfants, charriots, gens, chevaux, taxis, autobus et tous ce qu'on trouvait sur la route, en essayant de voir si je suis dans le bon sens, si j'ai la priorité, j'ai essayé de suivre les indications du Cosmonaute. Un baptême par le feu. Sur un carrefour, le Cosmonaute m'a dit d'aller à gauche et moi, j'ai dit que je ne peux pas y aller, car il y avait un des rares panneaux chillanaises interdisant de tourner à gauche. J'ai donc continué tout droit et le Cosmonaute s'est énervé que je ne l'écoute pas, et il a dit qu'il m'indiquerait plus le chemin et que je peux aller où il me plaît. J'ai donc continuer à éviter le trafic sur la route jusqu'à ce que la route change dans un chemin plein de boue, ce que n'était sûrement pas l'autoroute. Là, le Cosmonaute a trouvé qu'il s'est assez vengé et il a recommencer m'indiquer le chemin. On est revenu sur le carrefour où j'ai pensé qu'on ne pouvait pas tourner et j'ai vu que la flèche interdisant y était, car il y avait deux voies dans les deux sens et donc pour que les chauffeurs ne prennent pas le premier voie en contre-sens. Très logique.
On a trouvé la celèbre Panamericana et on est partis vers le sud. Je vous ai dit que je déteste les auto-routes, mais j'ai tenu, dans la pluie, encore 100km, presque jusqu'à Los Angeles. Et il faut dire que conduire sur l'auto-route, surtout si vous vous éloignez de Santiago, ce n'est pas drôle. L'autoroute y est plein de vie. A part des voitures et surtout des camions et des bus qui roulent à 110km/h, il y a aussi des arrêts de bus directement sur l'autoroute, des kiosques avec mote con huesillos, des piétons, des cyclistes et des charriots tirés par des chevaux. On a même vu trois gars sur des skateboards. Et une mère avec une poussette. Et vous les passez à 120 en essayant de ne pas les écraser.
Vers Los Angeles, le Cosmonaute a pris le volant pour aller en ville. On a voulu voir un peu comment c'est et acheter quelque chose à manger. Et s'arrêter au bord d'autoroute pour un mote, ça ne nous donnait pas envie. Los Angeles du Chili n'a décidement rien à avoir avec Los Angeles des Etats-Unis et la pluie jouait encore moins dans sa faveur. Encore une fois on a pu vérifier que sans Touristel, le guide chilien qui décrit plutôt des endroits inintéressants, il ne faut pas conduire, car il n'y a pas d'indications dans les villes. Mais vous avez toutes les plans dans le guide. A nouveau, on s'est demandé si on est dans contre-sens ou pas. Finalement, on s'est acheté quelques empanadas et on a continué au sud. Avant d'arriver à Victoria, nous sommes sortis de l'autoroute et on a continué par un chemin en terre battue vers la Reserva Tolhuaca. Les chemins en terre battue peuvent être des routes assez importantes et celle là était presque sans des trous. C'est après 40 kilomètres qu'on a vraiment apprécié avoir notre Pathfinder, car il fallait conturner par le fossé un camion transportant le bois avec la remorque renversé. Ici, avant d'arriver vers le volcans, vous passez par des forêts, des plantations des eucalyptus et des pins. De loin, les forêts d'eucalyptus rassemblent aux forêts des épicea. C'est sans doutes pour ça qu'il y a autant d'immigrés Allemands et Suisses qui ont atteri dans cette région. Même, vous voulez chanter La Bohême, La Bohême...Mais après, les nuages se lèvent et vous voyez les volcans. Et là, vous savez que vous n'êtes pas dans l'Europe centrale.
Et puis on était à Suizandina, un autre adresse recommandé par Andy de Refugio Lo Valdés. Encore un logement avec de la bonne bouffe, du bon vin et une ambiance agréable. Mais il est vrai que après la familiarité de M.I.Lodge, c'était un peu la formalité suisse. A la place d'un verre de bienvenu, on a réçu des papiers à remplir. Mais petit à petit, on a commencé à se sentir comme chez nous.
On savait que les jours suivants, il allait pleuvoir. J'étais plutôt contente, car les trois sorties de Chillan m'ont bien épuisés. Mon herpes a réapparu, j'ai commencé à flotter dans mes pantalons et surtout, j'ai me préoccupait pour mon nez et son attachement à mon visage comme Michael Jackson. La nuit, la faim me réveillait. Samedi matin, la neige tombait et on est donc allés explorer le région avec Pathfinder. Les cartes de région ne sont pas toujours très fiables et surtout pas assez précises, et passer de temps à chercher où vont les routes n'est donc pas du tout de temps perdu. Et si la vallée vers Chillan rassemblait au moins un peu à une station de ski, la vallée sous Longuimay est un paysage agricole et il n'est pas rare que vous rencontrez un charriot tiré par des bœufs. Pathfinder a donc du lutter avec quelques animaux et un toro l'a clairement menacé en secouant la tête et refusant de bouger de la route. Mais finalement, un petit coup de klaxon l'a persuadé que Pathfinder, c'est un adversaire trop fort. Par contre, il y avait une poule qui n'a pas eu assez intelligence de finir de traverser la route et presque en finissant sa traversé a décidé brusquement de rentrer en pensant que la traversée était trop dangereux. En tournant, elle a pris directement la roue devant de notre petit char. Sinon, le claxon servait assez de leçon à toutes les brebis, chats, chiens, vaches, veaux et chevaux.
La visibilitéétait tout juste bonne pour voir les grandes araucarias (sur lo photo, vous pouvez voir que le Cosmonaute est bien miniscule par rapport à eux) et coigues, mais en gros, on peu dire que notre première journée d'exploration, c'était plutôt un échec. Si ce blog est lu par quelqu'un qui veut aussi aller voir comment sont les Termas Rio Blanco, qu'il sache que les termes sont bien enfermés par une clotûre, car depuis que l'hôtel à côté a brûlé, le propriétaire du terrain essaie de les vendre et il ne veut pas que les gens viennent se baigner gratuitement. Et La Laguna Blanca doit être très jolie, sans doutes, mais elle aussi, elle est sur un terrain privé et il faut demander la permission d'entrer chez deux Allemands sympas. Ce qu'on a fait, mais finalement, on a bien vu qu'il y avait trop de la neige sur la route et pour la première fois, on a donc planté Pathfinder dans la neige. Mais on s'est débrouillés pour le sortir. Et on n'est pas décidément trop fou, car en rentrant, on a croisé trois Chiliens à vélo en cherchant la Laguna à tout prix. En descendant, on a vu leurs tentes au bord de la route.
On a appris beaucoup de choses sur la vallée avec le propriétaire hyperactif d'Andenrose, un chalet un peu plus bas dans la vallée que la Suizandina. On a passé par son auberge pour prendre un goulash avec des spaetzle après ne pas avoir prendre le bain dans les Termas de Rio Blanco. D'ailleurs, si vous avez peur d'aller au Chili, car vous ne parlez pas espagnol, allez au sud: ça parle allemand.
La journée suivante, il continuait à neiger, donc on est encore allés explorer, cette fois vers la Reserve Conguillío, au milieu duquelle on trouve le sommet du volcan Llaima, le volcan chilien le plus actif. Et s'il s'agit du volcan chilien le plus actif, je pense qu'il ne doit pas être mal classé au niveau non plus. Avec ses 40 explosions dans les dernières 400 ans, il terrorise avec succès le région et même, on trouve des panneaux de signalisation (!) indiquant les chemins d'évacuation et en entrant dans la réserve, il y a même un panneua indiquant la probabilité d'explosion. Le volcan a montré son activité, pour la dernière fois, l'année dernière. Pourtant, sur ses pentes, il y a une petite station Las araucarias. Et cette station fonctionnait le dimanche quand on est arrivé explorer la reservation. Les yeux du Cosmonaute se sont alumé. Le lendemain, la météo n'était pas trop mauvais et c'était un jour férié. Il était donc clair que la station marchera. Facile se s'approcher pour pouvoir faire le sommet. D'ailleurs, en parlant de la station, ça peut paraître bizarre de construire une station sur un volcan si actif, mais apparement, ils l'ont fait dans un endroit où on trouve de araucarias de 800ans. Du coup, ce n'est pas par là que la lave coule. Mais il paraît qu'elle coulait un peu par là quand même, l'année dernière.
En rentrant, on a passé par Termas de Malalcahuello que je ne vous recommence pas trop. Couverts, très chers et, dimanche après midi, pleins de monde. C'est exactement le genre de choses que les Chiliens adorent.
Le matin donc, on est partis pour faire la Llaima. La veille, j'avais bien envie, mais la nuit, je n'arrêtait pas de rêver des avalanches. La montée était difficile pour moi. Le Cosmonaute était très fâché. On montait à gauche, ce qui n'était pas l'itinéraire indiqué dans le topo de Lena, mais en tout car, le volcan a explosé depuis et il n'avait donc plus la même forme. Un guide français qu'on a rencontré le lendemain a dit que lui, il va par la droite, mais de là bas, un vent soufflé très fort. On marchait sur le glacier qui était casé par la coulée de la lave. La lave fumait encore. Je vous assure, pas de gaz, c'était vraiment la lave.
Je ne me sentait pas bien à cause de tout ça. En arrivant à l'endroit où le glacier était bien casé, il fallait traverser la lave. Je n'arrivait pas à retenir ma peur pendant toute la montée et là, le Cosmonaute en avait assez. On a décidé de descendre. Le Cosmonaute m'a dit qu'il m'amènerait plus jamais avec lui et qu'il vendrait mes skis. J'ai répondu que c'est une connerie d'aller faire le Longuimay le lendemain et après 1400 de dénivelé conduire 700km à Santiago. Le Cosmonaute a dit que en tout cas, il y irait pas avec moi. Etc.
Donc à la fin, on a decidé de faire le Longuimay. Comme les Chiliens adorent tout reglementer et tout fermer, on n'a pas pu arriver sous le volcan, et il fallait faire un marche d'approche. Sans manger et sans s'arrêter, on est monté en 5 heures. Ca prenait du temps aussi, car le volcan était couvertpar une neige très dure et la pente était de plus en plus raide. A la fin, on a enlevé nos skis et on a du terminer à pieds. Après quelques pas, on voyait plus de skis à cause de la pente. Pas un volcan gentil, je dirait. Mais on est arrivés au sommet, on a fait quelques photos avent que le vent fort ne nous force pas de descendre. La descente n'était pas agréable, surtout car on était gâtés par les descentes précédents. La neige au sud du Chili, c'est un truc extraordinaire: très légère et beaucoup plus stable. Mais à Longuimay, on n'a pas eu de la chance. On a passé autour le Crater Noël (Crater Navidad) où le Longuimay a explosé une soirée de Noël et puis on était à Pathfinder.
A Suizandina, on a pris nos sacs et on est partis pour faire les 700km à Santiago. Heureusement, la plupart était à faire sur la Panamericana qui, ici, est une autoroute. Mais même, quand vous croisez un cycliste sans le far qui roule dans le contre sens vers le bord de voie gauche, vous en avez un peu marre. C'était le moment quand j'ai compris pourquoi à Santiago, personne réclame les pistes cyclables. Les Chiliens n'ont pas le même aperçue de danger comme nous.
Moi aussi, je conduisait, et juste après avoir pris le volant, un couple des policiers m'a arrêté directement sur l'autoroute dans la bande d'urgence. La bande d'urgence finissait quelques mètres plus loin par une pelouse et il n'y avait donc pas de place pour reprendre un peu de vitesse avent rejoindre l'autoroute, mais apparemment, ça ne semblait pas être un problème. Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper pour ça en s'arrêtant. Je savais que mon permis n'est pas valable au Chili. J'ai décidé de faire comme si je voyait que c0est juste une contrôle de routine dont j'ai déjà passé plein. Et ça a marché. Après m'avoir contrôlé, le policier s'est mis diretement dans la voie signalisant avec sa main aux voitures de gagner le voie gauche pour que je puisse sortir. Et vous savez quoi? C'est pour la première fois dans ma vie que mon permis me sers comme un permis, pas comme une carte d'identité. Là, je peux m'appeler une conductrice, non?
Là, on est de retour à Santiago. Les feuilles sur les arbres ont poussé, mes geraniums ont formé un forêt vierge derrière mes fenêtres et il fait 20 dégrées...
P.S. Les photos sont ici
La fin
Il y a 15 ans