On a trouvé la celèbre Panamericana et on est partis vers le sud. Je vous ai dit que je déteste les auto-routes, mais j'ai tenu, dans la pluie, encore 100km, presque jusqu'à Los Angeles. Et il faut dire que conduire sur l'auto-route, surtout si vous vous éloignez de Santiago, ce n'est pas drôle. L'autoroute y est plein de vie. A part des voitures et surtout des camions et des bus qui roulent à 110km/h, il y a aussi des arrêts de bus directement sur l'autoroute, des kiosques avec mote con huesillos, des piétons, des cyclistes et des charriots tirés par des chevaux. On a même vu trois gars sur des skateboards. Et une mère avec une poussette. Et vous les passez à 120 en essayant de ne pas les écraser.
Vers Los Angeles, le Cosmonaute a pris le volant pour aller en ville. On a voulu voir un peu comment c'est et acheter quelque chose à manger. Et s'arrêter au bord d'autoroute pour un mote, ça ne nous donnait pas envie. Los Angeles du Chili n'a décidement rien à avoir avec Los Angeles des Etats-Unis et la pluie jouait encore moins dans sa faveur. Encore une fois on a pu vérifier que sans Touristel, le guide chilien qui décrit plutôt des endroits inintéressants, il ne faut pas conduire, car il n'y a pas d'indications dans les villes. Mais vous avez toutes les plans dans le guide. A nouveau, on s'est demandé si on est dans contre-sens ou pas. Finalement, on s'est acheté quelques empanadas et on a continué au sud. Avant d'arriver à Victoria, nous sommes sortis de l'autoroute et on a continué par un chemin en terre battue vers la Reserva Tolhuaca. Les chemins en terre battue peuvent être des routes assez importantes et celle là était presque sans des trous. C'est après 40 kilomètres qu'on a vraiment apprécié avoir notre Pathfinder, car il fallait conturner par le fossé un camion transportant le bois avec la remorque renversé. Ici, avant d'arriver vers le volcans, vous passez par des forêts, des
Et puis on était à Suizandina, un autre adresse recommandé par Andy de Refugio Lo Valdés. Encore un logement avec de la bonne bouffe, du bon vin et une ambiance agréable. Mais il est vrai que après la familiarité de M.I.Lodge, c'était un peu la formalité suisse. A la place d'un verre de bienvenu, on a réçu des papiers à remplir. Mais petit à petit, on a commencé à se sentir comme chez nous.
On savait que les jours suivants, il allait pleuvoir. J'étais plutôt contente, car les trois sorties de Chillan m'ont bien épuisés. Mon herpes a réapparu, j'ai commencé à flotter dans mes pantalons et surtout, j'ai me préoccupait pour mon nez et son attachement à mon visage comme Michael Jackson. La nuit, la faim me réveillait. Samedi matin, la neige tombait et on est donc allés explorer le région avec Pathfinder. Les cartes de région ne sont pas toujours très fiables et surtout pas assez précises, et passer de temps à chercher où vont les routes n'est donc pas du tout de temps perdu. Et si la vallée vers Chillan rassemblait au moins un peu à une station de ski, la vallée sous Longuimay est un paysage agricole et il n'est pas rare que vous rencontrez un charriot tiré par des bœufs. Pathfinder a donc du lutter avec quelques animaux et un toro l'a clairement menacé en secouant la tête et refusant de bouger de la route. Mais finalement, un petit coup de klaxon l'a persuadé que Pathfinder, c'est un adversaire trop fort. Par contre, il y avait une poule qui n'a pas eu assez intelligence de finir de traverser la route et presque en finissant sa traversé a décidé brusquement de rentrer en pensant que la traversée était trop dangereux. En tournant, elle a pris directement la roue devant de notre petit char. Sinon, le claxon servait assez de leçon à toutes les brebis, chats, chiens, vaches, veaux et chevaux.
On a appris beaucoup de choses sur la vallée avec le propriétaire hyperactif d'Andenrose, un chalet un peu plus bas dans la vallée que la Suizandina. On a passé par son auberge pour prendre un goulash avec des spaetzle après ne pas avoir prendre le bain dans les Termas de Rio Blanco. D'ailleurs, si vous avez peur d'aller au Chili, car vous ne parlez pas espagnol, allez au sud: ça parle allemand.
La journée suivante, il continuait à neiger, donc on est encore allés explorer, cette fois vers la Reserve Conguillío, au milieu duquelle on trouve le sommet du volcan Llaima, le volcan chilien
En rentrant, on a passé par Termas de Malalcahuello que je ne vous recommence pas trop. Couverts, très chers et, dimanche après midi, pleins de monde. C'est exactement le genre de choses que les Chiliens adorent.
Je ne me sentait pas bien à cause de tout ça. En arrivant à l'endroit où le glacier était bien casé, il fallait traverser la lave. Je n'arrivait pas à retenir ma peur pendant toute la montée et là, le Cosmonaute en avait assez. On a décidé de descendre. Le Cosmonaute m'a dit qu'il m'amènerait plus jamais avec lui et qu'il vendrait mes skis. J'ai répondu que c'est une connerie d'aller faire le Longuimay le lendemain et après 1400 de dénivelé conduire 700km à Santiago. Le Cosmonaute a dit que en tout cas, il y irait pas avec moi. Etc.
A Suizandina, on a pris nos sacs et on est partis pour faire les 700km à Santiago. Heureusement, la plupart était à faire sur la Panamericana qui, ici, est une autoroute. Mais même, quand vous croisez un cycliste sans le far qui roule dans le contre sens vers le bord de voie gauche, vous en avez un peu marre. C'était le moment quand j'ai compris pourquoi à Santiago, personne réclame les pistes cyclables. Les Chiliens n'ont pas le même aperçue de danger comme nous.
Moi aussi, je conduisait, et juste après avoir pris le volant, un couple des policiers m'a arrêté directement sur l'autoroute dans la bande d'urgence. La bande d'urgence finissait quelques mètres plus loin par une pelouse et il n'y avait donc pas de place pour reprendre un peu de vitesse avent rejoindre l'autoroute, mais apparemment, ça ne semblait pas être un problème. Mais je n'avais pas le temps de me préoccuper pour ça en s'arrêtant. Je savais que mon permis n'est pas valable au Chili. J'ai décidé de faire comme si je voyait que c0est juste une contrôle de routine dont j'ai déjà passé plein. Et ça a marché. Après m'avoir contrôlé, le policier s'est mis diretement dans la voie signalisant avec sa main aux voitures de gagner le voie gauche pour que je puisse sortir. Et vous savez quoi? C'est pour la première fois dans ma vie que mon permis me sers comme un permis, pas comme une carte d'identité. Là, je peux m'appeler une conductrice, non?
Là, on est de retour à Santiago. Les feuilles sur les arbres ont poussé, mes geraniums ont formé un forêt vierge derrière mes fenêtres et il fait 20 dégrées...
P.S. Les photos sont ici